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2.6.1 Des charges de mécanisation jugées difficilement objectivables

L’étude a été menée avec les coûts de mécanisation déduit de l’enquête de terrain et des données RICA. Cependant, il est très difficile de donner des coûts synthétisés car ils dépendent de la topographie de l’exploitation, de l’éloignement de la balance, du choix de l’exploitant face à la puissance de son tracteur, etc. Il aurait été intéressant d’effectuer une comparaison avec une exploitation optimisée, c’est-à-dire passant intégralement par de la prestation pour la coupe, le chargement et le transport. Le but est de s’affranchir des surcoûts engendrés par le choix de l’exploitant de se mécaniser. De plus, le travail à façon réalisé par les planteurs pour mieux rentabiliser leur matériel n’a pas été étudié car les modalités sont très variées (type de travaux, prix d’amis et selon les zones, entraide, etc.). Il serait pourtant intéressant que cette problématique fasse l’objet d’une prochaine étude compte tenu de l’enjeu de rentabilité de mécanisation révélée par l’enquête de terrain.

2.6.2 Des difficultés de communication avec l’interprofession

Bien que débutée en 2016, l’étude a dû être finalisée dans l’urgence à cause de la tournure prise par les négociations (plusieurs manifestations importantes au sein des locaux des différents services agricoles (DAAF, Chambre d’Agriculture, centres de recherche), blocages des sucreries et des axes routiers) et face aux réactions parfois mitigées de la part de certains représentants syndicaux devant l’initiative de l’étude (cf. coupure de presse en annexe 11). Le climat de rapport de force au sein de l’interprofession, déjà présent à mon arrivée, n’a pas permis un partage des données avant la valorisation de mon travail devant le CPCS. Les réactions ont été vives. Les syndicats agricoles ont validé la démarche et les chiffres alors que les industriels sont restés sur la réserve quant à certains choix de représentation (prise en compte de l’évolution de la richesse et du rendement, surestimation des charges à cause de la mécanisation) qui peuvent, selon eux, fausser les résultats.

Le partage des résultats avant la présentation officielle, comme souhaité, n’a pas été mené à bien à cause de ce climat tendu pendant les négociations (clivage des syndicats agricoles, manifestations). Cependant, des retours pertinents ont été faits en aval. La presse, quant à elle, avait déjà publié les résultats provisoires de l’étude (cf. coupure de presse en annexe 12). En bilan, je constate qu’il est donc extrêmement difficile de mettre les acteurs autour de la table au moment opportun et de relayer des informations exactes auprès du grand public.

2.6.3 Une absence de prise en compte de la transition structurelle sur l’évolution du revenu agricole

Malgré la volonté de prendre en compte, les facteurs naturels, conjoncturels et structurels qui font évoluer le revenu de l’exploitant agricole, il a été difficile de prendre en compte les changements structurels d’exploitation dans l’analyse de l’évolution du revenu. En effet, l’analyse a été effectuée pour une exploitation stable durant 10 ans. La rentabilité structurelle des différentes typologies d’exploitation a été examinée grâce à la figure 15. Cependant, aucune analyse d’exploitation en transition structurelle n’a été réalisée. L’assimilation des trois types de facteurs est complexe mais relateraient pourtant au mieux la réalité du terrain.

3. Etude de la trésorerie des planteurs

Beyssac Candice, ingénieur agronome, TERPPA 2017, SupAgro 53

3 Etude de la trésorerie des planteurs

3.1 Constats préalables

 Les enquêtes « Revenus des planteurs » réalisées en 2016 et les groupes de travail s’y rapportant révèlent que la réelle problématique pour les exploitants canniers réside dans leur manque de trésorerie, particulièrement pendant les mois précédents le début de la campagne.

 Les planteurs soulignent également que leur besoin en trésorerie pendant la campagne augmente proportionnellement aux salaires des coupeurs et aux divers frais de prestation.

 Les fournisseurs indiquent des difficultés de financement des investissements depuis quelques années et des difficultés de trésorerie pour l’achat des intrants (paiement en plusieurs fois et chèques sans provision plus fréquents).

 Les industriels pensent qu’une étude de la trésorerie des planteurs est essentielle car la productivité au champ et donc l’augmentation du tonnage global annuel dépend de la bonne santé de la trésorerie des planteurs. En effet, par manque de trésorerie, les planteurs seraient tentés d’acheter moins d’engrais, de négliger les bénéfices de l’amendement, etc., ce qui auraient pour conséquences une sous réalisation des itinéraires techniques préconisés.

 Les acteurs du conseil et de l’expertise comptable, notent un manque de connaissance en gestion des entreprises par les exploitants : avec le développement de la mécanisation et des investissements, il faut non seulement être bon techniquement mais aussi être chef d’entreprise et ce n’est pas la majorité des cas.

Une analyse de trésorerie des planteurs permettrait de comprendre les freins financiers au développement des exploitations cannières, notamment l’origine de l’endettement des planteurs, les périodes de manque de trésorerie et leurs conséquences.

3.2 Objectifs de la démarche

Les objectifs de l’étude sont :

 d’analyser la trésorerie des planteurs (entrée et sortie d’argent) mensuellement par le biais d’un tableau de bord permettant de simuler différents cas d’exploitation ;

 de faire un état des lieux des dispositifs d’accompagnement financier existants (aides, prêts, avances, délais de paiement) ;

 de corréler objectivement les problèmes éventuels de trésorerie aux pratiques de la profession, aux systèmes de paiement des industriels et des aides publiques, ainsi qu’aux octrois de prêts par les banques ou par l’usine sucrière ;

 de proposer d’une part à la profession des pistes d’amélioration de la gestion de sa trésorerie des exploitants et d’autre part à l’interprofession une réflexion sur les ajustements possibles des systèmes de paiement en associant les partenaires.

3. Etude de la trésorerie des planteurs

Beyssac Candice, ingénieur agronome, TERPPA 2017, SupAgro 54