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Chapitre 1 : Introduction

2.4 Résultats

2.4.3 Lorsque le sens dérive des effets de l’occupation

De façon générale, les ergothérapeutes déterminent qu’une occupation est signifiante au regard de ses effets potentiels ou avérés, plus souvent que ne le font les personnes utilisatrices. Les représentations font état d’une grande variété d’effets, qui émaneront selon quatre cas de figure : 1) certains effets seront rapportés par les deux groupes, quoique plus souvent relevés par les ergothérapeutes ; 2) certains effets seront relevés qu’au sujet des personnes utilisatrices ; 3) d’autres ne sont abordés que par les ergothérapeutes ; et 4) des effets qui ne sont abordés que par les personnes utilisatrices. La figure 2 illustre les différe nts effets relevés par les participants, en distinguant leur source ou leur objet (voir Annexe 6). Insérer la Figure 2 ici.

2.4.3.1 Les effets relevés par les deux groupes de participants.

Les représentations de ce qu’est une occupation signifiante découlent souvent de ses effets perçus. Parmi les effets recensés au sein des descriptions des deux groupes de participants, on note le fait de constater des résultats tangibles, la possibilité de s’affilier par le biais de

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l’occupation, de se détendre, de prendre du recul, de se retrouver ou de ressentir du plaisir. Pour certains, l’occupation devient un moyen de confirmer ses compétences, de se valoriser, d’améliorer sa concentration ou de maintenir sa santé. C’est à travers l’occupation que les participants actualisent leur but ou parviennent à changer d’attitude face à une problématiq ue . Les effets sont nombreux et se conjuguent pour donner du sens à l’occupation comme en témoignage cet ergothérapeute, qui décrit ce que lui apporte le ski de fond.

« Le ski de fond, c’est une activité qui est à la base solitaire, mais qui en même temps va se pratiquer dans un contexte qui va permettre la socialisation. Ça va permettre d’être en contact avec la nature. Ça permet d’être en forme, de se fixer des objectifs, de dépasser nos limites, d’avoir du plaisir… Donc ça vaut la peine pour toutes ces raisons-là, ça englobe plusieurs apports. »

2.4.3.2 Les effets rapportés par les personnes utilisatrices ou touchant les clients.

Certains effets ne concernent que les personnes utilisatrices : ils sont parfois rapportés par ces dernières, mais aussi par les thérapeutes qui décrivent une occupation signifiante avec leur client en contexte thérapeutique. L’occupation est considérée signifiante parce qu’elle permet aux clients et aux personnes utilisatrices de mieux s’accepter, d’exercer leur autonomie, de se mettre en action, de structurer leur routine, de susciter l’espoir ou d’optimiser leur participation sociale. Une personne utilisatrice aborde ici comment le yoga contribue à ce qu’elle entrevoie un meilleur futur pour elle. Elle aborde également la possibilité de recommencer à l’enseigner : « Le yoga m’amène l’espoir que mon futur sera bon, parce que je pourrai travailler, recommencer à donner des cours. J’aime le faire et c’est une façon de guérir soi-même aussi. »

2.4.3.3 Les effets abordés par les ergothérapeutes.

Les ergothérapeutes sont les seuls qui abordent l’idée qu’une occupation signifiante leur permet de ralentir leur rythme de vie, de décrocher de leurs obligations et de créer un sentiment d’anticipation, soit d’avoir hâte que l’occupation se répète. Un ergothérapeute aborde ici comment l’occupation lui permet de décrocher de ses responsabilités et ainsi d’être centré davantage sur le plaisir, ce qu’il ne peut toujours se permettre dans ses autres occupations.

