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Source : BRICHETEAU J., (1954)

II.5. Synthèse bioclimatique :

II.5.4. Le quotient pluviothermique d’EMBERGER:

EMBERGER en 1952 a proposé une formule plus simple, valable pour la région méditerranéenne où l’évaporation a une importance particulière. Il admet que cette évaporation croit avec l’amplitude thermique annuelle qu’il exprime par la différence entre la moyenne « M » du mois le plus chaud et la moyenne « m » du mois le plus froid ( OZENDA, 1982). EMBERGER propose d’utiliser pour la région méditerranéenne le quotient pluviothermique défini par l’expression :

Dont :

P : précipitations moyennes annuelles en (mm).

M : moyenne des maxima du mois le plus chaud en (t°K= t°C+273,2). m : moyenne des minima du mois le plus froid en (t°K= t°C+273,2). Cette formule a été modifiée par STEWART en 1969 :

3 3 .43 m M p Q − = Dans lesquelles :

P : précipitations moyennes annuelles en mm.

M : moyenne des maxima du mois le plus chaud en (°C). m : moyenne des minima du mois le plus froid en (°C).

Les valeurs du quotient pluviothermique Q2 , calculées pour les quatre stations sont représentées dans le tableau suivant :

Tableau 13- Situation bioclimatique des cinq communes sur lesquels sont situées les stations de référence.

Stations Péri

ode P (mm) T (°C) M (°C) m (°C) Q2 Etage bioclimatique

An 681,83 14,07 29,07 3,96 93,72 Humide inférieur à hiver tempéré Mefrouche

N 624 14,25 30,68 2,28 75,85 Sub-humide moyen à hiver frais. An 577,501 15,52 31,63 4,73 73,67 Sub-humide moyen à hiver tempéré Ain Ghoraba

N 517,24 15,73 32,17 2,7 60,39 Sub-humide inférieur à hiver frais. An 509 16,56 31,5 5,4 58,14 Semi-aride supérieur à hiver tempéré. O.Mimoun

(ex-Lamoricière) N 416,75 16,71 34,46 3,51 46,08 Semi-aride moyen à hiver tempéré. An 542 17,23 34,2 5,2 63,80 Sub-humide inférieur à hiver tempéré Beni-Bahdel

N 424,78 17,34 34,27 3,49 47,25 Semi-aride moyen à hiver tempéré.

Sebdou

An 326 15,54 33,9 1,3 34,38 Semi-aride inférieur à hiver frais. N 274,5 15,98 35,96 3,62 28,97 Semi-aride inférieur à hiver tempéré (à la limite de l’aride). An : Ancienne période 1913-1938, mesures réelles (Seltzer, 1946) / N : Nouvelle période 1975-2008 (A.N.R.H,). Stations l’OMA : Office Météorologique Algérien

1000 P (M-m) 2 M m + =

Q

2 M2 – m2 2000 P =

Après le positionnement des valeurs du ( Q2 ) de nos stations d’études, nous pouvons avancer

que :

* Pour l’ancienne période :

- La station de Beni-Bahdel et la station de Ain Ghoraba se situaient dans l’étage sub-humide à hiver tempéré.

- La station de Mefrouche se trouvait dans l’étage humide inférieur à hiver frais. La station de Sebdou, se localise dans l’étage semi-aride à hiver frais. Et en fin la station de Ouled Mimoun se localise dans le semi-aride supérieur à hiver tempéré.

* Pour la nouvelle période :

- La station de Mefrouche appartient à l’étage sub-humide moyen à hiver frais. - La station de Ain Ghoraba se situe dans l’étage sub-humide inférieur à hiver frais.

- La station de Ouled Mimoun se trouve actuellement dans le semi-aride moyen à hiver tempéré - La station de Beni-Bahdel se trouve actuellement dans le semi-aride moyen à hiver tempéré.

Et en fin la station de Sebdou, qui se dirige vers l’étage aride ; actuellement elle se localise dans l’étage semi-aride inférieur à la limite de l’étage aride, à hiver tempéré.

En se référant à la figure n°27, on remarque que la situation bioclimatique de l’ancienne période (1913-1938) était bien différente de la situation bioclimatique de la nouvelle période (1975-2008), dont les stations météorologiques se régressent d’un sous-étage bioclimatique voire parfois d’un étage. Une légère diminution des valeurs de « m » est remarquable pour la majorité des stations.

