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Les thèmes dominants dans Le gone du Chaâba

Chapitre III : L’approche sociocritique

2- Les thèmes dominants dans Le gone du Chaâba

2-

Les thèmes dominants dans Le gone du Chaâba :

La plupart des romans contiennent une gamme importante de thèmes variés qui leur sont attribués. En effet, le déracinement culturel, les différents problèmes des banlieues, la quête identitaire, le racisme, l’école, l’amitié, les traditions, la pauvreté, ces thèmes qui sont très souvent l’objet des ouvrages publiés par les auteurs issus de l’immigration maghrébine en France sont aussi récurrents dans l’ensemble des œuvres d’Azouz Begag. Le gone du Chaâba, c’est un roman très riche sur le plan thématique, il traite beaucoup de thèmes, et parmi les thèmes dominants que nous avons choisi et que nous voulons analyser sont : la pauvreté, la solidarité, le racisme, la culture, la double identité et l’enfance.

a- Le thème de la pauvreté :

Dans notre corpus, le narrateur met en exergue le phénomène de l’immigration, il tente de dévoiler les conditions sociales lamentables des immigrés algériens et de leurs familles pendant les années soixante. Leurs situations étaient très différentes de celle de la plupart des Français. Certes, ils vivaient en France, mais littéralement à l’écart de la société française.

La plupart des maisons ne sont pas solides, se sont des baraques collées les unes aux autres, plantées dans une « géométrie désordonnée », car « des baraquements ont poussé côté jardin, en face de la maison. La grande allée centrale, à moitié cimentée (…) sépare à

69

BERGAZ Daniel, GERAUD Violaine, ROBERIEUX Jean-Jacques , Vocabulaire de l’analyse littéraire, Armand Collin, 2005, p. 209.

présent deux gigantesques tas de tôles et de planches »70,et qui peuvent s’écrouler à tout moment.

Je sais bien que j’habite dans un bidonville de baraques en planche et en tôles pendulées, et que ce sont les pauvres qui vivent de cette manière. Je suis allée plusieurs fois chez Alain, dont les parents habitent au milieu de l’avenue Monin, dans une maison. J’ai compris que c’était beaucoup plus beau que dans nos huttes. Et l’espace ! Sa maison à lui, elle est aussi grande que notre Chaâba tout entier, (…) moi j’ai honte de lui dire où j’habite. C’est pour ça qu’Alain n’est jamais venu au Chaâba. Il n’est pas du genre à prendre plaisir à fouiller les immondices des remblais, à s’accrocher aux camions de poubelles (…)71

Les conditions de vie au Chaâba sont pénibles et dures, il n y’a ni l’électricité, « À 6 heures, le Chaâba est déjà noyé dans l’obscurité. Dans les baraques, les gens ont allumé les lampes à pétrole »72, et ni l’eau courante. Et les habitants se manquent aussi des salles de bain, ils utilisent des bassines qui leurs servent pour baigner, « Enfin, lorsque les secousses de son corps se sont apaisées, elle tire de derrière la cuisinière la grosse bassine verte et écaillée qui sert de baignoire à notre famille »73

D’ailleurs le bidonville se trouve près du Rhône, vers le remblai, et pour arriver à l’école, Azouz et les autres gones du Chaâba doivent marcher assez longtemps, parce que ce quartier est bien éloigné de la ville. On évoque d’abord un petit chemin qui donne sur des chalets, où « les véhicules (…) roulent à faible vitesse à cause des trous »74

, puis une avenue, ensuite un boulevard. Finalement il faut traverser un pont. Ainsi, Il a même son installation sanitaire publique, « Il y a peu de temps, les hommes du Chaâba ont creusé un énorme trou dans le jardin destiné à recevoir un gros bidon de fuel domestique, ouvert à une extrémité. Autour de cette cuve, un abri en planches a été édifié. Le bidonville a maintenant son installation sanitaire »75 qui consiste en une cuve entourée par un abri en planches. De plus, il y a une pompe manuelle qui tire de l’eau potable du Rhône. L'eau courante n'existe pas au Chaâba, et cette pompe qui servait à l'ancien propriétaire Français pour arroser son jardin, est utilisée par tous les Chaâbi pour cuisiner, boire ou, comme dans l'incipit, faire les lessives.

