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LISTE HYPOTHÉTIQUE

Dans le document NATURALISTE CANADIEN (Page 125-149)

Québec, mai 1961

V. LISTE HYPOTHÉTIQUE

La liste systématique comprend 122 espèces: toutefois, on est en droit de supposer que d'autres espèces se rencontrent au Parc de la Vérendrye à titre soit de migrateurs, soit de résidents, surtout si l'on se base sur la liste des espèces observées à Blue Sea Lake par Gabrielson. Quelques déductions furent faites aussi à partir des études effectuées au Lac Mistassini et au Lac St-Jean par Godfrey et Wilk. Ces espèces que je n'ai pas observées au cours de l'ex-pédition sont au nombre de 43, et forment la liste hypothétique.

Liste hypothétique.

* Ces espèces seront commentées plus loin.

Podiceps grisegena holbollii Reinhart.

Podiceps auritus (Linnaeus).

Podilymbus podiceps (Linnaeus).

Branta canadensis (Linnaeus) * Anas acuta Linnaeus.

Anas carolinensis Gmelin.

Anas discors Linnaeus.

Aix sponsa (Linnaeus).

Aythya collaris (Donovan).

Vol. LXXXVIII, No 5, mai 1961.

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Aythya affinis (Eyton).

Bucephala albeola (Linnaeus).

Melanitta perspicillata (Linnaeus) Lophodytes cucullatus (Linnaeus).

Mergus serrator Linnaeus.

Accipiter gentilis (Linnaeus). * Accipiter striatus velox (Wilson).

Accipiter cooperi (Bonaparte) * Buteo lineatus lineatus (Gmelin).

Buteo lagopus s. johannis (Gmelin). * Falco sparvarius sparvarius Linnaeus. * Lagopus lagopus (Linnaeus) *

Totanus melacoleucus (Gmelin).

Totanus flavipes (Gmelin).

Erolia minutilla (Vieillot).

Lobipes lobatus (Linnaeus).

Coccyzus erythropthalmus (Wilson).

Bubo virginianus (Gmelin).

Nyctea scandiaca (Linnaeus). * Strix varia varia Barton. * Myiarchus crinitus boreus Bangs.

Sayornis phoebe (Latham).

Riparia riparia riparia (Linnaeus) Sitta carolinensis cookei Oberholser.

Telmatody tes palustris dissaeptus (Bangs).

Toxostoma rufum rufum (Linnaeus).

Hylocichla minima (Lafresnaye).

Lanius excubitor borealis Vieillot.

Seiurus novebcracensis (Gmelin). * Icterus galbula (Linnaeus).

Piranga olivacea (Gmelin).

Pooecetes gramineus gramineus (Gmelin). * Plextrophenax nivalis nivalis (Linnaeus). *

Commentaires sur les espèces marquées d'un astérique.(*) Branla canadensis (Linnaeus) : Un guide indien m'a affirmé avoir vu des « outardes » le 8 octobre au Lac des Loups.

AVIFAUNE DU PARC DE LA VÉRENDRYE, QUÉBEC 127 Accipiter gentilis (Linnaeus) : Le 4 juin j'ai observé un prédateur que j'ai identifié de façon hypothétique comme un vautour. L'ob-servation fut faite au Lac des Loups.

Accipiter cooperi (Bonaparte) : Un guide indien m'a dit avoir vu un prédateur dans le Parc, et selon sa description, tout laisse entendre qu'il s'agissait de l'épervier de Cooper.

Buteo lagopus s. johannis (Gmelin) : Probablement migrateur de passage. Jean-Paul Thibault m'a dit avoir identifié en octobre un spécimen pris au sud-ouest du Parc.

Falco sparvarius sparvarius Linnaeus: J'ai observé deux individus (le l'espèce à Mont-Laurier le 14 mai.

Lagopus lagopus (Linnaeus) : Des habitants du Parc de la Véren-drye m'ont affirmé avoir vu plusieurs individus de « perdrix blan-ches » en janvier et février 1960, dans la partie nord du Parc;

l'espèce serait donc un visiteur d'hiver, mais plutôt rare.

