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Impact sur la mémoire La mémoire émotionnelle est activée par l'association de nombreux indices Si l'évaluation de la mémoire activée est la même qu'une évaluation initiale, les

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8- Impact sur la mémoire La mémoire émotionnelle est activée par l'association de nombreux indices Si l'évaluation de la mémoire activée est la même qu'une évaluation initiale, les

mêmes émotions sont déclenchées. Pour dépasser cela, un recadrage cognitif et une réévaluation sont nécessaires (besoins cognitifs).

Notons que plus les besoins en termes de régulation sont satisfaits, plus l'expérience émotionnelle est surmontée.

Le coping, comme certaines formes de régulation des émotions, survient après l’apparition d’une émotion. La régulation émotionnelle inclut le coping et le coping est un effort de régulation de l’émotion au sens large6 (traduction libre, Losoya & al., 1998, p290). Toutefois, la régulation émotionnelle inclut des processus inconscients qui ne relèvent pas du coping (Folkman & Moskowitz, 2004). La régulation émotionnelle concerne toutes les émotions et ne considèrent pas que les émotions positives prévalent sur les négatives. Le coping, lui, se centre sur la gestion des émotions négatives ou sur la recherche d’émotions positives (Gross, 1998 ; Folkman & Moskowitz, 2004).

Nous allons, dans la prochaine section, entrer dans le détail de ce que sont les stratégies de coping, de leurs caractéristiques et de leurs diversités afin de dresser un état des lieux des connaissances apportées par la recherche.

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“it has become increasingly clear that emotion-related types of regulation include coping and that coping is an effort at emotion regulation, defined broadly”

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Le coping renvoie au terme « to cope» qui signifie « faire face à », traduit par «stratégie d’ajustement» ou « stratégie d’adaptation ». Le coping s’inscrit dans le paradigme de la théorie cognitive du stress initiée par Lazarus et Folkman (1984) en lien avec les premières recherches sur les mécanismes d’adaptation (Hartmann, 2008). Les recherches sur le coping se développent de plus en plus autour des concepts de stress, de soutien social, d’ajustement, de dépression, d’anxiété, de stress professionnel et de qualité de vie (Ibid.). D’après Lazarus et Folkman (1984), le stress psychologique est une réponse de l’individu devant les exigences d’une situation pour laquelle il doute de disposer des ressources nécessaires pour y faire face. Il est le résultat d'une transaction entre l'individu et l'environnement qui prend en compte deux processus fondamentaux que sont l'évaluation (appraisal) et les stratégies d'ajustement (coping). Ces deux processus entretiennent une relation « synergique » dans laquelle l'évaluation détermine les stratégies de coping et les stratégies de coping déterminent l'évaluation (Ponnelle & Lancry, 2002). Le processus d’évaluation cognitive se déroule en deux temps (Lazarus & Folkman, 1984 ; Lazarus, 1991) : une première évaluation, appraisal primaire, dans lequel l’individu évalue la menace (corporelle, sociale, psychologique) en rapport avec ses croyances, ses valeurs et ses motivations ; une seconde évaluation, appraisal secondaire, durant lequel l’individu évalue sa maîtrise de la situation ainsi que les ressources disponibles susceptibles de supprimer ou d’atténuer les effets de la situation stressante. Le coping intervient durant cette deuxième phase. Lorsque ces capacités et ressources sont inadéquates, insuffisantes ou indisponibles, l’individu met en place des stratégies, appelées stratégies de coping, dans le but de faire face à la situation (Hartmann, 2008). Ces stratégies sont le fruit d’une évaluation plus ou moins consciente des conséquences de la situation. Cette notion, introduite par Lazarus et Folkman (1984, p141), fait référence à « l'ensemble des efforts cognitifs et

comportementaux toujours changeants que déploie l'individu pour répondre à des demandes internes et/ou externes spécifiques ». La notion d’ « effort » fait référence à des conduites nouvelles (et non à

des conduites automatiques et routinières) qui supposent une certaine intentionnalité dans la gestion de la demande (Ponnelle & Lancry, 2002). Le processus de coping est initié en réponse à l'évaluation des buts de l'individu qui sont lésés, perdus ou menacés. Cette évaluation est caractérisée par des émotions négatives souvent intenses (Folkman & Moskowitz, 2004).

