• Aucun résultat trouvé

CONTAMINATION EAU ET SEDIMENTS PAR LES METAU

IV. MATERIEL ET METHODES

IV.3. Méthodes d’analyse

C’est une méthode qui nous permet de doser un certain nombre de métaux par spectrométrie d’absorption atomique en flamme.Nous avons utilisé une méthode de dosage direct avec nébulisateur dans la flamme de l’AAS d’une prise d’essai de l’échantillon (souvent dilué). Pour réduire les interférences, on a utilisé une solution de chlorure de lanthane en flamme Air-Acétylène.

La concentration de chaque élément est déterminée directement à l’aide d’une courbe d’étalonnage. La validité des méthodes analytiques est vérifiée par contrôle interne à l’aide des échantillons standards (Conseil National de Recherches de Canada : BCSS-1) et par contrôle externe à l’aide d’exercices d’intercalibration (AIEA, 1998, 1999).

V. RESULTATS ET DISCUSSION

Six éléments toxiques : le Plomb (Pb), le Zinc (Zn), le Cuivre (Cu), le Nickel (Ni), le Cadmium (Cd) et le Chrome (Cr) ont été recherché dans les eaux de six points de prélèvements.

Les résultats des analyses métalliques, pour les éléments étudiés Pb, Zn, Cu, Ni, Cd et Cr, sont présentés ci-dessous .

Les résultats obtenus au niveau de chaque station sont discutés sur la base des normes relatives aux au projet marocain de valeurs limites des rejets directs des métaux lourds dans les milieux aquatiques ( eaux de surface,…). Les concentrations maximales requises par la norme précitée sont : 500 µg/l pour le Pb, 2 000 µg/l pour le Zn, 500 µg/l pour le Cu, 500 µg/l pour le Ni, 100 µg/l pour le Cd et 500 µg/l pour le Cr.

Plomb :

Les valeurs moyennes relevées témoignent d’une répartition irrégulière dans le temps et dans l’espace. En effet, elles varient, au niveau des 6 stations, entre une valeur minimale de 2,5 µg/l en 2002 à la station S3 à une valeur maximale de 90,00 µg/l en 2000 à la station S7. Les teneurs de plomb les plus élevées sont notées au niveau des stations : S2, S4 et S7, avec des valeurs respectives de : 60,00 µg/l, 80,00 µg/l et 90,00 µg/l.

Ainsi qu’on pouvait s’y attendre les faibles concentrations en plomb (allant de 2,5 µg/l à 50,00 µg/l) ont été enregistrées au niveau des stations S1, S3 et S9 et les concentrations les plus fortes (allant de 60,00 µg/l à 90,00 µg/l) ont été notées au niveau des stations recevant les rejets des zones industrielles telles que (S2, S4 et S7).

Les teneurs élevées en plomb pourraient être attribuées aux rejets des industries à proximité des stations étudiées qui peuvent être chargées directement en cet élément (lessivage des stations d’essence), de même les phénomènes de lixiviation au niveau de la décharge publique, le trafic routier et de lessivage des terres agricoles, peuvent contribuer à la charge élevée en plomb au niveau de ces stations.

Cependant toutes les concentrations en plomb au niveau de toutes les stations se situent en dessous de la norme précitée 500 µg/l.

Par ailleurs, ces valeurs restent aussi inférieures aux limites canadiennes préconisées pour les eaux agricoles (200µg/l pour l’irrigation et 100 µg/l pour le bétail).

Evolution du Pb dans les différents stations d'étude 0 100 200 300 400 500 600 S1 S2 S3 S4 S7 S9

Pb moy µg/l Pb min µg/ l Pb max µg/l Pb norme µg/ l

Figure 2 : Evolution du Pb dans les différentes stations d’étude

Zinc :

L’examen globale des concentrations de cet élément dans les eaux des 6 stations étudiées, indique que les teneurs détectées au niveau de toutes les stations d’étude: S1, S2, S3, S4, S7 et S9, présentent des valeurs respectives de : 350,00 µg/l, 230,00 µg/l, 405,00 µg/l, 360,00 µg/l, 250,00 µg/l et 240,00 µg/l. Cependant, les valeurs analysées au niveau des 6 stations indiquent toutes une absence de contamination au Zinc. Elles sont inférieures à la valeur maximale admissible requise par le PMVLG qui est de 2000 µg/l.