-Pour l’ancienne période : les valeurs du Q2 varient entre 34,38 à sebdou et 93,72 à Mefrouche ; lors de cette même période, les valeurs de « m » varient entre 1,3 °C (Sebdou) et 3,96 °C à Mefrouche.

-Pour la nouvelle période, les valeurs du Q2 oscillent entre 28,97 (Sebdou) et 75,85 (Mefrouche). De même, les valeurs de « m » varient entre 3,62 °C ( Sebdou) et 2,28 °C ( Mefrouche). Ces données montrent que le bioclimat semi-aride domine la région d’étude actuellement. Ce qui explique la rusticité et l’évolution des essences végétales dans la région ( Jujubier, Thuya, Olivier …).

On conclut d’une façon générale à une tendance du climat à l’aridité et qui par conséquent se répercute sur le couvert végétal. Selon ALCARAZ, (1969) à partir de certaines valeurs de Q2 et « m » la végétation change, elle peut évoluer en même temps que le climat se modifie.

II.6. Conclusion :

Les données, le calcul des différents indices climatiques ainsi que les synthèses abordées dans cette étude ont permis de dégager un diagnostic net et par conséquent une caractérisation du climat de la région d’étude.

Sur l’ensemble des stations, la température et les précipitations divisent l’année en deux saisons distinctes : 1- une saison humide très courte qui ne dure que quatre à cinq mois elle se caractérise par des précipitations irrégulières et par fois irréversibles et souvent mal réparties dans l’année. 2- une saison chaude s’étendant pendant 6 à 8 mois qui n’est pas sans incidences, elle se caractérise par un déficit hydrique. En effet, la période pluvieuse s’étend du mois de Novembre à Mars, quant à la période sèche, elle s’étend sur le restant des mois de l’année.

Les températures moyennes annuelles sont maximales pour les mois de Juillet et Août et elles sont minimales pour les mois de Janvier et Février. L’indice de DE MARTONNE varie de 10,56 ( Sebdou ) à 25,73 ( Mefrouche ). Il nous permet de déceler une tendance à la housse de l’aridité de la zone d’étude.

L’analyse comparative des données climatiques entre les stations de référence, pour les deux périodes ancienne (1913-1938) et nouvelle (1975-2008) (tableau 13), montre une relative abondance des précipitations durant l’ancienne période, la quantité des pluies reçues oscillant entre 326 mm (Sebdou) et 681,83 mm (Meffrouche), alors que pour la nouvelle période nous remarquons une diminution d’environ 10 à 15% en moyenne des précipitations, aussi bien en données réelles qu’en données estimées, celles-ci variant entre 274,5 mm (Sebdou) et 624 mm (Meffrouche). Cette diminution en quantité d’eau tombée s’est probablement traduite par la disparition de certaines espèces permettant l’installation d’autres mieux adaptées aux conditions extrêmes de sécheresse (QUEZEL, 2000). Le quotient pluviothermique et le climagramme d’EMBERGER (1952) font correspondre les différentes stations aux étages bioclimatiques aux quels elles appartiennent. C’est ainsi qu’il est noté qu’une dominance de deux étages bioclimatiques, à savoir le subhumide pour l’ancienne période, et le semi-aride pour la nouvelle période, avec respectivement deux variantes thermiques; hiver frais pour Meffrouche et tempéré pour Sebdou. Cette aridité croissante combinée à l’action anthropique se répercute sur le maintient de la couverture végétale.

Chapitre III : METHODOLOGIE

III.1. Méthode d’étude :

L

a méthodologie adoptée dans ce travail se divise en deux étapes :

- Une première étape qui consiste à un échantillonnage et l’élaboration, d’une étude floristique, pédologique et dendrométrique sur la base des sorties sur terrain.

- Une deuxième étape basée sur la cartographie de la végétation et l’élaboration de la carte des types de peuplements relative a notre zone d’étude, et ce, à partir de l’imagerie satellitaire de la Wilaya de Tlemcen. Cette dernière carte sera comparée avec celle de la carte des séries de végétation des monts de Tlemcen, établie par ALCARAZ (1977) à l’échelle 1/500 000. (La méthodologie suivie pour la réalisation de la carte des types de peuplements est bien détaillée dans le sixième chapitre).

III.1.1. Échantillonnage et moyens de travail :

L’objectif de la première étape est le découpage de l’aire étudiée en zones floristiquement homogènes, et de faire un diagnostic exhaustif pour l'identification et la caractérisation des ressources de base de la station (végétation et sol) à travers une étude phytoécologique, pédologique et dendrométrique.

