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La lutte à mort entre Sade et Robespierre —

Dans le document La lecture du schéma de la vie de Sade (Page 131-169)

La révélation de l'essence du maître se manifeste au moment de la terreur, ou c'est à lui qu'on dit la liberté ou la mort, et ou il n'a évidemment que la mort à choisir pour avoir la liberté.

Lacan

A la suite de notre recherche sur la vie amoureuse du marquis (1777-1790), nous aborderons dans ce chapitre la vie politique de Sade (1790-1801). Ce chapitre est construit en trois parties. Nous traiterons d’abord la conception politique de Hannah Arendt, qui nous fournira la base sur laquelle nous construirons notre lecture. Elle n’est pas dans la référence lacanienne concernant Kant avec Sade, mais il nous paraît indispensable de nous reporter à ses œuvres pour penser la Révolution et l’éthique sadienne. Ensuite nous verrons l’analyse des tyrannies présentées dans Aline et Valcour qui nous aidera à mieux comprendre les discours politiques de Sade prononcés devant le public pendant la Révolution et ce afin d’opposer Sade à Robespierre. L’examen des discours politiques du citoyen Sade situés dans le contexte politique révélerait le sens de l’engagement politique de Sade. Cette œuvre signée par Sade avec son vrai nom révèle sa conception politique plus que la simple lecture de La Philosophie dans le boudoir. Finalement, nous résumerons le résultat de notre recherche avec le schéma lacanien.

◙ INTRODUCTION

Libéré de la vie prisonnière qui était pour lui équivalente de la torture infligée injustement, Sade s’engage dans le politique sous les gouvernements révolutionnaires — Assemblée constituante, Assemblée législative, Convention nationale, Comité de salut public — mais il n’a participé à aucun de ces événements historiques1. Il les a assisté à leur proximité contrairement aux sans culottes enragés qui se lancent dans les mouvements de foule. Etant royaliste modéré qui admire le bicamérisme à l’anglaise, athée tempéré qui admet le besoin religieux du peuple2, il ne devrait pas s’engager vivement dans la violence des masses, mais cela ne veut pas dire qu’il reste un simple spectateur des événements historiques3. Sade est impliqué dans le mouvement politique populaire développé spontanément sous la forme des sections. Sade se met à la disposition d’une des sections les plus importantes de Paris (la capitale est divisée en 48 sections à partir du mai 1790). Sa section, modérée au début, se radicalise suivant l’évolution de la Terreur4 — son siège est d’ailleurs proche du bureau de la sûreté publique de Robespierre — il est apprécié pour son travail et est élu secrétaire, puis vice-président et enfin président de la Section. Il a la mission de communiquer au public toutes les pensées discutées à la section et de soumettre ses projets au public en vue d’un

1 En juin 1791, la famille royale tente la fuite en vain, Après la prise des Tuileries par les sans-culottes, on assiste à l’exécution du roi Louis XVI en janvier 1793. La guerre est déclarée contre l'Angleterre, la Hollande et l'Espagne dans la même année, et la Montagne et la Commune s’opposent aux Girondins entre mai et juin 1793.

Le 13 juillet 1793 marque un grand tournant de la Révolution ; Hébert et Danton sont exécutés. Après cela, il y a la lutte entre le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale et la chute de Robespierre le fameux 9 Thermidor met fin la Révolution.

2 LEVER, M., Donatien Alphonse François, marquis de SADE, Paris, Fayard, 1991, surtout les chapitres XX

-XXIII.DELON, M., « Sade thermidorien » in Sade, écrire la crise, colloque de Cerisy, Paris, Pierre Belfond, 1983.

3 Noblesse de sa naissance, reçu l’éducation du libertinage de son père, Sade se dispensait longtemps de la nécessité d’arroser la terre de sueur avant d’être enfermé. Mais la Révolution a bouleversé sa position privilégiée.