Les stratégies de coping comprennent les tentatives fructueuses et infructueuses. La première tâche du coping est généralement de réguler les émotions négatives qui génèrent du stress et peuvent interférer avec des formes de coping instrumentales. Les stratégies de coping sont des pensées et des actions orientées vers la résolution de problème et la gestion des émotions : « en situation de stress, maintenir l'équilibre psychologique a une fonction tout aussi importante que d'essayer de résoudre le problème » (Ponnelle & Lancry, 2002, p62).

Trois principales approches théoriques du coping peuvent être distinguées dans la littérature (Ibid.) : le coping comme un mécanisme de défense (approche psychopathologique) ; le coping comme une disposition stable, un trait de personnalité de l'individu (approche dispositionnelle) ; le coping comme une réaction transitoire en réponse à une rencontre stressante (approche transactionnelle).

Dans la conception psychopathologique, le coping est constitué d’un ensemble d’opérations psychiques inconscientes dont l’unique but est de réduire ou de supprimer les éléments à l’origine de l’angoisse (Ponnelle & Lancry, 2002). Certains auteurs tels qu’Endler et Parker (1990) considèrent le coping comme un trait de personnalité. Les individus mettraient en place des styles de coping relativement invariants dans le temps et les circonstances. Cette approche appelée inter-individuelle,

ou dispositionnelle, s'intéresse au rôle des différences individuelles dans le coping. Lazarus (1993) réfute l'idée d'un mode unique de réponse. Selon lui, cette conception du coping ne laisse pas la liberté aux individus d'adapter leurs réponses aux diverses situations. Il considère que certaines personnes utilisent un pattern de réponses stables au cours du temps mais que ce pattern ne constitue pas un trait de personnalité. La personnalité ne serait pas un style de coping mais une ressource d’un individu. Cet auteur postule pour une approche transactionnelle (également appelée contextuelle) qui s'intéresse à l'évolution des stratégies utilisées par une personne selon des situations stressantes spécifiques. Cette perspective entend le coping comme un processus en référence aux efforts mis en œuvre dans des situations particulières qui exigent un ajustement immédiat (Lazarus & Folkman, 1984). Nous nous positionnons dans la perspective de Lazarus et Folkman (1984) et considérons le coping comme un processus au sein duquel les individus mettent en place différentes stratégies.

Ainsi, le coping est un « processus complexe, multidimensionnel, sensible à la fois à

l’environnement et à ses contraintes et ressources, ainsi qu’aux traits de personnalité qui influencent l’évaluation du stress et des ressources pour faire face » (Folkman & Moskowitz, 2004, p747,

traduction libre). Les individus puiseraient dans leur répertoire de coping des options disponibles acquises par l'expérience de rencontres stressantes, ainsi « le nombre et la diversité des situations rencontrées augmentent la connaissance et modifie la représentation du monde » (Ponnelle & Lancry,

2002, p72).

Après avoir défini le coping et nous être situé dans la perspective transactionnelle initiée par Lazarus et Folkman (1984) considérant le coping comme un processus, nous allons mentionner les différents types de stratégies de coping et faire le lien avec la recherche de soutien social.

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Plusieurs types de coping peuvent être distingués dans la littérature. Lazarus et Folkman (1984) distingue deux grandes catégories de coping : les stratégies « centrées émotions » et « centrées problème » que les individus utilisent de manière simultanée quelque soit la situation stressante rencontrée. Cette classification est systématiquement reprise dans les études et complétée par d’autres types de stratégies tels que l’évitement (inclus dans les stratégies centrées émotions pour Lazarus & Folkman, 1984). Sans prétendre à l’exhaustivité, nous proposons de faire état des principales catégories qui ressortent le plus fréquemment de nos lectures (Lazarus & Folkman, 1984 ; Lazarus, 1993 ; Spitz, 2004 ; Cahour, 2010 ; Endler & Parker, 1990 ; Carver, Scheier & Weintraub, 1989 ; Pearlin & Schooler, 1978 ; Muller & Spitz, 2003, Folkman & Moskowitz, 2004 ; Ponnelle & Lancry, 2002). L’individu met en place plusieurs stratégies simultanément, elles ne sont donc pas exclusives.

Les stratégies centrées émotions (ou d’affrontement émotionnel), l’individu cherche à agir sur son état interne en contrôlant ou modifiant son état émotionnel. Il cherche à changer son rapport aux émotions en les régulant.

