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LIBRE EXPRESSION 599 : L’Eternel retour

« Tous les lundis je me régale de lire Libre expression. » Francky

La réaction :

Je suppose que, comme moi, tu n’es parti nulle part en vacances.

Tu as raison. Autant ne pas partir, si c’est pour revenir.

La réaction :

Ce ramassis de journalistes et cette pauvre ministre des cultivés auraient mieux fait de se manifester en décembre 2004, à la mort du poète Christophe Tarkos (aujourd’hui encore ils ne savent même pas que Tarkos a existé).

Ceci dit, j’aimais bien Jean-Luc Delarue.

La réaction :

La génération de Richard Millet (celle du baby boom) est l’avant-dernière avant le grand saut dans le vide. Cette génération (qui a en moyenne un ou deux enfants – pour la plupart incultes, célibataires et sans progéniture) continue de hanter les librairies, d’assister à nos opéras et concerts; après elle, rideau.

Richard Millet et quelques autres savent ça parfaitement. Et s’en inquiètent.

La réaction :

Franky (machiniste) a pris avec son iPhone de nombreuses photos de la cage de scène de l’Opéra Comédie avant démolition. Elles sont plus belles, et surtout plus vraies que celles du dépliant officiel.

Il y en a une punaisée sur le mur face à moi (derrière l’écran de mon ordinateur). Elle a été prise au premier cintre jardin. Je figure sur cette photo (assis sur une pile de contrepoids).

J’ai mon gilet noir « Technique scène ». Franky a dû refaire dix fois la photo avant que j’en sois satisfait. Je me levais et je regardais de quoi j’avais l’air sur l’écran de l’iPhone. Jamais je n’étais content de mon image (destinée à ma postérité). Franky a été patient et finalement sur la photo je suis exactement comme je voulais être, et que je ne suis plus (deux ans ont passé).

La réaction :

Pour moi aussi, crématorium sans fleurs ni couronnes (mais je veux une croix sur mon cercueil).

La réaction :

Moi, cet été, j’ai fait du sport. Chaque matin je suis allé à vélo boire mon café à Palavas, sur le port. Pas une fois je n’ai vu la plage ni la mer. Pas une fois non plus je ne me suis fait écraser par une voiture, un camion ou un train. Je me suis bien exercé à pédaler. J’ai acheté ce vélo à mon voisin qui l’avait trouvé dans notre couloir d’immeuble.

Oui, j’ai acheté à mon voisin un vélo qui n’était pas à lui. Quelqu’un, sans doute un voleur, l’avait déposé là et oublié parce que soûl ou drogué ou amnésique. Mon voisin m’a demandé : Il est à vous, ce vélo ? J’ai dit non. Alors il l’a descendu dans la cave commune par l’escalier à cafards. Un jour, j’ai glissé sous la porte de mon voisin un petit mot lui

proposant d’acheter cent euros le vélo abandonné, et il m’a répondu OK dans ma boîte au lettres. J’ai mis un chèque dans la sienne et il l’a encaissé. Oui.

La réaction :

J’ai connu, dans ma préadolescence, un garçon qui s’appelait François. On jouait souvent au foot ensemble. Un jour, François m’a annoncé qu’il allait s’appeler Françoise (des seins lui poussaient). Le lendemain, ses parents ont décidé de déménager. Je n’ai plus jamais revu François(e).

La réaction :

Il m’arrive de faire remarquer à mes semblables (les machinistes), qu’il est inélégant de porter un short dans la cage de scène, même pendant la canicule. Je leur dis :

« Nous ne sommes pas des clochards qui, sous prétexte qu’ils sont fatigués, s’assoient par terre dans la rue au lieu de se tenir debout, tête baissée, à la porte de l’église. Nous sommes des techniciens. Nous devons nous habiller de telle sorte que, au premier coup d’œil, on nous reconnaisse comme tels et qu’on nous respecte sur notre territoire. »

La réaction :

J’ai retrouvé sur internet une photo de classe (seconde). Je me souviens que la plupart de mes camarades étaient gentils, mais médiocres au plan intellectuel. Je suppose qu’il en va de même avec les adolescents d’aujourd’hui, à la seule différence qu’en plus d’être médiocres, ils sont méchants.

