Les ressources primaires actuellement exploitées en Auvergne-Rhône-Alpes

La région compte quelques 556 carrières en fonctionnement en 2019. Elle est marquée par la diversité des usages associés : granulats en majorité mais aussi de nombreux usages industriels, et ornementaux. Les matériaux recyclés issus principalement du BTP se substituent à une partie de la production de granulats (voir détail § IV.3 ).

Les carrières de matériaux alluvionnaires sont des carrières de sables et cailloux généralement pelletables à l’aide de pelles mécaniques ou de dragline. Les carrières de matériaux alluvionnaires sont aussi appelées gravières. Dans les carrières de roche massive les matériaux sont extraits par procédés destructifs employant des explosifs, parfois par découpe de blocs (roche ornementale). D’autres gisements n’entrant pas dans ces catégories peuvent être exploités (éboulis, carrières d’autres substances)

Figure 7 : Synthèse régionale de la production de matériaux

Source : DREAL, inspection des installations classées, enquête annuelle carrières, janvier 2019

Recensement Ordres de grandeur Remarques

et 17 carrières à ciel ouvert autres ou non renseignées

dont 38 de roches massives (calcaires trachyte, basalte)

Le détail des productions réelles en minéraux industriels et roches ornementales relèvent du secret statistique compte tenu du faible nombre de sites.

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Ressources exploitées

Une importante variété de matériaux est exploitée dans la région comme en témoigne la liste dessous des substances exploitées réparties par capacité moyenne de production autorisée en janvier 2019.

Figure 8

Les matériaux de type silico-calcaires, calcaires, granites et granulites, sables et matériaux alluvionnaires sont les ressources les plus exploitées dans la région. La répartition sur le territoire, notamment pour l’usage BTP est cependant très inégale compte-tenu de la géologie de la région (voir § IV.1).

Certains matériaux contribuent à alimenter des filières industrielles propres à la région comme la diatomite, le gypse ou la pouzzolane (voir § V.2.4)

Cette diversité est aussi à l’origine de l’exploitation de plusieurs ressources, en très faibles volumes, destinées à un usage ornemental contribuant à l’identité, et aux caractéristiques architecturales de la région (ex : pierres dorées, pierre de Volvic...).

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Quantités de matériaux produites par les carrières

Les courbes ci-dessous présentent l’évolution de la production réelle des carrières sur l’ensemble de la région de 1990 à 2017.

Après une augmentation régulière jusqu’en 2007 atteignant 62 MT, la production de matériaux a connu un important coup d’arrêt avec la crise de 2008. La situation ces dernières années est proche de celle connue au début des années 2000, de l’ordre de 45 à 50 MT de matériaux produits. La répartition régionale du type de carrières productrices est relativement stable dans le temps. Soulignons toutefois l’augmentation de la part de matériaux issus de roches massives et de matériaux issus de gisements alluvionnaires hors d’eau, sur les extractions en eau.

Figure 9 : Production de matériaux de carrières (toutes filières confondues) depuis 1990 en Auvergne-Rhône-Alpes Source : enquête annuelle des carrières (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, MTES)

En 2017, 63 carrières concentrent 60 % de la production effective de granulats de la région. Le tissu productif est toutefois marqué par la prédominance de sites d’extraction de taille moyenne comprenant des groupes et des PME.

Concernant les autorisations préfectorales en vigueur, en janvier 2019, environ 1/3 des carrières de la région concentrent 80 % des capacités de production.

Figure 10 : Principe de PARETO appliqué aux capacités moyennes de production autorisées (tous usages) Source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes

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Échéances des carrières autorisées

La carte ci-dessous représente les échéances des carrières autorisées (toutes filières) par type d’usage.

On constate que si à première vue les échéances à court terme sont réparties sur le territoire, certains secteurs pourraient voir leur maillage considérablement distendu en cas de disparition des sites de production. C’est notamment le cas des vallées alpines, du Nord Ardèche et d’autres secteurs qui cumulent à la fois un nombre limité de carrières et des échéances d’autorisation à court terme. Ce point est examiné de manière plus détaillée plus loin (cf V.7.1).

Figure 11 : Echéances d’autorisation par famille principale d’usages Source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes

Compte-tenu des échéances des arrêtés préfectoraux d’autorisation :

• 26 % des capacités moyennes de production disparaîtraient à 5 ans,

• 41 % à 10 ans.

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Principaux bassins de production et filières de transformation

La carte suivante représente les principaux bassins de production de granulats (filière BTP) selon les capacités maximales autorisées en vigueur en janvier 2019.

L’intensité de couleur permet de graduer le cumul des capacités maximales autorisées ici sur un rayon de l’ordre de 20 km à vol d’oiseau autour de chaque site. Les plus importants bassins de production se situent à proximité des métropoles de la région. Le principal pôle de production est situé à l’intersection des départements du Rhône, de l’Ain et de l’Isère.