La recherche de sens dans le but de maintenir une cohérence entre la vision du monde d’un individu et la réalité à laquelle il est confronté. La recherche de sens intervient souvent lors de traumatisme dans lequel l’individu doit effectuer un travail de remaniement de ses croyances, valeurs, etc. (Folkman & Moskowitz, 2004). Pour ce faire, l’individu va procéder à une recherche de causalité qui peut faire l’objet de plusieurs évaluations et réattributions. On retrouve l’attribution de causalité

(pourquoi est-ce arrivé ?), l’attribution sélective (pourquoi moi ?) et l’attribution de responsabilité (qui est responsable ?) (Hartmann, 2008).

La réévaluation est une stratégie de recadrage qui permet de gérer la détresse émotionnelle en réévaluant la situation en termes positifs (Folkman & Moskowitz, 2004). L’individu ne combat pas directement la source du stress et ne résout pas réellement le problème (Carver & al., 1989) mais agit sur ses émotions en réinterprétant la situation.

La signification positive apportée aux événements ordinaires renvoie au fait que des individus confrontés à une situation négative (hors trauma) peuvent mettre en place une stratégie de compensation des émotions négatives en pointant davantage de manière positive des événements ordinaires (Folkman & Moskowitz, 2004).

L'acceptation. Il y a deux stades dans ce coping : l'acceptation de l'existence de la source et l'acceptation de l'absence de stratégies de coping efficaces (Muller & Spitz, 2003).

Activités physiques. L’individu s’engage dans une activité physique dans le but de réduire ses émotions négatives en se défoulant.

Les stratégies « centrées problème » dans lesquelles l’individu cherche à agir et modifier directement la situation en mettant en place des actions telles que la planification et la mise en place d’action. Ces deux stratégies sont généralement associées pour favoriser leur efficacité.

La planification. Cette étape a lieu durant la phase d'évaluation de la situation. L’individu réfléchit à l’organisation d’un plan, à des étapes à suivre ainsi qu’à la meilleure manière de gérer la situation.

La mise en place d’actions. Cette étape a lieu durant la phase d'ajustement de la situation, l'individu tente de supprimer la source de stress ou de minimiser ses effets (amorçage d'une action immédiate, augmentation des efforts, tentative de résolution de problème). L’action n’a d’autre objectif que de faire évoluer la situation présente vers le but à atteindre (Rimé, 2005).

Les stratégies centrées sur l’environnement (ou coping externe). Ce type de coping est proposé par Cahour (2010), il est considéré comme plus passif. L'individu veut que son environnement ou autre se transforme mais il ne va pas lui-même chercher des solutions au problème ou chercher à se transformer. Il est dans un mouvement d’attribution externe de responsabilité, à tort ou à raison. Il est dans la plainte, l’accusation ou la revendication vis-à-vis de l’environnement ; c’est cet environnement qui doit s’activer pour changer la situation négative.

Les stratégies d’évitement. Spitz (2004) décline dans cette catégorie l’évitement, le désengagement comportemental et/ou cognitif, la pratique de l’humour et l’utilisation de substances psychoactives. Nous ajoutons le déni qui est une forme d’évitement émotionnel. Ces stratégies sont considérées comme passives.

L'évitement : L’individu cherche à réduire et gérer la détresse émotionnelle en évitant d’être confronté à la situation source. L'évitement est un processus conscient, à travers lequel l'individu refuse délibérément de penser ou de parler d'un événement stressant sans toutefois en nier l'existence.

Le déni. Il s’agit du déni de la signification de l'événement afin de diminuer les émotions négatives. « Le déni est envisagé comme un processus qui permet la coexistence de contradictions

Le désengagement comportemental (ou « mise à distance », Lazarus, 1993). Ce type de coping correspond à l'abandon des buts à atteindre et à la baisse des efforts pour faire face à l'événement.

Le désengagement cognitif ou distraction L’individu détourne ses pensées de la situation problématique en focalisant son attention sur autre chose (rêvasser, dormir, regarder la télé, etc.).

L'humour. L’humour est considéré comme un effort cognitif d’évitement, l’individu ne prend pas au sérieux la situation afin d’éviter d’être submergé par ses émotions. Toutefois, toutes les formes d’humour ne correspondent pas à de l’évitement.

La consommation de substances psychoactives. L’individu consomme alcool et/ou drogues dans le but d'oublier artificiellement la situation et de diminuer l'anxiété associée. Ce coping est considéré comme dysfonctionnel (Muller & Spitz, 2003).

La recherche de soutien social.

