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Localisation des sites d’enquête au Niger, Bénin et Nigeria

Le Dallol Fogha n’a pas moins retenu l’attention que le Dallol Maouri tandis que dans la région du fleuve, la majorité des sites de production ont été observés, avec pour ambition de retracer l’extension des cultures et des réseaux marchands du riz, de l’oignon ainsi que des cultures maraîchères.

Cette recherche s’est limitée, dans le domaine agricole, à l’étude de l’agriculture de rente et aux réseaux régionaux qui lui étaient liés, laissant de côté une hypothétique exportation intercontinentale, laquelle pose des problèmes spécifiques (FIDA, 2001). La zone considérée n’est en effet pas comparable aux espaces maraîchers du Kenya, de Côte d’Ivoire et du Ghana, dans lesquels une agriculture d’exportation s’est développée. Les observations se sont donc concentrées sur les cultures commerciales comme les tomates, les piments, les oignons, la canne à sucre, les patates douces et le riz, c’est-à-dire sur les produits qui font l’objet d’une marchandisation synonyme de transformation de la valeur d’usage en valeur d’échange. L’étude s’est attachée autant aux activités privées, soutenues par l’ANPIP dans le domaine de l’agriculture irriguée, qu’aux initiatives collectives mises en place depuis plusieurs décennies par

l’Office National des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA)6.

En matière de circulation, ce travail s’est intéressé aux marchés les plus développés du point de vue des activités d’import-export et du commerce de détail. Les villes de Gaya, Malanville et Kamba ont, de ce point de vue, constitué le terrain privilégié des enquêtes. L’étude des échanges régionaux a été préférée à celle de la circulation économique interne des villages. Sans nier l’importance de cette dernière, il est apparu que les activités du commerce au long cours constituait un terrain plus représentatif de l’adaptation des logiques mobiles sahéliennes que le petit commerce. Les enquêtes se sont alors concentrées sur les principaux produits qui assuraient une rente de situation aux commerçants d’import-export de ces marchés, c’est-à-dire les textiles, les voitures d’occasion, les hydrocarbures et les produits agricoles provenant du marché mondial ou des pays côtiers.

En raison des limitations relatives au domaine quantitatif, il est apparu nécessaire d’utiliser des méthodes d’enquête et d’analyse qualitatives non seulement dans la phase exploratoire du sujet, mais également dans la récolte des informations définitives. Celles-ci furent sensiblement différentes en milieu rural et en zone urbaine. La première étape du terrain a consisté à identifier les acteurs les plus représentatifs des dynamiques économiques, notamment les

gatekeepers considérés comme les individus-clés nécessaires à l’entrée dans un « milieu ». Cette

phase a nécessité un long travail d’approche, facilité par les contacts entrepris dans le cadre des recherches précédentes de l’auteur et par le réseau de connaissances des deux interprètes employés. Ces intermédiaires ont servi de « facilitateurs » dans les milieux paysans et marchands. Etudiants en géographie à l’Université de Niamey, leur maîtrise des langues zarma et haoussa, leur pratique d’enseignant ou d’enquêteur pour des projets de recherche antérieurs

6 En raison des précipitations exceptionnelles enregistrées dans le Département de Gaya en 2003, l’extension des mares et des

cultures, de même que le niveau des puits et l’état des infrastructures routières tels que décrits dans ce travail présentent des aspects quelque peu atypiques.

de même que leur aisance dans les rapports hiérarchiques de la société leur ont assuré un lien privilégié avec les autres informateurs de terrain.

