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1.2. Généralités sur Maruca vitrata

1.2.5. Méthodes de lutte contre M. vitrata

Vu l’importance économique des dégâts causés par la foreuse de gousses M. vitrata, plusieurs approches de lutte ont été élaborées afin de minimiser le plus possible les conséquences de ses dommages, ces méthodes de luttes sont entre autres :

- La lutte culturale ; parasites sur le plan économique et écologique.

Les méthodes culturales ont pour objectifs d’une part de renforcer les plantes, de les éloigner dans l’espace et dans le temps des attaques des organismes nuisibles et d’autre part, de les rendre moins sensibles ou moins attractives à ces organismes. En générale une bonne lutte culturale considère la modification des dates de semis, la rotation des cultures pièges, l’utilisation des cultures associées et l’arrachage des adventices (Fagbohoun, 2009). Dans ce cas-ci, on peut citer :

- Les associations céréales-niébé qui permettent de réduire les attaques de M. vitrata sur le niébé (Boer, 1989) ;

- la non-coïncidence entre la phase sensible du niébé et du parasite par la modification appropriée de la date de semis (Jackai, 1988).

Atachi et Dannon (1999) ont mis en évidence, lors de leurs travaux sur l'association niébé-pois d'Angole, l'effet réducteur du pois d'Angole sur les populations de M. vitrata affectant le niébé. Le pois d'Angole pourrait donc être utilisé comme plante piège de M.

vitrata dans les champs de niébé.

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1.2.5.2. Résistance variétale

La résistance variétale est la capacité d’une variété de produire une récolte de bonne qualité plus abondante que d’autres variétés face à une même densité de population d’un ravageur. C’est une méthode basée sur l’utilisation de variétés dotées de capacités génétiques leur permettant de résister aux attaques d’insectes. Les plantes peuvent ainsi éviter, limiter, tolérer les attaques ou récupérer facilement d’une attaque (Rumera, 2001). Bien que cette méthode semble efficace aussi bien sur le plan écologique qu’économique, elle présente des limites. En effet, à chaque type de ravageur correspond le plus souvent une variété qui lui serait résistante. Aussi les plantes résistantes ne sont pas toujours transférables d’une zone écologique à une autre (Bosque - Perez et al, 1989).

1.2.5.3. Lutte chimique

Elle est fondée sur l’utilisation des pesticides qui anéantissent le ravageur soit par contact direct, par inhalation ou par ingestion. C’est un moyen de protection efficace, à action immédiate ; elle est d’ailleurs la plus utilisée. Plusieurs insecticides ont été testés pour le contrôle de M. vitrata. Atachi et Souroukou (1989) préconisent l’application du Décis (deltaméthrine) aux 45ème et 65ème jours après les semis, alternée avec le Systoate (diméthoate) au 55ème jour aux doses respectives de 12,5 g/ha et 400 g/ha. Selon les mêmes auteurs, le Décis contrôle mieux la population larvaire de M. vitrata dans les fleurs et les gousses que le systoate.

Mais bien que ces insecticides contribuent à augmenter les rendements en luttant contre M. vitrata, leur utilisation présente beaucoup d’inconvénients parmi lesquels nous pouvons citer : la sélection des ravageurs résistants, la détérioration de la santé humaine et animale, la pollution du sol, de l’air et des eaux.

Par conséquent, des efforts ont été entrepris pour développer une stratégie de contrôle durable et respectueuse de l’environnement basée principalement sur la lutte biologique et l’utilisation des bio-pesticides (Tamò et al., 2012).

1.2.5.4. Lutte biologique

Elle consiste à gérer les populations de ravageurs par l’utilisation de leurs ennemis naturels. Les ennemis naturels les plus souvent utilisés en lutte biologique comprennent les microorganismes, les nématodes entomophages, les prédateurs, les parasitoïdes et les agents pathogènes. La lutte biologique est représentée par quatre stratégies majeures (Eilenberg et al., 2001) :

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- La lutte biologique classique : également appelée lutte biologique par acclimatation, elle consiste en l’introduction d’un auxiliaire d’origine exotique, adapté au ravageur ciblé.