Les données floristiques, pédologiques et dendrométriques ont été relevées au niveau de six stations suivant un échantillonnage subjectif, en raison de l’étendue du territoire à étudier et de l'hétérogénéité des connaissances acquises sur la végétation et le milieu naturel (figure 28). Il s’agit en fait d’une méthode de reconnaissance qualitative rapide (GOUNOT, 1969 et DAGET 1989). En effet, diverses situations écologiques, oro-topographiques et types de formations ont été pris en compte, en vue d’un échantillonnage représentatif. La station 1, dites tesser Mramet, est localisée dans la commune de Terny. La station 2 dite El-Hamri et la station 3 dite Sguifa, sont localisées dans la commune de Ain Guoraba ; la station 4 est située dans la commune Ouled Mimoun au lieu dit Mendjel ; la station 5 est localisée dans la commune de Béni-Bahdel, au lieu dit Djemb El-Kelakh et enfin la dernière station 6 se situe dans la commune de Sebdou au lieu dit El-Guern. Dans chacune de ces stations, on a réalisé 20 relevés floristiques et 1 profil pédologique et défini 4 placettes échantillons sur lesquels des mesures dendrométriques ont été réalisées (tableau 14). Couvrir l’ensemble des Monts aurait été beaucoup mieux pour résoudre cette problématique, mais le plus souvent, l’inaccessibilité aux stations et surtout le défaut des moyens logistiques nous a contraints de limiter au minimum notre champ d’action, tout en essayant de garder au mieux une certaine fiabilité et un cadre de représentativité à nos stations.

- Moyens de travail : Les données et le matériel nécessaires pour cette première phase du travail sont: a- Le matériel utilisé :

- Un GPS de positionnement (Global Positioning System) système de positionnement, à l'échelle du Globe, sur un ensemble de satellites artificiels, pour l’orientation et le prélèvement des coordonnées géographiques à l’intérieur de chaque station et même les altitudes.

- Un ruban mètre pour la réalisation des relevés floristiques et pour effectuer des mesures dendrométriques telle que la circonférence du brin.

- Un Blum-leiss, pour mesurer la hauteur totale des brins et pour la détermination de la pente.

- Relaskope de BITTERLICH, pour déterminer le coefficient de forme, le volume d’arbre sur pied et la surface terrière.

- La mire de PARDE pour délimiter la placette.

b- Les données utilisées :

Afin d’arriver correctement à limiter l’espace à échantillonner, un certain nombre de documents de base ont guidé notre travail :

1−

1− 1−

1−Le référentiel cartographique

Le référentiel cartographique ayant servi pour l’élaboration des différentes cartes thématiques se compose comme suit :

-La carte topographique de la Wilaya de Tlemcen à l’échelle 1/ 200 000 "Cartes d’États majors".

-La carte des séries de végétation des monts de Tlemcen à l’échelle 1/500 000, d’après ALCARAZE, (1977).

-La carte géologique du Nord-Ouest Algérien d’après CORNET et al, (1952).

-La carte des étages bioclimatiques des monts de Tlemcen (BOUABDELLAH et GAOUAR, 1990). -La carte pédologique des monts de Tlemcen (KAZI TANI, 1996).

-La carte des réseaux hydrographiques dans les monts de Tlemcen (A.N.A.T).

2− 2− 2−

2− Le référentiel numérique :

Le référentiel numérique utilisé dans cette première partie est le MNT:

-Le MNT (Modèle numérique de terrain) de la Wilaya de Tlemcen : est une représentation numérique du relief d’une zone qui est symbolisée par une grille dont à chaque case (pixel) est associé un code numérique correspondant à l’altitude réelle ou relative de cette zone BARBIER (2002a). Le MNT est obtenu, à partir de numérisation des courbes de niveau d’une carte topographique scannées puis calées et géoréférencées sous MapInfo. Ensuite la réalisation des différentes cartes (Pentes, hypsométriques, profil topographique..) est assurée par le logiciel vertical Mapper 1.5. Dans notre cas, le MNT des monts de Tlemcen, est restitué automatiquement à partir d’image satellite Landsat, dont la manipulation avec le logiciel vertical Mapper 3.0

(BARBIER, 2002a) intégré sur Map info 6.5 (figure 5). Le MNT donc permet de donner l’information

de ce résultat, il est possible d’élaborer des cartes thématiques issues du traitement de l’information de relief

seul, ou de sa combinaison avec des données de nature différentes.