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MATÉRIELS ET MÉTHODES 1 LE CONTEXTE

A. LIMITES DE L'ÉTUDE

1. LIMITES LIÉES AU TYPE D'ÉTUDE

Il s'agit d'une étude quantitative prospective exploratoire, en aveugle, avec anonymisation évitant ainsi les biais d'incidence, de mesure, et de classement.

Nous avons réalisé une analyse intermédiaire à la moitié du cursus (un an et demi) motivée par l'importante diminution de la participation des internes.

Le champ d'étude d'Intern'life est large, comprenant des questionnaires pour l'addiction, les troubles du comportement alimentaire, la dépression, le burn out, les stratégies de coping, et bien sur le stress et l'empathie (cf Annexe n°2).

Son exhaustivité le rend donc assez long à réaliser (de 20 à 30 minutes), et nécessite un poste informatique.

C'est ce temps de passation qui constitua la première critique des internes, pouvant laisser des commentaires en fin d'étape. On peut donc penser que cela a participé à la perte croissante d'effectifs, en plus des perdus de vue habituels de ce type d'étude.

Nous pouvons cependant noter que de nouveaux participants sont arrivés à chaque étape, sensibilisés par notre discours et les moyens mis en place.

Concernant le tirage au sort parmi les répondants afin de leur faire gagner un cadeau, nous n'avons pas eu de retour direct quant à son intérêt dans la mobilisation.

Afin de limiter ces perdus de vue, lors d'un prochain travail, il serait important de cibler l'objectif d'étude afin de limiter les questionnaires proposés et donc le temps de passation, en continuant à mobiliser les internes par une grande visibilité et éventuellement le concept de gains de cadeaux.

Il est apparu dans les résultats ce que nous avons appelé un biais de désirabilité, c'est à dire un apprentissage d'utilisation des questionnaires pas les internes, orientant donc leurs réponses en fonction de ce qu'ils pensaient être attendu d'eux. Cela aurait pu être limité par un

espacement des passations, de plus de six mois, d'autant plus que la significativité des résultats augmente ici avec le temps. Ceci aurait probablement limité la lassitude.

2. BIAIS LIÉS À LA POPULATION

L'échantillon de notre étude est issu de la promotion 2013 des internes de médecine générale d'Aquitaine.

Nous n'avons pas utilisé le tirage au sort et demandé l'accord à l'ensemble de la population, afin d'obtenir une plus grande participation, et surtout pour obtenir l'adhésion des internes, nécessaire dans cette longue étude menée en aveugle.

87% de la population a participé dès T0, ce qui prouve l'intérêt de la méthode. Cependant, comme dit plus haut, les perdus de vue ont été de plus en plus nombreux, limitant ainsi la puissance de notre étude. En dehors des perdus de vue, des données n'ont pu être prises en compte du fait d'un défaut dans la technique d'anonymisation, ce qui a été dommageable dans l'exploitation des résultats.

On peut noter également la présence d'un biais de sélection présent dès le début, le genre féminin étant plus représenté dans notre étude que dans la population initiale. Pourtant cette sur-représentation n'a semble t'il pas eu de répercussion en ce sens sur nos résultats. Cependant, il faut noter que dans la littérature, stress et empathie ont tendance à avoir des scores plus élevés chez les femmes.

B. ANALYSE DESCRIPTIVE

1. TYPE DE STAGE CHOISI

Nous avons évalué dans notre étude le type de stage en cours en proposant quatre solutions, à savoir médecine adulte, urgences, pédiatrie/gynécologie, et stage libre.

Nous avons obtenu des proportions classiques pour la région Aquitaine, où les internes débutent très souvent par un stage dit en médecine adulte, avant de choisir un stage libre ou les urgences. La pédiatrie/gynécologie est très peu représentée dans les résultats, ceci pouvant être lié au fait que ce type de stage est prioritairement choisi, dans notre région, par les internes de dernière année. Or nos données s'arrêtèrent en deuxième année, du fait de résultats suffisants pour l'exploitation.

