Le médecin du travail

a. Une orientation systématique par les médecins généralistes ▪ Ils lui donnent une place centrale

MG4 « Je sais que la petite formation d’une soirée qu’on avait faite nous avait dit qu’il avait une place hyper importante et que fallait qu’on le fasse intervenir pour le coup. » ; « Le médecin du travail, il a vraiment un rôle presque plus important que le nôtre je pense. »

MG8 « (…) il ne faut pas qu’ils sous estiment leur rôle là-dedans. Peut-être que ça ne les intéresse pas toujours. Mais c’est très très bien. Ça limite de faire des arrêts. Ça limite des grosses prises en charge. »

▪ Ils orientent tous leur patient vers la médecine du travail dès la première consultation MG4 « Je le dis à la première consultation : "Bon c’est important de prévenir que ça se passe mal au travail. Le médecin du travail, il est là quand même pour vous aider. C’est important qu’il soit informé, ne serait-ce qu’un devoir d’information.". »

▪ Plusieurs médecins généralistes soulignent l’implication des médecins du travail MG9 « Je trouve que les services de médecine de travail ils se bougent en tout cas par rapport à certains, pour essayer de tout mettre en place. »

MG8 « Quand on les a, c’est très productif, ça marche très bien. »

b. Un atout dans la prise en charge de la souffrance au travail

▪ Un rôle de spécialiste : le médecin du travail est celui qui identifie la cause de la souffrance.

MG1 « Déjà il en sait plus que moi et puis surtout lui il peut proposer plus d’alternatives. »

MG6 « Après effectivement, comme pour tout autre pathologie qui nous dépasse, à un moment on rend la main, donc on demande un avis spécialisé. »

MG9 « Moi je refile le bébé au médecin du travail. C’est une spécialité. Ils sont là pour ça. Il n’y a qu’eux d’ailleurs qui ont le droit de mettre le nez dans l’entreprise non ? En tant que généraliste on a un droit d’ingérence ?! »

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▪ Il permet aux patients de voir les psychologues du travail :

MG2 « La plupart du temps il y a aussi certaines médecines du travail où il y a des psychologues du travail. » c. Un ancrage dans le monde du travail

▪ Un soutien pour les patients en souffrance dans leur travail :

MG8 « Moi j’essaye d’être aidé par la médecine du travail, pour que les patients aient quelqu’un qui soit au sein de l’entreprise, même s’il n’est pas toujours sur le site pour leur dire quoi faire. »

MG1 « En général ils les confortent un peu en leur disant : "Ne vous mettez pas de pression, c’est pas pressé de reprendre." »

▪ Un regard sur ce qui se passe dans l’entreprise

MG8 « Alors que le médecin du travail il a la possibilité de se déplacer dans l’entreprise et il peut voir vraiment comment ça se passe. »

MG9 « Le médecin du travail est le seul qui pourra avoir un regard dans l’entreprise et interférer avec le patron. »

MG6 « De la médecine du travail j’attends qu’elle voit si le poste est adapté, ou si tout du moins on peut adapter le poste, ou si, enfin ça ils le feront moins, voir s’il n’y a pas des abus au niveau de ce qui est demandé pour le poste de travail. »

▪ Une alerte pour l’entreprise

MG1 « Le but c’est aussi de faire une alerte en s’arrêtant aussi.»

MG3 « Ils peuvent mettre quelques freins et c’est bien qu’ils soient au courant de la situation. »

MG8 « Il peut y avoir une action un peu de groupe pour débloquer certaines situations conflictuelles avec un chef ou avec un autre employé et ça j’ai quand même eu des bons retours. » ; « C’est que quand ils arrivent à avoir un contact et que le médecin du travail va jusqu’au bout de ça, il envoie une alerte. Parce que je pense que des fois ça n’est pas ressenti par la hiérarchie qu’il y a de la pression. »

d. Un rôle dans la prévention ▪ Prévention primaire

MG8 « Il fait de la prévention pour le risque et tout ça, mais une fois que le risque est là, il est sensé encore être là. »