70

BEGAG Azouz, op.cit., p. 11.

71 Ibid., p.7. 72 Ibid., p. 13. 73 Ibid., p. 15. 74 Ibid., p. 118. 75 Ibid., p. 12

Dès les premières pages du roman, Azouz Begag nous peint alors une scène qui se répète souvent au Chaâba, les disputes entre les femmes qui tournent autour de la misère matérielle.

« Zidouma fait une lessive ce matin. Elle s’est levée tôt pour occuper le seul point d’eau du Chaâba […] Et la voisine patiente, elle pati…, non elle ne patiente plus. […] Les deux femmes s’empoignent dans des cris de guerre sortis du tréfonds des gorges. »76.

« _ Qu’Allah te crève les yeux … souhaite l’une.

_ J’espère que ta baraque va brûler cette nuit, chienne, et que la mort t’emporte pendant ton sommeil, rétorqua l’autre »77.

À travers cette description détaillée, Begag nous décrit les attitudes des femmes du Chaâba. Des femmes qui ont l’air méchantes, agressives, mais en vérité, elles ne le sont pas, car, si on jette un coup d’œil sur l’état et les conditions dures de la vie qu’elles mènent, on comprend que les femmes, avec cette façon, ne font que ressortir l’expression de la misère vécue dans le Chaâba. Elles sont des victimes de la pauvreté et de la souffrance. Donc, les disputes deviennent une manière de s’exprimer, une façon d’extérioriser leur mal de vie.

Ainsi, à cause de cette situation misérable des habitants du Chaâba, les enfants vont à l’école la semaine et le weekend ils sont obligés d’aller au marché travailler et porter les caisses des marchands pour gagner un peu d’argent afin d’aider leurs familles.

Un autre aspect qui nous montre l’existence de la pauvreté au sein du Chaâba c’est l’arrivée du camion de la poubelle ; « […], il avance à très faible allure comme un dessert : un camion de poubelle majestueux, plein aux as, débordant de trésors de tous côtés »78. Lorsque le camion d’ordures passe, les enfants y fouillent dedans pour trouver des trésors notamment de la nourriture, mais aussi des chaussures ou des jouets, il s’agit d’une grande fête pour eux. Ils ont aussi bâti une cabane dans le creux d’un chêne, pêchent avec des branches et chassent avec des flèches en bois. Cette image est restée gravée dans la mémoire d’Azouz l’enfant qu’il a interprétée par la suite dans ses écrits en abordant à chaque occasion la vie des émigrés algériens en France à cette époque là.

76 Ibid., p. 7- 8.

77 Ibid., p. 9.

78

Le gone du Chaâba, est considéré comme un roman à porté sociologique, car il traite la société dans tous ses aspects, il nous décrit la situation sociale misérable dont vivent les Algériens en France durant la période des années soixante, pendant le colonialisme français en Algérie, où le nombre des immigrés a augmenté. Des familles ont fuit les malheurs de la guerre espérant une vie meilleure, avec un petit métier, comme le confirme Azouz Begag dans une interview accordée à la revue Urbanisme : « Mon père n’est pas venu ici en 1949 pour venir en France, il est venu en ville, là où il y avait du travail [...] »79 et c’est le cas d’un nombre considérable d’Algériens immigrés en France en cette époque là.

Mais, au Chaâba ils ont confronté une réalité encore pire et plus dure qu’en Algérie : la pauvreté, la souffrance, la marginalisation, le racisme aussi bien que le rejet de la part de la société française.

b- Le thème de la solidarité :

La solidarité est le fait d'être solidaire. Etre solidaire signifie être ou se sentir lié par une responsabilité et des intérêts communs.

La solidarité humaine est un lien fraternel et une valeur sociale très importante dans la vie humaine qui unissent le destin de tous les hommes les uns aux autres. Elle est aussi le sentiment d’un devoir moral entre les membres d’un groupe ou d’une communauté. C'est une démarche humaniste qui fait prendre conscience que tous les hommes appartiennent à la même communauté d’intérêt.

