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I.2.4. Réseau Hydrographique :

I.2.4.2. Les ressources souterraines :

Les monts de Tlemcen correspondent à une vaste superficie de 317 600 has, où affleurent des roches

carbonatées jurassiques très karstifiées (80%) ( COLLIGNON, 1986). Ils sont assez bien arrosés (500 à 700

mm/an) et s’y infiltrent ( 200 à 400 Mm3 / an ).

Ces eaux souterraines constituent le principal réservoir de l’Ouest Algérien, mais les précipitations varient très fortement d’une année à une autre, compliquée par la suite la gestion de cette ressource. Les

aquifères karstiques des monts de Tlemcen ont leur potentiel total de l’ordre d’un Milliard de m3 ( 1 M m3 ),

mais difficilement mobilisable.

Les monts de Tlemcen contiennent principalement des formations à fort potentiel aquifères, constituantes un grand intérêt hydrogéologique, appartiennent essentiellement à la zone karstique en position dominante (figure 14) , présente des diaclases et une karstification intenses, permettant à des sources très importantes d’émerger.

Les impluvions sont très perméables et ces régions sont les mieux arrosées de la Wilaya, mais la grande profondeur des niveaux statiques, les difficultés d’accès et la dispersion des utilisateurs limitent les possibilités de mise en valeur, coût de production élevé.

Figure 14 - Les ressources en eaux souterraines, dans la Wilaya de Tlemcen. « Zones plus ou moins favorables pour l’implantation des forages et

I.2.5. Pédologie :

La connaissance du sol est indispensable à tout projet de mise en valeur et la répartition de la végétation. Le sol est défini comme étant la couche superficielle qui recouvre la roche-mère et résulte de son altération sous l’effet des agents atmosphériques et biologiques ( DUCHAUFOUR, 1984).

Il est développé suivant la nature de la roche-mère, la topographie des lieux et les caractéristiques du climat (OZENDA, 1954 ; DAHMANI, 1984). En effet, « Cela met en évidence la répartition géographique des sols suivant l’altitude d’une région donnée : les sols des zones d’épandage et des zones de plaines ne sont pas les mêmes que ceux des zones de versants ou de montagnes » ( DUCHAUFOUR, 1984 in BOUABDALLAH,

1991).

Dans notre région, l’étude pédologique est très incomplète ; cependant, il existe quelques travaux qui caractérisent les monts de Tlemcen tels que la carte pédologique des monts de Tlemcen réalisée par KAZI

TANI, 1996 (figure 15) :

Figure 15- Carte pédologique des monts de Tlemcen ( KAZI TANI, 1996.

Modi. par BENABDELLAH M.A -Map info 6.5-)

I.2.5.1. Les sols fersiallitiques :

Ces sols peuvent se former sur substrats (Calcaire, Grès, Schistes…..). Nous les trouvons en montagne et suivant le degré de rubéfaction, ils sont soit bruns, soit rouges (HADJADJ-AOUL, 1995).

- Les sols bruns fersiallitiques : ce sont des sols forestiers caractéristiques des régions méditerranéennes humides où les essences existantes sont le chêne Zeen ( Quercus mirbekii ) en Afrique du Nord ; et sub-humides chêne-liège (Quercus suber) sur roche siliceuse et chêne vert ( Quercus ilex) sur substratum calcaire. Leur rubéfaction correspond à une phase plus chaude à végétation sclérophylle, et a donné les sols rouge fersialitiques ou « terra rosa » (DAHMANI ; 1997).

Sous le Thuya, ce sont les types de sols parmi les plus évolués et les plus rares ( HADJADJ-AOUL,1995). - Les sols rouges fersiallitiques « Terra rossa » : il s’agit d’un paléosol. C’est une argile de décalcification sur affleurements calcaires des régions méditerranéennes. Elle a subi une décarbonatation par lessivage et une rubéfaction des sels de fer par déshydratation plus ou moins complète » ( DUCHAUFOUR,

1984).

Leur brunification est dû à l’incorporation de la matière organique et une réhydratation partielle des oxydes de fer et a donné les sols rouges fersiallitiques brunifiés ( DUCHAUFOUR, 1976). Ces derniers sont très répandus dans notre zone d’étude au niveau des peuplements de chêne vert.

- Les sols fersialitique à tendance podzolique : Ne sont présents que dans la subéraie de Hafir, la végétation y est acidifiante et la roche mère est siliceuse facilitant leur pédogénèse (KAID SLIMAN , 2000).