De même ces valeurs restent inférieures aux limites canadiennes préconisées pour les eaux agricoles (1000-5000 µg/l pour l’irrigation et 50000 µg/l pour le bétail).

Evolution du Zn dans les différents stations d'étude

0 500 1000 1500 2000 2500 1 2 3 4 5 6

Zn moy µg/ l Zn min µg/ l Zn max µg/ l Zn norme µg/l

Figure 3 : Evolution du Zn dans les différentes stations d’étude

Cuivre :

On note pour cet élément une répartition irrégulière au niveau des 6 stations étudiées. Une charge maximale de l’ordre de 160,00 µg/l et 150,00 µg/l ont été relevées au niveau des stations S4 et S3. L’absence de données concernant l’origine de cette contamination au cuivre ne nous permet pas de mettre le doigt sur l’activité qui serait à l’origine de cette pollution ; en effet, en raison des propriétés physiques particulières, principalement ses conductivités électrique et thermique et sa résistance à la corrosion, le cuivre à un large éventail d’utilisations industrielles. Il est utilisé dans beaucoup

d’alliages et de manière extensive dans l’industrie électrique (fils de résistance, barres de commutation, tubes de haute conductivité…) et dans la fabrication des tuyaux et couvertures [tableau N°].

Le lessivage des sols par les eaux de pluie pourrait contribuer cependant à l’explication de la concentration enregistrée.

Des valeurs moins importantes de l’ordre de 35,00 µg/l, de 63,00 µg/l, 84,00 µg/l et 95,00 µg/l ont été notées respectivement au niveau des stations S1, S2, S7 et S9,. L’évacuation de rejets des industries chimiques divers de la zone pourrait expliquer la charge en cuivre des eaux au niveau de ces stations. Les teneurs enregistrées au niveau de toutes les stations restent néanmoins inférieures à celles préconisées par les normes recommandées par le PMVLG pour l’élément Cuivre (500 µg/l).

Les valeurs restent aussi inférieures aux limites canadiennes préconisées pour les eaux agricoles (200- 1000 µg/l pour l’irrigation et 500-5000 µg/l pour le bétail).

Evolution du Cu dans les différents stations d'étude

0 100 200 300 400 500 600 S1 S2 S3 S4 S7 S9

Cu moy µg/l Cu min µg/ l Cu max µg/ l Cu norme µg/l

Figure 4 : Evolution du Cu dans les différentes stations d’étude

Nickel:

La présence du Nickel dans les eaux est généralement liée aux activités industrielles..

Les résultats des analyses des eaux des 6 stations étudiées sont présentés dans la figure 4. On peut constater que les teneurs les plus élevées en Nickel sont de l’ordre de 160,00 µg/l et 140,00 µg/l enregistrées au niveau de la station S9 respectivement en 1997 et 1998. Cette élévation de concentration ne marque pas une contamination par cet élément. Elle est en effet inférieure au PMVLG qui est de 500 µg/l.

D’autres charges de l’ordre de 90,00 µg/l, 80,00 µg/l et 50,00 µg/l de Nickel, ont été enregistrées au niveau des stations S7, S4, S2, S1 et S3 marquent aussi une non contamination avec des valeurs inférieures au PMVLG.

Les valeurs restent inférieures aux limites canadiennes préconisées pour les eaux agricoles (200µg/l pour l’irrigation et 1000 µg/l pour le bétail).

Evolution du Ni dans les différents stations d'étude 0 100 200 300 400 500 600 S1 S2 S3 S4 S7 S9

Ni moy µg/ l Ni min µg/ l Ni max µg/ l Ni norme µg/ l

Figure 5 : Evolution du Ni dans les différentes stations d’étude

Cadmium :

La présence du Cadmium dans les eaux est généralement liée aux activités industrielles telles que [15]. Les résultats des analyses des eaux des 6 stations étudiées sont présentés dans la figure 5. Elles oscillent entre 0,02 µg/l à la station S1 en 1998 et 7,6 µg/l à la station S2 en même année (1998). Ces concentrations marquent une non contamination par cet élément. D’autres charges de l’ordre de 4,2 µg/l et 3,5 µg/l de Cadmium, ont été enregistrées au niveau des stations S4 et S3.