La solidarité est donc la relation entre personnes conscientes d'une communauté d'intérêts et des relations impliquant une obligation morale d'assistance mutuelle. Relation et assistance mutuelle sont donc les principes de la solidarité.

Dans Le gone du Chaâba, la solidarité et l’hospitalité y sont très grandes et ce sont des thèmes très importants qui laissent une trace dans la société algérienne. Elles se reflètent par l’entraide. Tout d’abord, Bouzid le père d’Azouz a trouvé un travail pour son frère Saïd dans la même entreprise que lui. Les femmes partagent le repas avec d’autres, malgré les disputes qui se répètent entre elles.

Ce soir, ma mère a préparé de la galette […].

Dans un plat recouvert d’une serviette, elle a posé délicatement quelques morceaux encore chauds. […] :

_ Tiens va porter ça chez les Bouchaoui !

Je sors dans la cour. À cet instant, je croise l’un des frères de Rabah qui nous apporte une assiette de couscous garnie de deux morceaux de mouton. 80

Ces valeurs sont spécifiques aux Arabes ; elles représentent notamment leur culture et leur religion qui les incitent à la fraternité et à la convivialité que ce soit avec leurs confrères, les Arabes, ou envers les étrangers.

Et Zohra, la sœur d’Azouz, passe par toutes les baraques pour traduire en arabe les résultats des enfants à l’école. Même lorsque les familles ont quitté le Chaâba, la famille des Bouchaoui revient en expliquant à Bouzid que la vie dans un appartement est plus confortable que la vie au sein du Chaâba, les Bouchaoui a même trouvé un logement pour les remercier de tous ce que Bouzid avait fait pour eux, « Ecoute-moi Bouzid. J’ai trouvé un appartement pour vous. Tout très confort, près de moi »81. Un autre avantage de ce rassemblement d’Algériens en un seul endroit est la possibilité de partager leurs expériences, leurs passés. Après une journée de travail, les hommes discutent avec nostalgie au milieu du Chaâba sur la vie en Algérie et cela continue le soir dans les baraques, où « les postes de radio murmurent de la musique arabe à des nostalgiques tardifs »82, « Les hommes ont formé un petit cercle dans la cour. Ils racontent, fument, dégustent, le café que les femmes ont pris soin de leur apporter dehors »83.

Dans Le gone du Chaâba, le lien entre le groupe et le lieu d’habitation est très fort, la solidarité dans le bidonville était grande. Le Chaâba réunissait des individus originaires d’Algérie, d’El-Ouricia, il leur permettait de rester unis et de vivre dans une communauté où ils partagent la même culture, les mêmes traditions. Bien sûr, les gens étaient confrontés à des difficultés, à des conditions de vie difficiles et pénibles, mais une chaleur humaine régnait tout le Chaâba.

c- Le thème du racisme :

80

BEGAG Azouz, op.cit., p. 62.

81

Ibid., p. 151.

82 Ibid., p. 63.

Les phénomènes sociaux sont souvent difficiles à définir étant donné leur complexité. Un phénomène social comme « le racisme » peut présenter plusieurs variations, ce qui déprécie une définition exacte et valide du terme. Le racisme se définit comme étant une « attitude d’hostilité pouvant aller jusqu’à la violence, et mépris envers des individus appartenant à une race, à une ethnie différente généralement ressentie comme inférieure »84.

Autre définition :

Idéologie qui part du postulat de l’existence de races humaines, et qui considère que certaines races sont intrinsèquement supérieures à d’autres. Cette idéologie peut entrainer une attitude d’hostilité ou de sympathie systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes85.

Partant de ce postulat, cette expression renvoie à une catégorie : La race, qui manque de réalité objective. Tout obéit à une construction imaginaire et surtout négative basée sur les craintes et les préjugés où le faciès différent favorise l’effet de vraisemblance de l’imagination du sujet raciste. Celui-ci, se sentant supérieur, s’inscrit et inscrit l’autre dans des catégories auxquels ils n’appartiennent pas. Le racisme participe donc à l’exclusion sociale entre groupes et aussi entre individus sans tenir compte de l’inscription d’un individu au groupe, ce qui éveille, par conséquent, un conflit d’identité.