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« C’est vraiment orienté seulement vers le plaisir. C’est au niveau des responsabilités aussi. C’est une façon aussi, comparativement à mes autres occupations, de laisser les responsabilités aussi de côté. L’obligation de performance aussi devient plutôt secondaire, en fait, c’est plus le plaisir avant tout… »

2.4.3.4 Les effets abordés par les personnes utilisatrices.

Les personnes utilisatrices sont les seules qui abordent l’idée que l’occupation est signifiante parce qu’elle leur permet d’atténuer l’isolement et d’exercer un contrôle. Ils sont également les seuls à affirmer qu’une occupation peut être signifiante, tout en étant déplaisante. Une personne utilisatrice explique combien l’entraînement physique est déplaisant, contrairement à l’écoute de ses émissions de télévision préférées. Néanmoins, l’entraînement physique est plus signifiant à ses yeux. Une autre personne utilisatrice décrit combien le fait d’être dans une foule lui est intolérable, tout en insistant sur le fait que prendre un café dans un endroit public est signifiant parce qu’elle peut ainsi travailler cette difficulté.

2.4.4 Éléments contextuels

Plusieurs éléments contextuels viennent moduler le sens qui a été donné aux occupations signifiantes. Par exemple, l’occupation est parfois décrite comme étant signifiante en raison du nombre de fois où elle est réalisée dans une semaine ou dans un mois. À d’autres reprises, elle est cependant décrite comme signifiante en raison du fait que l’on souhaiterait la pratiquer à une plus grande fréquence.

Par ailleurs, le fait que l’occupation puisse se réaliser dans un lieu accessible et convivia l contribue à ce qu’elle soit perçue comme signifiante. Plus particulièrement, l’engage me nt occupationnel est facilité lorsque l’occupation peut être réalisée à proximité du milieu de vie, qu’elle n’engendre pas de coûts importants et lorsqu’elle nécessite qu’une brève préparation. Dans cet extrait, un ergothérapeute illustre comment le fait d’avoir aménagé son environnement physique pour recevoir ses proches rend l’activité particulièrement agréable et conviviale :

« Oui, l’environnement c’est bien important. Avec les années, on a aménagé l’extérieur de la maison pour que ça nous ressemble, créer un environnement autant végétal […] le mobilier là, quelque chose de simple, mais avec des matériaux nobles. Donc, juste être dehors, on est bien. Entouré de gens qu’on aime bien, c’est encore mieux. »

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Parmi les autres thèmes, la notion de niveau de juste défi est parfois abordée comme un élément imbriqué à l’expérience et favorisant le maintien de celle-ci par les participants, mais également comme un élément de préparation, permettant de gérer la participation à des occupations signifiantes. Ainsi, une ergothérapeute aborde que le ski de fond, une occupation signifiante personnelle, est une occasion pour elle de relever des défis plus grands et de se dépasser. Un autre ergothérapeute insiste sur la prise en compte du niveau de congruence entre les exigences d’une occupation associée au retour au travail et les capacités de la personne, afin de favoriser un maintien de l’engagement.

2.5 Discussion

Plusieurs éléments de la présente étude sont en cohérence avec les travaux antérieurs qui évoquent les relations entre l’être, le faire, le devenir et l’affiliation (Hammell, 2004; Wilcock, 1998). Les participants ont souligné l’importance de la cohérence avec leur identité et avec leur histoire, de l’expression de leurs valeurs personnelles et du concept d’autodétermination dans leurs représentations de leurs occupations signifiantes. Ils ont ainsi souligné l’importance de faire, mais surtout l’importance qu’ont les occupations, alors qu’elles représentent ou consolident leur identité.

Aussi, les résultats de cette étude exploratoire appuient les conclusions d’Ikiugu et Pollard (2015), qui associent le sens accordé aux occupations aux quatre aspects suivants : 1) se percevoir comme ayant une valeur ; 2) identifier une raison d’être à son existence ; 3) exercer un contrôle sur sa vie ; et 4) pouvoir exprimer ses valeurs personnelles. Selon ces auteurs, les occupations sont signifiantes lorsqu’elles permettent aux personnes : 1) d’établir des relations intenses et réciproques ; 2) de s’engager dans des loisirs et des occupations productives signifiants ; ou 3) de s’affilier à un groupe d’appartenance.