On peut regretter cependant l'absence de distinction stage libre/stage ambulatoire, ne nous permettant pas de différencier clairement un stage hospitalier d'un stage effectué chez le praticien de médecine générale.

Cependant, on sait que ce dernier n'est pas possible en premier semestre, et augmente au fur et à mesure du cursus, ce qui peut être extrapolé avec les données récoltées pour le nombre de gardes.

En effet, on constate au temps T3, que le nombre de gardes diminue franchement, passant d'une moyenne de 3 par mois, à 0,5 au temps T3. Or, le seul stage ne proposant pas de garde est celui en cabinet de médecine générale. Nous pouvons donc penser qu'il y a une plus grande proportion de stage chez le praticien lors de T3 parmi les stages dits libres.

2. NOMBRE D'HEURES HEBDOMADAIRES

Nous avons obtenu ces données à compter de T1, c'est à dire dès le premier stage. On peut constater que cette charge de travail déclarée est largement supérieure au temps de travail légal des internes, ce dernier étant fixé à 48h par semaine.

Cependant on observa au temps T3 une chute de ce temps hebdomadaire travaillé, pouvant correspondre au fait que le nombre de gardes baisse également à ce moment là, et comme nous venons de le voir, à l'augmentation de la proportion de stages en cabinet de

médecine générale.

Il est important d'ajouter à ce temps une donnée que nous n'avons pas mesurée, liée au travail universitaire (travaux de mémoires, de thèse, de master) s'ajoutant au temps de travail effectif.

3. NOMBRE DE GARDES PAR MOIS

Les données recueillies sont claires, et tout à fait concordantes à la réalité du terrain. En ce sens que les internes font plus de gardes au début de leurs internat, souvent du fait d'un manque de marge de manœuvre dans leurs choix (de stage et de jour de garde). Ces résultats sont donc exploitables en l'état.

4. TEMPS DE TRAJET

Nous demandions aux internes d'indiquer le temps de trajet pour se rendre sur le lieu de stage, en minutes. Or lors du recueil, nous nous sommes aperçus de l'existence de données aberrantes telles que 1, ou 2. Il s'agissait là de probables erreurs de compréhension de la consigne, nous ayant obligés à éliminer ces données et donc, à perdre ces informations.

5. STATUT MARITAL

Nos données concernant le statut marital ne trouvent pas de comparaison dans la littérature, où habituellement la distinction est faite entre marié / non marié.

Nous pouvons cependant noter que la proportion d'internes vivant en couple sont plus nombreux au troisième temps de mesure, concordant avec le temps de trajet augmentant: en effet, les internes se fixant dans une ville, doivent être plus mobiles afin de rejoindre leur lieu de stage, alors qu'auparavant ils pouvaient utiliser le logement "internat" fourni par les hôpitaux.

Ce sont des résultats intéressants qui mériteraient d'être approfondis, ce qui est d'ailleurs le cas avec le projet Intern'life, puisque nous avons à ce jour ajouté des questions supplémentaires sur ce sujet.

6. TRAITS DE PERSONNALITÉ ÉTUDIÉS PAR LE TIPI

Les résultats obtenus dans cette population ne peuvent être comparés à d'autres études, du fait d'une absence de travaux menés sur ce sujet.

Comme le montre la figure 17, le genre ne semble pas avoir d'effet statistiquement significatif sur les scores du TIPI.

Cependant il semble logique de retrouver une plus grande proportion du trait "consciencieux" chez des étudiants en médecine, ayant dû démontrer leurs capacités de travail et de sérieux pour réussir leur cursus.

Le deuxième trait dominant correspond à celui d' '"agréabilité", important dans la relation médecin/patient chez ces futurs médecins généralistes. Il est cependant étonnant de ne retrouver que 6% de personnalités "ouvertes", correspondant théoriquement aux mêmes nécessités que ci-dessus.

L' "extraversion" reste largement minoritaire, avec 12% de la population, proche de la proportion du trait "névrosique" (11%).

Nous pouvons également noter que le sexe ne semble pas avoir d'impact sur les traits de personnalité.