Xyctea scandiaca (Linnaeus) : Ce hibou est très probablement un visiteur d'hiver au Parc, car il est connu des guides indiens.

Strix varia varia, Barton: Le 30 août, j'ai observé un hibou au Lac des Loups, et je l'ai identifié de façon hypothétique, comme une chouette rayée.

Seiurus noveboracensis (Gmelin) : J'ai porté une attention spé-ciale pour trouver cette espèce au Parc, mais sans succès. J'es-pérais trouver au moins (les individus en migration.

Pooecetes gramineus gramineus (Gmelin) : Il est étonnant de remarquer que cette espèce ne fut pas observée au Parc, malgré une attention particulière pour la trouver, alors que Gabrielson mentionne ce pinson très commun en juillet 1937 à Blue Sea Lake.

Plectrophenax nivalis nivalis (Linnaeus) : C'est là un résident d'hiver très probable au Parc; notons que des habitants du Parc ont reconnu une image de cet oiseau.

VI. CONCLUSION.

Ce rapport a présenté le résultat de quatre (4) mois d'obser-vations sur l'avifaune au Parc de la Vérendrye, durant l'été de

Vol. LXXXVIII, No 5, mai 1961.

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1960. Cette expédition a fourni une liste systématique de 122 espèces. Nous savons ce qu'il y a de fait en matière d'ornitholo-gie au Parc de la Vérendrye, mais cela ne veut pas dire que nous savons tout ce qu'il y a au Parc en matière d'avifaune. Les recherches se sont étendues seulement sur une période de quatre mois; or, il faudrait un travail étalé sur tous les mois de l'année, pour pouvoir décrire la situation des oiseaux en hiver aussi bien qu'en été.

En outre, nous savons qu'une espèce peut être abondante une année et être rare, l'année suivante. De là découle la nécessité d'une étude répartie sur plusieurs années, si l'on veut une idée vraiment conforme à la réalité dynamique et changeante.

Il resterait aussi à vérifier la validité de la liste hypothétique.

Enfin, nous avons parlé dans l'introduction d'une démarcation topographique, géologique et botanique entre le nord et le sud du Parc, démarcation qui se manifestait dans la région du Lac MacLaurin. Il serait intéressant de vérifier si, à cette démarcation topographique, géologique et botanique, pourrait s'ajouter une démarcation dans l'avifaune. Ceci pourrait être vérifié par super-position de cartes, géologique, topographique et de cartes de distribution des plantes et des oiseaux.

En un mot, il reste beaucoup à faire, et le champ est très vaste.

BIBLIOGRAPHIE

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R.P. No 163. Ministère des Mines, Province de Québec.

Check-List of North American Birds. Fifth Edition. American Orni-thologist's Union, (A.O.U.) 1957.

GABRIELSON, Ira N.

1938: Summer Notes from Blue Sea Lake, Quebec. Can. Field.-Nat., 52 (6): 79-87.

1948: Additional Notes on the Birds of Blue Sea Lake, Quebec.

Can. Field.-Nat., 63 (4): 137-143.

AVIFAUNE DU PARC DE LA VÉRENDRYE, QUÉBEC 129 GODFREY, W. Earl, 1949. Birds of Lake Mistassini and Lake Albanel, Quebec. Department of Mines and Resources. National Museum of Canada. Bulletin No. 114, Biol. Series No. 38.

GODFREY, W. Earl, and A.L. WILK, 1948. Birds of the Lake St. John Rcgion, Québec. Department of Mines and Resources. National Museum of Canada. Bulletin No. 110, Biological Series No. 36.

LAURIN, A.-F.

1958: Rapport préliminaire sur la Région de Beaumouchel-Houdet.

District électoral de Pontiac, R.P. No 367. Ministère des Mines, Province de Québec.

1959: Rapport préliminaire sur la Région de Gaillard-Lorrain.

District électoral de Pontiac, R.P. No. 386. Ministère des Mines, Province de Québec.

Liste des noms français des oiseaux du Canada. Ministère du Nord Canadien et des Ressources Nationales. Division des Parcs na-tionaux. Service de la faune sauvage. Ottawa.