I.2.5.2.Les sols calcimagnésiques :

Lorsque « l’humification est bloquée à un stade précoce par le calcaire (CaCO3) très abondant en Oranie, cela donne naissance à un profil du type A1C humifère » (DUCHAUFOUR,1983). C’est un sol du type calcimagnésique humifère ou sol carbonaté. Ces sols sont généralement des Rendzines développés sur roches calcaires. Selon, HADJADJ-AOUL, 1995, « ce type est très répondu dans l’aire du thuya ». GAOUAR

(1980) signale l’existence de rendzines, sous chênaies vertes dégradées des monts de Tlemcen, sur substrat

calcaro-marneux.

Les sols calcimagnésiques sont très riches en Ca2+ et /ou Mg 2+, on peut aussi distinguer les sols brun

calcaire sur substrat Marno-calcaire et les sols bruns calciques rencontrés sur grès, peu calcaire et schiste. Ce sont des sols calcimagnésiques brunifiés moins caillouteux et plus ou moins décarbonatés en surface

(DAHMANI, 1997).

I.2.5.3. Les sols peu évolués :

Ces sols sont généralement formés par l’action de l’érosion sur versant de fortes pentes. DAHMANI,

1997 a distingué les sols squelettiques (lithosols) rencontrés en amont des zones d’ablation où subsiste une

couche peu épaisse de sol inférieur ou égal à 10 cm sur roche dure, mise à nue aux endroits les plus pentus et à végétation clairsemée. Sur roche tendre, ce sont des régosols.

Selon ce même auteur, les zones d’apport situées en aval portent des sols très caillouteux rajeunis par la fréquence des dépôts de matériel. Il s’agit de sols colluviaux pouvant être à des rendzines colluviales lorsqu’ils contiennent du calcaire.

Les sols peu évolués d’érosion se rencontrent donc partout où le phénomène de décapage est plus rapide que la pédogénèse. Quant aux sols peu évolués d’apport, ils occupent généralement les bas de pentes et sont constitués de dépôts récents d’origine colluviale ou alluviale.

Des analyses pédologiques ont été effectuées pour avoir une idée sur le milieu édaphique de notre zone d’étude. Les différentes phases d’érosion, sédimentation, pédogénèse qu’ont connues les sols au cours de leur histoire rendent leur interprétation pédologique assez délicate ( GAOUAR, 1980).

Sur certains versants, les eaux de ruissellement favorisent le rajeunissement permanent des horizons superficiels par le décapage. Cela a pour conséquence de dénuder parfois jusqu’à la roche en place. L’impact humain aidant, « il est rare qu’il s’y forme un véritable sol forestier » (BOUDY, 1950).

I.3. Le Milieu humain et facteurs de dégradation :

I.3.1. Végétation naturelle :

La végétation des monts de Tlemcen se caractérise par une diversité de structures physionomiques et de composition dans les strates (arbustives et buissonnants) et ce, grâce à la variété géographique, géologique et climatique qu’offrent les montagnes de Tlemcen (BENABDELLI, 1996).

Selon GAOUAR (1980), le sub humide froid à frais englobe la région de Khémis, Beni Bahdel et Tlemcen. Ces régions sont dominées par Tetraclinis articulata (Thuya de Berbérie) au sud –ouest ; Pinus

halepensis (Pin d’Alep) au centre et au nord est par Quercus ilex (chêne vert) ; Quercus coccifera (chêne

-Kermès) ; Juniperus oxycedrus (genevrier oxycèdre), puis Quercus suber (chêne- liège) au nord- ouest et au sud –est. Le chêne zeen (Quercus faginea) domine sur sols profonds et humides. Sa pénétration est constatée aussi bien à Terny (Tel Terny) que sur les hauteurs de Tlemcen à l’intérieur de Zarieffet.

Les relevés du massif forestier de Hafir- Zarieffet, montrent que ceci est principalement formé de

Quercus suber sur substrat siliceux auquel s’associent quelques taches de Quercus ilex. Quant au Quercus faginea, il se refuge dans les ravinsDAHMANI (1984). Dans la forêt de Zariffet, nous distinguons deux types

de formations végétales : une formation arborée constituée de chêne -liège, chêne vert et chêne Zeen, et une formation basse constituée d’essences secondaires et sous-arbrisseaux.

Cette forêt est caractérisée par la prédominance d’une subéraie à Erica arborea (versant sud) composé de : Quercus suber ; Genista tricuspidata ; Lavandula stoechas ; Ampeladesma acutifolius ; Phillynea

angustifolia ; Cistus solvifolius ; Daphnegni dium ; Arbutus unedo ; Asparagus actifolius ; Asphodelus microcarpus et Cytisus triflorus. Les différentes séries de végétation qui occupent les monts de Tlemcen sont

Figure 16- Carte de végétation des monts de Tlemcen (Extraite D’ALCARAZ, 1977)