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3.2 L’évolution d’Aikuma vers Lig-Aikuma

3.2.3 Métadonnées

L’application initiale Aikuma enregistrait déjà quelques métadonnées correspondant aux fichiers audio enregistrés. Pour les linguistes de terrain, les informations relatives au locuteur interrogé sont cruciales. Traditionnellement, le linguiste de terrain remplit un questionnaire sociolinguistique avant toute séance. Des informations comme les langues parlées par le locu-teur, la langue de communication avec ses parents, sa région d’origine, sa durée de scolarisa-tion, sont des renseignements nécessaires au linguiste. À partir de ce constat, il nous a semblé évident d’introduire dans l’application mobile un formulaire complet concernant le locuteur.

Ainsi, avant tout enregistrement, le linguiste de terrain remplit un des formulaires illus-trés au graphique 3.9portant sur les langues du locuteur et les informations le concernant. Le graphique 3.9a présente le formulaire à remplir dans le mode Enregistrement tandis que legraphique 3.9bmontre le formulaire à remplir lorsque l’utilisateur se trouve dans le mode Respeaking. Le formulaire à remplir dans le modeTraduction est équivalent à celui du mode Respeaking, excepté le nom des champs (« translating » en lieu et place de « respeaking »). La différence entre les deux formulaires dugraphique 3.9réside dans la présence d’un en-tête récapitulant les informations du fichier audio original qui va être répété (ou traduit). Ces

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(a) Formulaire de métadonnées dans le mode

Enregistrementde Lig-Aikuma.

(b) Formulaire de métadonnées dans le mode

Respeakingde Lig-Aikuma.

Graphiqe 3.9 – Illustrations du formulaire de métadonnées dans Lig-Aikuma. mations sont celles qui ont été saisies dans le formulaire illustré augraphique 3.9a, au moment de l’enregistrement (libre) initial.

3.2. L’évolution d’Aikuma versLig-Aikuma 61 Les champs sont, donc, les suivants (ceux accompagnés d’un astérisque sont obligatoires) : � la langue dans laquelle l’enregistrement va être produit*;

� la langue maternelle du locuteur;

� la langue seconde du locuteur (s’il en parle une autre); � les autres langues parlées (si plus que 2);

� le nom du locuteur*;

� la région d’origine du locuteur; � l’année de naissance du locuteur; � le genre du locuteur;

un champ « note » permettant de renseigner des informations complémentaires.

(a) Liste de langues pré-chargée dans

l’appli-cation. (b) Utilisation du filtre pour réduire les languesaffichées à l’écran. Graphiqe 3.10 – Processus de sélection d’une langue dans Lig-Aikuma.

Enfin, les langues peuvent être renseignées de deux façons, présentées augraphique 3.10: l’utilisateur peut sélectionner la langue du locuteur dans une liste prédéfinie de langues. Il peut, soit faire défiler (exemple augraphique 3.10a) cette liste, soit filtrer les langues en tapant les premiers caractères du nom de la langue (exemple augraphique 3.10b).

Lors de la validation du formulaire, tout ce qui a été saisi dans les champs est sauvegardé et conservé dans un fichier au format JSON (un exemple est fourni en annexe B). Ce fichier permet de structurer les informations liées au locuteur. C’est ce dernier qui permet la récu-pération des informations du fichier audio d’origine dans les modesRespeakingetTraduction, qui sont affichés en tant que « Résumé des informations » (visible sur legraphique 3.9b).

Les informations renseignées dans le formulaire de métadonnées, mais également les enre-gistrements qui sont produits lors des séances sont des données personnelles. Afin de garantir au locuteur l’intégrité et la confidentialité de ces données, nous avons intégré à l’application un formulaire de consentement qui doit être lu (à voix haute par le linguiste si le locuteur n’est pas en capacité du faire) et signé par les deux parties (linguiste et locuteur).

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3.2.3.1 Formulaire de consentement

Lig-Aikuma est une application de collecte de parole. Autrement dit, des données person-nelles sont récoltées, ce qui nous a poussé à prendre en compte des considérations éthiques. Un formulaire de consentement est un document important puisqu’il permet au linguiste d’in-former concrètement le participant sur le but de ces enregistrements ainsi que ce à quoi celui-ci adhère en acceptant d’être enregistré. Du point de vue de l’informateur, ce document lui permet d’être pleinement informé, rassuré, considéré et de se sentir propriétaire des données recueillies sur lui au travers de l’autorisation qu’il émettra sur ce qui va être collecté. Enfin, ce formulaire permet d’évoquer la question de la confidentialité et de la propriété des données.

Si le linguiste de terrain travaille avec des informateurs alphabétisés, Sakel et Everett (2012) suggèrent de lire à haute voix une explication des travaux qui vont être effectués (contexte des travaux de recherche, objectifs, méthodologie adoptée, financement, partenaires, profit potentiel, rémunération, gain personnel retiré par le linguiste) — qui auront été mis par écrit au préalable — puis de faire signer l’informateur pour accord.

Dans le cas où le linguiste travaille avec des informateurs ne sachant pas lire, les auteurs pro-posent de filmer l’informateur en train de consentir aux travaux de recherche qui vont être menés (enregistrements, études, diffusion des données, etc).

Ainsi, l’intégration d’un formulaire de consentement généré à la validation du formulaire de métadonnées nous a paru être évidente. Lors de la validation du formulaire de métadonnées, une nouvelle activité affiche le formulaire de consentement (au format PDF), pré-rempli auto-matiquement avec les informations renseignées en amont dans le formulaire de métadonnées. Il précise l’objectif de ces enregistrements et permet à l’informateur d’indiquer qu’il consent à être enregistré. Un exemplaire de ce formulaire est présenté en annexe E. Idéalement, la si-gnature de ce celui-ci est faite électroniquement, à partir d’un logiciel dédié, mais elle peut évidemment, aussi, se faire manuellement après impression du formulaire.