WAHL, William G. et F. Fitz OSBORNE, 1950. Région de Cawatose, comté de Pontiac. Rapport géologique 44. Ministère des Mines, Province de Québec.

LES POISSONS DE LA RIVIÈRE SAGUENAY par

Gérard DRAINVILLE, ptre (1), et Léo BRASSARD, c.s.v. (2) Voici les résultats de l'inventaire ichthyologique commencé sur la rivière Saguenay, durant les étés 1958, 1959 et 1960, par le « Camp des Jeunes Explorateurs », installé sur la rive nord-est du Saguenay, au Cap Jaseux, à 16 milles en aval de Chicoutimi.

Avant de présenter la liste des poissons, nous donnons quel-ques précisions sur les caractéristiquel-ques de la rivière Saguenay, sur les limites de la région explorée et ajoutons quelques détails sur les conditions de nos captures et nos instruments de travail.

(1) Professeur de biologie au Séminaire de Joliette, professeur d'ichthyologie au Camp des Jeunes Explorateurs.

(2) Professeur de sciences naturelles au Séminaire de Joliette, directeur de la revue Le Jeune Naturaliste et du Camp des Jeunes Explorateurs.

Vol. LXXXVIII, No 5, mai 1961.

130 LES POISSONS DE LA RIVIÈRE SAGUENAY

I — La rivière Saguenay

Les conditions hydrographiques nous permettent de parta-ger le cours d'eau Saguenay en deux parties: 1) la région depuis le lac Saint-Jean jusqu'aux environs de Chicoutimi, que nous nommerons Saguenay-rivière; 2) la région depuis Chicoutimi jusqu'à l'embouchure ou Tadoussac, que nous nommerons Sague-nay-fjord ou Saguenay-bras-de-mer.

En effet, depuis sa source, le lac Saint-Jean, jusqu'environ un mille en amont de Chicoutimi, le Saguenay maintient sa pro-fondeur en deçà de 15 brasses (une brasse ou 6 pieds anglais), sauf à l'amont immédiat des barrages hydroélectriques. A Chi-coutimi, la profondeur est déjà à environ 30 brasses — du moins dans le chenal navigable — et y demeure, avec quelques fléchis-sements, jusqu'à Saint-Fulgence. A partir de ce dernier point, elle augmente continuellement pour atteindre 60 brasses au Cap Jaseux, 90 brasses à l'entrée de la Baie des lia lia et descend vers les 150 brasses au Cap Trinité, se maintenant ainsi, ou à peu près, jusqu'à l'embouchure où un seuil forme brusquement un haut-fond d'à peine 10 brasses. (D'après Blanchard (1935), pp. 33-46, et les cartes marines (lu Saguenay, Service hydrogra-phique, Ministère des Mines et des Relevés techniques, Ottawa.)

Ainsi, le chenal profond du Saguenay va de l'embouchure jusqu'aux environs de Chicoutimi, mot tenant son origine de la langue des Cris: chekotimiw, i.e. « c'est profond parce que ça s'engouffre » (3). C'est, à peu de détails près, la portion du Saguenay couverte par les marées qui atteignent encore 15 pieds et plus à Chicoutimi et viennent mourir au pied du barrage de Shipshaw, 6 milles en amont de Chicoutimi.

L'existence des fortes marées sur la portion du Saguenay-fjord en fait un véritable bras de mer. Même si les salinités n'ont été prises que de l'embouchure jusqu'à la baie Trinité —

(3) GUIN AR D, :Joseph E., o.m.i. Les noms indiens de mon pays, leur signi-fication, leur histoire. Ed. Rayonnement, Montréal 1960, 1-198 p. D'après ce savant des langues indiennes, le mot Chicoutimi ne signifierait pas « jusqu'ici c'est profond s, comme on l'écrit souvent, mais s c'est profond parce que ça s'engouffre s. En langue des Cris de l'est, cheko signifierait engouffre; limite, profond.— Nous dormons cette opinion sans vouloir nous y rattacher définiti-vement. Ce nous semble une question de linguistique assez difficile.

