Pour
lerégimealimentaire,aucune
Indication spécialene s’impose;mais, chezlesjeunes sujets,on
fera bien de surveiller la mastication.On
pros-criratouslesexcitants, café, thé, alcool.hydrothérapie sous toutes ses formesa étémaintes fois employée; son efficacitéreste aléatoire.
En
tout cas, déconseillerles douches froides pourrecommander
lesdouches ou les tubstièdes. Lescuresthermalesont parfois de bons effets, aumême
titre que les voyages, les séjours à lacampagne
36 TICS [1918]
grâce à la diversion et
au
repos.Le
bord de lamer
n’a pas rinfluence néfaste qu'on lui attache généralement, à condition qu’il nes’accompagne
pas, pour lesjeunes sujets surtout, defatigues excessives etque
les bains demer
soientdéfendus ou detrès courte durée.L' électriciténe
donne
pas de résultatsfavorables; il ne fautla conseiller qu’à dose « psychothérapique ». Charcot, Babinski en ont cependant signalé de bons effets dans quelques cas de torticolis convulsif; d’autre part, bien desmalades
n’en ontéprouvé aucun
bienfait; certainsmêmes
ont
pu
s’en trouverplus mal.Le
massage, lamécano
thérapie, pratiqués avec modération, peuvent être des adjuvants: rien deplus.Ce
n’est qu’à proposdu
torticolis convulsif qu’on estamené
à parlerdu
traitement chirurgical.La
ténacité de cette affection, les doléances des malades, l’inefficacité desmoyens médicamenteux,
orthopédiques, hydro-thérapiques, élecirothérapiques, justifient dansune
certainemesure
les opérations tentées par les chirurgiens.On
a pratiqué l’élongation, la liga-ture, la sectiondu
spinal, de'l’accessoire, des nerfs cervicaux,du
sympa-thique.Après
les nerfs,on
s’estattaquéaux
tendons etaux
muscles : sec-tionsdu
sterno-masto'idien,du
trapèze, des muscles de la nuque, etc., et cela,non
seulement chez des sujets differents,mais souvent aussi chez lesmêmes
sujets à des reprises différentes. Ces diverses interventions sont d’une efficacité contestable. Elles ontleplus souventpour
résultat de pro-duire des paralysiesou
des impotencesfonctionnelles. Si celles-ci sont pas-sagèreslesphénomènes
convulsifsne
tardent pas à reparaître, tantôt dansle
même
muscle, tantôtdans d’autresgroupes respectés jusqu'alors; si l’in-tervention doit créerune
impotence définitive, il importe de prévoirà l'avancesagravité.Brissauddéconseilleformellement toutes ces opérations dont les plus radicales ne semblent pas mettre à l’abri des récidives*.Rienn’est plus difficile,eneff'et,
que
depréciserles muscleset les nerfs qui entrent en jeu dans ces torticolis, et il n'est pas rare de voirlesphéno-mènes
convulsifs se déplacer chez lemême
sujet d’un muscle à l’autre etmôme
d’un côté à l’autre;comment,
dans ces conditions, préciser la tâche du chirurgien2?Lesappareils orthopédiques,
employés
aussi contre letorticolis convulsif, sont plus nuisibles qu’utiles.Par
leur résistance ils ontpour
effet d’exa-gérer la violence desmouvements;
ilspeuvent
être la cause de gestes surajoutés (iiii viennent compliquer davantagel'affection.• Les procédés de traitement véritablement efticaces contre les tics sont ceux qui, rationnellement institués, tendent à ohtenii- une régularisation méthodiquedesactespsycho-moteurs, en s’appuyant sur l'éducation motrice
combinée
à la psychothérapie;on
peuty adjoindre l’isolement etl'alite-ment.
L’importance d’une
gymnastique
rationnelle a été signafée de longue1. Hrissaud, Contre le traitement chirurgical du torticolis mental, nevtie neurolo-gique, 1897, p. 34.