Le divorce avec sa femme et la vente des immobiliers mettaient en péril sa situation financière. L’émigration de son fils cadet et l’inscription de son nom dans des listes d’émigrés mettent en danger son droit de citoyenneté.

Sur ce sujet, il faut se référer à ROGER, Ph., « Sade et la Révolution française » in L’Ecrivain devant la Révolution, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1990, p.145.

4 Lever n’apprécie nullement l’activité des sections de la Commune de Paris. Il admet néanmoins le caractère modéré de la section des Piques. Voir LEVER, op. cit., p.495-496.

meilleur fonctionnement des affaires publiques. Cette position politique de Sade est de celle qui apprécie un « consentement » au terme d’une discussion. La Révolution procure au citoyen Sade une double liberté : celle de commencer sa vie à partir des ruines de sa vie et celle de commencer son engagement politique au moment même de la carence de l’autorité politique. Disons que c’est le double commencement de Sade à partir de rien.

C’est Hannah Arendt qui a effectué une analyse précise sur l’activité des sections dans la Révolution française. Il y a des sections dont la « tâche essentielle sinon exclusive consistait à examiner tous les sujets relevant des affaires publiques, de parler de celles-ci, d’échanger des opinions à ce sujet sans nécessairement aboutir à des motions, pétitions, messages et ainsi de suite.5 » Il s’agit d’un espace qui n’est destiné ni à gouverner ni à être gouverné comme c’était le cas de la polis de la Grèce antique6. Une place de débat et de discussion où chacun jouit de la liberté d’expression : « Ces sections, quoi qu’il en soit, se constituèrent immédiatement en corps autonomes, elles ne désignèrent pas de délégués à l’Assemblée Nationale, mais formèrent le conseil municipal révolutionnaire, la Commune de Paris, appelée à jouer un rôle décisif dans la Révolution. » 7 Face à l’instabilité des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, il y avait une marge possible aux yeux d’Arendt pour l’ouverture de l’espace politique. En adoptant la conception politique de cette philosophe, on pourrait écarter la dichotomie caduque entre l’aristocrate modéré et le sans-culotte enragé tout en se séparant de l’idée fascinante de transgression. Et surtout la vision arendtienne nous permet de voir un homme incarné — Sade vivant dirait J.-J. Pauvert — non réductible à son œuvre.

5 ARENDT, H., op.cit., p.359.

6 P. Vidal-Naquet a bien montré que la Révolution est avant tout le retour à l’idéal de la démocratie grecque et de la république romaine. Il y a une utopie politique unanimement partagée par les acteurs politiques de l’époque ; on y trouve l’alternative de la monarchie et du christianisme. VIDAL-NAQUET, P., « La place de la Grèce dans la Révolution » in La démocratie grecque vue d’ailleurs, Paris, Flammarion, 1990. pp. 211-235. Voir aussi Les grecs, les histoires, la démocratie, Paris, La Découverte, 2000.

7 ARENDT, H., op. cit., p.354.

LA CONCEPTION POLITIQUE DE HANNAH ARENDT

Examinons l’étude arendtienne sur l’origine du politique. Comme nous le verrons, son analyse s’avèrera instructive pour mieux cerner ce qui conditionne l’apparition du politique dans le monde. Arendt se tourne du côté de la polis comme première scène politique du monde et des politès (citoyens) comme premiers acteurs politiques du monde.

Les citoyens de la cité étaient des maîtres de maison. Leurs besoins vitaux furent pourus par leurs esclaves. Ils étaient épargnés de toutes les contraintes concernant la production de biens et la reproduction de la vie. Se désintéressant de tous les intérêts personnels, ils jouirent de la pure liberté du politique. L’enrichissement n’était pas l’objet premier de leur jouissance.

Tout fut consacré à leur liberté : liberté de mouvement et liberté de parole. Ils se réunirent à la grande place publique (agora) pour se consacrer à leur activité politique.

