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3.422. Les produits d'artisanat

Dans le document La filière bois-énergie (Page 36-39)

Les cordes, les "sékou", et les diverses nattes sont fabriquées à partir de diverses espèces ligneuses et herbeuses des savanes sahéliennes notammentAdansonia digitala, Piliostigma thonningiietP.relicu/alum.

3.43. Les fourrages arborés

L'affouragement aérien est une pratique courante en Afrique qui consiste à couper les branches que les animaux n'arrivent pas à atteindre et à les disposer sur les sols pour que les animaux les mangent. Un certain nombre d'espèces ligneuses sont ainsi émondées pour nourrir les animaux.

Les espèces de grande importance en tant que fourrage arboré sont les suivantes: Acacia a/bida, Acacia /aeta, Acacia ni/otica, Acacia raddiana, Acacia senega/, Acacia seya/, Acacia sieberiana, Adansonia digitata, Anogeissus /eiocarpl/s, Ba/aniles aegyptiaca, Bauhinia rufescens, BosclG angl/stifolia, Cadaba farinosa, Combretum acu/ealum, F/cus gnapha/ocarpa, Grewia bie%r, Guiera senega/ensis, Maerua crassifolia, PillOsligm(1 ret/cu/atum, Piliostigma thonningii, Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus, pterocarpus lucens, et Ziziphus mauritiana.

Cette pratique d'émondage est aussi en expansion dans les zones périurbaines pour fournir les fourrages qui alimenteront les animaux parqués dans les concessions des citadins. Ce cheptel urbain utilisé par les familles en cas d'imprévu ou d'extrême nécessité représente une quantité énorme de fourrage transporté vers les villes chaque jour. Les enquêtes DNEF/CTFT-SEED (1990) ont estimé les achats de fourrage des personnes de Bamako à 1.97 kg/pers./jour età6.36 kg/pers./jour à Koutiala.

La population était d'environ 700000 personnes en 1990 ce qui représentait déjà quotidiennement près de 1500 tonnes de fourrages consommés par ces troupeaux mtra muros. Cette quantité de fourrage correspondrait à 20 millions de francs CFA de chiffre d'affaire annuel pour Bamako.

L'exploitation et la vente du fourrage arboré représente une activité importante qui se développe avec l'accroissement démographique et l'engouement des urbains pour l'élevage des "moutons de case" qui constitue un facteur de régulation du budget familial.

3.5. Les bois de feu, des origines multiples

Comme nous venons de le voir dans les paragraphes qui précèdent et comme nous allons l'expliquer au chapitre 4, le système bois de feu a deux composantes: l'une rurale et l'autre urbaine. L'origine du bois de feu (et du charbon de bois) est fonction de ces deux composantes et évolue avec celles-ci. En effet, la demande rurale est en général satisfaite par les prélèvements effectués par les femmes dans les jachères (ou la savane qui constitue la brousse) avec une fréquence de passage d'environ deux ans sur le même site. Les terrains de brousse constitués de formations forestières claires de type savanes arbustives ou arborées sont, quant à elles, parcourues par les hommes pour les besoins en bois d'oeuvre et bois de service. Ce schéma était vrai jusqu'à la dernière décennie mais l'expansion des villes accroît la demande urbaine en bois de feu et les campagnes doivent approvisionner ces pôles de consommateurs. Une nouvelle donnée entre donc en jeu, celle de la structuration d'un marché urbain issu d'une production rurale. Les paysans doivent désormais, outre leur propre consommation de bois de feu, satisfaire la demande en énergie domestiques des utilisateurs citadins.

Cet aspect nouveau implique la structuration de nouveaux réseaux et la recherche de nouveaux sites pour l'exploitation du bois de feu. Les terrains en jachère restent encore le domaine des femmes et servent à l'auto-approvisionnement des ruraux. Par contre, le commerce du bois de feu à destination des villes est une activité masculine (même si dans certains secteurs géographiques les femmes y participent activement) et s'effectue sur tous les terrains accessibles depuis la brousse arbustive, les formations forestières claires, et les galeries forestières. La pression exercée sur les jachères par l'agriculture et les coupes répétées des femmes rendent ces espaces peu productifs et ils sont donc le plus souvent épargnés des coupes commerciales.

Les enquêtes sur l'origine du bois-énergie (DNEF/CTFT-SEED, 1990) fournissent des éléments intéressants qui enrichissent notre propos. Le tableau 3 reprend les données de ces enquêtes.

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Tableau 3 : Origine du bois-énergie commercialisé pour l'approvisionnement urbain

Les "brousses" et les jachères fournissent l'essentiel du bois-énergie qui sert à l'approvisionnement des villes.