Pour des auteurs tels que Vitaliano, Maiuro, Russo, Katon, DeWolfe et Hall (1990) ainsi que Cousson, Bruchon-Schweitzer, Quintard, Nuissier et Rascle (1996), la recherche de soutien social est une catégorie de coping à part entière qui se distingue du coping centré-émotion et centré-problème tels que définis dans la littérature. La recherche de soutien est une initiative de la personne « La

recherche de soutien social est conditionnée par la mise en place d'efforts de la part de la personne pour trouver des informations, des conseils, du réconfort auprès d'autrui » (Spitz, 2004, p159). Le

soutien social peut-être une ressource pour favoriser d’autres formes de coping comme la mise en place d’action (coping centré problème) ou la réévaluation (coping centré émotion) (Ponnelle & Lancry, 2002).

Selon Spitz (2004), la recherche de soutien émotionnel entrerait plus globalement dans une dynamique cognitive (recherche de sens) et sociale (intégration sociale). Les individus en situation émotionnelle difficile ont tendance, d’après Wills (1981) et sa théorie de la comparaison sociale descendante (« downward comparison »), à chercher à se comparer à des personnes qui vivent une situation qui les affecte autant ou davantage. Cette comparaison peut être un but poursuivi par les personnes en recherche de soutien social.

Nous considérons qu’aller sur un forum de discussion pour partager ses difficultés professionnelles est une stratégie de coping. La recherche de soutien social peut être considérée sur un continuum : l’individu a d’un côté un besoin impulsif de parler de son vécu et est de l’autre dans une démarche volontaire de recherche d’aide. Dans cette perspective, le forum peut répondre à un besoin immédiat de décharge émotionnelle et permettre à l’individu de s’orienter vers d’autres modes de coping.

La section suivante s’intéresse au potentiel adaptatif des stratégies de coping. Nous verrons qu’on ne peut généraliser les effets et l’efficacité des différentes stratégies de coping et que celles-ci s’apprécient selon l’individu et en contexte.

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De nombreuses études telles que celles de McCrae et Costa (1986), Carver et al. (1989) cherchent à montrer le potentiel adaptatif des stratégies de coping et à généraliser les résultats. Ces études utilisent généralement des échelles pour mesurer les différentes dimensions du coping. Les résultats montrent que certaines stratégies de coping telles que les stratégies d’évitement (cognitif,

comportemental ou émotionnel) sont associées à des effets néfastes sur la santé psychique et que d’autres, tels que la recherche de soutien social et les formes de coping centrés problème, sont tantôt associés à des effets positifs, tantôt négatifs, tantôt aucun (Folkman & Moskowitz, 2004).

Les tentatives de généralisation des résultats sur l’efficacité des modes de coping nous semblent hasardeuses, les modes de coping utilisés étant intrinsèquement liés aux caractéristiques du contexte et de l’individu. Un tel recensement masque toute la complexité du processus de coping. Le modèle transactionnel du coping initié par Lazarus et Folkman (1984), dans lequel notre étude se situe, stipule qu’aucune stratégie de coping n’est efficace en soi. L’efficacité, autrement dit la valeur adaptative d’une stratégie de coping, ne peut être perçue qu’en fonction de la personnalité de l’individu, du contexte dans lequel elle se trouve et de l’interaction entre les deux (Lazarus, 1993 ; Folkman & Moskowitz, 2004). Le contexte étant dynamique, une stratégie de coping peut être efficace dans une situation et inefficace dans une autre (Folkman & Moskowitz, 2004). Il est ainsi illusoire de vouloir généraliser l’efficacité et les effets des différentes stratégies de coping.

De plus, Folkman et Moskowitz, (2004) pointent le fait que certains résultats de ces études peuvent être approximatifs (influencés par une stratégie de coping momentanée) ou plus incertains (ie. influencés par un coping normatif). Ces auteurs expliquent que les stratégies centrées émotions sont généralement considérées comme non adaptatives, car associées, dans la plupart des études, à un fort niveau de détresse. Ces résultats peuvent être expliqués, selon eux, par l’opérationnalisation des items dans les échelles de coping. Le coping centré émotion rassemble indifféremment les items en référence à la confrontation des émotions et à leur évitement. De plus, de nombreux items des échelles les plus fréquemment utilisées confondent coping centré-émotion et détresse, ce qui engendre une augmentation des corrélations avec la détresse. Ainsi, les recherches sur les émotions remettent fondamentalement en cause l’approche du coping émotionnel comme « mauvais » coping. Elles mettent en lumière les fonctions d’organisation et de régulation des émotions.

