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CHAPITRE 2:   L’APPARITION DES TECHNOLOGIES

2.4   Les technologies éducatives au Kenya

La diffusion généralisée de la radio au Kenya a commencé en 1928 avec pour

objectif l’information du public. Au cours de l'ère coloniale, les enseignants

utilisaient leur langue maternelle comme langue d'enseignement. Ainsi,

chaque région enseignait dans une langue différente : sur la Côte kenyane, le

Swahili ; le kikuyu dans la région du centre ; le luo dans la région du nyanza,

à l’ouest du Kenya.

Les années qui suivent l’indépendance en 1963 sont marquées par l’espoir

des Kenyans dans la construction de leur pays. Le secteur de l’éducation est

l’un des secteurs où des changements radicaux sont prévus, rappelons que

l’administration coloniale avait stratifié le système éducatif selon l’origine

ethnique et la population kenyane en « était les victimes et perdants »

(Kivuva, 2001). Malheureusement, ces changements structurels du système

éducatif colonial n’ont pas eu lieu et seule une « kényanisation » a vu le jour.

Ainsi, les enseignants formés localement ont repris l’enseignement et la

gestion des écoles. (Ntarangwi, 2003).

En 1964, l’unification de la langue commence avec une formation en anglais.

On demande aux enseignants de suivre des formations pour améliorer leur

niveau d‘anglais et surtout pour acquérir l’art et la manière d'enseigner en

anglais. Le ministère de l'Éducation avec la collaboration de l’institut

d’éducation du Kenya (KIE) et le ministère de l'Information et de la

Communication ont décidé d’utiliser la radio pour former les enseignants. Le

KIE a pour responsabilités de développer les programmes ainsi que

d’effectuer de la recherche. Il s’intéresse aux écoles primaires et

secondaires, mais pas aux universités. Ses recherches portent

sur l’évaluation des questions liées au développement de l'éducation. Il

prévoit l'appui au programme grâce à la création de supports écrits et de

médias écrits et électroniques. Les médias électroniques englobent

audio-visuels et émissions audio diffusées en direction d’un public cible : les

émissions en direct ou l’acquisition de cassettes audio ou vidéo.

Ainsi, le ministère de l'Éducation a entrepris de créer des émissions

radiophoniques pour compléter la formation des enseignants. Dès le début,

l'objectif du ministère a été de rapprocher les TIC du programme déjà en

place. Avec le temps on s'est rendu compte que, pour plus d'efficacité, les

émissions devaient être diffusées plusieurs fois et améliorées non seulement

pour améliorer la compréhension, mais aussi par son accès. Une bande

libre-service pour copier les émissions a été mise en place et est réservée à toutes

les institutions de l'enseignement. De plus, ces institutions peuvent accéder à

toutes les productions plus anciennes grâce à la constitution d’une

bibliothèque.

Créées en 1963 et encore diffusées sur les ondes, les émissions en direct

ont permis la réorientation des enseignants kenyans vers un formation en

anglais afin qu’ils enseignent cette langue dans toutes les écoles du pays.

Les émissions ont été diffusées sur Voice of Kenya (VOK) qui deviendra

Kenya Broadcasting Corporation (KBC).

En 1996, le KIE arrête de diffuser les programmes pour des raisons

financières et notamment pour les droits exorbitants demandés par KBC. Le

succès de ces programmes est pourtant exceptionnel, la radio a réussi à

atteindre sur l’ensemble du territoire de 2000 à 17000 appareils pour les

écoles. Pendant dix ans, les programmes étaient produits sur des cassettes

audio et les écoles les acquéraient directement auprès de KIE. Ce

programme d'information était utilisé pour diffuser des émissions éducatives

audiovisuelles et audio.

Une étude faite par KIE (MOE, 2005) a étudié d'autres moyens de diffusion

des émissions de radio en direction des écoles. Un premier moyen est la

diffusion audio des programmes en utilisant le satellite spatial WorldSpace.

En 2001, la couverture du satellite n’atteignait que certaines écoles kenyanes.

KIE fournissait le contenu à diffuser. Ce moyen de diffusion reste précieux,

car des entreprises privées telles que Kenya Airways, société Eveready,

Twiga et Securicor ont sponsorisé cette diffusion. En octobre 2004, le KIE

prévoyait de distribuer 30 000 récepteurs de Worldspace afin d’atteindre tous

les enseignants du primaire, du secondaire et des instituts post-secondaires

de 38 régions dès 2005. Toutefois, en janvier 2007, même après l’achat de

ces récepteurs, le Ministère a décidé de relancer ses programmes avec KBC.

2.4.2 L’ordinateur

Historiquement, le Kenya met en place une politique des TIC et un cadre

stratégique de mise en œuvre, avec des résultats mesurables en année.

Cette approche a séduit les fonctionnaires et les intervenants. Elle reçoit une

attention particulière du ministère de l’Éducation et notamment un soutien du

Secrétaire général. Toutefois, l'application généralisée reste difficile étant

donné le manque de ressources, l'infrastructure nationale en matière de TIC,

et surtout l’approvisionnement en électricité particulièrement dans les zones

rurales.

Après plusieurs années d'efforts, en janvier 2006, le Kenya lance une

politique nationale qui vise à améliorer les conditions de vie des Kenyans en

assurant un accès efficace, fiable et abordable aux services de TIC.(Republic

of Kenya, 2004) La politique nationale du ministère de l’Information et de la

communication a plusieurs domaines d’action, dont les technologies de

l'information, la radiodiffusion, les télécommunications, et les services

postaux. C’est le secteur en charge de la technologie de l'information qui

énonce les objectifs et les stratégies relatives aux TIC pour l'éducation.

L'objectif du gouvernement est d’encourager « ... l'utilisation des TIC dans les

écoles, les collèges, les universités et tout établissement d'enseignement

dans le pays afin d'améliorer la qualité d'enseignement et d'apprentissage. Il

couvre les points ci-dessous (ibid) :

• promouvoir le développement des ressources pour faciliter les partenariats

public-privé et mobiliser des ressources afin de soutenir l'e-learning.

• promouvoir le développement d'un programme d’e-learning pour renforcer

les TIC dans l'éducation.

• promouvoir l'éducation à distance et les établissements virtuels, en

particulier dans l'enseignement supérieur et la formation.

• promouvoir la création d'une commission nationale des TIC.

• fournir des infrastructures peu onéreuses pour faciliter la diffusion des

connaissances et des compétences par l'intermédiaire de plates-formes

d'apprentissage.

• promouvoir le développement de contenus pour répondre aux besoins

éducatifs de l'enseignement primaire, secondaire et les établissements

d'enseignement supérieur.

• faire connaître les possibilités offertes par les TIC comme outil éducatif

dans les differents secteurs de l'éducation.

• faciliter le partage des ressources d’e-learning entre les institutions.

• intégrer l'apprentissage à distance.

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