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Certains mŽdecins ont mentionnŽ quÕils nÕavaient pas la possibilitŽ de se reposer. Il Žtait difÞcile de faire ne serait-ce quÕune pause lorsquÕils avaient des difÞcultŽs dÕordre psychologique en lien ou non avec le travail.

M12 Ç!Mon mŽdecin traitant cÕest ma compagne et rŽciproquement. Est-ce que jÕai lÕimpression dÕ•tre bien soignŽ ? Physiquement oui, euh..psychologiquement je pense que •a peut poser probl•me de temps en temps pour me faire remarquer que peut-•tre je tire un peu trop loin, trop sur la Þcelle, que je fatigue voilˆ.!È

M4 Ç! Bah moi quand je vois que cÕest de plus en plus difÞcile de prendre en charge les patients, bah je ne me sens pasÉ Si je me mets ˆ paniquer, ˆ penser que je vais tous les tuer, que je suis plus compŽtente. ‚a peut mÕarriver, souvent cÕest quand je suis fatiguŽe, rŽguli•rement. EnÞn pas tout le temps mais de fa•on cyclique •a a pu mÕarriver. ‚a mÕarrive moins mais lˆ je me dis quÕil faut que je fasse attention ˆ moi. Mais cÕest clairement les patients.!È

Le stress et la charge mentale emmagasinŽs lors du travail avaient pour beaucoup des rŽpercussions sur leur vie privŽe.

M5 Ç! Mais je pense que cÕest quand m•me lourd au Þnal dÕencha”ner tous les patients, on nÕen voit pas forcŽment tous le m•me nombre, mais de les encha”ner, les encha”ner jour apr•s jour. CÕest lourd au Þnal. Il y a des jours o• on va bien et des jours o• on va moins bien et quand •a fait le dixi•me qui dit : ahhh •a va pas bien du tout.. ah lˆ, jÕai dŽposŽ ma dose dÕempathie pour la journŽe ! JÕen nÕai plus, je suis dŽsolŽe ! TÕ as une cystite? Non? Bon bah je suis dŽsolŽe.!È

M7 Ç!Je suis tout ˆ fait dÕaccord avec •a, il y a un stress Žnorme dans ce mŽtier, et plus on est impliquŽ dans ce mŽtier, plus on est stressŽ. Le moindre petit anicroche, cÕest cuit, on mord pas. EnÞn je ne sais pas si vous •a vous le fait, mais moi •a me le fait tout le temps. Le moindre truc qui va pas, et donc •a a une rŽpercussion sur la vie quotidienne sur le sommeil. Bien que je sois quelquÕun dÕassez cool mais je ne supporte pas les difÞcultŽs que rencontrent mes malades et je mÕincrimine immŽdiatement. Aurais-je fait les choses correctement ou pas ?!È

La difÞcultŽ principale du burn out Žtait que les mŽdecins ou autres professionnels de santŽ risquaient de ne pas lÕidentiÞer comme tel.

M12 Ç!Tout ˆ lÕheure tu disais, si jÕidentiÞais un burn out, jÕirais voir un confr•re qui sera ˆ distance. Le gros probl•me cÕest : est-on en capacitŽ dÕidentiÞer nos propres probl•mes ou nos propres scotomes ? CÕest ce quÕon nÕidentiÞe pas qui est problŽmatique. On nÕidentiÞe pas le trop de travail, le nombre dÕheures que lÕon fait, trois rŽunions par semaine etc.!È

M14 Ç!JÕesp•re que mon entourage ou moi-m•me, jÕaurai conscience que y a un moment donnŽ o• cÕestÉ faut plus faire comme •a, plus se soigner soi-m•me et que voilˆ si jÕai un probl•me psychologique ou psychiatrique, Žvidemment que on ne peut pas faire lÕŽconomie dÕun suivi par un confr•re.!È

Quelques mŽdecins tŽmoignaient m•me avoir dŽjˆ fait un burn out. Ils avaient eu la chance dÕavoir identiÞŽ leurs sympt™mes ˆ temps pour y remŽdier.

M4 Ç! Moi je crois que jÕai clairement fait un burn out et jÕavais une situation conjugale difÞcile et jÕai la m•me annŽe eu une intervention chirurgicale oncologique et apr•s une opŽration et un arr•t de travail de trois mois pour cure de hernie discale quelques mois apr•s.!È

M16 Ç!Moi au dŽpart, quand jÕai craquŽ un peu, au dŽbut je me disais bon •a va aller je vais mÕen sortir, et plus avec lÕappui de ma femme et les coll•gues aussi, Ôfaut que tu fasses quelque chose, tÕes pas bienÕ et puis •a sÕest passŽ. CÕest plus lÕentourage qui mÕa fait pencher sur le fait quÕil fallait que je fasse quelque chose. Sans coll•gues, il y aurait eu ma femme qui aurait poussŽ.!È

Parfois lÕabsence de prise de conscience sur leur santŽ concernait des troubles physiques quÕils ne voulaient pas voir.

Certains semblaient en avoir conscience mais ne prenaient pas au sŽrieux leurs prises de risques.

M12 Ç!Un peu comme Mx, •a peut mettre un certain temps, voilˆ. En plus je crois que je peux avoir aussi ˆ lÕintŽrieur de mon travail, des prises de risque autres que psychologiques qui peuvent dans ma pratique courante me mettre en danger. Par exemple, lÕutilisation de mes outils de travail, la fa•on dont je me prot•ge par rapport ˆ mes patients. Lˆ je nÕai aucune prŽvention. Je nÕai que la mienne, celle que je peux Žventuellement conseiller ˆ mes patients mais voilˆ. Je me pique sur une aiguille je ne vais pas forcŽment faire une sŽrologie ; dÕailleurs je nÕen ai pas forcŽment parlŽ ˆ mon mŽdecin traitant. Des choses comme •a, qui font queÉ (rires)!È

M15 Ç!Par exemple, les trous de mŽmoire si cÕŽtait un patient qui venait me voir, je pense que je lui dirais de faire une IRM mais en tant que mŽdecin je me dis •a sert ˆ quoi de faire une IRM ? Je vais attendre dans trois ans que je serai ˆ la retraite.!È

Un mŽdecin a pris conscience de son Žtat de santŽ une fois hospitalisŽ.

M7 Ç! JÕai une anecdote personnelle, il y a une quinzaine annŽes de •a, je me faisais des piqures de RocŽphine pour pouvoir continuer ˆ faire mes visites et ˆ un moment je ne voyais plus clair, je ne pouvais plus conduire, je me suis dit, lˆ il faut que je fasse quelque chose. JÕai appelŽ Monsieur C. qui mÕa dit ce serait

peut-•tre sage de venir ˆ lÕh™pital o• jÕy ai passŽ trois semaines. Ce qui fait que, cÕest la vŽritŽ, on a un esp•ce de Þltre, on ne se rend pas compte des choses mais objectivement je ne me rendais pas compte de la situation. Et je trouvais tout ˆ fait naturel de faire mes vingt visites par jour sans moufter et c'est quand je ne voyais plus la route que je me suis dit •a ne va plus.!È