Le reste de la région est couvert par des capacités de production plus faibles, voire très limitées dans certains territoires. Les capacités de production de certains sites sont en effet très restreintes. Elles peuvent toutefois être suffisantes au regard des besoins locaux.

Figure 12 : Principaux bassins de production de la région (en capacité max autorisées) Source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes

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Les carrières sont le premier (et parfois le dernier) maillon de chaînes de transformation propres à chaque filière d’usage. La carte ci-dessous représente un échantillon des installations de transformation à forte valeur ajoutée¹ soumises à autorisation, enregistrement, et un échantillon de sites à déclaration enregistrés dans la base de données de l’inspection des installations classées (ICPE).

La concentration de centrales à béton, d’installations de préfabriqués et d’enrobés routiers est un indice des principaux bassins de consommation. Par exemple, le béton prêt à l’emploi n’est utilisable que dans un délai d’environ 90 minutes après son élaboration. Le coût de transport des matériaux préfabriqués les destinent également à être assez proches du bassin de consommation des produits finis.

Les principales installations industrielles figurées ici sont les verreries, cimenteries, fours à chaux, fabrication de tuiles et de briques, installation de fabrication de plâtre. Pour des raisons pratiques et de coûts, elles sont historiquement situées non loin de la ou des carrières qui les approvisionnent.

Figure 13 : Principaux bassins de production de la région (en capacité max autorisées) Source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes

1 Les installations de broyage, concassage criblage sont nombreuses et pas toujours attribuables à une exploitation de carrières en dehors de leur périmètre. Elles ne sont pas figurées ici.

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Répartition par usages

En volumes, la production est essentiellement destinée aux granulats destinés à la filière BTP (terrassement, béton et enrobés routiers).

Figure 14 : Répartition des filières d’usage des matériaux produits en 2017 ¹ Source : enquête annuelle des carrières (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, MTES)

NB : La part de matériaux destinée aux enrobés routiers est probablement minorée dans ce résultat d’enquête.

Une partie de ces matériaux est intégrée à la catégorie autres usages BTP compte-tenu de la structure des réponses proposées dans l’enquête.

Zoom sur la production de matériaux à béton :

A l’échelle de la région, la production des matériaux à béton fait majoritairement appel à des matériaux alluvionnaires exploités hors d’eau et pour encore près de 7 millions de tonnes en 2017 en d’eau.

Figure 15 : Répartition des filières d’usage des matériaux produits en 2017 Source : enquête annuelle des carrières (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, MTES)

1 Une partie de la production pour enrobés routiers peut être intégrée dans le libellé « autre usage BTP » sans pouvoir en être distingué.

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Figure 16 : Répartition des matériaux à béton produits par type d’exploitation Source : enquête annuelle des carrières (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, MTES)

Figure 17 : Répartition des matériaux à béton produits en 2017 par type d’exploitation et par département Source : enquête annuelle des carrières (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, MTES)

Au cours du temps, l’augmentation de la production en matériaux à béton a été assurée par des carrières alluvionnaires, la production des carrières de roches massives dans ce domaine reste relativement stable, avec un léger rebond depuis 2015. Toutefois, d’importantes disparités dans les ressources extraites localement peuvent apparaître.

Pour le béton, les matériaux alluvionnaires sont à 80 % extraits dans l’Isère, la Drôme, le Rhône, l’Ain et la Savoie. A contrario, 80 % des matériaux à béton issus de carrières de roches massives proviennent de Savoie, Drôme, Cantal, Ardèche, Loire et Haute-Savoie.

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Ain Allier

Ardèche Cantal

Drôme Haute-Loire

Haute-Savoie Isère

Loire Puy-de-Dôme

Rhône Savoie 0

1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000

Roche massive Alluvions en eau Alluvions hors d’eau

Bien que la baisse des capacités maximales autorisées ait été amorcées, les extractions de matériaux alluvionnaires en eau ont au global légèrement diminué. Elles se sont manifestement recentrées pour répondre à la demande croissante en béton.

L’extraction de matériaux alluvionnaires en eau est principalement concentrée dans les départements de l’Ain, de la Drôme, de la Savoie, avec un niveau de concentration très variable d’un département à l’autre.

Depuis plusieurs années, les schémas départementaux des carrières ainsi que le cadre régional matériaux et carrières (ex RA) préconise une diminution des extractions de matériaux alluvionnaires dans le lit majeur et en particulier en eau au profit de la roche massive. Cette démarche est notamment liée à la déclinaison des orientations des SDAGE et à l’impact potentiel des carrières sur l’eau. Le graphique ci-dessous compare les capacités moyennes (si connues) autorisées avec la production réelle des carrières au cours des dernières années.

Figure 18 : Capacité de production et production réelle des carrières alluvionnaires en eau (en t/an) Source : enquête annuelle des carrières (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, MTES)

La production des carrières de l’Allier et du Rhône relève du secret statistique

Des marges de manœuvre à évaluer localement existent encore pour réduire ces capacités d’extraction, des gisements de substitution devront toutefois permette de pallier à cette diminution.

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