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Section 1 : HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

2. Les résultats des travaux empiriques antérieurs

Sur le plan empirique à court terme, les résultats des travaux effectués semblent mitigés. Certains travaux ont montré l’existence, dans un cas particulier, d’un impact positif des alliances stratégiques sur la performance : Hu et al., 1992 ; Chan et al., 1997 ; Cheng et al., 1998 ; Anand et khanna, 2000.

D’autres études anglo-saxonnes : Mac Connel et Nontell, 1985 ; Finnerty et All, 1986 ; Lee et Wyatt, 1990 ; Koh et Venkatramen, 1991 ; Reuer et Miller, 1997 ; Jacquot et Koehl, 1998 ; Das et Al, 1998, et les études françaises : J. Hubler et P.Meschi, 2000 ; Jacquot et Koehl, 1998, ont montré l’existence d’un impact significatif négatif entre l’annonce d’une alliance stratégique et la valorisation boursière (richesse des actionnaires) dans le court terme.

Par contre, pour les cas des fusions-acquisitions, les études d’évènement réalisées par : Dodd, 1980 ; Travlos, 1987 ; Huang et Walkling, 1987 ; Doukas et Travlos, 1988 ; Jennings et Mazzeo, 1991 ; Markides et Oyon, 1998, et en France par Husson, 1988 ; Charletty- Lepers

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Poulain-Rehm T. (2005), «L’impact de l’affectation du free cash-flow sur la création de valeur actionnariale », Finance Contrôle Stratégie – Volume 8, n° 4, décembre, 2005, p. 205 – 238.

187 et Sassenou, 1994 ; Dumontier et Pécherot, 1998 ; Phélizon, 2001, constatent un certain impact positif sur les fusions nationales et un impact positif plus significatif lorsqu’il s’agit des fusions-acquisitions internationales (Doukas et Travlos, 1988 ; Markides et Oyon, 1998). Pour ce qui est de la performance à long terme, les travaux de Baum J.A.C. & al., 2000 ; Combs et Ketchen, 1999 ; Lorenzoni G. & Lipparini A., 1999 ; Reuer J. J. & Miller K. D., 1997, ont montré également un impact négatif sur la performance au sens large (à long terme) des alliances stratégiques. C’est notamment le cas pour les travaux sur : le taux de développement de nouveaux produits (Deeds et Hill, 1996), les recettes, la croissance des dépenses en R&D, le nombre des employés en R&D, le nombre des employés non dédiés à la R&D (Baum, Calabrese et Silverman, 2000), le renforcement de la position grâce à la cooptation des membres de l’alliance (Doz & Hamel, 2000), ou encore la longévité de l’alliance (Beamish, 1987).

Pour les fusions-acquisitions les résultats sont mitigés. Nous nous sommes interessé aux travaux de : Silhan et Howard, 1986 (indicateurs choisis : ROE et le MAPE (Mean absolute percentage error)) ; Karen et Schmidt,1988 ( indicateurs choisis : ROE et ...) ; Morck, Shleifer et Vishny, 1990(indicateurs choisis : CA et performance boursière) ; Harrison, Hitt, Hoskisson et Ireland, 1991 (indicateurs choisis : la valeur à expliquer ROA et les variables explicatives sont : le capital, la dette, l’intensité en recherche et développement, et les frais généraux, administratifs et de vente) ; Datta, Penches et Narayanan, 1992 (indicateurs choisis : le rendement anormal comme variable à expliquer et le nombre d’offres (une seule ou plusieurs), le type d’opération (fusion ou offre publique), le type de paiement (cash ou par action), le type d’acquisition (conglomérat ou non) et le changement de la réglementation (par exemple la taxe, les lois anti-trust…), comme variables explicatives) ; Bessière, 1999 (indicateur choisi : les rendements anormaux ; Park, 2003 ( il définit la stratégie d’acquisition (reliée ou non) comme étant la variable dépendante et la profitabilité industrielle (la moyenne de l’industrie des ROA, ROE et ROI des trois années avant l’opération) et la profitabilité de la firme (la moyenne des trois ROA de la firme) comme étant les variables indépendantes) ; Yook (2004), il a mesuré la performance grâce à l’EVA ; De Young, Hunter et Udell, 2004, ont utilisés les deux ratios ROA et ROE ; Camerlynck, Ooghe et De Langhe, 2005, ont mesuré la performance par la rentabilité nette sur actif total, rentabilité net sur capital, cash- flow sur capital et leurs variables explicatives sont : total actif et nombre de salariés et la croissance des ventes. Autres chercheurs ont choisi les mêmes variables à expliquer (ROA et

188 ROE), notamment Deng et Elyasiani, 2008 ; Altunbas et Marqués, 2008 ; Deng et Elyasiani, 2008 et Berger, Hasan et Zhou, 2010.