LES POISSONS DE LA RIVIÈRE SAGUENAY 131

Nadeau (1938), Gaudry (1938) — nous avons des raisons sérieuses (le croire que le Saguenay est marin au moins jusqu'au Cap Jaseux et très probablement jusqu'à Chicoutimi, particulièrement en profondeur. A maintes occasions, au Cap Jaseux, nous avons vérifié, soit au goûter, soit au densimètre, que l'eau est presque douce en surface et toujours saumâtre et même salée à 7 ou 8 brasses de profondeur. Nous remettons à plus tard les conclu-sions précises à ce propos, l'étude des caractéristiques physiques et chimiques des eaux du Saguenay étant à notre programme pour les prochaines saisons. Mais déjà, nos récoltes de l'inven-taire zoologique font entrevoir les conditions de ce milieu.

La capture d'une centaine d'individus de l'Ophiopus arcticus Ljungman (Ophiuroidea), à des profondeurs de 75 à 200 pieds, de même qu'un individu de l'amphipode Atylus carinates (O.

Fabricius), à 75 pieds de profondeur, constitue un double fait d'une haute valeur significative. Ces deux espèces d'invertébrés sont marines, arctiques et semblent même nouvelles pour l'es-tuaire et le golfe Saint-Laurent (4). De plus, nos nasses du Cap Jaseux ramènent souvent à la surface des groupes de Buccinum.

totteni Stimpson (Gasteropoda) — au delà de 150 individus pro-venant d'une quarantaine de pieds de profondeur — et de grosses crevettes rosâtres Lebbeus polaris (Sabine) (Decapoda), dont nous avons une dizaine de spécimens rapportés d'une quarantaine de pieds (le profondeur. Notre pêche permanente du rivage,

« pêche Murdock », retient dans son « réservoir » le Crago septem- • spinosus Say (Decapoda), des Gaenmarus oceanicus Segestrale (Amphipoda), des Mysis stenolepis Smith et Mysis gaspensis Tattersall (Mysidacea), et tous en grande abondance. En somme, des représentants (l'une faune marine, en profondeur comme dans les zones brassées par les marées.

De plus, il arrive assez fréquemment que nous voyons des groupes de bélugas ou Marsouins blancs, Delphinapterus leucas (Pallas), sur le Saguenay jusqu'en amont du Cap Jaseux et de la Pointe-aux-Pins. Nous avons même compté (les troupeaux

(4) Nous devons l'identification de ces animaux -- sauf les poissons — de même que les notes sur la distribution des invertébrés, h la bienveillante colla-boration de Pierre BRUNEL et Guy LA CROIX de la Station de Biologie marine de Grande-Rivière, Gaspé, Qué. (In litt. de P. BRUNEL, 25 novembre 1960.)

Vol. I.XXXVIII, No 5, mai 1961.

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d'au moins une centaine d'individus à deux reprises, au cours de juillet et d'août 1960. Quelques Phoques sont aussi aperçus de temps à autre, mais nous n'avons pu encore préciser l'espèce.

Nous remettons à plus tard la publication d'une liste des invertébrés capturés et des mammifères marins observés dans la rivière Saguenay.

Pour terminer cette note sur les caractéristiques du Saguenay-fjord, nous transcrivons ici quelques extraits de Gaudry (1938),

p. 11:

« Les eaux de ce fjord sont des eaux côtières (5), depuis la surface jusqu'à 200 mètres environ; de 200 mètres au fond, elles sont intermédiaires. En surface, les eaux côtières sont diluées par l'apport des eaux douces du lac Saint-Jean; leur salinité oscille autour de 11°/... A 10 mètres, elle est déjà de 26°L. Mais de 10 à 200 mètres, la salinité n'augmente que de 26%, à 30°L; et au fond, elle n'atteint pas 31°/,...

