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Limites, biais et difficultés liés à la recherche

E. C ONCLUSION

2. Limites, biais et difficultés liés à la recherche

Il y a un certain nombre de limites, de biais et de difficultés que nous pouvons relever dans ce travail.

Choix de l’échantillon

Nous avons éprouvé des difficultés au début de notre travail de recherche, notamment lorsqu’il a fallu cibler la question de départ. La thématique des professionnels en lien avec les personnes frappées d’une non-entrée en matière nous intéressait beaucoup. Nous aurions aimé interroger d’autres professionnels, en plus des travailleurs sociaux, tels que les autorités cantonales ou encore les forces de l’ordre. Nous trouvions intéressant d’avoir le positionnement personnel et professionnel des collaborateurs se chargeant des renvois des personnes NEM en Valais. Très rapidement, nous avons été confrontées aux limites de la recherche, car il était difficile d’élargir l’échantillon des professionnels travaillant avec cette population. Etant donné que les tâches sont totalement différentes d’un service à un autre, cela aurait été un obstacle pour la cohérence de notre travail de manière générale. Nous avons donc déterminé une seule catégorie de professionnels.

Déroulement des entretiens

Après avoir effectué nos entretiens, nous pensons qu’il aurait été bénéfique d’interroger un plus grand nombre d’assistants sociaux afin d’avoir une vision plus fine concernant cette problématique. Malheureusement, nous avons été contraintes par le temps et certains professionnels n’étaient pas disponibles dans le laps de temps que nous nous étions fixé.

De plus, au moment de certaines rencontres, nous n’avons pas toujours su poser des questions pertinentes. Ainsi, il a été difficile d’approfondir certains éléments. Parfois, nous nous sommes senties mal à l’aise car nous n’avons pas su recadrer les intervenants et nous avons eu de la peine à rebondir sur les réponses qui nous ont été données. Avec le recul, nous nous rendons compte que nous n’avions pas assez d’outils pour pouvoir mener des entretiens de manière plus professionnelle. Toutefois, ce travail de recherche nous a permis de nous exercer à mener des entretiens auprès des intervenants du domaine social.

Complexité de la LAsi

Des difficultés se sont présentées lorsque nous avons rédigé la partie législative de notre travail sur la loi sur l’Asile. Il a été très laborieux de trouver des documents fiables sur lesquels il était possible de s’appuyer. Lors de la lecture de différents ouvrages, nous avons régulièrement trouvé des informations différentes notamment en ce qui concerne les dates ou encore le nombre de révisions de la LAsi.Il était ainsi difficile d’obtenir une vision d’ensemble du domaine de l’asile en Suisse.

Au final, cette partie, qui a mis du temps à être rédigée, s’est avérée très instructive car nous avons pu identifier chaque révision et découvrir ce qui en découlait, repérer comment est apparue la catégorie des NEM et comprendre les conséquences de l’acceptation de certaines lois.

Participation des professionnels à la recherche

Au début de notre travail, nous avons eu peur de ne pas trouver suffisamment de personnes qui soient d’accord d’être interrogées sur la thématique du conflit éthique dans le travail avec les personnes NEM. Cette crainte était liée au fait que notre recherche met en lumière les valeurs personnelles et professionnelles des intervenants sociaux. A notre grande surprise, nos craintes se sont dissipées lorsque nous avons eu des réponses favorables et des retours positifs quant à notre sujet de recherche.

Réponses obtenues des professionnels et anonymat

Lors des entretiens menés avec certains professionnels, nous pensons que des informations sont restées secrètes. Nous émettons l’hypothèse que ces personnes se sont retenues de parler sur la question du conflit éthique, parce qu’elles se sont senties en porte-à-faux et/ou que notre sujet de recherche touche aux valeurs personnelles et professionnelles.

Lors d’un entretien, nous n’avons pas eu la possibilité au début de la rencontre de mentionner que l’anonymat des interlocuteurs serait garanti. A la fin de cette entrevue, la professionnelle concernée nous a demandé si son identité serait divulguée et nous avons réalisé que ses propos auraient sans doute été différents si elle avait eu cette information dès le début. Elle se serait probablement exprimée de façon plus engagée. Nous avons pu constater cela dans la majorité des entretiens menés avec les professionnels. Nous pensons que le fait de garantir l’anonymat leur a aussi permis de parler plus librement.

Dans la partie d’analyse, nous avons également censuré certains propos dans le but de protéger les travailleurs sociaux. A plusieurs reprises, certains interviewés nous ont même explicitement fait comprendre qu’il était préférable que telle ou telle déclaration ne soit pas divulguée. Ainsi, nous estimons que les résultats obtenus ne correspondent pas entièrement à la situation actuelle en Valais.

Cependant, ces différentes réactions et les réponses obtenues des professionnels ont été enrichissantes pour notre travail car nous avons pu percevoir quel était la réalité du travail des assistants sociaux avec les personnes NEM.

Expérience des professionnels

Nous avons remarqué que l’expérience des professionnels joue un rôle dans leur domaine d’activité. Les intervenants ayant plusieurs années d’expérience semblent avoir une vision plus approfondie du domaine de l’asile que les travailleurs sociaux ayant débuté depuis peu leur travail.

Lors de certains entretiens, nous avons constaté que les travailleurs sociaux issus du milieu institutionnel étaient spécialisés dans le domaine de la prise en charge quotidienne des personnes requérantes d’asile et, de ce fait, avaient une vision moins générale des problématiques se rapportant à cette population.

Certains professionnels n’ont pas compris tout de suite notre sujet de recherche. Nous pensons que les personnes qui ont été engagées depuis peu de temps dans ce domaine n’ont peut-être pas encore identifié les dilemmes éthiques auxquels elles font face quotidiennement dans leur travail.