= +
− +
(17) Avec 0 0 iy=∑β =Nβ
étant le produit de plein emploi pour l’ensemble de l’économie. En d’autres termes, à partir de (11) :2 2 2 i i e t t v e
y y βσ v
βσ σ
= +
+
(17’) Les déviations de la production du niveau de plein emploi s’expliquent par lacomposante non prévisible de la politique monétaire
v
t. Ainsi, seulement ´´les surprises monétaires´´ ont un impact significatif sur le produit. Notons également que l’effet de l’élémentimprévisible de la politique monétaire sur la production est de moins en moins important à
mesure que sa variabilité augmente. En relation aux fluctuations cycliques, l’information
incomplète se traduit en un problème d’extraction de signal ou d’identification des sources des
chocs, débouchant dans des choix de production et de consommation sous-optimaux qui
entraînent, au niveau agrégé, des périodes d’expansion suivies par des périodes de
contraction. De même, cette situation illustre bien l’inefficacité des politiques de stabilisation,
dans le cas où l’autorité monétaire ne dispose pas d’information supérieure à celle des autres
agents, puisque toute politique visant à améliorer le bien-être social entraînera un
accroissement sous-optimal et temporaire de l’activité productive14.
C. Limites et critiques
Remarquons néanmoins, que nombreuses sont les critiques portées sur la viabilité et la
cohérence du modèle. En ce qui concerne les fondements théoriques et les hypothèses de
base, Blanchard et Fisher (1989) font référence au manque de formalisation microéconomique ;
14
Une autre conclusion issue du modèle, notamment à cause de la dépendance existant entre les paramètres et les chocs de politique monétaire (équation 17’), est celle de l’inefficacité des modèles économétriques lorsqu’il s’agit de simuler des changements de politique économique : la critique de Lucas (Lucas, 1976).
en effet l’équation centrale du modèle (équation 1), ne correspond pas à un problème de
maximisation sous contrainte des préférences des agents. De même, la dynamique
d’ajustement et la persistance dans le temps des différents chocs sont négligées, contrairement
à ce que l’évidence empirique semble indiquer. En ce qui concerne la crédibilité des
hypothèses du modèle, Barro et Hercowitz (1980) soutiennent qu’il est peu probable que le
problème d’identification des chocs, à savoir, si la variation de prix dans un marché déterminé
est due à un changement global ou local, soit si important pour générer des cycles. De même,
l’aspect volontaire du chômage est amplement rejeté (Blanchard et Fischer, 1989) étant
données les caractéristiques du marché du travail, comme par exemple la perte de travail
involontaire ou l’incompatibilité entre le niveau de qualification requis et la qualification des
demandeurs d’emploi. Finalement, l’existence de causalité allant des agrégats monétaires vers
l’activité productive réelle n’est pas toujours vérifiée (Sims, 1980, 1983).
Ainsi face aux limites théoriques et empiriques du modèle concurrentiel à information
incomplète, de nouvelles approches explicatives des fluctuations cycliques ont vu le jour : d’une
part, la conception néo-keynésienne du cycle cherche à expliquer les variations de moyen
terme de l’activité productive par des imperfections de marché, alors que d’autre part, la
conception néo-classique ou réelle du cycle, analyse les fluctuations économiques en termes
de chocs technologiques ou de productivité dans un contexte de marchés concurrentiels. C’est
sur cette dernière approche que nous allons maintenant porter notre attention.
II. Les modèles de cycle réel (Kydland et Prescott, 1982 ;
Long et Plosser, 1983)
A. Hypothèses de base
Les hypothèses du modèle sont les suivantes :
• Les individus sont tous identiques et ont une durée de vie infinie. Il est
donc possible de supposer l’existence d’un agent représentatif.
• Les agents ont accès à une même technologie. Cette dernière est
approchée par la productivité des facteurs et peut subir des chocs transitoires
et permanents.
• Les agents agissent de façon optimale et en cohérence avec les hypothèses de cycle de vie et de revenu permanent. Ils maximisent leur
utilité en fonction des dotations dont ils disposent à travers le temps.