« En surface, la température était de 15° environ, dans l'après-midi, par journée de soleil. L'isotherme 2° est à 10 mètres de profondeur. De 10 à 25 mètres, la température dimi-nue de 2° à 0.5°. De 25 à 100 mètres, elle augmente de 0.5° à 1.8°, pour ensuite diminuer régulièrement jusqu'au fond, où elle est de 0.3°. Nous ne connaissons pas la cause de cette curieuse stratification des isothermes. Ce n'est pas cependant la seule anomalie rencontrée dans la rivière Saguenay: ainsi, la salinité et la densité augmentent régulièrement avec la profondeur, excepté à 150 mètres, où elles sont plus faibles que celles des couches supérieures et inférieures. »

Il s'agit ici d'observations faites en août 1936, par A. Nadeau, de la baie Trinité à l'embouchure du Saguenay, donc dans un territoire en aval d'une trentaine de milles et plus du Cap Jaseux.

(5) Gaudry emploie la classification des eaux de l'Océan Atlantique donnée par Bjerkan (1919). 1) Eaux côtières, salinité inférieure à 30%.; 2) eaux inter-médiaires, salinité entre 30 et 32%.; 3) eaux continentales ou du Banc, de 32°/00 à 33%.; 4) eaux de la pente atlantique, de 33 à 35°/..; 5) eaux atlantiques, au-delà de 35.3/...

LES POISSONS DE LA RIVIÈRE SAGUENAY 133 II — La région explorée

La région de la rivière Saguenay couverte jusqu'à présent par cet inventaire s'étend du village de Saint-Fulgence (environ 70° 52' long. W.), soit à 11 milles en aval de Chicoutimi, jusqu'à la baie de Tadoussac (69° 43' W.), à 62 milles en aval de Saint-Fulgence.

Le tableau suivant donne les endroits de pêche le long de ce parcours et les dates pour les trois saisons 1958, 1959 et 1960.

Endroits longitude W. 1958 1959 1960

Pointe-aux-Pins, Cap Jaseux et Baie-des-Hes

entre 70° 51' et 70° 45'

28 juin au

1er août 23 juin

au 8 août 18 juin au 4 août; 26 août

Cap-à-l'Ouest et embouchure de la Baie des Ha Ha

entre 70° 48' et 70° 45'

17 juil.

au 3 août 8 et 26 juil.

2 novembre

Sainte-Rose-du-Nord 70° 35' 6 juillet

Anse Saint-Jean entre 70° 13' et 70° 10'

12 au 19

août 10 juillet

Ruisseau Gagnon 70° 03' 23, 24 août

Baie de Tadoussac 69° 43' 24 août

Profondeur: toutes les captures, sauf une, ont été faites le long des côtes, à 75 pieds de profondeur ou moins. Une Lycode a été capturée à 275 pieds de profondeur. Dans tous les cas, on peut considérer la profondeur de prise et la profondeur de

l'en-Vol. LXXXVIII, No 5, mai 1961.

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droit comme étant à peu près les mêmes, car les engins (filets, nasses, lignes, etc.) touchaient le fond.

Fond: les bords du Saguenay sont de roc solide et presque toujours très abrupts. Dans les baies où la pente du rivage est moins raide, le fond est de gravier contenant beaucoup de gros cailloux. A ces endroits, le fond devient argileux à mesure que la pente diminue.

III — Les engins de pêche 1— Les pêches fixes

Nos deux pêches sont de grands pièges à poissons, installés en permanence sur le rivage durant toute la belle saison. Ces pêches sont construites, à quelques détails près, sur le plan-type utilisé en quelques endroits sur la rivière Saguenay. Elles sont constituées d'un parc conduisant à un réservoir ou « coffre ».

Deux clôtures de grillage métallique, d'une centaine de pieds de longueur chacune, forment le parc qui se referme en un grand U vers un réservoir d'une dizaine de pieds de longueur, de 3 pieds de hauteur et de 3 pieds de largeur. Un treillis métallique à carreaux d'un quart de pouce est utilisé pour la clôture comme pour le réservoir.

Installée à la limite inférieure de l'estran, la pêche est alter-nativement submergée et émergée, capturant les poissons et invertébrés qui s'éloignent du rivage au moment du reflux.

L'une de ces pêches, située à 70° 48' W., appartient à M. Paul MURDOCK; l'autre, située à 70° 50' W., est la propriété de Me Roland ANGERS. Vingt-et-une espèces de poissons ont été cap-turées jusqu'à présent par ces deux pêches.