Des teneurs de l’ordre de 2,0 µg/l et 1,3 µg/l de Cadmium, ont été enregistrées au niveau des stations S1 et S7. En effet, elles sont toutes inférieures au PMVLG qui est de 100 µg/l. Cependant toutes les valeurs restent inférieures aux limites préconisées pour l’approvisionnement des bétails (80 µg/l). Les concentrations relevées au niveau de ces sites d’étude, nous amènent à supposer la présence d’une ou de plusieurs origines de pollution à proximité des stations précitées. En effet, la présence du cadmium dans les milieux environnementaux est généralement liée à son utilisation, notamment dans les batteries, dans des utilisations diffuses pour protéger l’acier contre la corrosion (cadmiage), ou comme stabilisant pour les plastiques et les pigments.

Evolution du Cd dans les différents stations d'étude

0 20 40 60 80 100 120 S1 S2 S3 S4 S7 S9

Cd moy µg/l Cd min µg/ l Cd max µg/ l Cd norme µg/ l

Figure 6 : Evolution du Cd dans les différentes stations d’étude

Chrome :

Les résultats des analyses de Chrome dans les eaux des 6 stations étudiées, sont présentés dans la figure 6. Il en ressort que les teneurs en Chrome, au niveau de quatre stations S3, S4, et S9, montrent

une non contamination par cet élément dont les concentrations enregistrées sont respectivement de 86,00 µg/l, 80,00 µg/l, et 90,00 µg/l. On note également des valeurs de concentrations de l’ordre de 40,00 µg/l et 65,00 µg/l enregistrées au niveau des stations S2 et S7.

Cependant la valeur minimale est enregistrée au niveau des stations S2, S3 et S4 (5,00 µg/l) respectivement en 1997 et 1999.

La localisation des sites contaminés par le Chrome, suppose que cette présence serait due à des rejets des tanneries chargés en Chrome. Ce dernier, serait véhiculé via les eaux usées rejetés sans traitement vers ces cours d’eau.

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 S1 S2 S3 S4 S7 S9

Cr moy µg/ l Cr min µg/ l Cr max µg/l Cr norme µg/ l

Evolution du Cr dans les différents stations d'étude

Figure 7 : Evolution du Cr dans les différentes stations d’étude

L’ensemble des analyses métalliques effectuées au niveau des 6 stations d’étude, révèle d’une manière globale, la présence d’une non contamination métallique du six éléments étudiés au niveau des tous sites. Les charges polluantes métalliques d’origines terrestres du Maroc sont encore très faibles, comparées aux données rapportées dans d’autres régions méditerranéennes (UNEP/WHO, 1995). Cependant, si les concentrations enregistrées n’incitent pas à des inquiétudes immédiates et ne peuvent être à l’origine de toxicité aiguë, il faut souligner que le risque écotoxicologique réside dans le caractère cumulatif des métaux lourds qui interviennent dans des phénomènes de bioaccumulation et de bioamplification. Les métaux lourds peuvent ainsi s’accumuler à faibles doses dans les différents organes et atteindre le seuil toxique en altérant soit les réactions métaboliques chez les individus, soit en entraînant des perturbations démoécologiques au niveau des populations des écosystèmes touchés. Il faut noter que les conditions climatiques jouent également un rôle important dans les fluctuations constatées quant à la teneur des métaux lourds dans les eaux s étudiées.

Tableau N° 6 : Projet marocain des valeurs limites des rejets directs pour les métaux lourds

Métaux lourds PMVLG (µg/l) Plomb 500 Zinc 2000 Cuivre 500 Nickel 500 Cadmium 100 Chrome / Cr VI 500 / 50

VI. CONTAMINATION METALLIQUE DANS LES SEDIMENTS