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MATÉRIELS ET MÉTHODES 1 LE CONTEXTE

B. ANALYSE STATISTIQUE

1. ÉTUDE DU STRESS, QUESTIONNAIRE PSS

1.1 Perceived Stress Scale 14

Tous les internes ayant participé à T0 ont répondu au PSS 14. Nous avons retrouvé les scores suivants (cf Fig.23):

Figure 23: Répartition des scores du PSS 14

En faisant l’hypothèse nulle que notre échantillon de 160 scores provenait d’une population de valeurs normalement distribuées, le degré de significativité du test de normalité d’Agostino était de 0,90 (>5%). On ne put donc pas rejeter cette hypothèse nulle de normalité au risque d’erreur alpha de 5%. Et on considérait que la loi de la population de valeurs d’où était extrait l’échantillon était normale.

On constata (cf Tableau 4) très peu de différences dans les moyennes des scores au PSS 14 entre les hommes et les femmes.

PSS 14. Comme on pouvait s’y attendre, le sexe n’avait pas d’effet significatif sur les réponses au PSS 14. Effectif Moyenn e Ecart type Femmes 115 35,9 8,2 Hommes 45 36,0 7,0 Tous 160 35,9 7,9

Tableau 4: Scores et effectifs au PSS 14

1.2 Perceived Stress Scale 4

Sur les 402 internes ayant participé à l’étude, 355 ont répondu au PSS 4 dont 260 femmes (73,2%) et 95 hommes (26,8%).

Le taux de participation eut tendance à diminuer au cours du temps puisque nous obtenions 100% de réponses à T0, 83,5% à T1, 79,2% à T2 et 76,8% à T3.

Occasions T0 T1 T2 T3

Femmes 115 67 46 32

Hommes 45 24 15 11

Total 160 91 61 43

Tableau 5: Effectifs de participation au PSS4

Effet temps et sexe:

L’évolution des moyennes en fonction du temps ne permit pas de dégager de tendance évidente (cf Tableau 6 et Fig.24).

Occasion T0 T1 T2 T3

Femmes (SD) 9,24 (3,11) 9,19 (2,98) 10,00 (3,18) 8,41 (3,18) Hommes (SD) 9,62 (2,65 8,79 (3,24) 8,07 (3,03) 9,91 (4,28) Total (SD) 9,35 (2,98) 9,09 (3,04) 9,52 (3,23) 8,79 (3,50)

Figure 24: Moyenne du PSS en fonction des occasions, tous sexes confondus

Avec un modèle mixte univarié, il n’y eut pas d’effet sexe significatif (p=0,56) ni d’effet temps significatif (p=0,23) sur le PSS 4. Ce qui confirma l'analyse descriptive précédente.

Effet passation et sexe:

On observa une tendance à la diminution des scores de PSS 4 en fonction du nombre de passations du questionnaire et du sexe du participant (cf Tableaux 7 et 8).

Passations 1 2 3 4 Femmes 45 41 19 19

Hommes 28 15 7 4

Total 73 56 26 23

Tableau 7: Effectifs des passations du PSS 4 en fonction du sexe

Passations 1 2 3 4

Femmes (SD) 10,18 (2,64) 9,79 (3,56) 8,84 (2,96) 8,46 (2,74) Hommes (SD) 11,14 (3,14) 9,73 (1,89) 7,90 (2,98) 6,50 (2,39) Total (SD) 10,55 (2,86) 9,78 (3,19) 8,59 (2,98) 8,12 (2,77) Tableau 8: Moyennes et écarts-types du PSS 4 en fonction du nombre de passations et du sexe

Avec un modèle mixte univarié, on retrouva un effet passation significatif (p<0,01).

Figure 25: Moyenne totale du PSS 4 en fonction du nombre de passations

Figure 26: Moyenne du PSS 4 par sexe en fonction du nombre de passations

La figure 25 montre une tendance à la diminution des scores du PSS 4.

En ajustant avec une droite de régression (effet fixe du modèle mixte univarié), on quantifia cette diminution à 0,85 pour chaque nouvelle passation dans la population totale.

passations était significativement différente (p=0,025) chez les femmes et chez les hommes (cf Fig.27). Cette pente était 2,5 fois plus forte chez les hommes que chez les femmes. En moyenne (valeurs prédites) à chaque passation supplémentaire, le score PSS 4 des femmes diminua de 0,6 et celui des hommes de 1,6.

Figure 27: Droite de régression du score PSS 4 hommes et femmes en fonction du nombre de passations

1.3 Corrélation PSS 4 et PSS 14

Le passage du PSS 14 au PSS 4 entre T0 et les autres temps de mesure entraîna une légère variation.

