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PARTIE 2 : ETUDE SUR LA PERCEPTION ET LA REPRESENTATION DE LA VEGETATION

3. Récolte des données

3.2. Résultat de l’enquête

3.2.2. Limites et tolérances de la végétation urbaine

 Limites et tolérances

Pour la seconde partie du questionnaire, nous allons évaluer les limites et la tolérance face à la végétation urbaine par les enquêtés. Pour cela, nous avons listé différents éléments qui peuvent arriver au quotidien, afin de faire ressortir les éléments gênants (et la raison de cette gêne) et les éléments non gênants (figure 62). Je voulais faire ressortir en particulièrement si les éléments liés à la végétation urbaine étaient perçus comme plus ou moins nuisibles ou gênants en comparaison avec d’autres éléments.

Nous apprenons que les éléments non gênants, sont premièrement « la végétation dans les cuvettes d’arbres », « les feuilles mortes » et « les « mauvaises herbes » sur le trottoir », suivis par le « mobilier urbain et poteaux » et les « graffitis ».

Les nuisances esthétiques sont représentées par les « déchets au sol », dont les « chewing- gums » et les « déjections animales ». En ce qui concerne les gênes, ce sont les « déjections animales », les « véhicules mal stationnés », les « zones de travaux » et les « déchets au sol », qui gênent les piétons. Enfin, ce sont les « véhicules mal stationnés », les « déchets au sol », et les « déformations du revêtement » qui sont les éléments gênants pour la sécurité.

Une question ouverte est posée ensuite, afin de renseigner si les participants font attention ou non à la végétation spontanée dans l’espace public. J’ai réparti les réponses en 3 catégories :

56% des enquêtés répondent « Oui », sans justifier leur réponse.

23% « Non », car elle représente de la « nature », et que cela reste « agréable »

9% « plus ou moins » si elle n’est pas gênante, si elle n’est « pas envahissante », ou n’a pas d’odeur

désagréable.

 Limites et perceptions

Pour évaluer les limites et perceptions de la végétation urbaine, l’enquêté avait face à lui 3 niveaux de colonisation par la végétation spontanée, dans trois situations différentes. Les personnes interrogées devaient cocher les photos qui leur paraissaient acceptables.

Il faut interpréter avec prudence ces résultats, car les trois niveaux de végétation dans les trois séries de photos ne sont pas identiques.

Pour comparer plus facilement les résultats des trois types d’espaces étudiés, les moyennes des trois photos ont été calculées. Elles se regroupent en quatre catégories :

- Accepté : photo 3, photo 2 et 3

- Indifférent : photo 1, 2, 3

- Moyennement accepté : photo 2, photo 1 et 3

Figure 85 : Réponses à la question "De manière

générale, prêtez-vous attention à la végétation spontanée ?"

56% 23%

9%

12%

- Pas accepté : photo 1, photo 1 et 2

Cette répartition permettra de comparer les lieux où la végétation spontanée est la mieux acceptée.

- Les pavés

Tableau 2 : Taux de réponses sur l’acceptation de la végétation sur des revêtements pavés

Accepté Indifférent Moyennement

accepté Pas accepté

Pavé 3 Pavé 2, 3 Pavé 1, 2, 3 Pavé 2 Pavé 1, 3 Pavé 1 Pavé 1, 2

2% 8% 25% 40% 1% 5% 19%

Parmi les trois photos proposées, la végétation de la photo 2 est acceptée des répondants, car elle représente une végétation homogène sur toute la surface en pavés. Ils justifient leur choix en commentant : « entretenu », « esthétique », « homogène », « harmonieux », « non- gênant » ou encore « nature qui reprend ses droits ».

Pour un quart des enquêtés, la végétation est la bienvenue sur les trois photos, car ils trouvent cela « joli », « naturel », et non dérangeant.

Et pour un autre quart, qui a choisi les photos 1 et 2, ils ressentent un sentiment d’entretien ne nuisant pas aux déplacements.

Figure 86 : Photos présentées aux enquêtés sur les différents niveaux d’enherbement sur une surface pavée

1

Dans les commentaires, certains enquêtés indiquent que la photo 3 dégage une certaine négligence, trouvent la végétation trop haute, hétérogène, et pouvant nuire à la circulation.

- Les cheminements

Tableau 3 : Taux de réponses sur l’acceptation de la végétation sur les cheminements

Accepté Indifférent Moyennement accepté Pas accepté

Cheminement 3 Cheminement 2, 3 Cheminement 1, 2, 3 Cheminement 2 Cheminement 1, 3 Cheminement 1 Cheminement 1, 2 6% 12% 40% 5% 9% 20% 9%

Pour un tiers des répondants, tous les cheminements sont approuvés, car il n’y a pas de nuisance ou de gêne pour le déplacement ou la sécurité.

Le cheminement le mieux accepté est celui de la photo 1. Elle représente un cheminement dépourvu de végétation spontanée. Ils indiquent que le déplacement est facilité et sécurisé, et qu’il semble « entretenu » et « uniforme ».

Figure 87 : Photos présentées aux enquêtés sur les différents niveaux d’enherbement sur un cheminement

- Les cuvettes d’arbre

Tableau 4 : Taux de réponses sur l’acceptation de la végétation dans les cuvettes d'arbres

Accepté Indifférent Moyennement accepté Pas accepté

Cuvette 3 Cuvette 2, 3 Cuvette 1, 2, 3 Cuvette 2 Cuvette 1, 3 Cuvette 1 Cuvette 1, 2

14% 38% 19% 11% 2% 7% 9%

Au sujet des cuvettes d’arbre, ce sont les photos 2 et 3 qui suscitent le plus d’intérêt comparées à la photo 1. Les enquêtés qui ont choisi seulement la photo 1 justifient leur préférence par la propreté du lieu. Alors que le répondant de la photo 2 atteste son choix pour le bien-être de l’arbre et la photo 3 lui paraît plus naturelle, fleurie et favorable à la biodiversité. Ce sont les mêmes arguments pour les personnes ayant coché les photos 2 et 3. Et de plus, la photo 1 leur paraît « morte », « sans vie », et évoque la « souffrance » de l’arbre. Et enfin, pour les enquêtés ayant répondu les photos 1, 2 et 3, ils ne voient aucune problématique et aucune gêne.

L’acceptation de la végétation spontanée est différente selon sa localisation. Elle va être moyennement acceptée, voire pas du tout sur les surface pavées. Sur les 110 personnes interrogées, 44 acceptent tous les niveaux de végétations sur les cheminements et 22 ne l’acceptent pas du tout, en promouvant les cheminements « clean » et délimités. Mais pour les cuvettes d’arbre, cette flore est la bienvenue, en particulier pour la bonne santé de l’arbre.

On peut remarquer que la végétation est davantage tolérée dans les espaces fermés comme les cuvettes d’arbre, où l’on peut avoir une sensation de contrôle. Mais elle peut aussi être

acceptée lorsque sa présence est homogène et à strate basse sur le lieu, comme les surfaces pavées.