La culpabilité sociale
2. Les relations conjugales :
Les relations conjugales désignent la relation entre les membres d’un couple, couple réfère à deux personnes qui résident habituellement dans un même logement et qui sont mariées l’une à l’autre ou qui vivent en union libre 62
« dans un couple il ne faut jamais chercher trop, car tu risques de te blesser là où il n’y a pas de doute, il faut juste avoir confiance »63
Vivre avec un être que l’on croit connaitre sur le bout des doigts, voir en lui le socle inaliénable de son existence est fondée en lui les doux espoirs d’une communion des cœurs et des esprits au moment de s’apercevoir que cette vie tant rêvée était si fragile, qu’elle serait détruite au moindre couac .
Yasmina Khadra raconte l’histoire d’un couple Sarrah et Driss ne s’imaginait pas avoir comme épouse parce que lui le fils du rif et Sarrah, la fille à papa ; riche, belle avec beaucoup de caractères. C’est dans une soirée providentielle, durant laquelle la jeune femme séduit Driss qui ne se fait pas prier pour demander sa main auprès de son directeur de père.
Deux mondes et deux conceptions de l’amour qui vont mener le jeune couple à sa déchéance, après ce mariage lucratif, utile pour sa carrière. « Je te mentirais si je te Disais que j’ai épousé Sarrah par amour […] je n’ai pas honte de l’avouer »64
Ils mènent la belle vie à Tanger jusqu’au jour où l’outrage s’invite à leur table « tout roulait sur des velours pour les deux époux jusqu’à cette terrible nuit du 8au 9 avril où la sinécure vira au cauchemar. »65
Depuis cette nuit- là, il n’a qu’une idée en tête ; retrouver celui qui a violé sa femme et sali son honneur, ou bien qui a profané son bonheur conjugal « mais je ne la quitterai pas avant de régler son compte au salaud, qui a profané l’intégrité de mon couple »66p114.
C’est sa vie, son couple, son mariage, sa femme que l’on vient de détruire qui l’on vient de détruire, de profaner et de souiller.
3. Le viol :
Le viol est un crime qui se distingue des autres agressions sexuelles à travers l’existence d’un acte de pénétration sexuelle de quelque nature et qui touche l’intégrité
62
Situation conjugale du couple www23.statcan.gc.ca visité le 02-08-2020
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PERONI Jean Jacques
64
KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, pp257-258.
65
Ibid. p. 96.
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physique et psychique de la victime et qui a un effet sur son fonctionnement global et familial.
Dan notre corpus, le viol est le nœud qui suit la situation initiale et entame le développement des événements. Yasmina Khadra le traite comme le thème dominant dans ce roman ; car il s’agit d’un phénomène sa société massif qui touche toutes les couches sociales et qui est reconnu crime par la loi, et qui fait partie des sujets que l’on retrouve dans les pages des faits divers des journaux.
Dans ce roman où l’histoire principale tourne auteur d’une enquête d’un viol présumé celui de Sarrah, l’auteur parle du viol dans la culture oriental ce qui a encore plus de sens dans cette culture, quand une femme se fait violer, ce n’est pas qu’elle est souillé, mais son couple.
Driss à Tanger est pendant une semaine pour fuir le soit disant déshonneur qu’il aurait subi suite au soit disant viol perpétré sur sa femme Sarrah ,de fil en aiguille, il démêlé l’affaire jusqu’à arriver au soit disant coupable ,qui n’est autre que son patron de commissaire Rachid .Driss savait depuis le début que sa femme avait eu un rapport consentant avec son violeur d’amant : « …Eh bien ,ça a suffi pour que je comprenne qu’il ne s’agissait pas d’un viol ,mais d’une partie de jambes en l’aire entre adultes consentants »67
4. La corruption :
Avant de parler de la corruption dans ce roman ,il convient d’abord de définir ce terme qui peut se définir comme l’agissement par lequel une personne investie d’une fonction déterminée ,publique ou privée accepte un don ,retarder ou omettre d’accomplir un acte entrant ,d’une façons directe ou indirecte ,dans le cadre de ses fonctions68.
La corruption est un phénomène très ancien qui prend diverses formes : alcool, trafic fraude, népotisme ….
« L’analogie entre la corruption et le cancer ; les deux se croissent aux dépens de leur hôte pour généralement finir par le tuer »69
Khadra n’a pas raté l’occasion de cibler dans ce roman ce cancer qui ronge le corps social
67
KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, p259
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La corruption www.justice .gouv.fr
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… notre fringant toubib n’avait pas terminé ses études de médecine. Parce qu’il n’avait pas été fichu de réussir un seul module en trois ans de faculté à Casablanca, l’étudiant El Fassi s’était inscrit dans une obscure université cairote où les diplômes se négociaient au rabais ….70
Il dénonce le favoritisme et la corruption au sein de la société marocaine, c’est le cas dans la majorité des pays maghrébins, arabes et tiers-mondistes en général.
L’auteur dénonce le népotisme sous toutes ses formes, Driss est entré dans la police sans réelle vocation, promu lieutenant de police par son influent beau-père « son beau-père lui promet d’en toucher un mot en haut-lieu. Ce qu’il fait sur le champ d’un claquement de doigts. »71
Dans ce roman, le crime et l’enquête sont en réalité un prétexte à la dénonciation de la corruption au sein des autorités politiques et policières du Maroc ;c’est une enquête conjugal menée par le principal intéressé le lieutenant Driss qui décide malgré le conflit d’intérêt de mener une enquête parallèle parce qu’il a l’impression que ses collègues ne cherchent pas vraiment le coupable : « Allal s’est adjugé le premier voyou sur son chemin, sans se donner la peine de vérifier ses informations »72 malgré le refus de son commissaire Rachid Baaz : « la victime est ta femme. La charge émotionnelle pourrait fausser la bonne conduite de l’enquête.»73
70
Ibid. pp.22.23
71
KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, p89
72
Ibid.p.59
73
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Conclusion :
Le recours à une méthode analytique qui est la sociologie de la littérature dans ce troisième chapitre ,nous a permis de savoir à quel point le roman :l’outrage fait à Sarrah Ikker était une étude de mœurs sous forme d’enquête policière, elle reflète une peinture d’une certaine société marocaine sexiste et patriarcale, gangrenée par la drogue et la corruption de la police, où l’honneur et le déshonneur remplacent le bon sens et emprisonnent l’être humain, le personnage comme le texte, dans l’adage : sauver les apparences.
Quant à la structure thématique, tous les micro thèmes (drogue, prostitution etc) comme les macrothèmes (le viol, le mariage, la condition féminine et la corruption) gravitent autour d’un seul : la société marocaine. Ils sont dysphoriques et ne touchent pas les 5 sens, mais un seul : le toucher, puisque le viol est physique, et la condition détériorée de la femme passe par son corps.