La réaction :

Quand nous avons, voici huit mois, créé et baptisé ce blog : « Libre expression », nous ne pouvions imaginer qu’en France, au XXIème siècle, sous un pouvoir de gauche étendu à tous les étages de notre société, la liberté d’expression allait devenir un

« problème ».

Cela dit, au sein de notre entreprise de spectacles et de culture, le fait que le responsable et l’animateur de Libre expression aient pu être sanctionnés, au premier prétexte, d’un avertissement et d’un blâme par des « démocrates » aurait dû nous alerter.

Je crois pouvoir dire, sans être devin, que jamais plus en France, en Europe, en Occident on ne sera aussi libres de s’exprimer qu’on a pu l’être depuis une quarantaine d’années. Et que cette formidable liberté d’expression ne ressuscitera jamais, à moins d’une révolution des esprits, ou d’une révolution tout court, ce qui paraît absolument improbable tant nos peuples civilisés, à bout de souffle, sont bien incapables d’un quelconque sursaut de courage intellectuel et physique.

J’ai vu « en vrai » Daniel Mesguich pour la première fois en 1997, à l’Opéra Berlioz, où il mettait en scène Go-gol, de Michael Levinas. C’était un matin, à 7 h 50. J’étais assis en

coulisse à la table de régie, sous la petite lampe, seul. Mesguich a surgi par la petite porte des loges, m’a dit bonjour et s’est légèrement penché pour voir la couverture du livre que je lisais. Il a sourcillé, puis s’est dirigé vers le plateau plongé dans la pénombre. J’ai refermé mon livre et allumé les lumières de service pour que Mesguich puisse voir, dans toute leur splendeur, les tours noires sur roulettes que nous avions montées la veille. Le titre du livre ? Pétain, de Marc Ferro.

La réaction :

Il y a trente ans, nous avons donné l’Histoire du soldat dans une mise en scène de Jérôme Savary. Je me souviens d’un tableau où une bicyclette surmontée d’un gros cigare fumant traversait le plateau, de jardin à cour. Le cigare était chevauché par une jeune femme en string à paillettes, les seins nus. Rémi, ce machiniste qui possédait une Traction-Avant Citroën blanche de collection, aidait l’ « actrice » à grimper sur le cigare en la poussant aux fesses sur un escabeau. Dès que la bicyclette commençait sa traversée sous les yeux avinés du public, Rémi, l’escabeau sur l’épaule, courait côté cours par le lointain, derrière la toile de fond, pour aider la fille à descendre du grand cigare. C’était son seul travail durant le spectacle, et il le faisait bien ; en professionnel. Oui.

La réaction :

Pour moi, Lyon, c’est Les Six Compagnons, de Paul-Jacques Bonzon. C’est un peu grâce à cet écrivain pour la jeunesse que j’ai aimé, vers douze ans, les centrales nucléaires (Les Six Compagnons et la pile atomique).

La réaction :

Il y a une trentaine d’années, un employé de l’Opéra est mort en dressant, sur terre ferme, le mat de son bateau. C’était sous une ligne à haute tension. Le mat n’a pas touché la ligne mais, comme le temps était orageux, un « arc » s’est produit. Le pauvre garçon avait un petit chien noir qui, au moment du drame, jappait dans l’herbe humide autour du bateau, et qui, Dieu merci, a survécu. Oui, il a survécu quelques semaines avant de mourir à son tour, de chagrin.

La réaction :

Être riche, je vous le rappelle, ce n’est pas avoir de l’argent dans sa poche mais des livres dans la tête. En martelant que les « pauvres » sont pauvres parce qu’ils n’ont pas d’argent, on entretient la pauvreté (c’est un peu comme les associations antiracistes, qui font du « testing » aux portes des discothèques au lieu de prendre d’assaut les bibliothèques).

La réaction :

Le cinéma français ? Qu’il crève. Et le cinéma américain aussi. Sans oublier Bollywood, le cinéma coréen, le cinéma nippon, le cinéma brésilien et le théâtre.

La réaction :

J’ai entrevu Pompidou au lycée Joffre, en mai 68, pendant les grèves.

Pompidou était Premier ministre et rendait visite à notre proviseur. Il était assis à l’arrière d’une voiture noire qui est passée à vive allure devant le muret sur lequel je me tenais juché.

J’avais quatorze ans et j’étais contre la grève, les pavés, la liberté d’expression. J’étais pour les CRS et pour de Gaulle. Oui.