La contribution des forêts mortes est néanmoins non négligeable pour Bamako alors qu'on aurait plutôt attendu ce lieu de prélèvement dans le Delta Central du Niger pour l'approvisionnement de la ville de Mopti.

La contribution des champs (c'est à dire le parc arboré) est marginal ce qui paraît normal puisqu'il s'agit d'entretien des arbres pour limiter l'ombrage aux cultures. II n'y a pas (encore) d'exploitation du parc arboré dans une optique commerciale.

Enfin, nous pouvons dire qu'il n'y a pas un type particulier d'espace qui sert à l'approvisionnement en bois-énergie des villes mais que l'exploitation concerne différentes zones de coupe (au sein même du territoire villageois) dans des formations végétales différentes. "La caractéristique de l'activité de production de bois de feu est l'appropriation commune des ressources fondée sur une économie traditionnelle de subsistance"

Dembele (1989). Ainsi, chaque personne d'un village peut se mettre à couper du bois pour le vendre puisque l'accès aux espaces non cultivés est libre.

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4. Statistiques concernant l'exploitation, la commercialisation et la consommation de bois-énergie

La fi lière bois de feu est faite de deux composantes: une première composante d'auto-approvisionnement et une seet'mde composante d'approvisionnement des marchés urbains que l'on peut qualifier de filière commerciale:

*La filière auto-approvisiollnement :

Le bois collecté est de l'ordre de 3 51 1 000 tonnes annuel pour 1990 (Touré, Konandj ict a/., 1995). Il s'agit du bois consommé directement par les ménages ruraux.

La filière se découpe en 3 étapes: la collecte ou l'exploitation du bois (coupe et ramassage), le transport vers le lieu de consommation (sur la tête, charrette ou bicyclette) et la distribution-consommation.

*La filière commerciale:

Elle correspond au bois collecté et drainé vers les centres urbains pour sa vente. Les différentes étapes de la filière sont: la production, le transport, la vente sous ses diverses formes et la consommation.

La demande annuelle était de l'ordre de 1 100 000 tonnes pour les principales villes du Mali en 1990 (Anonyme, 1995).

La demande nationale malienne, en 1990, était au total de 4 700 000 tonnes environ (77% rural et 23% urbain) et les prévisions pour l'an 2020, d'après la Banque Mondiale, seraient de 9 200 000 tonnes (60% rural, 40%

urbain). L'évolution se fera avec un déplacement de la demande vers les villes et risque donc d'accentuer encore les difficultés d'approvisionnement. Pourtant, ce secteur peut être porteur de développement économique si la filière s'organise à tous les niveaux pour une meilleure répartition des bénéfices de l'activité avec un retour d'argent vers les producteurs ruraux. En effet, en 1985, le chiffre d'affaire du bois énergie était de 2,5 milliards de francs CFA et en 1990, il approchait 5 milliards de francs CFA (Sow, 1990).

Même si l'on se tientà cette dichotomie rural/urbain pour définir deux filières distinctes, en introduction à cette quatrième partie, nous pouvons replacer la diversité des filières d'approvisionnement pour montrer 10 filières d'approvisionnement théoriques qui correspondent aux principaux circuits d'exploitation et de commercialisation (H.Sow, 1990)(figure 3). Parmi les possibilités offertes avec 3 modes d'exploitation, 5 modes de transports et 5 modes de distribution, citons les principaux circuits du bois de feu qui sont rencontrés:

- la filière d'auto-approvisionnement (al/bl/cl), - la filière des occasionnels (a2/b3/c l),

- la filière institutionnelle avec l'üAPF (a3/b5/c5), - la filière des professionnels non motorisés (al/b3/c2,c3) - et celle des professionnels motorisés (a2,a3/b4/c4,c5).

Mode d'exploitation (a)

Figure3: les filières d'approvisionnement bois de feu selon H.SüW (1990)

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Voyons maintenant en détailles chiffres et la structure de la filière bois-énergie.

4.1. Les éléments de la filière bois-énergie

Le ramassage du bois mort étant spécifique aux régions nord du Mali et du Delta central du Niger, nous ne les aborderons pas en détail car notre analyse s'intéresse avant tout à la productivité potentielle des formations forestières du Sud Mali. Un élément très important sera pourtant négligé de notre analyse faute de références bibliographiques sur le sujet : il s'agit de l'accessibilité de la ressource. La facilité d'accès aux zones d'exploitation entraîne souvent leur surexploitation. Toutefois, ce critère primordial en matière de gestion des ressources manque encore aujourd'hui dans les études faites sur le Mali.

4.11. La production

Dans le document La filière bois-énergie (Page 36-39)

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