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La Méditerranée sauvée

Dans le document Histoire de la Méditerranée (Page 35-40)

A

LA fin du VI siècle avant notre ère, où l'histoire devient mieux établie, la puissance dominante sur le pourtour méditerranéen était sans conteste l'Empire perse.

Héritier de Cyrus qui s'était avancé un moment en Libye jusqu'à menacer Carthage, le roi Darius régnait en souverain absolu de la Syrie à l'Indus, du Nil à la mer d'Aral. Bien qu'il côtoyât la Méditerranée des Dardanelles au delta égyptien, cet Etat n'avait rien de marin. Quand il avait besoin de navires, il prenait ceux des cités anatoliennes ou phéniciennes sur les- quelles s'étendait sa domination. Pour assembler la multi- tude de races et de nations dont il était composé, le pouvoir avait institué une religion d'Etat, le zoroastrisme, une langue officielle, l'araméen, et une administration à la fois centralisée et autoritaire, celle des satrapes.

Par rapport à cet immense empire, la Grèce n'était alors qu'un ramassis inorganisé d'îles et de petites cités, le plus souvent en guerre les unes contre les autres. L'opulente ville cosmopolite de Corinthe (héritière lointaine de Mycènes) n'avait qu'un caractère commercial. Sparte et Athènes étaient les seules têtes politiques. La première, capitale de la Laconie, abritait un peuple militaire, d'esprit terrien, qui ne regardait guère au-delà de ses frontières, celles du Péloponèse. L'autre, Athènes, rayonnait dans tout l'Archipel et constituait une puissance essentiellement maritime : c'est elle qui allait sau- ver du despotisme asiatique l'embryon de notre civilisation.

Trouvant naturel de s'étendre sans fin, l'Empire perse occupa un jour les fondations grecques du Bosphore, coupant ainsi la route, vitale pour les Grecs, du blé de mer Noire.

D'autre part, la domination asiatique était si sévère qu'en 499 les cités grecques du littoral d'Asie mineure se révoltèrent, appelant les Grecs d'Europe à leurs secours. Une escadre athé- nienne fut battue en essayant de soutenir les rebelles. Les Perses rétablirent l'ordre dans leur empire, restèrent bien entendu sur les rives du Bosphore et entreprirent une expé- des troupes qu'elle transportait dans l'île d'Eubée, judicieuse- ment choisie comme base d'opérations pour prendre Athènes rassembler les éléments d'une des plus colossales expéditions que l'histoire ait vues puisque, d'après Hérodote, elle aurait

mille hommes, surtout spartiates, et trois cent quatre- vingts bâtiments de guerre, surtout athéniens.

Le plan de Xerxès consiste à franchir les Dardanelles à pied cap venteux du mont Athos, on a creusé un canal dans l'isthme, à la base de la péninsule, ainsi transformée en île. De même les embarcations seront déhalées sur un chemin de rou- lement entre le golfe de Cassandre et celui de Salonique, où s'opère la concentration. Tout a été prévu avec d'amples marges. Rarement expédition aussi importante fut mieux préparée. Rarement le destin de l'Europe connut une telle constitue l'isthme de Corinthe. C'était sacrifier d'avance Athènes et abandonner à l'invasion la moitié du pays. Fina-

LA GRÈCE ANTIQUE.

C E livre constitue une synthèse survolant les siècles, de Ramsès II à Ferhat Abbas, replaçant ainsi dans leur perspec- tive les événements du passé jusqu'à ceux de l'actualité la plus brûlante.

Après avoir été façonnée par les Phéniciens, les Grecs, les Romains, la Méditerranée est devenue le berceau de la civilisation chrétienne. Ce n'est pas par hasard que le Christ est né sur ses rives, au carrefour des trois continents qui ont peuplé le reste de la planète. C'est en grande partie par la mer que l'Évangile s'est répandu. Au début du V I I siècle, tous les États entourant la Méditerranée étaient chrétiens.

A cet ensemble harmonieux, une civilisation extra-mé- diterranéenne, l'Islam, a porté un coup dont les conséquences ne sont pas épuisées. Successivement, les Arabes pendant sept siècles, les Turcs pendant cinq autres ont essayé de conquérir et de dominer les rives de la « mer Intérieure ».

L'occident s'est trouvé en état de légitime défense. Aujour- d'hui, l'expansion musulmane s'exprime par la voie des nationalismes arabes que nous-mêmes avons suscités.

« L'Histoire de la Méditerranée » nous fait assister aux péripéties politiques et stratégiques de cette lutte drama- tique, jusqu'aux ébranlements les plus récents du Proche Orient et du Moghreb.

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Dans le document Histoire de la Méditerranée (Page 35-40)

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