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Mécanisme d'infection et d'évasion du système immunitaire

Dans le document Infection à Mycoplasmagenitalium (Page 96-101)

2-3 Variation antigénique

3. Mécanisme d'infection et d'évasion du système immunitaire

La nature chronique des maladies causées par M. genitalium est donnée, en grande partie, en raison de la capacité de l'agent pathogène à internaliser, reproduire et subsister à l'intérieur

de la cellule hôte

L'adhésion à la cellule hôte est la première étape du processus infectieux qui précède la colonisation des tissus.

Chez M. genitalium cette adhésion est dirigée par une protubérance de la membrane appelée

organite terminale ou organelle d’attachement « tip » qui est enrichie en protéines de la cytadhesine concentrée à l’extrémité du « tip ».

Après adhérence à la cellule hôte, M. genitalium pénètre à l'intérieur de la cellule hôte et distribué par le cytosol et la région périnucléaire, cet emplacement intracellulaire leur

donne résistance aux traitements antibiotiques et facilite également l'évasion du système immunitaire.

La principale cytadhésine de M. genitalium est la protéine MgPa, ou protéine P140, dont le poids moléculaire est de 140 kDa, elle est codée par le gène mgpB, présent sur le locus

Malgré sa petite taille, 4 % du génome de M. genitalium est fait d’éléments de répétions appelés Mgpar pour « MgPa repeats » présentant une homologie avec le gène mgpB et codant pour la protéine MgPa, principale protéine d’adhésion

Les protéines P140 et P110 sont immuno dominantes, constituent les principaux déterminants de la réponse immunitaire de l’hôte contre M. genitalium [Svenstrup et al., 2006].

Des variations de séquences du gène mgpB ont été décrites et sont à l’origine des stratégies d’évasion immunologique de M. genitalium.

La recombinaison homologue de portions de ce gène avec des éléments répétés du génome les « MgPar », représente le mécanisme à l’origine de ces variations antigéniques, par l’intermédiaire de Rec A et d’une protéine homologue de RecA, codée par le gène MG339. La protéine P110 est une cytadhésine accessoire de 110 kDa, codée par le gène mgpC, situé sur le locus MG192,les mêmes variations de séquences de mgpC, par recombinaison homologue avec les régions MgPar, ont été décrites.

Ces deux cytadhésines sont codées par l’opéron d’adhésion MgPa comprenant trois gènes mg190, mg191 et mg192.

Le mg190 (ou mgpA) code pour une protéine de fonction inconnue, le mg191 (mgpB) et mg192 (mgpC) codent, respectivement, pour les protéines P140 et P110.

Dispersés aléatoirement dans tout le génome de M. genitalium il existe un total de 9 régions

non codantes qui contiennent des fragments de séquence homologue aux gènes mg191 et mg192 .

Figure 14 : Diagramme représentatif du génome de M. genitalium[iverson-cabral et 2007]

L'opéron MgPa est constitué de trois gènes: Mg191, Mg192, Mg193,les (Mg Pa repetitifs) sont dispersés au hasard dans tout le génome, sont des séquences répétées dérivées de l'opéron MgPa.

Ces régions sont connues "Répétitions MgPa" ou "îles MgPa" et représentent 4,7% du génome total Les "îles MgPa" fournissent à ce micro-organisme une source illimitée de variabilité antigénique puisqu'ils peuvent se recombiner entre eux et avec les gènes de l'opéron MgPa [Iverson-Cabral et al., 2007; Ma et al., 2007].

Ces recombinaisons peuvent provoquer des variations de phase pouvant être activées ou désactivées, de manière réversible ou irréversible l'expression des adhésines P110 et P140. Concernant les mécanismes d’adhésion, M. genitalium adhère à la surface des cellules épithéliales génitales très rapidement. En effet, une étude in vitro réalisées sur des cellules

épithéliales cervico vaginales montre que M. genitalium adhère 2 h après l’infection, A 3 h, il y a même des bactéries internalisées dans les cellules, M. genitalium est donc une bactérie

intra- et extracellulaire.

L’infection induit une réponse immunitaire innée, bien que la phagocytose par les macrophages soit efficace pour éradiquer les mycoplasmes, la localisation intracellulaire

dans les cellules épithéliales pourrait permettre à M. genitalium de survivre en échappant à la réponse immunitaire permettant ainsi une infection chronique du tractus génital.

Les LAMP, « Lipid-associated Membrane Proteins », sont des lipoprotéines bactériennes qui sont exprimées à la surface cellulaire des mycoplasmes ; elles représentent les principales structures à l’origine de l’interaction entre les mycoplasmes et les cellules de l’hôte.

Ces lipoprotéines sont connues pour être biologiquement très actives, elles sont les plus importantes protéines à l’origine de l’initiation de la réponse inflammatoire lors des infections à M. genitalium.

Les récepteurs Toll-like ou TLR jouent un rôle essentiel dans l’initiation de la réponse inflammatoire induisant l’activation de la voie NF-"B.

A ce jour 13 types de TLR ont été identifiés chez l’homme, ils sont indispensables pour induire la réponse immunitaire, parmi ces TLR, le TLR2, associé au TLR1 ou au TLR6, est un récepteur important de l’immunité innée contre les bactéries à Gram positif.

Une étude récente a montré que les LAMP dérivées de M. genitalium activaient NF-"B via TLR1, TLR2 et TLR6.

L'adhésion à la cellule hôte est la première étape du processus infectieux qui précède la colonisation des tissus.

Chez M. genitalium, le Tip joue un rôle clé dans ce processus, l’une des adhésines les plus abondantes dans le tip est une protéine de 140 kDa connu sous le nom P140 (également

appelé mgpB ou MG191), considérée comme l'un des principaux facteurs de virulence de

M. genitalium.

M. genitalium utilise la muqueuse pour adhérer et se déplacer, plus précisément adhérer

à la mucine (composant principal des sécrétions muqueuses) par la glycéraldéhyde 3P déshydrogénase.

Une partie de cette protéine est située sur la surface de M. genitalium et a deux fonctions : une biochimique et une autre comme un récepteur de la mucine.

L’organelle terminale (Tip) en plus d'être impliqué dans l'adhésion, joue un rôle indispensable dans le mouvement, connu sous le nom de "motilité de glissement" qui est composé du mouvement sur une surface solide en l'absence de flagelles ou de structures similaire suggérant un rôle important de ce mécanisme dans la pathogenèse de M. genitalium

Deux modèles coexistent pour tenter d'expliquer le mouvement de mycoplasmes  Le premier modèle, de type "cienpies" ce mouvement est le plus rapide de tous,

 Le deuxième modèle de type "chenille", s'étend à des espèces qui ont un Tip comme c'est le cas de M. genitalium, le pôle de la cellule où le Tip dirige toujours la direction du Mouvement.

les protéines dans le Tip de M. genitalium impliquées dans le "glissement" ce sont les protéines Mg200 et Mg386 [Pich et al., 2008].

Figure 15 : Mécanisme de pathogénicité M. genitalium [98]

Manifestations

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