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Le biais de sŽlection est souvent majeur dans une Žtude qualitative car il se fait sur la base du volontariat. Le recueil de donnŽes est plus long, plus personnel et non anonyme par rapport ˆ une Žtude quantitative ce qui le rend plus difÞcile ˆ accepter.

Les mŽdecins de cette Žtude ont ŽtŽ sŽlectionnŽs, pour la plupart, par connaissances ou par bouches ˆ oreilles aÞn dÕobtenir un Žchantillon variŽ et raisonnŽ sur plusieurs crit•res mais pas tous. On constate que beaucoup sont ma”tres de stage universitaires et tous (sauf un) travaillent en groupe. Cela peut

reprŽsenter un biais car ces mŽdecins travaillant seuls ont probablement encore moins de recours ˆ un confr•re et sont davantage exposŽs au risque de burn out [28].

Au contraire, les mŽdecins MSU qui sont ici tr•s reprŽsentŽs sont peut-•tre plus vigilants concernant leur santŽ et moins isolŽs du fait de leurs rencontres frŽquentes ˆ la facultŽ de mŽdecine.

Il y a donc un biais de sŽlection des mŽdecins interrogŽs m•me si ce biais a ŽtŽ limitŽ avec la mŽthode de lÕŽchantillonage raisonnŽ.

- Absence de rŽtroaction :

La rŽtroaction augmente la validitŽ interne en permettant aux participants dÕaccŽder ˆ leurs donnŽes et de corriger dÕŽventuelles idŽes apr•s les avoir interrogŽs. Cela aurait imposŽ de revoir toutes les personnes donc une contrainte de temps pour lÕenqu•teur et le mŽdecin interrogŽ. Le risque de ne pas revoir toutes les personnes semblait important ; de plus certains auraient pu vouloir effacer des donnŽes qui leur semblaient g•nantes.

Cette Žtape nÕa donc pas ŽtŽ effectuŽe car cela semblait trop contraignant sans amŽliorer signiÞcativement notre Žtude.

- Langage corporel :

La communication non verbale a ŽtŽ annotŽe manuellement au fur et ˆ mesure des entretiens. Elle a ŽtŽ re-transcrite en intŽgralitŽ (hochement de t•te, silence, rire, hŽsitation, etc) dans le verbatim et indiquŽe en italique entre parenth•se. Ces donnŽes peuvent •tre interprŽtŽes pour modŽrer et enrichir les donnŽes verbales. Cette communication non verbale sÕest rŽvŽlŽe Þnalement trop compliquŽe ˆ interprŽter ; elle nÕa pas ŽtŽ prise en compte pour •tre interprŽtŽe et a ŽtŽ en partie supprimŽe. Les annotations Ç# rires# È ou les moments de pause notŽs Ç#É#È ont ŽtŽ conservŽs.

- Biais liŽ ˆ lÕenqu•teur :

Il persiste toujours une rŽserve sur la neutralitŽ absolue des enqu•teurs et la difÞcultŽ ˆ se conÞer en groupe ou en entretien individuel.

Lors des entretiens individuels, il Žtait parfois difÞcile de ne pas sourire ou de hocher la t•te. Des questions de relance Žtaient prŽvues mais ces techniques de re-formulation et surtout dÕŽcoute active ont ŽtŽ la principale difÞcultŽ liŽe ˆ mon manque dÕexpŽrience.

II) Rappel des principaux rŽsultats :

Cette th•se avait pour objectif principal de comprendre pourquoi les mŽdecins gŽnŽralistes Hauts-Normands continuaient en majoritŽ ˆ se soigner eux-m•mes.

Cette recherche a permis de montrer quelques ŽlŽments de rŽponse ˆ la persistance de cet auto-suivi partiel ou total.

Nous avons essayŽ de rechercher le maximum de rŽponses et de nÕŽcarter aucune hypoth•se. En particulier, nous avons tentŽ de rechercher Žgalement des ŽlŽments positifs ˆ cette auto-prise en charge qui expliquerait que cet auto-suivi persiste.

- La plupart Žtaient globalement satisfaits de leur propre prise en charge.

- DÕautres allaient consulter un confr•re et se sentaient capables de se prescrire ponctuellement des traitements ou examens complŽmentaires.

- Plusieurs Žtaient allŽs consulter un mŽdecin gŽnŽraliste ou spŽcialiste mais nÕavaient pas continuŽ car ce recours ne les avait pas satisfaits. La relation entre confr•res leur semblait biaisŽe et ne leur avait rien apportŽ de plus que leur propre suivi.

- La majoritŽ a reconnu que cÕŽtait aussi une solution de facilitŽ.

- Peu de mŽdecins ont Þnalement ŽvoquŽ le manque de disponibilitŽ de leurs conf•res pour les soigner et le peu de temps quÕils ont ˆ se consacrer pour eux-m•mes.

- Beaucoup de mŽdecins nÕŽtaient pas compl•tement satisfaits de leur suivi mais ne trouvaient pas de mŽdecin ou de structure idŽale qui leur convenaient.

- Beaucoup ont ŽvoquŽ la tendance ou le risque de banaliser leur santŽ.

- EnÞn, certains mŽdecins ont pris conscience de la difÞcultŽ ˆ changer ce quÕils appellent Ç!nos vieilles habitudes de mŽdecins!È.

Tous ont ŽvoquŽ de mani•re spontanŽe et univoque le besoin de se conÞer de fa•on plus ou moins rŽguli•re ˆ un psychologue. Les mŽdecins ressentaient tous le besoin de Ç# se dŽcharger! È de toute la souffrance accumulŽe lors de leur exercice et qui faisait actuellement dŽfaut.

Cette Žtude a aussi soulignŽ lÕŽvolution actuelle du mode dÕexercice de la mŽdecine gŽnŽrale. Les cabinets de groupe, la formation mŽdicale continue et autres regroupements de mŽdecins se crŽent de mani•re croissante. Cette Žvolution se fait naturellement et permet aux mŽdecins de se protŽger en partie contre les phŽnom•nes de burn out. [28]

Cette recherche a permis aux mŽdecins dÕexprimer leurs souhaits pour amŽliorer leur prise en charge.

III) Discussion des rŽsultats :

Cette partie a ŽtŽ abordŽe en essayant de regarder de mani•re la plus objective possible ce qui semblait satisfaisant pour les mŽdecins et ce qui ne lÕŽtait pas. En effet, nous constatons quÕil y a certes des inconvŽnients ˆ cet auto- suivi mais aussi quelques avantages. Certains pans du suivi mŽdical paraissaient •tre menŽs parfaitement.