Mais encore fallait-il que la relation qui les lie au travail ne connaisse pas trop de biais méthodologiques. On peut supposer par exemple que des étudiants en géographie soient enclins à interpréter les informations de terrain avant de les restituer par traduction au chercheur, ou qu’ils travestissent les questions posées en fonction des connaissances acquises à l’université. Ces difficultés risquent d’être encore aggravées par le fait que « si le chercheur

explique ses hypothèses de recherche à l’enquêteur, il court le risque de recueillir une information « prédigérée » ; s’il prend le parti de donner un minimum d’explications (souvent, d’ailleurs, l’enquêteur ne se pose pas de questions sur une société qu’il croit sans secret pour lui), il s’expose au risque de recueillir une information largement inutilisable » (Gibbal et al., 1982 ; 18). Dans cette recherche, il était donc indispensable

de faire part précisément des hypothèses d’étude aux deux étudiants en raison de leur statut d’universitaires et d’anciens enquêteurs. Cela n’a pas conduit à des distorsions trop importantes, en raison notamment des recoupements constants effectués entre les informateurs, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils se soient cantonnés dans le rôle de simples traducteurs. Leur sens de l’entregent a été d’une aide précieuse lorsqu’il fallut accéder à des renseignements sensibles sur l’évolution des affaires ou sur l’activité de certaines filières commerciales prohibées. Initialement limité à la sphère marchande, le réseau des personnes enquêtées s’est étendu aux autorités coutumières (chefs de quartier et de canton) qui sont les relais incontournables de l’accès aux informations, qu’il convient donc de ménager, mais qu’il est tout autant nécessaire de contourner, ne serait-ce que parce qu’elles représentent la norme et le privilège dans une société fortement hiérarchisée et très hétérogène.

En milieu rural, les informations ont été récoltées en s’établissant dans une localité pour une durée de plusieurs jours. Lorsque cela était possible, il a été jugé préférable de rendre visite à l’instituteur, lequel permettait ensuite de rencontrer le chef de village ou de canton et d’expliquer les motivations de la recherche. Le représentant de l’autorité coutumière informait alors sa cour des intentions de l’étude avant de chercher parmi les exploitants certains paysans qui accompagneraient les travaux. En milieu urbain, l’intérêt s’est porté sur tous les acteurs économiques qui pouvaient exercer une certaine influence sur les réseaux marchands, notamment ceux qu’on nomme localement les patrons. Il est nécessaire de souligner ici que l’enquête en ville fut plus complexe et plus longue à mener à terme que celle en milieu rural, car les commerçants sont moins disponibles que les producteurs et parce que les notables urbains ont davantage d’activités relationnelles que les autorités des campagnes. La plupart de ces derniers résident et travaillent dans un rayon modeste, alors que les marchands sont très mobiles et possèdent souvent plusieurs résidences. La fréquentation des notables urbains n’est également pas aisée et l’essentiel du temps de l’enquête se déroule en approches et en visites de courtoisie. A Gaya, la situation était encore compliquée par le fait que les chefs de quartier ne sont pas toujours officiellement intronisés et que le maire ne possédait pas encore de bureau. Le choix de fréquenter un prétendant à la chefferie plutôt qu’un autre est à ce titre

évidemment très périlleux. De plus, ces chefs reconnaissent de facto l’autorité hiérarchique du chef de canton et il n’est pas toujours facile de s’entretenir avec l’un puis avec les autres. En effet, l’autorité du chef de canton se fait parfois sentir loin de sa cour et réduit au silence certains membres de son lignage.

Dans les deux situations, le choix a été fait de se déplacer sur le lieu d’exercice de l’activité professionnelle des acteurs. En milieu rural, les entretiens ont eu lieu préférentiellement sur les parcelles des exploitants en dehors du village, autant par nécessité analytique que pour s’éloigner du discours normé qui entoure le chef et sa cour. En ville, les enquêtes se sont déroulées surtout sur le marché et dans les boutiques des commerçants. Encore fallait-il pouvoir travailler avec des informateurs divers, et non pas seulement par l’intermédiaire de ceux qui étaient réquisitionnés par les chefs, et qui bien souvent leur étaient proches ou de ceux qui occupaient une position dominante dans les réseaux, comme les présidents de syndicats. Grâce à une fréquentation de longue durée des terroirs et des marchés, cette difficulté a été partiellement surmontée.