Dans Le gone du Chaâba, une grande importance est accordée à cette thématique ; le racisme et les discriminations. Begag nous fait partager cette sensation d’exclusion expérimentée notamment à l’école, surtout avec sa maîtresse, Madame Valard. Il ressent qu’elle ne supporte pas les étrangers particulièrement les arabes de la classe. Elle apprend que le nouvel élève avait de très bons résultats académiques dans son ancienne école, selon l’attestation de M. Grand. Elle rajoute des propos inadéquats, lorsqu’elle s’adresse à lui. Ainsi, lorsqu’elle remet les copies aux élèves, elle lui donne de mauvaises notes en disant; « Azouz, dix-septième sur trente […] c’est pas fameux pour un ancien petit génie »86. Azouz ne parvient pas à comprendre pourquoi cette enseignante ne l’aime pas, pourtant qu’il est un élève sage et fait tout pour se faire apprécier par ses

84

http://www.cnrtl.fr/definition/racisme

85 http://fr.wikipedia.org/wiki/Racisme, consulté le 15/05/2016.

professeurs : « Vous vous demandez pourquoi elle vous en veut : parce que vous êtes arabe ou par ce que vous avez une tête qui ne lui revient pas ? »87. De plus, sur toutes ses rédactions d’examens, elle inscrit « Inintéressant », « Manque d’originalité » ou « Trop vague ». Les remarques de la maîtresse montrent son manque d’objectivité par rapport aux

différents élèves de la classe et de leurs origines. Il se fait même traiter de « sauvage » : « C’est chez les sauvages qu’on fait ça »88 par un de ses camarades de classe

lorsque le jeune Azouz a expliqué que l’héritage ne se partageait pas chez les siens.

Le racisme est omniprésent dans cette œuvre littéraire non pas seulement à l’école mais il est vécu aussi en dehors de l’école. Par les prostituées par exemple, lorsque Azouz et ses amis cherchent à chasser, à coups de cailloux, ces prostituée et leurs clients qui font leurs pratiques inappropriées tout près des baraques où ils habitent : « -Bande de p’tits bougnoules ! Vous croyez que je vais vous laisser faire les caïds dans notre pays ? »89. Face à ce racisme verbal, les petits chaâbis répondent encore plus violement en jetant des pierres. D’autres parts, les policiers qui sont venus au Chaâba pour le trafic de viandes des moutons ironisent face à l’incompréhension linguistique de cette population ; « -Vous êtes tous les mêmes. Vous ne comprenez jamais le français devant les flics […] y a que pour leur intérêt qu’ils savent parler français »90

.

Le gone du Chaâba constitue un cri d’un enfant beur contre l’exclusion et la marginalisation. L’auteur ne veut pas faire œuvre documentaire sur les immigrés, mais il veut enseigner aux enfants beurs l’importance de ne pas baisser les bras face au racisme.

J’explique à tous les enfants arabes de ma classe des années soixante, à Lyon, que si j’ai réussi à être premier, et à aller à l’université, ce n’était pas parce que un génie, ni un fayot, mais simplement parce que j’ai compris très tôt ce que l’école de France attendait des élèves : L’acquisition des codes minimum pour dialoguer, communiquer avec la société91.

d-

Le thème de la culture :

La culture est définie comme étant :

87 Ibid., p. 200. 88 Ibid., p. 210. 89 Ibid., p.52 90 Ibid., p. 119 91

BEGAG Azouz, « Le gone de la sociologie », Alliage, N : 29-30, 1997 in http://www.tribunes.com/tribunes/alliage/29-30/bega.htm.

Un ensemble de manières de voir, de sentir, de percevoir, de penser, de s’exprimer, de réagir, des modes de vies, des croyances, un ensemble de connaissances, de réalisations, d’us et de coutumes, de traditions, d’institutions, de normes, de valeurs, de mœurs, de loisirs et d’aspirations92

.