La réaction :

Combien de jeunes, à l’époque, se sont drogués et sont morts à cause de ces vieux cons, toujours vivants, eux ?

Vendredi 16 novembre à 16 h 37, un électricien (d’origine basque) téléphone du Corum à mon domicile, 22, rue Durand, 34 000 Montpellier, 4ème étage, 1208mensuels de remboursement jusqu’en 2022.

Au moment où la sonnerie retentit, je suis en train d’écrire Libre expression avant d’aller prendre mon service à l’Opéra Comédie pour le concert de la soirée, deux heures plus tard.

Je décroche le téléphone, sûr qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle.

Le Basque, agent de maîtrise, propriétaire d’une coquette villa, sportif, marié (avec enfants), m’informe qu’il manque 1 votant dans les collèges non cadre pour remplir le quota. Bref, à vingt minutes de la clôture du scrutin, la catastrophe semble inévitable.

Je rétorque à ce Basque gentil (m’énervant un peu) qu’il faut tout de même être une bande de nigauds pour attendre les dernières minutes avant de s’en inquiéter. Je lui demande d’avertir immédiatement Fred, premier de nos candidats au Comité d’entreprise, pour qu’il sonne le tocsin. Il en va de l’intérêt de la Maison et de la démocratie. Il faut que Fred consulte les listes et repère quel « idiot utile » n’aurait pas encore voté, puis qu’il coure dans les coulisses et couloirs et cabinets de toilette pour le rameuter par les cheveux ou pieds ou parties.

Il ne reste plus que quinze minutes avant le couperet.

Fred, remarquable d’efficacité comme toujours, trouve en un clin d’oeil l’animal (petite taille, lunettes, malin) et se dépêche de le joindre sur son mobile.

Pour ma part, affolé, je cours au Novelty boire un café en terrasse.

Je n’ai pas vu René Koering dans les parages. Parfois, en fin d’après-midi, il se promène là (c’est son quartier), m’aperçoit, s’arrête et s’installe à ma table, où il me fait l’honneur d’une conversation au sujet de Rimbaud, Malher ou qui vous savez. Oui.

Une demi-heure plus tard, je me pointe au Corum. Ils sont en plein dépouillement, par petits groupes studieux autour des tables, comme à l’école. Fred me dit que c’est bon, qu’un technicien d’orchestre intermittent a déboulé à la dernière minute, tout essoufflé comme

après un marathon, et qu’il a sauvé par son bulletin miracle le quota démocratique.

Qui est ce héros ? Petit Roland.

Petit Roland aurait eu, sur le chemin du vote, une panne de scooter. A l’instant même où cet individu, vif et débrouillard, venait de déposer son dernier bulletin dans l’urne et que, sourire aux lèvres, il levait les bras au plafond, mains ouvertes pour bien montrer qu’il ne touchait plus à rien, notre Secrétaire général, monsieur Cavelier, qui venait de décompter à voix haute les secondes sur son iPhone annonçait, solennel : « Le vote est fermé. »

Bravo, petit Roland.

En récompense je demanderai au Comité d’entreprise qu’il offre à notre sauveur un scooter neuf, des places de cinéma et une semaine de vacances en Corse.

A ce jour, la plus grande civilisation de tous les temps est la civilisation occidentale.

On m’a fait parvenir, il y a un mois à peine, une photo des années cinquante sur laquelle figure mon père. Mon « vrai » père. Je n’avais jamais vu cet homme, qui se trouve je ne sais où sur la terre aujourd’hui.

Peut-être est-il sous terre, finalement.

Je suis contre l’« accès de tous au patrimoine ». Ne me demandez pas pourquoi (cherchez dans la racine du mot « patrimoine »).

J’ai bien aimé de lui « La Drôlesse ». C’était il y a longtemps, quand j’allais au cinéma (je croyais encore à cette connerie d’images « animées »).

Pour les « images », lire Pierre Reverdy.

J’aimais bien monsieur Grison, je le trouvais sympathique (même si, un jour, ce fut « chaud » entre lui et moi, lors d’une réunion au sujet des garçons d’orchestre intermittents).

