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H.1.a pour extérioriser

H.1.b

soulagement par l’écriture

H.2.a

informer sur l’existence de la loi sur l’accouchement sous X et dénoncer ses conséquences H.2.b

dénoncer la culture du secret en France H.2.c

dénoncer le non-respect des droits de l’homme et de l’enfant H.2.d

informer sur les difficultés vécues par les nés sous X H.2.e

informer par rapport aux démarches liées aux recherches

H.3.a

espoir que la famille biologique lise H.3.b

informer l’entourage familial et social

L’inconvénient de cette méthode est de détacher des passages de leur contexte d’où le risque d’en modifier le sens et donc de la nécessité de « prendre soin de vérifier que le découpage ne transforme pas le sens des morceaux ainsi isolés » (Bertaux, op. cit., p. 92).

Un autre inconvénient lié à une analyse des récits de vie à partir d’une retranscription est la difficulté d’analyse du non verbal (gestuel, expression, …) et des intonations de voix. L’analyse se limite donc au verbal.

1. 1. 1. 6. Contrôle de l’information

Il est paru indispensable de se constituer un fonds documentaire permettant un minimum de contrôle des informations recueillies. Ce fonds documentaire a été constitué à partir :

- d’ouvrages conceptuels et articles, comptes-rendus de colloques, … pouvant aider à la compréhension du phénomène et enrichir l’analyse des données empiriques,

- d’ouvrages juridiques et textes législatifs notamment sur l’adoption et l’accouchement sous X,

- de nombreux ouvrages étayés de récits de personnes relatant leurs propres secrets et/ou leurs secrets de famille (ouvrages de Serge Tisseron, Didier Dumas, François Vigouroux, Barbara Couvert, Nina Canault, A. Ancelin Schutzenberger, …),

- d’autobiographies,

- enfin, de tous documents susceptibles d’éclairer la recherche (conférences, vidéos, émissions télévisées offrant des témoignages ou révélations de secrets, ...)

« Tel l’arlequin de Michel Serres qui construit son habit de pièces de tissus divers, le chercheur doit, comme le dit joliment Jacques Rheaume, “se sentir libre de n’appartenir à aucune discipline tout en empruntant à chacune” » (Gaulejac, 2000a, p. 213). Le choix a été ainsi fait, en fonction des concepts étudiés, d’un éclairage multiple avec des auteurs d’obédiences diverses, sociologues principalement mais également ethnologues, psychologues, psychanalystes, philosophes, …

A titre d’exemple, pour l’étude des mythes, des ouvrages de philosophes et sociologues tels Roland Barthes, Didier Anzieu, Claude Lévi-Strauss, Bronislaw Malinowski ont été retenus ; pour les mythes familiaux, je me suis appuyée principalement sur les recherches effectuées par des psychologues et psychanalystes tels Antonio Ferreira, Jean-Gérard Lemaire, Alberto Eiguer, André Ruffiot, Robert Neuberger et André Green.

1. 1. 1. 7. Posture de chercheur et éthique

De profession assistante de service social, je n’ai pas souhaité recueillir de témoignages, pour cette recherche, dans le cadre de mon travail et ce, afin de me départir de ma fonction. Par ailleurs, je ne voulais pas que ce partage d’informations influe sur le travail ultérieur mené avec les personnes que je suis amenée à rencontrer et suivre, de par la connaissance que j’aurais pu avoir de leur histoire et/ou de par l’aide qu’elles auraient pu m’apporter et de laquelle elles auraient pu espérer un retour. Ce choix me permettait donc de m’installer dans le fauteuil du chercheur avant celui de travailleur social et mener cette étude en tant que tel et avec cette posture. Néanmoins, avec certaines personnes, j’ai évoqué ma profession, à leur demande. Je pense que cela les a aidées à me parler me sachant habituée à recueillir des confidences et formée à ce rôle d’écoute.

Par ailleurs, il fallait me distancier de mon vécu, mon histoire, mes propres secrets de famille. Afin d’opérer cette rupture ou mise à distance nécessaire à l’objectivation, j’ai sans cesse interrogé les concepts servant de fondation à cette recherche.

Quelques questions sont à se poser en préalable à une recherche de ce type :

- Comment préserver l’intégrité de l’individu face au risque d’intrusion du chercheur ? - Comment respecter son anonymat sans déformer la vérité ?

- Comment développer une analyse interactive dans le respect mutuel des attentes et postures de chacun ?

Pour Carl Rogers (1966), il est nécessaire d’écouter et accompagner l’individu dans son récit mais de façon non directive afin que le récit soit structuré par la personne elle-même. L’écoute doit être sensible et empathique pour aider la personne à se raconter tout en réfléchissant à son histoire. C’est ce que j’ai tenté de faire lors du recueil des différents récits.

Par ailleurs, chaque personne a fait le choix de participer à ce travail. Il a été proposé à chacune des personnes rencontrées de leur transmettre la retranscription de l’entretien, ce qui a été fait pour celles qui ont répondu positivement. Pour elles, il ne s’agissait pas de contrôler mais de pouvoir lire dans l’optique de travailler sur leur histoire. Pour deux d’entre elles, cette retranscription pouvait servir de support à un travail psychothérapique déjà engagé.

Conclusion

A l’instar de ce que prône Daniel Bertaux, « la continuité entre observations, analyse, réflexions et écriture » (Bertaux, op. cit., p. 107), j’ai fait le choix d’une écriture finale qui devait se faire tout au long du travail de recherche et de faire progresser simultanément recherche conceptuelle, analyse des données empiriques et écriture.

Aussi, ont été passés au crible les entretiens et les différents témoignages autobiographiques et télévisuels en les mettant à l’épreuve de l’approche conceptuelle du mythe familial et des secrets de famille.

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