2. HenryMeige, Sociétéde neurologie de Paris,séancedu 12janvier 1905.
TRAITEMENT
37[1919]
date (Jolly, Blache). Trousseau prescrivait la «
gymnastique ordonnée
».Letulle
recommande
aussi de recourir àune gymnastique
spéciale, enmême temps
qu’on soutiendrale courageetleseffortsdu
patient.Mais c'estseulement avec Brissaud, et à propos
du
torticolis mental (1893), que ce procédé de traitement estdevenu une méthode
thérapeutique, dont latechnique etles détails ont été précisés par ses élèves*.
La méthode
de Brissaud établitune
discipline médicale de l’immobilisation etdu mouve-ment;
elle emploiedeux
procédéscombinés
: Vimmohilisution des mouve-mentsetlesmouvements
d’immobilisation'^.Le
premierestun
entraînement à conserver l’immobilité pendantun temps
progressivement croissant; lesecond
apprend
à régulariser tous les gestes en remplaçant lesmouve-ments
involontaires incorrects etintempestifspar desmouvements
voulus, corrects, opportuns. Ces exercices se font sousune
surveillance médicale dans des séances quotidiennesau
début, de plus en plus espacées par la suite.On
s’efforce d’obtenirchaque
jourune
prolongation destemps
d'im-mobilitéetune
correction plus grande desmouvements commandés.
Outre les séances faites en présencedu
médecin, lemalade
doit répéter éga-lementàdemeure
lesexercices prescrits, de préférence sous la surveil-lance d’unepersonne
de son entourage.La
technique varie nécessairement suivantles tics et suivantles liqueursL
Bressaudet
Meige \
généralisant les emplois de cette méthode, lui ontdonné
lenom
de discipline psycho-motrice. «A
l’inverse desméthodes
d'éducation physiquequi ontpour
objectif de transformerdes actes voulus en actes automatiques, la discipline psycho-motrice tend à supprimerles actes automatiqués et à développer le pouvoirfrénateur et correcteur des centres supérieurs. »
Ilsemblerait
que
pour arriver àce résultat il suffise d’attirer l'attentiondu malade
surla faute motrice qu’ilcommet
et de luidemander
d'opérerlui-même
les corrections nécessaires; c’estceque
se propose la psychothé-rapie pure, et c’està quoielle peut quelquefois aboutir. Maisles liqueurs, en raison de leur état mental, ont besoin d’être guidés «comme
des enfants ». Il ne suffitpas de leur dire : « ne tiquez plus », il est nécessaire deleur apprendreà ne plus tiquer.Au
premierinsuccèsils se découragent;ilsont tendance àapporter
aux
exercices correcteurs des modifications de leur cru, plus préjudiciables qu’utiles.Comme
les enfants, ifs ont besoin d’éducateurs. Il fautque
le sujetprenne ou
reprenne l’habitude d’exercer un contrôle efficace sur tous sesmouvements;
il fautdonc
multiplier les occasions de lui îdXvepenser un acte et exécuter l’acte pensé sans perdre de vue le but à atteindre. Il faut exigei- de lui des efforts volontaires1. Feindel, Le torticolis mental et son traitement, Nouv. Iconogr. de taSalpêtrière, 1897, n° 6.
—
Brissaud etFeindel, Surle traitement du torticolis mental et des tics similaires,Journal deneurologie, 15avril 1897.2. HenryMeige etFeindel, Traitement des tics (Méthode de Brissaud), Presse médi-cale, 15 mars 1901.
3.Henry MeigeetFeindel, Leslies etleurtraitement.
4. Brissaud et Henry Meige, Ladiscipline psycho-motrice, Congrès de Madrid, avril 1903, Archivesgénér.de médecine.
38 TICS [1920]
constants, toujours
nouveaux,
capables d’inhiber les actesmoteurs
intem-pestifs, capables aussi decréer des actes moteurs corrects. C’est ainsique
l’on parvient àdévelopper et à perfectionner son activité psycho-motrice.
Le malade
doitdonc
faireun
effortpersonnel et maintes fois le répéter.On
ne doit