Un des aspects novateurs de l’étude actuelle réside dans l’importance de considérer ce qui influence le sens de l’occupation, tant avant, que pendant ou après sa réalisation. En effet, cette étude se démarque en considérant les conditions préalables à l’occupation signifia nte, les facteurs qui contribuent à la construction du sens au cours de l’occupation, mais également les effets perçus suite à la réalisation de l’occupation. Cette étude se démarque également parce qu’elle suggère que les ergothérapeutes ont tendance à considérer davantage les effets de l’occupation signifiante dans leurs représentations (tels le plaisir, la structure de

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la routine, l’anticipation et le ralentissement du rythme), alors que les personnes utilisatrices considèrent davantage ce qui donne du sens à leurs occupations, notamment la composante relationnelle de l’occupation et la considération du sentiment d’obligation. Des éléments contextuels ou touchant la qualité de l’expérience, plus familiers aux ergothérapeutes, ont également été dégagés de l’analyse. L’analyse des histoires d’occupation signifia ntes souligne la diversité des sources de sens et des facteurs qui contribuent à construire du sens : porter attention à ces histoires peut devenir un formidable levier thérapeutique, permettant de développer une compréhension mutuelle de ce qui rend l’occupation signifiante.

Un deuxième aspect novateur réside dans la mise en lumière du fait que l’activit é signifiante n’est pas toujours associée à des activités plaisantes ou à l’expression d’intérêts, contrairement aux représentations de plusieurs ergothérapeutes. Une adéquation avec les domaines d’intérêt ou le plaisir que suscite une occupation ne sont pas des variables suffisantes pour que celle-ci soit signifiante. Le besoin de répondre à une obligation ou une expérience de déplaisir peut être étroitement associé à une occupation signifiante. Cette idée bien présente dans le discours des personnes utilisatrices, est novatrice pour une profession qui a historiquement décrit l’occupation signifiante comme quelque chose qui se doit d’être plaisant. Ceci fait écho à la suggestion d’Hammell (2009) voulant qu’une occupation signifiante n’est pas nécessairement positive et peut être ennuyeuse, voire frustrante. Ce constat fait écho à des travaux récents qui suggèrent que le sens n’est pas directement relié au plaisir et que cela peut facilement créer une incompréhension entre un thérapeute et un client (Ikiugu & Pollard, 2015). Selon ces derniers auteurs, les besoins auxquels l’individ u tente de répondre viennent moduler l’expérience de sens. Ainsi, le sens ne peut être inféré par le thérapeute sans cette validation.

Il peut ainsi s’agir d’une hypothèse plausible quant à la raison pour laquelle les ergothérapeutes ont davantage abordé des occupations qui leur permettent de diverses façons de maintenir leur rôle productif, plus que de parler des occupations liées à leur rôle productif. Ainsi, ils insistent sur le besoin de vivre des expériences de plaisir en dehors du travail, afin de mieux répondre à leurs obligations professionnelles. Plusieurs participants ont par conséquent choisi des occupations qui leur permettent de décrocher. Les personnes utilisatrices rencontrées, toutes sans-emploi, n’ont pas défini leurs occupations signifiantes à

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partir de ce critère. Les personnes utilisatrices valorisent des occupations qui leur permettent parfois d’éprouver un bien-être, mais aussi de répondre à des obligations ou de contribuer à leur communauté : ceci s’explique en partie par le fait que peu d’opportunités productives s’offrent à eux. Celles qui existent prennent alors une grande importance. D’autres font des occupations qui leur déplaisent, mais qui leur apparaissent comme étant susceptibles de prévenir une détérioration de leur santé ou de leurs conditions de vie, souvent précaires. Ce constat fait en partie écho aux travaux de Lips-Wiserma et Wright (2012), qui soulignent que les occupations productives, notamment le travail, soutiennent : 1) le développement et la construction identitaire ; 2) l’établissement de valeurs partagées et l’affiliation à un groupe (ici de travailleurs) ; 3) l’expression de son plein potentiel ; et 4) la participation et la contribution sociale et citoyenne.

L’examen des représentations de l’occupation signifiante fait écho à plusieurs concepts issus des sciences de l’occupation. La comparaison des représentations de l’occupatio n signifiante entre les deux groupes met en lumière des enjeux de privation occupationnelle et de possibilités occupationnelles, d’équilibre occupationnel et d’ennui.

