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3. Aides-éducateurs et après… L’insertion à l’issue du dispositif

3.3. Les situations d’emploi augmentent au fil du temps

Évaluer l’impact d’un dispositif d’aide à l’emploi, quel qu’il soit, n’est jamais simple, parce que nous manquons en général d’un échantillon témoin : comment se serait comporté un public sociodémographiquement comparable mais qui n’aurait pas emprunté le dispositif ?

57%

28%

26%

56%

20%

51%

37%

42%

22%

56%

33%

46%

Ensemble Homme Femme Bac Bac+2 Bac+3 ou plus

Autre emploi Réussite concours

Dans le cas présent, nous nous heurtons à une difficulté supplémentaire : les ruptures de contrat pouvant intervenir à tout moment, nous nous retrouvons avec des arrivées sur le marché du travail à des moments divers, ce qui rend difficile la prise en compte des effets de conjoncture, tout au moins pour les sortants qui ont rompu leur contrat avant terme.

Parmi les sortants qui sont allés au terme du contrat, une grande majorité (85 %) a quitté le dispositif en juin ou juillet 2003 et s’est retrouvée sur un marché du travail perturbé. En 2003, en effet, le chômage augmente de 0,8 point et, pour la première fois depuis 1993, l’emploi diminue (voir Bigot 2004). De plus, le début de l’été n’est généralement pas une période propice aux recrutements.

Cette partie présente des résultats qui, à défaut de mesurer l’efficacité du dispositif, permettent tout au moins d’analyser les trajectoires des jeunes qui l’ont emprunté. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à trois moments, bien identifiés, des parcours individuels : l’entrée dans le dispositif (situation antérieure), la fin du contrat emploi-jeune (situation à la sortie) et cinq mois26 après avoir quitté le dispositif (situation à 5 mois).

Graphique 7

Évolution structurelle des situations des sortants entre l’avant-dispositif, le moment de la sortie et 5 mois après la sortie selon le moment de la rupture du contrat

Source : panel aides-éducateurs, 3e vague, Céreq.

* y compris le Service national pour les situations antérieures, ** y compris les formations,

*** plus précisément, 91 % des sortants au terme du contrat ; pour les 9 % restant, nous n’avons pas le recul nécessaire pour avoir la situation à 5 mois.

26 Nous avons retenu ce seuil de cinq mois pour pouvoir examiner les situations de la majorité des sortants au terme de leur contrat. Un délai plus long nous aurait privé d’une grande partie des sortants qui sont allés au terme de leur contrat.

Sortants avant le terme du contrat Sortants au terme du contrat***

D’un point de vue simplement structurel, la part des situations d’emploi s’accroît entre l’avant-dispositif et la situation cinq mois après la sortie (graphique 7). Cet accroissement, écrasant pour les sortants qui ont rompu leur contrat avant terme, est nettement moins prononcé pour ceux qui sont allés au terme de leur contrat.

3.3.1. Un accès massif à l’emploi pour les sortants qui ont rompu leur contrat avant terme Pour ceux qui ont rompu leur contrat avant terme, les situations d’emploi sont largement prépondérantes dès la sortie du dispositif (79 % des sortants sont alors en emploi), prépondérance qui se confirme cinq mois plus tard : le poids des situations d’emploi augmente légèrement au détriment de celui des études et du chômage pour atteindre 84 %.

Du point de vue des trajectoires individuelles, la situation la plus fréquente (qui concerne 28 % des sortants ayant rompu leur contrat avant terme) est d’être passé du chômage, avant d’entrer dans le dispositif, à l’emploi à la sortie et d’y être encore cinq mois plus tard (graphique 8). En ajoutant ceux qui étaient en études avant d’entrer dans le dispositif et qui sont en emploi à la sortie et cinq mois plus tard, on atteint la moitié de l’effectif.

Graphique 8

Évolution des situations individuelles entre l’avant-dispositif, le moment de la sortie et 5 mois après la sortie, pour les sortants avant le terme du contrat

Source : panel aides-éducateurs, 3e vague, Céreq.

* y compris le Service national pour les situations antérieures, ** y compris les formations.

Les quatre types de parcours les plus fréquents regroupent les trois quarts des effectifs et sont des parcours d’accès immédiat et durable à l’emploi : 74 % des individus qui se retrouvent sur ces types de trajectoire n’ont eu qu’un emploi depuis leur sortie du dispositif et l’occupent toujours en novembre 2003. Les anciens aides-éducateurs qui cumulent des situations de chômage aux trois dates ne concernent guère plus de 1 % de l’effectif.

