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Chapitre II : Etude bibliographique

1. Les méthodes de dépôt potentielles

1.1. Les méthodes de dépôts classiques

1.1.1. Le dépôt physique en phase gazeuse (PVD)

L’évaporation

L'évaporation sous vide repose sur deux processus élémentaires : l'évaporation d'une source

chauffée et la condensation à l’état solide de la matière évaporée sur le substrat.

Le chauffage de la source se fait par passage de courant électrique ou par canon à électrons.

L'ablation laser

Le dépôt assisté par laser ou ablation laser consiste en l'irradiation de la surface du matériau

à déposer. Sous l’impact laser, il se produit une vaporisation brutale de la matière et un

plasma se forme. Les espèces issues de l’évaporation, sont éjectées perpendiculairement à

la surface de la cible et vont se déposer sur le substrat. Lors des dépôts, l’atmosphère de

l’enceinte est contrôlée par une pression dynamique de gaz (O

2

, O

3

, Ar, Azote…)

La pulvérisation (sputtering)

La pulvérisation consiste à bombarder une cible constituée du matériau que l’on souhaite

déposer avec des ions de gaz inerte (généralement Ar

+

). Des particules sont détachées de la

cible et vont former une phase vapeur qui se dépose sur le substrat placé en regard. Les

ions sont issus d’un plasma basse pression. Les polarités de la cible (cathode) et de la paroi

(anode) sont choisies de façon à ce que les ions soient accélérés vers la cathode et

bombardent la cible pour créer la phase vapeur. Le principe physique du dépôt PVD est

présenté sur la Figure 2.1. Cette méthode fait partie des méthodes de dépôt dites

« physique » car aucun mécanisme réactionnel chimique n’est mis en jeu durant le dépôt.

Figure 2.1: Principe du dépôt physique en phase vapeur.

Il existe deux sortes de techniques de pulvérisation :

- la pulvérisation en courant continu nommée « DC sputtering » : dans ce type de procédé,

une tension continue DC est appliquée entre la cible et les parois de la chambre de dépôt. Il

est possible alors de pulvériser des matériaux conducteurs voire même faiblement

conducteurs, ainsi que des alliages métalliques. Le travail à haute puissance permet alors de

déposer des couches de quelques micromètres. Cependant, la pulvérisation directe de

matériaux diélectriques n'est pas possible, car les charges apportées par les ions sur la cible

ne peuvent pas s'écouler par un matériau isolant, ce qui entraîne la création de défauts dans

la couche.

- la pulvérisation radiofréquence, dite « RF sputtering » : celle-ci est choisie pour les dépôts

d'oxydes et nitrures. Ce procédé utilise un champ électrique de très haute fréquence qui

permet l'écoulement des charges à la surface des matériaux isolants. Pour ce faire, une cible

métallique peut être utilisée et un gaz de décharge réactif (l'oxygène pour la formation

d'oxydes, l'azote pour la formation de nitrures) est injecté dans l'enceinte de dépôt. Ce gaz

est généralement ajouté au gaz de décharge le plus courant, l'argon. La fréquence

nécessaire à ce mode de pulvérisation se situe entre 1 et 30 MHz. On peut également

pulvériser directement une cible d’oxyde avec un plasma d’argon.

Avantages de la PVD

Le dépôt peut être réalisé à basse température.

Le matériau obtenu est peu contaminé.

Inconvénient de la PVD

Il faut un vide très poussé pour les dépôts.

Le dépôt directionnel empêche le matériau évaporé de se déposer de manière

uniforme et conforme dans les tranchées (cf. Figure 2.2).

Figure 2.2: Représentation de la conformité des couches déposées par (a) PVD (b) CVD.

1.1.2. Le dépôt chimique en phase gazeuse (CVD)

La technique de dépôt CVD (Chemical Vapor Deposition) consiste à faire croître un

matériau solide à partir d’une phase gazeuse. La CVD fait partie des méthodes

« chimiques » de dépôt car elle fait intervenir une réaction chimique pour déposer le

matériau.

Les précurseurs sont introduits simultanément dans le réacteur, ils réagissent ensemble

pour donner le film final. Les autres produits de réaction doivent être gazeux afin d'être

éliminés hors du réacteur.

Un modèle cinétique global caractérisé par les étapes élémentaires indiquées sur la Figure

2.3 et commentées ci-après, permet de décrire un procédé CVD :

l'évaporation/sublimation des précurseurs suivant qu'ils sont liquides ou solides

le transport des précurseurs en phase gazeuse (diffusion en phase homogène) avec

éventuellement des réactions en phase gazeuse

la chimisorption des précurseurs à la surface du substrat

la diffusion hétérogène (solide/gaz) des précurseurs sur la surface

la réaction chimique et la nucléation-croissance du film

Figure 2.3: Principe de la technique CVD [Peauleau2004]

Il existe plusieurs formes de CVD :

MOCVD « Metalorganic Chemical Vapor Deposition » : Sa particularité est due à

l'utilisation de précurseurs organométalliques, c'est-à-dire des précurseurs contenant

un atome métallique et plusieurs liaisons hydrocarbonées. Ces précurseurs

présentent principalement deux avantages : (i) une pression de vapeur élevée, (ii)

une évaporation et une décomposition à basse température (de 150 à 600°C). Ceci

engendre une augmentation de la réactivité des précurseurs et permet d'obtenir des

vitesses de dépôts élevées à des températures plus faibles que la CVD classique

[Moon1999], [Jolly2003].

PECVD, RPECVD, « Plasma Enhanced Chemical Vapor Deposition » ou

« Remote-Plasma-Enhanced CVD » : la réaction chimique est alors activée par

plasma [Chaneliere1999], [Lai1999]. Les espèces chimiques activées sont des ions

ou des radicaux libres. Elles sont produites en phase gazeuse.

MPCVD “Magnetron Plasma CVD”.

Photo-CVD : dépôt assisté par photon [Chen1984]

LPCVD (Low-Pressure CVD) [Tanimoto1992], [Liu2004] par opposition à

APCVD (Atmospheric Pressure CVD) [Ezhilvala1999], suivant que l’on opère sous

pression réduite ou à la pression atmosphérique.

AACVD « Aerosol-Assisted CVD », DLICVD « Direct Liquid Injection CVD »

caractérisent des modes particuliers d’alimentation en précurseur, différents du

simple entraînement en phase vapeur.

Avantages de la CVD

Des matériaux de formulation complexe peuvent être déposés.

Les films présentent une bonne conformité par rapport à la PVD (cf. Figure 2.2).

Les dépôts peuvent être sélectifs dans certains cas (dépôt sur certains matériaux et

pas d’autres).

Inconvénients de la CVD

Le matériau obtenu est parfois contaminé par des éléments présents dans les

précurseurs (souvent le carbone).

Les précurseurs réagissent en phase gazeuse ce qui peut entraîner la formation de

dépôts parasites en phase gazeuse (nucléation homogène) et une contamination par

des particules sur le substrat.