• L’absence d’illusion monétaire. Les agents font leur choix à partir de
variables réelles, par conséquent les chocs monétaires ne peuvent avoir
d’impact sur les agrégats réels.
• Les anticipations sont rationnelles. En d’autres termes, les agents utilisent
toute l’information disponible et ne commettent pas d’erreurs systématiques.
• Les marchés sont concurrentiels et les prix sont flexibles. A tout moment
l’offre est égale à la demande. Par conséquent il existe un taux de chômage
naturel d’équilibre. Le chômage est donc supposé être volontaire.
• L’équilibre est général. Les règles de décision d’un agent sont les restrictions
d’un autre.
• L’information est incomplète. Les agents ne connaissent ni l’ampleur ni la
dynamique dans le temps (la forme de l’autocorrélation) des chocs
technologiques. En d’autres mots, les individus n’arrivent pas à déterminer si
un choc est transitoire ou permanent.
Supposons qu’une économie satisfaisant les hypothèses précédentes fait face à un
choc technologique positif et transitoire. Du côté de la production, l’augmentation de la
productivité du travail entraîne une hausse de la demande de travail et un ajustement vers le
haut du salaire réel. Si les agents interprètent le choc comme étant transitoire, l’offre de travail
et la consommation augmentent (l’effet de substitution l’emporte sur l’effet de revenu).
Cependant cette variation positive de la consommation sera moins que proportionnelle à celle
du revenu, étant donné qu’il s’agit d’une augmentation du revenu courant et non pas du revenu
permanent, entraînant ainsi temporairement, un niveau d’épargne plus élevé. Par contre, si les
agents considèrent que le choc est permanent, alors qu’il est vraiment transitoire,
l’investissement augmente progressivement dans le temps, provoquant un accroissement du
stock de capital supérieur à son niveau optimal. Ainsi, par la suite l’investissement diminue, ce
qui se traduit en une baisse de la production, une contraction de la demande d’emploi et le
début d’une phase de contraction ou récession.
Les fluctuations cycliques de l’activité productive s’expliquent donc, en grande partie,
par la méconnaissance de la part des agents, du type de choc technologique ayant frappé
l’économie. A ce problème d’extraction de signal ou de manque d’information il faut rajouter
également l’existence de mécanismes de persistance du cycle, tels que les coûts d’ajustement
ou la durée de mise en place des projets d’investissement, de même que la présence de
mécanismes de propagation du cycle, comme la substitution intertemporelle entre le travail et le
loisir ou la consommation et l’épargne.
B. Modèle et implications
Abordons maintenant une version simplifiée du modèle en économie fermée, telle que
proposée par Blanchard et Fischer (1989) et Campbell (1994).
Dans un monde où l’offre de travail est fixe, les ménages ont une durée de vie infinie et
des caractéristiques de consommation identiques. De plus, à chaque période les ménages
offrent du travail
L
t et du capitalK
t (la dotation initiale de capital étantK
0>0
), ainsi nous trouvons :• Des préférences additives et séparables 0 1 0
( , ,...)
t( )
t tu c c
∞β U c
==∑
(18)U
= fonction croissante strictement concave et différentiable(lim
0'( ) )
c
U c
→
= ∞
définie dans:
U ℝ
+→ℝ
.β
= taux d’escompte de la consommation future.L’utilité présente et future des ménages, évaluée au temps 0, sera égale à la somme
pondérée des utilités de chaque période de vie.
• La fonction de production agrégée
( , )
t t t t
Y =ξ F K L
(19)F
= fonction continue et homogène de degré 1, deux fois différentiable enL
t,K
t et respectant les conditions suivantes :Les deux biens sont nécessaires à la production,
F(0, 0)=F(0, )L =F K( , 0)=0
. Les productivités marginales des facteurs sont strictement positives,F
K(.)>0,F
L(.)>0,
, 0
K L
∀ >
.Les conditions d’Inada,
0