En effet, on retrouva que le PSS 4 avait tendance à sous-estimer les scores des internes ayant un faible score au PSS 14 et à surestimer les scores élevés (cf Fig.28).

Figure 28: Corrélation des moyennes des scores entre le PSS 4 et PSS 14

1.4 Corrélation PSS 4 et type de stage

En partant de l’hypothèse selon laquelle les stages aux urgences sont particulièrement stressants, nous avons étudié les scores du PSS 4 en fonction du type de stage: semestre aux urgences versus les autres types de stage.

Nous avons estimé l’effet moyen d’un stage aux urgences en tenant compte de l’appariement par sujet pour l’ensemble de la cohorte (modèle mixte univarié).

Concernant le stress perçu, nous avons estimé une augmentation moyenne non significative du PSS 4 de +0,45 (p= 0,32, nombre de sujets= 119) en cas de stage aux urgences.

Figure 29: Boxplot score du PSS 4 en fonction du terrain de stage

1.5 Corrélation PSS 4 et TIPI à T0

On retrouva (cf Tableau 9) une corrélation négative entre le stress perçu et les traits de personnalité "extravertie" et "agréable" tous sexes confondus et une corrélation positive avec le trait "névrosisme".

Il n’y avait pas de corrélation statistiquement significative concernant les traits "ouvert" et "consciencieux".

Il semblerait donc que les individus les plus névrosiques soient plus sujets au stress que ceux ayant des traits de personnalité agréable et extravertie.

Cette tendance fût retrouvée chez les femmes avec des scores quasiment similaires. Cependant, chez les hommes, aucune corrélation n’était statistiquement significative.

Chez les femmes, la corrélation du score au PSS 4 avec le trait extraverti était de -0,27 (IC 95 : -0,43 ; -0,09 ; p=0,004) ; avec le trait agréable était de -0,29 (IC95 : -0,46 ; -0,12 ; p=0,002) et avec le trait névrosisme était de +0,48 (IC95 : 0,33 ; 0,61 ; p=0).

Personnalité Coef. corrélation Intervalle confiance à 95% Significativité Extravertie -0,22 -0,37 ; -0,07 0,006 Agréable -0,29 -0,43 ; -0,14 0 Ouverte -0,02 -0,18 ; 0,14 0,76 Consciencieuse -0,14 -0,3 ; 0,02 0,08 Névrosique +0,38 0,24 ; 0,51 0

Tableau 9: Corrélation entre le PSS 4 et le TIPI tous sexes confondus

2 . STRESS SPÉCIFIQUE DES INTERNES: QUESTIONNAIRE IMG, OU GENERAL MEDICINE RESIDENT STRESS SCALE (GMRSS)

Ce questionnaire, créé pour le statut d'interne en médecine générale par l'équipe parisienne d'Intern'life ne fût proposé qu’à partir du temps T1, la population n'étant pas encore interne au temps T0.

Participation:

Comme pour les autres questionnaires, la participation diminua au cours du temps.

En tout, 195 internes ont complété ce questionnaire, toutes occasions confondues (cf Tableau 10):

Occasions T1 T2 T3

IMG incomplets 18 16 13 IMG complets 91 61 43 Tableau 10: Effectifs de participation à l’IMG/GMRSS

2.1 Score GMRSS total

Dans des modèles linéaires univariés qui tiennent compte de l’effet aléatoire des sujets sur l’ordonnée à l’origine, les facteurs fixes "temps", "sexe" et "passations", eurent tous un effet significatif sur l’IMG. Les degrés de significativité étaient respectivement de 0,0040 ; 0,043 et 0,008 (cf Fig.30).

Figure 30: Évolution du score moyen au GMRSS total en fonction des occasions (A), en fonction du nombre de passations (B), en fonction des occasions pour les deux sexes (C) et en

fonction du nombre de passations pour les deux sexes (D). Les barres verticales indiquent l’écart type de la moyenne (SEM).

Toujours dans un modèle univarié, l’estimation de la droite de régression du score du GMRSS total en fonction du nombre de passations permit d’estimer qu’à chaque nouvelle passation le score du GMRSS diminuait en moyenne de 2,2 (p=0,0023).

Modèle multivarié:

Nous avions trois comparaisons à faire: T1, T2 et T3 ainsi que une, deux ou trois passations. Dans ce contexte, le seuil de significativité n'était pas de 0,05 mais de 0,05/3 soit 0,01667 par simple test.

Un modèle multivarié pour (C) puis (D) de la figure 30 nous indique une interaction significative du genre avec respectivement l’occasion et le nombre de passations sur le score moyen.