28%

22%

19%

7%

3%

3%

2%

1%

1%

1%

1%

1%

1%

Chômage - Emploi - Emploi

Etudes** - Emploi - Emploi

Emploi - Emploi - Emploi

Inactivité* - Emploi - Emploi

Chômage - Etudes** - Etudes**

Etudes** - Etudes** - Etudes**

Emploi - Etudes** - Etudes**

Etudes** - Etudes** - Emploi

Chômage - Chômage - Chômage

Etudes** - Chômage - Emploi

Inactivité* - Etudes** - Etudes**

Chômage - Chômage - Emploi

Emploi - Chômage - Chômage

3.3.2. L’accès à l’emploi augmente, mais le chômage reste prépondérant pour les sortants qui sont allés au terme de leur contrat

Pour les sortants qui sont allés au terme du contrat, le descriptif est nettement moins favorable. La part des situations d’emploi à la sortie est même légèrement en-deçà de celle observée avant d’entrer dans le dispositif, concernant tout juste un sortant sur cinq (graphique 7). Cinq mois plus tard, les choses semblent aller en s’arrangeant puisque les situations d’emploi augmentent, pour atteindre 39 % de l’effectif.

Graphique 9

Taux de chômage à 5 mois des sortants au terme du contrat, selon le sexe, le niveau de diplôme et la nature de la dernière formation suivie dans le cadre du dispositif

Source : panel aides-éducateurs, 3e vague, Céreq.

Ce quasi-doublement des situations d’emploi en cinq mois est certainement dû au fait que la majorité des sorties a eu lieu en juin et juillet : il y a un effet de rattrapage dès la rentrée. Pour autant, cinq mois après la sortie du dispositif, le taux de chômage27 des jeunes qui sont allés au terme de leur contrat est de 54 %. Ce taux est, comme pour l’ensemble de la population active, plus élevé chez les femmes et chez les moins diplômés (graphique 9).

Résultat plus spécifique à la population étudiée, la nature de la formation suivie dans le cadre du dispositif joue aussi sur les taux de chômage à cinq mois. Ainsi, si la dernière formation suivie en tant qu’aide-éducateur était une formation diplômante28, le taux de chômage cinq mois après la sortie est de 47 %. Il atteint 50 % pour ceux qui préparaient un concours29 et dépasse 60 % pour ceux qui étaient inscrits dans d’autres types de cursus.

27 C’est-à-dire la proportion de chômeurs parmi les actifs (actifs occupés et chômeurs).

28 C’est-à-dire une formation dont l’issue est sanctionnée par un diplôme scolaire ou universitaire, mais aussi un diplôme du secteur social (moniteur-éducateur, éducateur spécialisé…), de l’animation (BEATEP), du sport (BEES).

29 Concours de l’enseignement et autres concours d’accès à la Fonction publique.

63%

50%

47%

43%

51%

55% 57%

51%

54%

Ensemble Homme Femme Bac Bac+2 Bac+3 ou

plus

Formation diplômante

Préparation concours

Autre type de formation

Près de 40 % des sortants qui sont allés au terme de leur contrat se retrouvent sur des types de trajectoires qui débouchent sur du chômage à la sortie du dispositif, chômage qui perdure cinq mois après la sortie (graphique 10). L’éventail des trajectoires moins favorables au regard de l’emploi est également plus éclaté chez ceux qui sont allés au terme de leur contrat que chez ceux qui sont sortis avant. Ici, les trois quarts de l’effectif se répartissent sur onze trajectoires types.

Graphique 10

Évolution des situations individuelles entre l’avant-dispositif, le moment de la sortie et 5 mois après la sortie, pour les sortants au terme du contrat

Source : panel aides-éducateurs, 3e vague, Céreq.

* y compris le Service national pour les situations antérieures, ** y compris les formations.

La trajectoire la plus fréquente, qui regroupe 20 % de l’effectif, cumule les situations de chômage aux trois dates. La suivante, qui représente 12 % des sortants concernés, débouche sur l’emploi cinq mois après la sortie mais avec une période de chômage juste avant et juste après le passage par le dispositif.

Les anciens aides-éducateurs qui cumulent des situations d’emploi aux trois dates ne regroupent que 3 % de l’effectif.