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Chapitre 5 : La conclusion 77

5.2 Les limites de l’étude 78

Comme toute étude, il existe certaines limites à cette recherche qui ont possiblement influencé les résultats obtenus. D’abord, la méthode de recrutement des participants ne permettait pas d’assurer la représentativité de l’échantillon obtenu. Le fait que le questionnaire soit affiché sur le site autousagee.ca a fait en sorte que le recrutement s’est effectué sur une base volontaire rendant difficile la possibilité pour le chercheur d’identifier la population spécifique à cette étude. Toutefois, les mesures de contrôle mises en place telles que les questions filtres ont permis de réduire substantiellement les biais pouvant être induits par la méthode de collecte de données. Par ailleurs, notre étude se voulant exploratoire dans le domaine spécifique de la voiture d’occasion, la représentativité de l’échantillon ne constituait pas véritablement un objectif de premier ordre. Il pourrait être tout de même pertinent de mieux cerner la population et l’échantillon à étudier dans une future recherche afin de valider les conclusions de la présente recherche.

Une autre limite procède du fait que le questionnaire était hébergé sur autousagee.ca. Ce site est utilisé par des marchands de voitures d’occasion dans le but de pousser la promotion des voitures d’occasion qu’ils cherchent à vendre. Ainsi, les consommateurs qui se rendent sur ce site sont possiblement dans la phase finale de leur processus de magasinage. Ainsi, il est possible que les gens sondés dans cette étude aient minimisé l’influence qu’a pu avoir la recherche d’information sur Internet sur leur perception du risque associé à l’achat d’une voiture d’occasion. Ce qui serait intéressant dans une future étude de type longitudinal traitant du sujet serait d’inclure seulement des consommateurs qui commencent leur processus de magasinage et de comparer leur perception du risque au début et à la fin du processus suivant la recherche d’information sur Internet. Dans la même veine, il serait tout à fait pertinent d’effectuer une étude comparative entre la recherche d’information grâce aux médias traditionnels et la recherche d’information sur Internet. Ce type d’étude permettrait de mieux comprendre le lien entre ces deux formes de recherche d’information. En effet, nous en sommes arrivés à la conclusion que la recherche d’information sur Internet augmente la perception du risque face à l’achat d’une voiture d’occasion. Or, comme il a été démontré dans la revue de la littérature, plusieurs chercheurs ont montré que le fait de rechercher de l’information dans les médias traditionnels diminue la perception du risque face à l’achat d’un bien de consommation (Arndt,

1967; Bèzes, 2012; Bruwer, Fong et Saliba, 2013; Cox, 1967; Dowling et Staelin, 1994; Gemunden, 1985; Grunert, 1985; Ha et Perks, 2005; Kuhlthau, 1991; Murray, 1991; Sweeney, Soutar et Johnson, 1999). Il est donc tout à fait possible que la recherche d’information grâce aux médias traditionnels puisse diminuer la perception du risque face à l’achat d’une voiture d’occasion et que la recherche d’information sur Internet ait l’effet inverse, tel qu’il a été mis en évidence dans cette étude.

Une autre limite se situe au niveau de l’instrument de mesure utilisée pour récolter les données. En effet, à notre connaissance, il n’existe pas d’instrument de mesure qui évalue spécifiquement l’influence de la recherche d’information sur Internet sur le risque perçu associé à l’achat d’une voiture d’occasion. Ainsi, l’instrument de mesure utilisé dans cette recherche était basé sur plusieurs autres instruments. Ces instruments ont été utilisés par différents chercheurs dans des contextes d’études diverses. De plus, les instruments utilisés comme base avaient été utilisés dans le cadre d’études traitant soit de la recherche d’information par l’entremise des médias traditionnels, et pour des biens de consommation très différents de la voiture d’occasion. Ainsi, bien que les qualités psychométriques de nos échelles de mesure puissent être jugées satisfaisantes, il serait tout de même pertinent de développer un instrument de mesure spécifique évaluant l’influence de la recherche d’information sur le risque associé à l’achat d’une voiture d’occasion. Il faut également souligner le fait que certains construits, tel que le risque perçu financier, psychologique et de performance, n’étaient mesurés que par 1 ou 2 items. Évidemment, il s’agit d’un biais méthodologique important, puisqu’il est difficile de conclure qu’un construit est fiable et valide lorsqu’il contient aussi peu d’items de mesure.

Il est également important de rappeler que le construit « influence de la recherche d’information sur le risque perçu » était mesuré, à la fois, par les échelles de mesure portant sur la recherche d’information sur Internet et sur les médias sociaux. Suite à l’analyse des résultats, il a été déterminé qu’il s’agissait d’un biais méthodologique et qu’il aurait été pertinent de mesurer chacune de ces variables séparément, ce qui aurait permis de réellement mesurer l’ampleur des démarches de « recherche d’information » effectuées par les consommateurs. Ainsi, la distinction entre la recherche d’information et le risque perçu aurait permis de faire des analyses statistiques évaluant réellement la relation potentielle entre ces variables. Également, il faut mentionner que les échelles de mesure portant sur la recherche d’information sur Internet et sur les médias sociaux mesurent en réalité l’anticipation de l’influence future qu’aura la recherche d’information ce qui limite évidemment leur capacité à être utilisés pour tester l’influence réelle d’une variable sur l’autre.

Ensuite, il aurait été important de considérer les différents niveaux de la variable « recherche d’information sur Internet » en interrogeant des internautes qui n’effectuent pas tous des recherches dans la même mesure. Nous rappelons que tous les consommateurs interrogés dans le cadre de cette étude avaient déjà entamé le processus de recherche d’information, puisqu’ils ont été recrutés sur le site d’une association de marchands de véhicules d’occasion limitant ainsi l’éventail des comportements observés. Ainsi, en interrogeant des consommateurs qui en étaient à des niveaux différents du processus de recherche d’information, il aurait été possible de mieux comprendre les comportements des consommateurs en matière de recherche d’information en vue d’acheter une voiture d’occasion et comment ces comportements évoluent au fur et à mesure que le processus évolue.