Une comparaison des moyennes entre les hommes et les femmes à occasion fixée pour (C) et à nombre de passations fixé pour (D) nous permit de mettre en évidence une différence significative du GMRSS total en fonction du sexe uniquement à T2 pour (C) (p=0,0097 < 0,017), la différence observée était de 6.1 soit une différence de 14% de l’étendue des scores (entre 0 et 45) (cf Tableau 11). Moyenne T1 T2 T3 Femme 31.1 31.7 28.6 Homme 29.8 25.7 25.3 Différence F vs H 1.3 6.1* 3.4

Tableau 11: Évaluation de la différence sexe en fonction de l'occasion

En utilisant les variables passation et sexe, bien qu’une tendance se dessina (D) aucune des différences observées ne fût statistiquement significative. La différence observée à trois passations était de 4,7 points, mais le degré de significativité était de 0,031 (reste donc supérieur à 0,01667).

2.2 Corrélation GMRSS total et PSS 4

Il existait une corrélation positive statistiquement significative quelque soit l’occasion et le sexe.

Les scores sont dans le tableau 12 suivant:

Sexe Occasion Coef. de corrélation Intervalle de confiance à 95% p Effectifs Tous T1 +0,55 0,38 ; 0,68 0 91 T2 +0,64 0,46 ; 0,77 0 61 T3 +0,59 0,35 ; 0,76 0 43 Femmes T1 +0,47 0,26 ; 0,64 0 67 T2 +0,63 0,42 ; 0,78 0 46 T3 +0,63 0,36 ; 0,80 0 32 Hommes T1 +0,70 0,41 ; 0,86 0 24 T2 +0,54 0,05 ; 0,83 0,036 15 T3 +0,69 0,15 ; 0,91 0,02 11

2.3 Score GMRSS "surcharge de travail" (WO pour "Work Overload")

Figure 31: Évolution du score moyen au GMRSS Surcharge de travail en fonction des occasions (A), en fonction du nombre de passations (B), en fonction des occasions pour les

deux sexes (C) et en fonction du nombre de passations pour les deux sexes (D). Les barres verticales indiquent l’écart type de la moyenne (SEM).

En utilisant un modèle univarié, seul le nombre de passations était significatif pour la surcharge de travail (p=0,09).

Avec un modèle multivarié, comme précédemment, le seuil de significativité α est de 0,01667 par simple test. Aucune des différences observées entre les sexes n’était statistiquement significative, que ce soit pour les occasions ou le nombre de passations. En effet bien que les différences selon le genre semblaient importantes pour (C) à T2 (3,7 soit 15% de l’étendue) et (D) pour deux passations (3,8 soit 15% de l’étendue), elles restaient non significatives avec respectivement p=0,022 et p=0,029 (supérieurs au seuil de 0,01667).

2.4 Scores GMRSS "responsabilité médicale" (MA pour "Medical Accountability")

Figure 32: Évolution du score moyen au GMRSS responsabilité médicale en fonction des occasions (A) en fonction du nombre de passations (B), en fonction des occasions pour les deux sexes (C) et en

fonction du nombre de passations pour les deux sexes (D). Les barres verticales indiquent l’écart type de la moyenne (SEM).

Pour la responsabilité médicale, le sexe, temps et nombre de passations étaient significatifs avec des degrés de significativité respectivement de 0,042 ; 0,004 et 0,051 (cf Fig.32).

Modèle multivarié:

Comme précédemment, nous avions une interaction significative du genre avec l’occasion (C) et le nombre de passations (D) sur le score moyen.

Dans le cas de l’occasion T2 de la figure 32, (C), la différence de score entre les deux sexes observée à 2,4 (12% de l’étendue, 2,4/20) était significative (p=0,007<0.017).

Dans le cas de trois passations de la figure 32 (D), la différence de score entre les deux sexes était importante (3,2 soit 16% de l’étendue) et significative (p=0,0006<0.017).

Par contre, les différences observées sur le même graphique entre les femmes et les hommes pour une et deux passations étaient très faibles.

En considérant qu’il n’y a que deux niveaux de passations : inférieur à 3 et 3, un modèle mixte avec comme variables explicatives genre et passations < 3 (oui/non) prédit une chute du score chez les femmes de 0,63 en moyenne et une chute chez les hommes de 3,27 en moyenne soit 5 fois plus importante chez les hommes que les femmes (p=0,039).

2.5 Corrélation GMRSS total et type de stage

En partant de l’hypothèse selon laquelle les stages aux urgences sont particulièrement stressants, nous avons étudié les scores du GMRSS en fonction du type de stage: semestre aux urgences versus les autres types de stage. Nous avons estimé l’effet moyen d’un stage aux urgences en tenant compte de l’appariement par sujet pour l’ensemble de la cohorte (modèle mixte univarié).

Nous avons mis en évidence une diminution moyenne non significative de -0,10 du GMRSS (p=0,92, nombre de sujets = 119), entre un stage aux urgences et un autre type de stage.