Dans une étude plus ancienne, Bernard et Thomas (1989) ont trouvé que les entreprises annonçant de "bons" résultats comptables réalisent un rendement boursier moyen supérieur de 6 % à celui des entreprises annonçant de "mauvais" résultats comptables. A ce titre, plusieurs études ont montré des liens forts entre les données comptables et la performance financière des entreprises (Peasnell’s 1996). En effet, plusieurs auteurs ont mobilisé ou recommandé des indicateurs comptables pour mesurer la performance à long terme des fusions-acquisitions (Harrison, Hitt, Hoskisson et Ireland, 1991 ; Barney, 1988 ; Healy, Palepu et Ruback, 1997…).

Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi, pour la mesure de la création de valeur réelle (à long terme), de combiner deux démarches : celle de Harrison, Hitt, Hoskisson et Ireland (1991) et celle de Charmouh (2009) et la méthode de l’étude l’événement, selon Hubler et Meschi (2000), pour la mesure de la création devaleur boursière (à court terme).

La démarche d’Harrison, Hitt, Hoskisson et Ireland (1991), par leurs articles "Synergies and Post-Acquisition Performance : Differences Versus Similarities in Resources Allocartions", est fort intéressante dans la mesure où, d’une part, elle résume toutes les recherches antérieures traitant des synergies, et d’autre part, ses auteurs étudient les synergies et la performance post-acquisition lors de l’allocation des ressources dans trois cas : des ressources similaires, des ressources complémentaires et des ressources différentes. Ces auteurs proposent l’hypothèse suivante : la similarité (ou la différence) des allocations entre l’acquéreur et la cible en capital, en administration, en intérêt et en recherche et développement, est liée positivement à la performance post-acquisition. Leur échantillon se compose de 1 100 acquisitions entre 1970 et 1989 et se base sur les régressions linéaires et les corrélations. Les variables explicatives mesurant la similarité sont : le capital, la dette, l’intensité en recherche et développement, et les frais généraux, administratifs et de vente. Ces variables sont calculées à partir de l’année précédant l’acquisition en faisant la différence entre les valeurs absolues de l’acquéreur et de la cible. En ce qui concerne la variable à expliquer, c’est la somme des deux ROA (de l’acquéreur et de la cible) de l’année précédant l’opération. Cependant, le ROA ajusté de l’industrie de l’année suivant l’opération, fourni par le Standart and Poor’s, est considéré comme la variable de contrôle.

189 Soulignons que comme les auteurs testent les variables avant l’opération, avant de calculer ces indicateurs, ils ont procédé à une intégration des comptes comptables de l’acquéreur et de la cible.

La démarche de Charmouh (2009)49, a, quant à elle, comparé des données de l’année de l’opération avec celles de la 3ème année après l’opération, en supposant que la fusion ou

l’acquisition soit la seule cause de cette création.

Ce sont les raisons pour lesquelles, nous n’utiliserons dans cette étude que des données comptables pour expliquer l’impact des alliances stratégiques et des fusions-acquisitions sur la création de valeur financière. A ces raisons, ajoutons que les entreprises de l’échantillon sont cotées, ce que nous permet de faire une analyse sur la performance boursière et la performance réelle.

L’objectif de notre recherche est de vérifier, dans le cadre de cette controverse théorique et dans l’absence d’un consensus empirique, l’impact ou l’influence de la conclusion d’une alliance stratégique ou d’une fusion-acquisition sur la création de valeur financière de l’entreprise.

Nos hypothèses traitent deux volets des alliances stratégiques et des fusions-acquisitions. La première série de suppositions s’intéresse à évaluer l’impact d’une alliance stratégique ou d’une fusion-acquisition sur la valeur boursière d’une entreprise française cotée sur le marché SBF 250, autrement dit sur la performance financière de l’entreprise à court terme.

La deuxième partie s’attache, quant à elle, au volet de la performance des alliances stratégiques et des fusions-acquisitions sur le long terme (création de valeur réelle).

Bien que la littérature semble controversée au sujet d’un éventuel effet positif des alliances stratégiques sur la performance boursière de l’entreprise, la tendance reste positive, comme le montre les travaux de : Hu et al., 1992 ; Chan et al., 1997 ; Cheng et al., 1998 ; Anand et khanna, 2000 et Hubler et Meschi, 2000.

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