Une attention particulière a été portée à la constitution d’un échantillon d’analyse représentatif de la diversité des agents économiques. Selon le type de commerce, une méthode différente a été adoptée car, étant donné l’opacité et le petit nombre d’agents actifs dans l’import-export, il aurait en effet été illusoire de vouloir mener avec eux les mêmes entretiens qu’avec les petits détaillants. C’est ce qui explique que la thématique du commerce à longue distance ait été abordée à travers des entretiens moins nombreux mais plus approfondis que celle concernant le commerce de détail, lequel a fait l’objet d’une enquête plus directive auprès de 60 commerçants des marchés de Gaya, Malanville et Kamba. Dans les trois Etats, l’enquête a concerné avant tout des opérateurs économiques actifs au niveau international (importateurs de friperie et de denrées alimentaires, banquiers, transporteurs), régional (détaillants, producteurs privés ou réunis en associations) ou insérés dans des logiques d’investissement local (investisseurs ou représentants de mutuelles). Etant donné l’importance des relais politiques et coutumiers dans la région, les entretiens ont également été élargis aux chefs traditionnels et à certains notables de la ville de Gaya (quartiers et canton) et de Malanville, aux représentants des Etats nigérien et béninois (Préfecture, Douanes) et des communes de Gaya, de Malanville et de Kamba (mairies et Local Government Areas).

Les méthodes employées dans la phase d’enquête s’inspirent de celles qui furent développées et critiquées par l’anthropologie (Geertz, 1996 ; Olivier de Sardan, 1995). D’abord, des entretiens conçus sans grille d’analyse rigide ont permis de se familiariser avec l’évolution des fonctions économiques et politiques de la région frontalière et de mettre en exergue les principales difficultés rencontrées dans l’exercice de ces activités. Ensuite, des entretiens plus précisément orientés et formalisés ont permis de détailler le fonctionnement du clientélisme. Au cours de ces entrevues, une grille d’enquête constituée de questions ou de thèmes préalablement établis permettait de canaliser la parole des personnes enquêtées, tout en leur laissant la liberté d’évoluer librement entre elles. Cette méthode tient compte de la

relative inefficacité des entretiens dirigés auprès de populations peu scolarisées, chez lesquelles le chemin de la parole emprunte des itinéraires codifiés, et l’efficacité du second entretien, qui constitue à la fois une marque d’intérêt de l’enquêteur vis-à-vis de l’informateur et une possibilité de triangulation des renseignements obtenus. En raison d’un haut degré d’opacité des affaires concernées, il est rapidement devenu évident que la possibilité d’une stricte observation participante est extrêmement difficile dans l’analyse des réseaux marchands et que seule est possible la position du chercheur en tant que « participant as observer » définie par R. Gold (1958) comme une posture d’écoute, d’ouverture et d’observation qui autorise de ne pas se comporter comme le groupe étudié.

Le terrain et la réciprocité

De nombreuses incertitudes affectent le travail de terrain. Par un curieux renversement des choses, le chercheur craint moins désormais l’impérialisme scientifique qui se serait substitué à la science coloniale que l’instrumentalisation de l’œuvre géographique par les « indigènes » eux- mêmes. Il devient plus familier de questionner les stratégies des informateurs telles que la recherche personnelle de profits ou la rente d’information que l’intrusion de ce même chercheur dans la société qu’il étudie. Plus de quarante années séparent ce travail des temps coloniaux au Niger, au Bénin et au Nigeria et le scientifique craint désormais moins ce qu’il pourrait modifier que la manière dont lui-même est influencé dans son travail. A ce titre, la leçon d’Ogotêmmeli, célèbre informateur dogon de M. Griaule (1948 [1987]), a porté ses fruits : l’analyse du monde social passe inévitablement par le filtre des producteurs symboliques africains, aujourd’hui devenus leaders d’opinion, chefs traditionnels ou patrons.