Je me souviens d’une autre réunion où l’ancien président de l’OONM, Daniel Constantin, a expliqué avec cynisme que Philippe Grison devait quitter notre entreprise car il était « trop

qualifié pour son poste ». Sur un ton badin, insupportable, il a parlé ensuite du départ forcé de madame Panabière à la retraite. J’ai failli interrompre ce goujat pour lui dire : « Bonjour, monsieur, je me présente : Jean-Luc Caizergues, machiniste. J’ai lu votre éditorial dans le programme de l’Opéra Orchestre national, il est si mal écrit et insipide que j’aimerais, la Saison prochaine, que vous vous absteniez de sévir. Car vous faites honte à notre Maison. » Toutefois, pour ne pas nuire aux intérêts des techniciens, j’ai préféré la boucler. Aujourd’hui, Dieu merci, je suis bien content que l’animal ne soit plus dans nos pattes (Bernard Ramette, son successeur, est mieux éduqué; la preuve, c’est qu’il m’a gratifié il y a quelques mois, grâce à Libre expression, d’un blâme dont je m’honore encore).

David Fray serait, paraît-il, le gendre de Riccardo Muti. Il paraît aussi que c’est un bon pianiste (mais je n’y connais rien : pour moi le piano c’est comme l’accordéon ou la cornemuse, c’est-à-dire une trompette, voire un tam-tam).

Aujourd’hui dimanche. Il est 2 h 12 à l’horloge de mon écran. Oui, c’est la « noui ». Et tandis que je vous écris « ça », j’écoute une émission en podcast de France Culture, au sujet du Nouveau Roman. Là, c’est Nathalie Sarraute qui parle de Tropismes – « les tropismes sont de petits textes brefs », dit-elle, avant d’ajouter : « C’est alors que j’ai songé d’écrire Portrait d’un inconnu. »

2 h 17. Je continue d’écrire ? Je vais me coucher ?

Lisez Les Gommes, d’Alain Robbe-Grillet (c’est Pouilleux, mon professeur de français, qui me l’avait prêté quand j’étais en première à Joffre ; vous n’avait pas connu Pouilleux ? Il avait un fils rouquin dans sa propre classe ; je ne sais pas comment ce fils a fini, non ; Pouilleux, lui, s’est suicidé).

Ne lisez pas Les Gommes.

Je m’efface.

Je dors.

Je ne dors plus. 5 h 08. Oui.

Non. 5 h 09.

Oui.

Mais non. Car l’opéra, dans vingt-trente ans : terminus (problème démographique). Et puis tous nos musiciens et choristes seront morts. Il ne restera plus que des techniciens et des comptables et des pompiers et un directeur du ministère des Cultivés. Oui.

Où je serai, moi ? Au Ciel, avec mon adorée.

Oui, monsieur Cavelier y sera aussi, à ma droite de Dieu. Avec Gaby et toute sa bande, plus quelques-uns d’entre vous, les gentils.

J’en ferai aussi entrer trois ou quatre par la porte du Purgatoire.

L’Enfer ? C’est pour les autres.

Ne perdez pas votre temps avec Proust. Lisez Emmanuel Bove (Mes amis, Armand, Le Piège).

Les architectes se prennent pour des artistes, comme les metteurs en scène.

Au nom de Sagan

Jean-Paul Scarpitta a noué des liens très étroits avec l’écrivain Françoise Sagan : « Nous avions une passion démesurée pour Proust. J’ai passé de très longs moments à son chevet quand elle était malade. Françoise m’a aidé à développer ma passion pour la littérature, et appris à vivre dans l’insouciance. Et aujourd’hui, elle me manque énormément. A la veille de sa mort, elle m’a offert un livret d’opéra qu’elle avait écrit autour de la disparition de Paris, et que j’envisage sérieusement de mettre en scène. Ce serait extraordinaire.»

Gil Lorfèvre

(1) Précision : ce sont TOUTES les catégories de personnels de l’Opéra ET de l’Orchestre qui sont opposées à Jean-Paul Scarpitta, leur Directeur général.

(2) Nous savons tous parfaitement dans cette Maison, quelle que soit notre opinion au sujet du conflit actuel, qu’avant la prise de fonction de Jean-Paul Scarpitta il ne régnait ici aucun « malaise ».