70 ▪ Prévention tertiaire

- Réaliser la visite de pré-reprise

Le cadre légal des visites de pré-reprise et de reprise est peu connu des médecins généralistes. Ils adressent le patient au médecin du travail, mais ne parlent pas de visite de pré-reprise. MG3 « Je ne la propose pas systématiquement, je ne me souviens jamais des différents délais entre l’arrêt de travail et l’accident de travail. Donc je suis toujours à regarder sur internet qu’est ce qui est obligatoire. Je crois que c’est à partir d’un mois dans les accidents de travail quelle que soit la cause avec visite de pré-reprise et visite de reprise. Pour les arrêts de travail c’est sensiblement la même chose, peut être trois mois. » MG5 « Donc là on utilise les visites de pré-reprise par exemple, des choses comme ça, pour avoir un avis, une consultation médecin du travail. »

MG9 « La visite de pré-reprise elle est obligatoire dans les… Alors moi je pensais qu’elle était obligatoire avant que le patient reprenne son poste. Mais en fait non. Le médecin du travail à sept jours pour les voir à partir du jour où on les remet au travail. Moi je croyais qu’ils n’avaient pas le droit de retrouver leur poste tant que… Apparemment ça a changé. »

- Recommander l’adaptation du poste de travail

MG6 « Après il y a des fois où tu demandes un poste adapté, et c’est pour ça qu’il faut à ce moment-là avoir l’avis du médecin du travail, dont c’est le job. »

MG8 « Des fois les médecins du travail, j’ai déjà vu, font quand même… Enfin je ne sais pas comment ils font… Mais doivent faire des lettres, des petites notes à la hiérarchie, pour qu’il y ait des modifications relationnelles, donc je pense que ça remonte quand même. »

- Proposer une mise en inaptitude afin de faciliter un reclassement professionnel ou un licenciement

MG3 « Même si derrière ils ne pourront pas changer grand-chose si ce n’est une inaptitude temporaire au poste. »

- Aider à la réinsertion professionnelle

MG1 « Ça va leur permettre de savoir eux est-ce qu’il y a un reclassement professionnel qui est possible au sein de la même entreprise. » ; « Ça les oriente professionnellement pour savoir ce qu’il faut faire. »

MG9 « Je crois que c’est l’AIPALS qui a un service dédié à la remise en travail très rapidement, où ils font… Ils regardent quels sont les acquis, quels sont les niveaux des gens pour éventuellement, si ça doit déboucher sur un licenciement pour inaptitude, pouvoir repartir sur autre chose, et sur une formation. »

71 e. La coordination de soins

▪ La médecine du travail peut être contactée directement par les patients :

MG1 « Ils savent par leurs collègues et tout quelle est la médecine du travail qui correspond à leur entreprise et du coup ils la contactent directement. »

MG3 « Je leur dis toujours que la médecine du travail il n’y a que trois personnes qui peuvent la demander. C’est le salarié lui-même, c’est le médecin traitant et le médecin conseil de la sécurité sociale. »

▪ Le médecin généraliste et le médecin du travail ont des contacts par courrier

MG9 « Il y a toujours une fiche quand ils sortent du truc, donc on garde tout dans le dossier. Donc ça c’est pas mal. Moi je fais toujours un courrier pour le médecin du travail, parce que je comprends que pour eux aussi c’est compliqué de recevoir les gens sans… »

▪ Mais aussi par téléphone

MG5 « Même des fois ça m’est arrivé de téléphoner à la médecine du travail et de dire : "Qu’est ce qui se passe dans cette entreprise ?". »

MG9 « Ça m’est arrivé plusieurs fois d’en appeler, peut-être pour leur dire des trucs que je ne veux pas qui apparaissent dans la lettre, j’avoue. »

▪ Entretien dans le cabinet du médecin généraliste

MG7 « J’ai eu un entretien il y a quelque temps avec un médecin du travail pour lui dire : "Voilà ce qui se passe, voilà les plaintes des patients. Ils viennent tous pour : je suis harcelé, je suis en burn out". »