Ainsi, les possibilités occupationnelles et le degré d’autodétermination que peut exercer l’individu sont déterminants dans le fait qu’une occupation soit perçue comme signifiante au quotidien, malgré la diversité de besoins auxquels cesdites occupations peuvent répondre. Les ergothérapeutes parlent de leurs occupations signifiantes comme étant choisies, comme étant complémentaires à leur mode de vie et leur permettant d’atteindre un certain équilibre. Les occupations choisies sont partagées, structurées dans un réseau et s’inscrivent dans leur parcours de vie. La possibilité de faire des choix est présente dans leurs discours et les possibilités sont nombreuses. Il est à noter dans ce contexte d’abondance que tous les ergothérapeutes ne choisissent pas leur emploi comme occupation signifiante. Pour les personnes utilisatrices, l’abondance n’est pas au rendez-vous. Les représentations de leurs occupations signifiantes sont teintées par la présence d’ennui, de recherche d’occupations pour meubler le temps et par le désir de reprendre un rôle productif. Nos travaux font écho au constat émis par Nagle et ses collaborateurs (2002), c’est-à-dire que les personnes atteintes d’un trouble mental grave investissent un marché du travail, dans un contexte contre- productif où les possibilités occupationnelles restent limitées et la nature épisodique de la

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maladie freine leurs aspirations. Le goût d’être mieux occupé est présent, mais cohabite avec l’impression de déployer le maximum de leurs énergies, sans accéder aux occupations souhaitées. Les possibilités occupationnelles sont largement façonnées par la société, à partir de ce qui est perçu comme normal, naturel et idéal pour un groupe de personnes donné (Laliberté Rudman, 2010; Laliberte Rudman & Aldrich, 2016) : ce faisant, certaines populations sont laissées pour compte, avec fort peu d’attentes, voire même une dévaluatio n de ce qu’elles peuvent offrir. Les possibilités occupationnelles et productives sont plus grandes pour les ergothérapeutes et de cette variété, émergent des représentations plus proches des loisirs ou des activités de détente. Les possibilités occupationnelles pour les personnes utilisatrices étant limitées, les représentations qui émergent sont davantage orientées vers ce qui leur permet d’adresser l’ennui, de construire des possibilités vers un rôle productif ou d’être en action.

Bien que l’expérience de la maladie et son influence sur l’occupation soient des thèmes abordés par les personnes aux prises avec un trouble mental, leur représentation de l’occupation signifiante tend davantage vers une occupation qui permet de travailler ses difficultés, de cheminer vers un but, dans un contexte de perte plus grand que celui des ergothérapeutes participants. Les personnes utilisatrices insistent sur le fait que l’occupatio n signifiante leur permet de récupérer ou de travailler à récupérer ce que la maladie leur a fait perdre que la gestion de la maladie comme telle. Ceci fait largement écho à ce que suggéraie nt d’autres auteurs, à savoir que l’occupation pouvait permettre de mieux gérer les symptômes et les effets de la maladie (Argentzell et al., 2012; Ivarsson et al., 2002; Laliberte-Rudman et al., 2000).

D’autre part, l’accessibilité, tant physique que financière, a été l’un des éléments les plus discutés par les différents participants à l’étude. L’occupation signifiante était décrite comme accessible et/ou conviviale par plusieurs participants. Cette idée, bien que logique, peut également expliquer en partie ce qui fait en sorte que les participants ont choisi des expériences quotidiennes, des occupations qu’ils reproduisaient dans leur routine, plutôt que des expériences d’occupation exceptionnelles telles que des voyages. C’est aussi dans cette optique que la majorité des participants ont relevé la fréquence de l’occupation signifia nte. Alors que certains participants jugeaient davantage signifiante une occupation qu’il réalisait

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souvent, d’autres soulignaient l’importance de pratiquer l’occupation signifiante le plus souvent possible. Finalement, l’occupation doit pour plusieurs revêtir un juste degré de défi, souvent contributif au sens.