Ces derniers ne sont plus simplement « objets » d’étude. Ils interprètent la venue et le séjour du chercheur en fonction des intérêts qu’ils pensent trouver au-delà de la simple pratique de terrain et il ne lui est pas rare d’entendre à ce propos que « ce n’est pas un métier

d’étudier les gens », ce qui signifie qu’il existe nécessairement une motivation cachée à ses travaux.

Les personnes interrogées ne conçoivent pas que le chercheur soit désintéressé au point de sacrifier ce qui fait l’attrait de sa société d’origine, à un quotidien qui lui apporte souvent peu de compensations. Dans la plupart des cas, notamment dans la région de Gaya – Malanville – Kamba où les habitants ont une longue expérience de la « dynamique de projet », l’idée même de procéder à des études de terrain est incompréhensible si elle ne s’accompagne pas, dans un délai plus ou moins prolongé, d’une action sous la forme d’un programme de développement. L’expérience du chercheur prend alors une autre teinte lorsqu’il réalise que son travail, tout théorique qu’il soit, est essentiellement interprété comme les prémisses d’une intervention développementaliste. Il se voit alors, dans les yeux de ceux qu’il côtoie journellement au village ou dans les quartiers, comme le « missionnaire » intervenant dans l’identification d’un site d’action de développement et des acteurs supposés bénéficier de celui-ci. Aussi est-il très périlleux de s’extraire de la « mission », parce qu’elle est perçue comme un présupposé, non

pas à la compréhension de la société mais à l’action sur cette société, ce qui est évidemment très différent. Alors que le scientifique du temps colonial était lié à la contrainte militaire, le chercheur d’aujourd’hui est associé aux programmes de développement qui formeront la continuité de ses études, ce qui signifie en définitive que sa légitimité reposera sur la manière dont il parviendra à tenir compte des hiérarchies locales avant que d’autres spécialistes y affectent un budget. A tel chercheur qui étudie les régimes de propriété existant autour des points d’eau par exemple, on répondra d’abord de manière évasive, avant de s’interroger sur l’opération hydro-agricole qui permettra, soit d’accroître un domaine particulier, soit, au contraire, de priver certains individus des droits qui leur reviennent dans l’accès aux puits. Enfin, on orientera les comportements et les informations données au chercheur en tentant d’optimaliser un intérêt particulier, dans l’espoir que des réalisations de développement prennent place après la mission.

En ce sens, le rapport social qui s’instaure entre le chercheur et les populations s’étend bien au-delà de la recherche d’informations, pour se porter dans la sphère du don et du contre-don. A mesure que progressent les enquêtes de terrain, il devient manifeste que le clientélisme étudié entre marchands sur une base scientifique s’étend également à la pratique de l’enquêteur vis-à-vis des commerçants enquêtés. Il s’agit là d’une position inconfortable : faut-il refuser d’entrer, à titre personnel, dans les logiques de don et de contre-don qui font précisément l’objet de l’enquête ? Quelles limites fixer à la réciprocité et quelle contrepartie est attendue du chercheur ? Ce dernier est en position de faiblesse car il est demandeur de renseignements, alors que l’informateur est « intéressé » à la recherche d’informations, dans la perspective de profits divers et différés. D’une manière ou d’une autre, il devient évident que l’observation transmise n’est pas gratuite et qu’il faut donc s’immerger dans ce rapport social menant à l’information, sans perdre de vue son fonctionnement. Pour parler de la « capacité à

analyser [les] modes d’expressions - C. Geertz (1986 ; 90) affirme que - comprendre la forme et la contrainte des vies intérieures des indigènes, pour employer une fois de plus le mot dangereux, ressemble plus à saisir un proverbe, discerner une allusion, comprendre une plaisanterie - ou, comme je l’ai suggéré, lire un poème - que cela ne ressemble à atteindre une communion. » C’est un préalable à la recherche que de