Les maîtres antiques sont donc censés maîtriser l’art discursif, cependant « la parole sous la forme du commandement et l’écoute sous la forme de l’obéissance n’étaient pas considérées comme une parole et une écoute authentique ; si ce n’était pas une parole libre, c’est parce qu’on était lié à un processus déterminé non pas par la parole, mais par l’action ou le travail.8 La discussion n’est donc pas effectuée pour gouverner. Les hommes libres ne gouvernent pas et ne sont pas gouvernés. Le politique n’est pas une science de gouverner. La discussion de l’agora ne traite pas la gouvernance de la cité comme objet politique premier.

Ce sont les magistrats et les stratèges qui « travaillent » afin de gérer les affaires intérieures et extérieures de la vie des citoyens.

8 ARENDT, H., Qu’est-ce que la politique ?, texte établi par Ursula Ludz, Paris, Seuil, 1995, p.78.

Les maîtres se servaient aussi des œuvres d’art pour honorer les actes glorieux qui ont marqué l’histoire de la cité. En célébrant les actions et les paroles mémorables par l’art, ils offrent aux acteurs glorieux un lieu stable9. La récompense des grands actes politiques sera accordée dans une autre vie après la mort physique. Ils seront honorés dans la mémoire de la postérité. Ainsi, la grande place publique (agora) se transforme en un lieu consacré au politique. Ce sont les artistes qui apportent le support non substantiel de l’espace politique.

Les artistes « travaillent » pour la perpétuer matériellement comme les esclaves « travaillent » pour la soutenir substantiellement.

L’échange de parole dans un lieu publique forme la « mentalité élargie » des maîtres. Elle est déjà formée par le fait qu’ils ont quitté leur chose familière et familiale afin de rencontrer les autres dans un lieu autre que le foyer. Cette capacité mentale est nécessaire pour former une opinion politique bien adaptée à la situation. Parce que si une pensée est capable de se séparer de soi-même et de s’installer dans une perspective différente, inhabituelle et même irritante, elle pourrait former une opinion politique qui corresponde mieux avec la vérité de fait : « La pensée politique est représentative. Je forme une opinion en considérant une question donnée à différents points de vue, en me rendant présentes à l’esprit les positions de ceux qui sont absents ; c’est-à-dire que je les représente. Ce processus de représentation n’adopte pas aveuglément les vues réelles de ceux qui se tiennent quelque part ailleurs d’où ils regardent le monde dans une perspective différente.

Arendt dit ceci qu’« il ne s’agit pas de sympathie comme si j’essayais d’être ou de sentir comme quelqu’un d’autre, ni de faire le compte des voix d’une majorité et de m’y joindre, mais d’être et de penser dans ma propre identité où je ne suis pas réellement. Plus les

9 ibid., p.84.

positions des gens que j’ai présentes à l’esprit sont nombreuses pendant que je réfléchis sur une question donnée, et mieux je puis imaginer comment je sentirais et penserais si j’étais à leur place, plus forte sera ma capacité de pensée représentative et plus valides seront mes conclusions finales, mon opinion. »10 La faculté de l’imagination consiste à se représenter soi-même comme un autre. Si nous formulons par nous-soi-mêmes une maxime de cette mentalité élargie, elle commanderait ainsi : « Tu dois voir ton opinion politique aux points d’où tes prochains te voient. » Il s’agit du changement de perspective permanent qui permet de juger son opinion autrement.

Ce changement de perspective permet de regarder autrement la vie dans son rapport avec la mort. Les maîtres sont capables de regarder la vie au-delà d’une limite où la vie sera perdue.

