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Liaison de A93 sur coupes de cerveau de souris

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Partie III : Développement de nouveaux radiotraceurs pour le suivi de la MA

III. Evaluation biologique d'un ligand de la protéine Tau : A93

2. Evaluation de la liaison de A93 sur coupes de cerveau

1.5. Liaison de A93 sur coupes de cerveau de souris

Figure 51: Quantification de l'autoradiographie après liaison de A93 sur des coupes de cerveau

Les résultats sont exprimés en pourcentage de l'activité mesurée dans le cervelet. A: Quantification de l'activité sur l'ensemble de la surface des coupes de cerveau, B: Quantification réalisée de manière localisée sur le cortex frontal, le striatum et l'hippocampe. n=2/groupe.

La quantification des images autoradiographiques ne permet pas de mettre en évidence de différence significative entre les deux groupes d'animaux (Figure 51). Lorsque la quantification est réalisée de manière localisée au niveau du cortex frontal, du striatum, de l'hippocampe et du cervelet, il semble qu'une quantité plus élevée de radiotraceur se fixe sur les coupes de cerveau de souris 3xTgAD dans le cortex frontal et le striatum (Figure 51-B). Ces différences ne sont cependant pas statistiquement significatives. Contrairement à ce qui était attendu, il n'y a pas de différence de fixation du radiotraceur dans l'hippocampe entre les souris WT et 3xTgAD âgées de 18 à 23 mois. Ces expériences ont été réalisées avec un nombre restreint d'animaux et devront être renouvelées, notamment afin de clarifier les résultats obtenus au niveau du cortex frontal et du striatum.

1.6. Biodistribution par prélèvement d'organes

Les résultats de la biodistribution de A93 chez les souris 3xTgAD et contrôles sont présentés sur la figure 52.

Figure 52: Biodistribution par prélèvement d'organes chez la souris après administration de A93

Le prélèvement d'organes est réalisé 40 minutes après injection du radiotraceur. L'activité est exprimée en pourcentage de la dose injectée par gramme de tissu frais. n=4 WT et n=3 3xTgAD. * p<0,05 vs WT.

L'élimination de A93 est assurée de manière équivalente par les voies hépatobiliaire et rénale. A93 est significativement présent en plus grande quantité dans le sang et dans le cœur des souris 3xTgAD âgées de 18 à 23 mois (p=0,049 et p=0,044 respectivement). La distribution du traceur est similaire entre les deux groupes d'animaux dans tous les autres organes considérés.

C. Discussion

A93 est un peptide linéaire de 7 acides aminés marqué au technétium 99m destiné à cibler les protéines Tau agrégées. La formule du peptide utilisé ne peut être décrite dans ce manuscrit pour des raisons de confidentialité mais sa séquence a été sélectionnée pour reconnaître les agrégats de protéines Tau déjà formés. Nous avons dans un premier temps réalisé le radiomarquage de cette séquence peptidique afin de pouvoir étudier ses performances sur des

coupes de cerveau et chez la souris in vivo. Le radiomarquage de A93 est réalisé avec une bonne pureté radiochimique (supérieure à 95%) et il est stable dans le temps. La stabilité du composé dans le temps après l'administration in vivo est jugée relativement faible avec 32% de produits de dégradation dans le plasma 45 minutes après l'administration du radiotraceur. La biodisponibilité de A93 dans l'organisme des souris est jugée satisfaisante puisque près de 40% de la quantité de radiotraceur injectée est retrouvée sous forme libre dans le plasma, 45 minutes après avoir été administré.

L'imagerie TEMP in vivo ne permet pas d'établir de différence significative entre les deux groupes d'animaux sur l'ensemble du temps d'acquisition de la radioactivité. De la même façon, ces résultats montrent qu'il n'y a pas de différence significative en terme de cinétique d'accumulation du composé dans le cerveau des souris 3xTgAD et contrôles âgées de 18 à 23 mois. L'imagerie autoradiographique ex vivo sur coupes de cerveau réalisée après l'injection des radiotraceurs aux animaux, ne révèle pas de différence significative entre les souris 3xTgAD et contrôles. Les résultats de l'imagerie TEMP et de l'autoradiographie ex vivo indiquent également que le produit pénètre très faiblement dans le tissu cérébral. La biodisponibilité cérébrale du traceur devra être déterminée précisément dans une étude ultérieure.

L'imagerie autoradiographique in vitro, réalisée sur des coupes de cerveau sur lesquelles nous avons réalisé une liaison de A93, indique que A93 se lie en quantité plus élevée sur les coupes issues des animaux contrôles que des animaux 3xTgAD. Ce résultat va à l'inverse de celui attendu puisque A93 est censé se lier aux agrégats de protéine Tau présents chez les souris 3xTgAD. Les raisons de cette inversion ne sont pas encore comprises, cependant on observe une fixation différentielle notable qui pourrait permettre à terme de distinguer les deux groupes d'animaux. Ce résultat devra être confirmé par la suite.

La mise en évidence de résultats significatif in vitro mais pas in vivo indiquent que A93 ne peut être administré en l'état à l'animal. D'autres expériences avec différents peptides nous ont conforté dans l'idée que les peptides administrés seuls dans l'organisme sont rapidement dégradés et ont une faible capacité à passer la barrière hématoencéphalique. Nous avons donc conclu qu'il fallait développer une stratégie de vectorisation des peptides pour leur permettre de passer la barrière hématoencéphalique.

D. Conclusion

La progression des dégénérescences neurofibrillaires est très bien corrélée à la progression des symptômes lors du développement de la MA. A l'heure actuelle, il n'existe pas de méthode efficace pour réaliser le suivi de ces lésions chez les patients atteints de cette pathologie. Notre objectif est de développer un radiotraceur des DNF qui permettra l'imagerie dynamique de cet aspect de la MA. L'utilisation de peptides en tant qu'outils de reconnaissance des protéines Tau agrégées est un moyen efficace, spécifique et polyvalent pour cette étude. Différents peptides ont été évaluées lors de ce travail de thèse. A93 est l'un de ces composés. L'activité de reconnaissance de ces molécules est limitée in vivo par le problème du passage de la barrière hématoencéphalique. Pour atteindre notre objectif et suivre les lésions neurofibrillaires in vivo, il nous faudra utiliser un vecteur permettant de faire pénétrer ces peptides dans le tissu cérébral.

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