comprendre comment fonctionne la réciprocité dans le cadre particulier du travail de terrain, pour utiliser ce principe sans être laissé en dehors de son champ d’action. La difficulté réside dans le fait qu’en acceptant de participer aux logiques clientélistes, le contre-don ne peut pas être constitué par le bien-être ou la connaissance apportée par le chercheur à ceux qu’il étudie dans une logique positiviste. Les intéressés ne sont pas dupes au point de croire au progrès général que les enquêtes menées sur leur terrain pourront entraîner ; ils sont en revanche enclins à se demander si, éventuellement, le savoir objectivé dans l’action de développement pourrait leur profiter. En définitive, il ne saurait y avoir de contribution scientifique sans réciprocité, quelle qu’en soit d’ailleurs la forme. Dans son ouvrage relatif aux patrons, J. Boissevain (1974) montre la multiplicité des formes de contre-don et des délais qui accompagnent les échanges clientélistes. L’argent n’est pas l’unique contrepartie qui puisse

satisfaire à l’entretien de rapports sociaux entre le chercheur et les informateurs, il faut également tenir compte de variables telles que l’écoute, l’attention, la capacité à comprendre, le capital de reconnaissance.

L’exemple suivant permet de mieux mesurer le phénomène. Au cours des enquêtes sur les

patrons de la région frontalière, il était nécessaire de rencontrer les investisseurs les plus

influents. Parmi eux figurait un ancien homme politique, aujourd’hui à la retraite et reconverti dans l’investissement agricole en périphérie de Gaya. Il aurait été envisageable de s’adresser directement à lui pour solliciter un entretien, avec le risque toutefois que les informations obtenues dépendraient également de la manière dont l’enquêteur serait parvenu jusqu’à lui. C’est pourquoi, il a été jugé préférable de faire appel aux relations de parenté de l’interprète, lequel s’est alors rendu auprès de son oncle, qui travaille en collaboration avec l’investisseur en question, dans le cadre d’une petite structure locale de crédit. Les deux hommes sont des partenaires de longue date qui ont élaboré plusieurs projets communs. Au cours d’un bref entretien entre l’interprète et son aîné, les motivations à rencontrer l’investisseur furent exposées et il ne lui fut pas difficile d’obtenir de son oncle une recommandation en faveur de l’enquêteur. Au moment de prendre congé, l’oncle rassura son neveu en lui disant: « Dis-lui

simplement qui tu es [sous-entendu : que tu es mon neveu]. » Suivant ces indications, l’entretien

avec l’investisseur de Gaya a été rendu possible et fructueux et a débouché sur d’autres rencontres plus approfondies. Dans cet exemple de courtage extrêmement banal, les gains espérés et obtenus par les intervenants sont limités. Ceux du chercheur sont relativement explicites : il s’agit d’obtenir des informations sur l’investissement local et les patrons. La position de l’intermédiaire, elle, relève de la nécessité de répondre à un engagement professionnel et, éventuellement de se faire connaître auprès de l’investisseur. L’oncle de l’interprète accepte quant à lui de jouer le rôle de facilitateur en raison de son degré de parenté avec son neveu et des bénéfices que l’étude pourrait amener à sa mutuelle de crédit. Enfin, l’investisseur accepte l’entretien parce qu’il a déjà eu affaire à des chercheurs dans le passé ainsi qu’en raison de la recommandation dont bénéficie l’enquêteur grâce aux liens de parenté de son interprète.

Reconnaître ainsi que la pratique de terrain nécessite une certaine contrepartie n’est pas chose aisée. Un grand nombre de travaux préfèrent passer sous silence les rapports entretenus entre les informations et les « équivalents », notamment parce que ceux-ci sont souvent monétarisés. Qui oserait affirmer qu’il paie systématiquement ses interlocuteurs se verrait dans le même temps accusé d’acheter des informations. Certains sont nostalgiques d’un âge d’or au cours duquel la récolte d’informations se faisait sans réciprocité financière, dans l’intérêt