Par ailleurs, de par sa nature exploratoire, cette étude comporte certaines limites. La taille de l’échantillon demeure modeste et le bassin de recrutement circonscrit à une région urbaine et un réseau des services en santé mentale. La saturation des données n’a pas été pleine me nt atteinte : en effet, de nouvelles entrevues auraient peut-être permis de bonifier certains aspects descriptifs, à l’intérieur de certains thèmes. Toutefois, les entrevues réalisées ont permis de dégager des thèmes principaux, ce qui constituait la finalité attendue de cette étude exploratoire. En effet, suite au codage initial, les différents codes ont été revus et validés par les pairs, ce qui a permis de synthétiser des thématiques marquantes tout au cours du processus d’analyse des données et d’en arriver à un consensus, le tout, à l’aide d’un journal méthodologique où chacune des étapes du processus était consignée. S’appuyer sur un échantillon plus large aurait permis de mieux asseoir les descriptions des certains thèmes, il est à noter que les dernières entrevues ne permettaient pas d’élargir les thématiq ues recensées, en dépit des efforts de varier les profils des participants.

Aussi, les ergothérapeutes choisissaient de participer sur une base volontaire, il est possible de penser que les ergothérapeutes ayant accepté de participer à l’étude avaient un intérêt marqué pour le thème des occupations signifiantes. De plus, il est important de considérer que la grille d’entrevue s’attardait au contexte des occupations, plus que ne l’auraient fait certains participants, donnant là peut-être une importance plus grande aux éléments contextuels qui se dégagent de l’analyse. Finalement, un effet de désirabilité sociale peut avoir teinté la collecte de données, ne serait-ce que par le fait que l’entrevue était réalisée auprès de personnes qui avaient généralement vécu des expériences positives en ergothérapie, recrutées au sein des services d’ergothérapie, ou que l’intervieweur était un ergothérapeute. En étant conscients de cette limite, la grille d’entrevue a été testée au préalable afin de s’assurer de sa convivialité, son adéquation, de sa capacité à générer des histoires riches tout en limitant les enjeux de désirabilité sociale. Enfin, les participants n’ont été rencontrés qu’à une seule reprise. Certains auteurs suggèrent une deuxième rencontre

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dans le but de valider l’émergence des premiers codes avec les participants (Baxter & Jack, 2008; Drapeau, 2004).

2.6 Conclusion

Plusieurs études abordent l’importance de s’appuyer sur des occupations signifiante s, notamment en santé mentale, où un accent est mis sur le rétablissement et la reprise de pouvoir d’agir. Toutefois, cette étude suggère que les ergothérapeutes ne sont pas toujours sur le même diapason que les personnes utilisatrices qui fréquentent leurs services lorsqu’il est question d’occupation signifiante. Les écrits jusqu’ici insistaient davantage sur les effets de l’occupation signifiante, de même que les éléments contextuels. Or, une plus grande considération des déterminants du sens et des préalables à l’occupation signifia nte permettrait de mieux impliquer les personnes utilisatrices et de développer conjointe me nt l’engagement occupationnel. À l’instar d’Ikiugu et Pollard (2015), les résultats de cette étude suggèrent que les ergothérapeutes doivent se montrer davantage attentifs à ce qui façonne le sens des occupations, de reconnaître et d’accepter d’autres perspectives de l’occupatio n signifiante que celles qu’ils ont développées personnellement ou professionnellement. Les ergothérapeutes doivent également accorder une davantage d’importance à l’aspect subjectif des expériences de vie des personnes qu’ils accompagnent, au-delà de l’expérie nce occupationnelle, afin de mieux soutenir la réalisation des occupations qui sont étroitement à l’identité des personnes qu’elles accompagnent ou en cohérence avec leur parcours de vie.

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Chapitre 3 : Article

Les diverses représentations de l’occupation signifiante au quotidien et en clinique 3.1 Abrégé

Contexte. Le concept d’occupation signifiante est au cœur des interventions en ergothérapie. Cependant, les représentations de l’occupation signifiante dans un contexte thérapeutiq ue sont-elles les mêmes pour les ergothérapeutes et pour leurs clients? Objectifs. Cette étude vise à décrire les représentations de ce concept en comparant des expériences thérapeutiq ues d’occupations signifiantes. Méthodes. Une méthodologie descriptive interprétative exploratoire a été privilégiée. Sept ergothérapeutes et sept personnes utilisatrices ont été sélectionnés pour approfondir l’occupation signifiante dans un contexte thérapeutiq ue.

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