Comme porteur de culture, Azouz Begag nous transmet, tout au long, de ce roman quelques pratiques traditionnelles de la société algérienne immigrée. Il nous parle de tout ce qui relève de sa culture arabo- musulmane en faisant appel à des termes arabes qui traduisent mieux cette appartenance culturelle.

Afin d’affirmer la teneur culturelle du roman, nous nous intéressons à des éléments culturels à savoir ; les croyances, les valeurs, l’art culinaire, les habitudes et au personnage de la mère qui, à travers lequel nous pouvons saisir différents traits culturels (art vestimentaire, superstitions, relation avec le père…etc.)

Le personnage de la mère dans le roman représente la femme arabe traditionnelle. L’auteur nous présente sa mère comme gardienne de la culture algérienne. Ce rattachement à ses racines sarrasines se traduit dans sa façon de parler mais surtout dans sa façon de s’habiller. Comme toutes les femmes du Chaâba, elle porte un binouar qui signifie une robe algérienne, et un foulard : « Là, sur le trottoir, évidente au milieu des autres femmes, le binouar tombant jusqu’aux chevilles, les cheveux cachés dans un foulard vert, le tatouage du front encore plus apparent qu’à l’accoutumée : Emma. »93

. Azouz décrit aussi l’habillement de sa voisine arabe en ces termes : « Elle est habillée comme ma mère lorsqu’elle fait la cuisine : un binouar orange, des claquettes aux pieds et un foulard rouge qui lui serre la tête. »94

La culture algérienne est pleine de croyances telles que le mauvais œil et la crainte des djinns. Messaouda ; la mère d’Azouz est très attachée aux croyances traditionnelles jusqu’à superstition. Elle craint toute personne pouvant lui porter malheur : « - Bon, ben, ça va, hein ! Commence pas à ouvrir ta grande bouche, toi. Tu vas nous attirer le mauvais œil, réplique Emma. (…). Chez nous, on ne plaisante jamais avec el Rhaïn. Lorsque Allah nous gâte d’un bonheur quelconque, il ne faut jamais s’en vanter auprès de qui que ce soit, sinon le diable s’en mêle. C’est ce qu’Emma a toujours affirmé. »95

. De son tour, Azouz se nourrit des croyances de sa mère, il a peur d’aller le soir aux toilettes, le lieu favori

92 Dictionnaire actuel de l’éducation Larousse, 1988.

93

BEGAG Azouz, op.,cit, p.83.

94 Ibid., p.74.

des « djnoun » : « Lorsqu’il fait noir, je sais qu’il ne faut pas aller aux toilettes, ça porte malheur, et puis c’est là qu’on trouve les djnoun, les esprits malins. Ma mère m’a dit qu’ils adorent les endroits sales. »96.

La femme obéit au doigt et à l’œil de son mari et elle ne peut pas s’opposer à son pouvoir autoritaire : « C’est ainsi qu’elle nomme mon père lorsqu’elle parle à ses filles : IL. »97.

S’ajoute au portrait de la femme algérienne que l’auteur tente de nous peindre, un aspect hautement moral, perceptible à travers la pudeur qui la rend singulière : « Deux femmes, dont ma mère, arrivent devant le portail. Elles ont enveloppé leurs têtes dans des serviettes de bain, par pudeur. »98

La famille d’Azouz s’attache à son passé et prépare des plats algériens traditionnels comme le couscous : « ma mère nous a déjà préparé du café au lait avec des grains de couscous(…) »99

, le chorba (soupe populaire) : « (…) convaincus sans doute par la forte odeur de chorba qui commence à flotter dans l’atmosphère du Chaâba.»100

Et de la galette avec du petit- lait : «Ce soir, ma mère a préparé de la galette, que nous mangeons avec des dattes et du petit- lait »101.

Plusieurs passages montrent les bonnes qualités que portent les hommes du Chaâba : « A chaque fois que Bouzid rentre à la maison avec un invité sans que sa femme ait

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