- la lutte biologique par inoculation : introduction intentionnelle d’un auxiliaire qui se reproduira et dont la descendance régulera les populations du ravageur visé. A la différence de la lutte biologique classique, les auxiliaires ne s’acclimateront pas de manière pérenne.

- la lutte biologique par inondation : introduction d’auxiliaires qui ne se reproduiront pas et ne s’acclimateront pas. Le contrôle des populations de ravageur visé se fera donc uniquement grâce aux auxiliaires introduits. Cette stratégie fait généralement appel à des lâchers massifs et/ou répétés d’auxiliaires et est beaucoup utilisée pour protéger les cultures sous serre.

- lutte biologique par conservation : consiste à aménager l’environnement dans le but de conserver les auxiliaires et ainsi permettre le contrôle des ravageurs présents sur une parcelle.

A l’IITA, c’est la lutte biologique qui est pratiquée car elle est, selon Cloutier et Cloutier (1992), celle qui offre le plus de solutions véritables et durables.

Mais la situation actuelle ne se prête pas à la suppression totale des pesticides ; ceci parce que la lutte biologique n’est pas connue de tous les paysans et surtout parce que son application a des coûts plus élevés. Une approche de lutte qui encourage une agriculture basée sur des principes écologiques grâce à une combinaison de toutes les méthodes de lutte tout en réduisant l’utilisation des pesticides est la lutte intégrée.

1.2.5.5.

Lutte intégrée

Selon l’Union Européenne, la lutte intégrée est « l’application rationnelle d’une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux, dans laquelle l’emploi de produits phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des

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organismes nuisibles en dessous de seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables ».

Elle est basée sur le constat qu’il est le plus souvent illusoire de vouloir résoudre un problème de protection des plantes avec une seule technique. Pour la lutte intégrée, l’application des produits chimiques est à considérer comme dernier recours.

1.2.5.6. Utilisation de bio-pesticides

Aux principales méthodes de lutte, on peut ajouter l’utilisation de bio-pesticides. C’est une technique de lutte qui implique l’exploitation des propriétés de certaines essences végétales comme insecticides. Selon Adetonah et al. (2005), les extraits des feuilles de neem (Azadirachta indica) et de papayer (Carica papaya) se montrent efficaces contre M. vitrata.

De même, les extraits et les poudres des amandes et des graines de neem contrôlent efficacement les populations larvaires de M. vitrata (Jackai et al., 1992).

1.2.5.7. Parasitoïdes de M. vitrata

Les parasitoïdes sont des organismes qui vivent au dépend de leur hôte. Ils se développent, sur ou à l’intérieur de l’hôte (autre organisme), en tirant leur subsistance et le tuent : résultat direct ou indirect de leur développement. Les parasitoïdes peuvent être des insectes, des nématodes, des champignons, des bactéries, des protistes ou des virus (Eggleton et Gaston, 1990).Ceux de M. vitrata utilisés à l’IITA sont de la classe des insectes et sont distingués en deux catégories suivant qu’ils parasitent les œufs ou les larves du ravageur :

Parasitoïdes ovo-larvaires :

- Trichogrammatoïdae eldanae Viggiani (Hymenoptera :Trichogrammatidae) ; - Phanerotoma leucobasis kriechbaumer (Hymenoptera: Braconidae) ;

- Phanerotoma syleptae zettel (Hymenoptera: Braconidae).

Parasitoïdes larvaires :

- Nemorilla maculosa Meigen (Diptera: Tachinidae) ;

- Apanteles taragamae Viereck (Hymenoptera: Braconidae) ; - Polyspilota aeruginasa Gottesanbeterin (Dictyoptera: Mantidae) ; - Camponotussericeus Fabricius (Hymenoptera: Formicianae) ; - Therophilus javanus Bhat et Gupta (Hymenoptera: Braconidae).

Le parasitoïde larvaire T. javanus ; découvert en Taïwan et importé au Bénin pour des expérimentations sera le parasitoïde que nous utiliserons dans notre étude.

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1.3. Généralités sur Therophilus javanus Bhat et Gupta

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