Comme s’ils se situaient dans la perspective inversée de vie et de mort, ils peuvent voir et vivre la vie sous la forme de ce qui est toujours et déjà perdu. Cette modalité d’être — l’être-pour-la-mort disait Heidegger — est liée étroitement à l’essence de la liberté, car elle a le double tranchant d’une lame aiguë. Elle est liée à la chance de se détacher de soi, se séparer du familier et s’éloigner de la vie. Elle est aussi condamnée au risque de se perdre hors de soi, demeurer dans l’instable et s’exposer à la mort. Leur éthique est donc la suivante : un homme libre est prêt à risquer sa vie. Il assume d’aller au-delà de l’amour de la vie (Philopsychia, primum vivere) afin de choisir librement une cause politique. Comme disait Lacan à propos des héros de la tragédie grecque, les maîtres antiques sont prêts à s’engager dans « une vie qui va se confondre avec la mort certaine, mort vécue de façon anticipée, mort empiétant sur le domaine de la vie, vie empiétant sur la mort » (S.VII, p.291).11

10 ARENDT, H., La crise de la culture — Huit exercices de pensée politique, Paris, Gallimard, 1972, p.307.

11 D’ailleurs Arendt cite à la fin de son ouvrage On Revolution la fameuse phrase de « mé phainai » de l’Œdipe à Colone.

Qu’est-ce que les maîtres produisent au risque de leur mort ? Sont-ils désœuvrés comme le maître hégélien dépendant du travail de l’esclave ? S’agit-il d’une pure dépense des vauriens au milieu des activités de production de bien et reproduction de vie ? Ils ne produisent certes rien mais ils créent un événement par leur acte et leur parole. Il est vrai que la création est rare.

Arendt se réfère à Socrate et Jésus pour donner exemples de l’acte politique. Arendt suggère pourtant que l’ouverture de l’espace politique est déjà une création étonnante. Chaque fois qu’ils effectuent un acte de parole pleine, l’espace politique s’ouvre pleinement. Elle se crée pour ainsi dire à partir de rien (création ex nihilo). Et quand ils clôturent la discussion, elle rentre dans le néant. L’existence de cet espace est fugitive autant que l’acte et la parole des maîtres antiques qui n’ont pas de nom : « l’action et la parole créent entre les participants un espace qui peut trouver sa localisation juste presque n’importe quand et n’importe où. C’est l’espace du paraître au sens le plus large : l’espace où j’apparais aux autres comme les autres m’apparaissent, où les hommes n’existent pas simplement comme d’autres objets vivants ou inanimés, mais font explicitement leur apparition.12 »

La phrase suivante résume la conception politique d’Arendt : « Le politique n’est précisément nullement nécessaire, ni au sens impérieux d’un besoin de la nature humaine, tels la faim ou l’amour, ni au sens d’une institution indispensable pour la communauté humaine.

Au contraire, il commence même précisément là où le domaine des nécessités matérielles et celui de la force physique cessent. En tant que tel, le politique a si rarement existé et en si peu d’endroits, que, historiquement parlant, seules quelques grandes époques l’ont connu et réalisé. »13 Le politique est une activité qui n’ajoute rien au déroulement normal des activités humaines14. Pourtant il pourrait changer la condition humaine selon Arendt par un miracle. Si

12 ARENDT, H., Conditions de l’homme moderne, Agora, Calmann-Lévy, 1961 et 1983. p.258.

13 ibid., p.79.

14 C’est la chose qui va au-delà du besoin articulé par la demande. Le politique se trouve dans le domaine du désir au sens lacanien du terme : « le désir n’est ni l’appétit de la satisfaction, ni la demande d’amour, mais la

nous adoptons cette conception du politique, d’ailleurs authentique, comment pouvons-nous éclairer la vie du citoyen Sade ?

Pour cela, il nous faut d’abord examiner les discours politiques que Sade a décrits dans son premier roman rédigé avant la Révolution et publié après la fin de la Terreur. Ensuite il nous faudra étudier les discours politiques que lui-même a prononcés devant le public. Pour le premier, il s’agira de la comparaison des régimes politiques imaginaires face à la tyrannie.

