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3. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

3.3. Méthodes de récolte

Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, il a existé et il existe encore plusieurs perspectives qui tendent à expliquer la dépendance chez des personnes adultes d’un âge avancé. Nous avons surtout repéré la perspective biomédicale ainsi que l’aspect médico-social. Si la première tente de rendre compréhensible le phénomène de la dépendance au travers d’une interprétation linéaire, l’autre prend en compte le contexte dans lequel s’insère l’objet de recherche. La recherche qualitative prend en compte l’humain comme un individu collectif et c’est celle que nous avons choisie, estimant que dans le cadre de notre travail de mémoire et du fait de notre formation, nous devrions prendre en compte l’environnement socioculturel des personnes interrogées.

Ici, il nous semble nécessaire d’approfondir notre connaissance de la méthode qualitative, méthode que nous allons adopter, afin de déterminer quels seront ses avantages et ses inconvénients lors de la construction de notre Travail de Bachelor.

La principale différence de l’approche qualitative par rapport aux approches traditionnelles est qu’elle prend en compte les aspects subjectifs de l’objet de recherche, c’est-à-dire les valeurs individuelles et sociales209. En effet, comme nombre de chercheurs et chercheuses l’ont démontré, il est impossible d’éliminer les aspects subjectifs étant donné que le simple fait de poser le regard sur une situation engendre un processus d’interprétation210. Il nous paraît donc dangereux de ne pas prendre en compte le contexte dans lequel s’insère notre objet de recherche et c’est pourquoi la méthode qualitative nous semble plus adaptée que la méthode dite « quantitative ». De plus, il s’agit de rappeler que nous ne pouvons considérer le monde comme étant externe à la personne qui observe. La méthode qualitative postule que la compréhension d’un phénomène se construit dans la relation qui unit le chercheur ou la chercheuse et l’objet de recherche.211

209 POUPART, Jean et al. - Les critères de scientificité des méthodes qualitatives. - Québec : Éditions Gaëtan Morin, 1997, page 365

210 SAINT-CYR, Denise et al. - Réalité, subjectivité et crédibilité en recherche qualitative : quelques questionnements.- Revue Recherches qualitatives, Vol. 20, 1999, page 114

211 SAINT-CYR, Denise et al. - Op. cit., page 117

3.3.2. L’entretien comme moyen de recueillir des informations

Afin d’obtenir de plus amples informations sur la réalité professionnelle des animateurs/-trices socioculturels/-les en gériatrie et psychogériatrie, nous avons trouvé pertinent d’engager des entretiens. Nous avons choisi cette méthode de récolte des données du fait de la comparaison que nous avons effectuée entre les différentes méthodes.

L’entretien nous permettra d’obtenir des informations par rapport aux différentes façons qu’ont les animateurs/-trices socioculturels/-les d’appréhender leur métier. Cela ne nous paraît pas forcément transmissible au travers de l’observation de situations concrètes, puisqu’il s’agit d’éléments subjectifs concernant chaque professionnel/le. Quant aux questionnaires, ils ne nous semblent pas prendre suffisamment en compte tout ce qui n’est pas spécifiquement demandé dans le formulaire. En effet, l’entretien nous permettrait d’apprendre d’autres éléments apportés par les personnes interrogées et d’élargir notre champ de vision, d’enrichir nos connaissances et ainsi notre Travail de Bachelor.

3.3.2.1. Objectifs des entretiens

Afin que nos entretiens aient du sens et soient utiles, il s’agit de spécifier clairement ce que nous voulons savoir au travers d’objectifs clairs.

 Interroger les actions des animateurs/-trices socioculturels/-les lors de l’exercice de leur profession auprès de personnes adultes d’un âge avancé souffrant ou qui risquent d’être atteintes par divers troubles engendrant la dépendance.

 Découvrir les limites d’actions des animateurs/-trices socioculturels/-les lors de l’exercice de leur profession auprès de personnes âgées vivant la dépendance.

Repérer de quelle manière se situent les animateurs/-trices socioculturels/-les par rapport à la prévention de la dépendance chez les personnes adultes d’un âge avancé.

 Découvrir quels sont les différents rôles que peuvent adopter les animateurs/-trices socioculturels/-les selon qu’ils travaillent dans différentes formes de prises en charge de la personne âgée dépendante.

3.3.2.2. Le type d’entretien semi-directif

Lorsque nous argumentions notre choix de méthodes de recueil des informations, nous parlions de donner le plus possible la parole à nos interlocuteurs et interlocutrices afin d’obtenir de plus amples informations sur notre objet de recherche et les sujets qui y sont associés. Pour cette raison, nous pensons intéressant d’utiliser le type d’entretien semi-directif. Si nous n’avons pas choisi l’entretien qui n’utilise aucune prise de directivité, c’est que nous aimerions travailler sur un thème particulier. Il nous paraît donc important de laisser les personnes interrogées libres de leurs paroles mais selon le sujet autour duquel nous proposons de discuter. En utilisant le mode d’entretien semi-directif, nous disposerons donc d’un guide d’entretien qui nous permettra de cadrer la discussion.212

3.3.3. D’un point de vue éthique

Afin de réaliser notre investigation en prenant également en compte les aspects éthiques, nous avons décidé de faire reposer nos méthodes sur quelques principes. D’une part, nous respecterons les critères de protection et de l’exactitude des données et de la confidentialité.

Les personnes que nous avons choisi d’interroger ne sont pas des personnes que l’on peut considérer comme vulnérables étant donné qu’il s’agira de professionnels et professionnelles de l’animation socioculturelle, de la santé ou de politiciens/-nes. Ils pourront donc répondre

212 Ibid., page 117

en toute liberté à notre lettre leur demandant de participer à notre recherche. Cette dernière formulera le type de relations que nous engagerons avec celles et ceux qui répondront positivement.

3.3.4. Risques de la démarche méthodologique adoptée

3.3.4.1. L’échantillon prévu

Les professionnels/-les de l’animation que nous avons choisi d’interroger ne sont certainement pas très nombreux en Valais. En effet, l’animation socioculturelle est récente, particulièrement en Valais, et spécifiquement en gériatrie et psychogériatrie. On s’entend pour dire qu’elle est encore en pleine voie de professionnalisation surtout en ce qui concerne l’intervention à domicile. Nous pensons donc que les animateurs/-trices socioculturels/-les ayant obtenu un Bachelor of Arts en travail social ne sont pas nombreux. De plus, ils/elles se devront de bien vouloir accepter de répondre à nos différentes questions.

3.3.4.2. La conception subjective de la réalité

Il s’agit de comprendre que chacun cherche à donner du sens à ce qu’il perçoit et cela selon ses valeurs mais également selon le cadre de référence théorique auquel il se réfère. Nous pouvons par exemple nous inspirer de recherches effectuées au préalable et cela pourrait influencer notre façon de comprendre la problématique, ce qui peut donc engendrer une retranscription des informations partiellement biaisée213. Puisque nous ne nous appuyons pas sur des chiffres mais bien sur des informations données par des tiers, il s’agit de réaliser notre recherche de façon très rigoureuse, en pensant chaque outil et en le construisant de manière adaptée. De plus, plutôt que de penser pouvoir être complètement objectives, nous trouvons utile de démontrer quel est notre avis par rapport au sujet abordé au début de chaque chapitre. Nous pourrions par exemple formuler des hypothèses faisant remarquer qu’elles sont dénuées de toute scientificité.

213 SAINT-CYR, Denise et al. - Op. cit., page 117