(3) Que ceux qui l’ignorent encore le sachent une bonne fois pour toutes : l’Opéra national et l’Orchestre national de Montpellier ont voyagé et se sont produits depuis une vingtaine d’années partout en France, en Europe et dans le monde (au Japon et en Argentine, notamment, pour nos productions lyriques). Il suffit d’interroger, en coulisse, de simples techniciens (à défaut d’entretenir un dialogue « normal » avec les professionnels plus directement impliqués, cadres et artistes) pour le savoir.

Il faut cesser, donc, de se répandre dans les médias en propos qui peuvent non seulement ternir l’image de la Maison qu’on a l’honneur de diriger (en « minimisant » son rayonnement), mais, aussi, faire pâlir les couleurs de l’Agglomération et de la Région qu’on est censé défendre dans le paysage culturel national ainsi qu’auprès du ministère de tutelle.

(4) Il s’agit là, selon moi, d’une menace feutrée, dont voici la traduction en français usuel :

« J’ai eu la patience, jusqu’à aujourd’hui, de ne pas m’en prendre aux employés individuellement, mais cela ne saurait tarder ; d’autant que les politiques me soutiendront dans cette démarche répressive personnalisée. »

Ma « traduction » n’est, on s’en doute, qu’une amusante interprétation du signifié d’un signifiant peu clair, dont mon bien-aimé directeur a le secret ; elle n’a sûrement pas grand-chose à voir avec la réalité réelle (cf. Jacques Scherer : « Ceux qui écrivent pour être clair ont tort », Le « Livre » de Mallarmé).

(5) Comment peut-on affirmer qu’« un malaise règne depuis très longtemps » à l’Opéra, tout en avouant ne l’avoir « pas du tout » senti ?

Jean-Paul Scarpitta a été, dès le début des années 2000, un metteur en scène régulier de l’Opéra de Montpellier dirigé par René Koering (qui l’y a introduit par le biais du Festival de Musique). Il fut même, avant d’être nommé Directeur général de l’Opéra et de l’Orchestre national le 1er janvier 2011, artiste en résidence et directeur désigné.

Il a vécu, d’une façon ou d’une autre, parmi nous tout au long d’une période de près de dix ans. Il nous connaissait tous comme sa poche, et on le connaissait comme la nôtre (je viens d’ailleurs de régler mes impôts locaux). Impossible donc, dans ces conditions, que

cet homme intelligent et sensible n’eût pas « senti » un « malaise régnant » si ce malaise avait existé.

L’ambiance était si bonne, d’ailleurs, que nous recevions en offrande de sa part, rituellement, des paniers d’énormes fraises et de mandarines juteuses, ainsi que de délicates barres de cake, le tout importé du Jardin des Sens où notre bienfaiteur résidait, et où préside, majestueux, un jacuzzi dans lequel, de surcroît, certains membres du personnel permanent (pas des techniciens, je vous rassure) et de jeunes intermittents, des

« figurants », ont aimé (en tout bien tout honneur, il va sans dire) se baigner sous l’œil expert du Maître de cérémonie. Bonne ambiance donc, festive, à la Jack Lang, ou autre Mitterrand Frédéric, et sûrement pas « malaise ». Non.

Comment peut-on croire que Georges Frêche eût permis qu’au sein de son fleuron artistique et culturel qui a fait, fait encore et fera rayonner toujours, avec ou sans nous, avec ou sans son directeur actuel notre ville, notre agglomération, notre région, notre pays, notre continent, notre monde, notre univers entier dans toute la galaxie, oui, comment peut-on croire vraiment que le grand homme eût permis qu’il existât « depuis longtemps » un malaise d’une telle gravité, d’une telle énormité, d’une telle audience sans réagir à sa manière, tonitruante ? A moins de prendre monsieur Frêche pour ce qu’il n’était pas, personne ne saurait croire à de telles sornettes.

Comment peut-on croire que Georges Frêche eût permis qu’au sein de son fleuron artistique et culturel qui a fait, fait encore et fera rayonner toujours, avec ou sans nous, avec ou sans son directeur actuel notre ville, notre agglomération, notre région, notre pays, notre continent, notre monde, notre univers entier dans toute la galaxie, oui, comment peut-on croire vraiment que le grand homme eût permis qu’il existât « depuis longtemps » un malaise d’une telle gravité, d’une telle énormité, d’une telle audience sans réagir à sa manière, tonitruante ? A moins de prendre monsieur Frêche pour ce qu’il n’était pas, personne ne saurait croire à de telles sornettes.