Pour le second, il est question des interventions sur des sujets concrets et précis face à la dictature de Robespierre et ce qui permet d’y voir sinon sa conviction politique, au moins sa modalité d’intervention et son mode d’ouverture sur des projets lors de la crise politique…

◙ PENSÉE ÉLARGIE DANS ALINE ET VALCOUR

Dans Aline et Valcour, roman signé par l’auteur lui-même, Sade fait allusion à l’effondrement de la monarchie et à la prise de la Bastille.15 A l’approche d’ événements politiques sans précédents, Sade décrit trois régimes politiques en en montrant les vertus aussi bien que les défauts, sans que sa propre opinion ne soit révélée ouvertement. L’auteur d’Aline et Valcour précise pourquoi ces opinions plurielles se contredisent parfois : « Formé par différentes personnes, ce recueil offre […] la façon de penser de celui qui écrit, ou des personnes que vit cet écrivain, et dont il rend les idées ; ainsi, au lieu de s’attacher à démêler des contradictions ou des redites […] il faut que le lecteur, plus sage, s’amuse ou s’occupe des différentes systèmes présentés pour ou contre, et qu’il adopte ceux qui favorisent le mieux, ou ses idées, ou ses penchants. »16 Annie Le Brun rend compte de ce perspectivisme sadien qui va librement du bien au mal, de la vertu au vice, du despotisme au libéralisme et retour. Sade

différence qui résulte de la soustraction du premier à la seconde, le phénomène même de leur refente (Spaltung). », LACAN, J., « La signification du phallus » (E, p.691).

15 « N’oublions pas que cet ouvrage est fait un an avant la Révolution française », Sade, ibid., p.626.

16 Sade, Aline et Valcour ou le roman philosophique, Œuvre, Bibliothèque de la Pléiade, t. I, Gallimard, 1990, p.824.

déclare d’emblée pratiquer la faculté de la pensée élargie de Hannah Arendt17. Voyons maintenant les trois régimes différents : 1) Tyrannie absolue de Butua, 2) Nomadisme anarchiste de Brigandos, 3) Utopie rêveuse de Zamé.

Ben Mâacoro, tyran absolu de l’île Butua, roi du peuple cannibale qui vit dans une guerre incessante contre ses voisins les Jegas. Ce roi, qui nous fait penser à la figure du père primitif de Freud, jouit du pouvoir absolu, dont aucune limite morale ou matérielle ne vient restreindre l’exercice. Quant à son peuple, il se voit réduit en esclavage. L’école, dirigée par le clergé joue un rôle important pour cette mise en condition des esclaves. Ainsi s’applique ici le schéma préféré de Sade : les religieux pervers soutiennent le roi despotique et misogyne.

Personne ne peut échapper au regard de Ben Mâacoro. Tout est sous surveillance et seul le caprice du roi est épargné de cette surveillance généralisée. Dans ce royaume la reproduction de la race n’est nullement considérée, à cause d’une véritable horreur de la maternité dans cette société, et les femmes n’existent donc que pour être victimes de la scélératesse de Ben Mâacoro. Le caprice du roi élimine toute idée de justice et de liberté. Cette société s’autodétruit faute d’une loi qui empêche cette mise en œuvre de la pulsion de mort dans l’île tout entière. Quoiqu’il manque d’une philosophie solide, Ben Mâacoro est un tyran typique comme Sade en décrit souvent dans ses romans clandestins.

Quant à Brigandos, il est chef de bande nomade. Courageux et respecté par ses camarades, il ne vole que chez les riches car il ne supporte pas l’inégalité des classes. Il ne veut donc pas faire du mal aux pauvres gens. Très réaliste et pragmatique, il croit régler tous les problèmes

17 Annie Le Brun souligne que ce travail de mise en perspective est aussi constatable dans Les cent vingt journées de Sodome. Entre les quatre grands libertins qui débattent dans ce roman, il s’agit toujours de « la variété de situation, de personnages, d’idées, de sentiments, de désirs » de la perversion » (LE BRUN, A., Soudain un bloc d’abîme, Sade, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1986, p.180). Pierre Klossowski trouve chez Sade

« l’image de l’homme intégral de sensibilité polymorphe » provenant de la perversion sexuelle. La vision globale

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