Les individus cherchent à mettre en place des stratégies suivant leur évaluation de la situation et de leurs possibilités d’action. Les résultats de Bouteyre et Vitale (2006), qui s’intéressent aux personnes en situation de harcèlement au travail, vont dans ce sens. Les personnes essaient, lors d’une première tentative, de résoudre directement le conflit en mettant en place une action puis, utilisent, en cas de situation incontrôlable, des stratégies centrées sur l'émotion, tel que l'évitement. Au-delà des caractéristiques objectives de la situation, la personnalité peut influencer le sentiment de contrôle de la situation et ainsi le choix du coping. Certaines personnes sont dites « internes » ou « externes » en référence à l'attribution de responsabilité entre l'obtention d'une amélioration et leur propre conduite. Les personnes « internes » considèrent que les événements sont fonction de leurs propres comportements, ils ont tendance à évaluer les événements comme plus contrôlables et utilisent davantage de stratégies d'ajustement de confrontation active, de planification, etc. que les personnes « externes » qui considèrent qu’ils n’ont pas de prise sur les événements (Ponnelle & Lancry, 2002).

Sans prévaloir de l’efficacité des stratégies, il apparaît nécessaire de prendre en considération la culture dans laquelle elles sont mobilisées « Les différents mécanismes de contrôle des affects et autres modes de gestion des situations émotionnelles sont toujours plus ou moins directement liés à l’acceptabilité sociale des émotions et aux codes sociaux qui régissent cette acceptabilité (…). [L’individu] cherche donc à gérer la situation émotionnelle dans le sens socialement attendu. » (Cahour, 2010, p29). Dans le monde occidental, les stratégies de coping centré

problème sont fréquemment considérées comme plus adaptatives et fonctionnelles que les stratégies centrées émotions (Muller & Spitz, 2003 ; Spitz, 2004 ; Folkman & Moskowitz, 2004). Ceci se vérifie

particulièrement en situation de travail dans lesquelles les stratégies de coping centrées sur la tâche prédominent (pour revue voir Ponnelle & Lancry, 2002). Chen, Siu, Lu, Cooper et Phillips (2009) expliquent que dans le monde asiatique, notamment en Chine, les stratégies centrées émotions sont favorisées pour que l’individu change de perspective, réévalue la situation. Ainsi, la culture, par la transmission des valeurs et des normes, influence à la fois l’interprétation de la réalité et les stratégies de coping mises en œuvre (Ibid.). Côté, Bertrand et Gosselin (2009) encouragent à considérer les stratégies d’ajustement psychologique comme tout aussi importantes, pour les individus au travail, que les stratégies visant à modifier la situation.

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Ce chapitre a permis de mettre en évidence que le travail peut être à l’origine de l’altération du bien-être des individus dont les causes peuvent être liées aux nouvelles techniques managériales, aux prescriptions, à une intensification du travail, à une réduction des espaces sociaux. Ces sources peuvent avoir pour conséquences la souffrance, l’isolement au travail ainsi qu’un état de stress. Bien que sa définition soit souvent floue, la notion de stress est largement utilisée pour faire référence aux états de tension ressentis par un individu. Nous appréhenderons le stress à travers la perspective transactionnelle en nous centrant sur l’analyse de l’activité des participants afin de mettre à jour les processus en jeu dans le stress. Nous avons vu qu’une émotion est un processus complexe constituée de trois composantes : physiologique, de préparation à l’action et d’expérience subjective. Cette dernière composante, qui renvoie à l’évaluation que fait l’individu de la situation ainsi qu’à son vécu subjectif, nous intéresse particulièrement. Notre étude s’est positionnée dans la perspective des théories de l’appraisal en mettant l’accent sur la dimension sociale des émotions. Les individus, afin de gérer les situations de travail difficiles, régulent leurs émotions en mettant en place des stratégies de coping. Ces stratégies ne sont déclenchées qu’en réponse à des émotions négatives et comprennent les tentatives fructueuses et infructueuses. Le contexte, la personnalité, la culture et l’expérience (apprentissage) sont des dimensions qui impactent le choix de ces stratégies. Les individus mettent en place plusieurs de ces stratégies de manière simultanée. On trouve classiquement deux grandes catégories de coping (les stratégies centrées « émotions » et centrées « problème ») auxquelles s’ajoutent d’autres types de coping (centrés « environnement », évitement et