2 — Les filets

Grâce à une autorisation du Ministère provincial des Pê-cheries et de la Chasse, obtenue par l'entremise de M. Jean DUGUAY, surintendant général, nous avons pu utiliser des filets sur le Saguenay. Jusqu'à maintenant, nous avons toujours tendu nos filets en tenant une extrémité attachée à la rive et l'autre descendant sur le fond, tenue en place par une ancre.

LE NATURALISTE CANADIEN,

LES POISSONS DE LA RIVIÈRE SAGUENAY 135 Ce sont des filets maillants, en nylon, fabriqués par Park-Hannesson Ltd., de Winnipeg, mesurant 100 pieds de longueur sur 3 pieds de hauteur. Le plus souvent, nous avons utilisé des filets à mailles étirées de 3 pouces (7.5 cm), parfois de 2F) pouces (6.3 cm), rarement à mailles de 2 pouces (5.0 cm).

3 — Les nasses

Trois ou quatre nasses, en treillis métallique d'un quart de pouce, mesurant un pied et demi (le longueur, avec ouverture circulaire variant entre 4 de pouce et 2 pouces, ont été utilisées.

Une seule espèce de poisson — les Lycodes — a été capturée par cet engin.

4 — Les lignes à hameçons

Occasionnellement nous avons pêché à la ligne, ordinaire-ment au bout des quais. Des morceaux de poissons et des vers de terre étaient employés comme appâts. Les espèces capturées alors avaient déjà été prises avec les autres engins de pêche.

5 — La palangre

Nous avons fait plusieurs tentatives de pêche à la palangre (ou trawl), sans résultats quant aux poissons. Mais en traînant la ligne sur le fond pour la remonter, nous avons pu capturer d'intéressants échantillons d'invertébrés souvent fixés sur des.

morceaux de bois en décomposition.

Les appâts — morceaux de poissons — étaient toujours com-plètement disparus; ils avaient probablement été mangés par des Amphipodes ou des Buccins ou autres vidangeurs.

IV -- Les résultats

Nous présentons d'abord la liste des espèces capturées ou déjà mentionnées dans la portion explorée de la rivière Saguenay.

Les espèces marquées d'un astérisque (quatre) ont déjà été men-tionnées dans la littérature comme présentes dans cette portion de notre cours d'eau. L'examen du plus récent travail sur les

Vol. LXXXVIII, No 5, mai 1961.

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poissons du golfe Saint-Laurent, Vladykov et McAllister (1961), n'apporte aucune nouvelle donnée sur le Saguenay.

A notre liste nous ajoutons une deuxième liste, Legendre (1943): les espèces capturées près de l'Ile Maligne, en juillet-août 1943. Nous présentons séparément ces deux listes suivant la division géographique de la rivière Saguenay proposée au début de cet article.

A) Liste des espèces du Saguenay-fjord

La classification adoptée ici est celle de Berg (1940), avec quelques modifications apportées depuis. L'ordre de présenta-tion des familles est celui de McAllister (1960a) et de Bergeron (1960).

Nous plaçons ensemble les espèces marines et dulcicoles.

De ces dernières, nous croyons que le Catostomus catostomus (Forster) a sûrement une très grande tolérance pour l'eau sau-mâtre; nous l'avons trouvé en abondance jusqu'à l'Anse Saint-Jean et il est connu sur tout le parcours du Saguenay. Mais, comme nous le fait remarquer M. LEGENDRE (in lita. du 31 mars 1961), divers poissons réputés proprement dulcicoles dans la partie méridionale de leur aire, deviennent souvent partiellement marins dans la partie septentrionale de leur habitat; exemples:

Coregonidae, Salvelinus namaycush, Catostomidae.

Les dimensions des spécimens sont en millimètres et repré-sentent la longueur totale, i.e. la longueur comprise entre le bout du museau et l'extrémité de la nageoire caudale.

SQUALIDAE

*1 — Somniosus microcephalus (Bloch et Schneider), 1801.

Requin du Groenland.— Drainville et Brassard (1960).

Requin du Groenland.— Drainville et Brassard (1960).

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