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« Traitements capillaires par des soins naturels »

A. LES PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE

1) Les plantes

Les plantes sont un réservoir énorme de principes actifs utilisés depuis des millénaires. Aujourd’hui, des plantes de plus en plus nombreuses entrent dans la composition de produits

naturels destinés à améliorer l’apparence physique. Cette tendance s’est accélérée, en réponse à la suspicion qui pèse sur certains ingrédients chimiques présents dans les cosmétiques.

Ces principes actifs sont bénéfiques pour l’homme et surtout compatibles avec la peau humaine. Leurs propriétés varient suivant la partie de la plante utilisée : tige, feuilles, fleurs, racines, etc. Ces extraits, ou drogues doivent être traités de la manière la plus douce possible pour préserver leurs qualités naturelles. [155]

Il existe au Maroc, une grande variété de plantes utilisées comme soins pour les cheveux. Selon ses propriétés, une plante peut être utilisée pour réduire la chute, redonner de l’éclat à une chevelure, accélérer la pousse ou être utilisée comme teinture capillaire.

Par exemple pour teindre les cheveux, les plantes les plus connues retrouvées chez les herboristes marocains sont : le henné, la galle de tamaris et l’akar l’fassi.

 La plante de henné est utilisée depuis des siècles par les femmes marocaines pour redonner vie à leur chevelure. Cette plante leur permet de réduire la chute, d’épaissir la tige capillaire, de donner du volume, de réduire l’excès de sébum et aussi de teindre naturellement les cheveux blancs. [190 ; 187]

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 La galle de tamaris, de son côté, est connue pour renforcer la teinte et donner éclat à la chevelure. [157] Appelée aussi « Takaout beldia », la galle de tamaris est un produit végétal non toxique issu de la galle de Tamarix orientalis. A surtout ne pas confondre avec la paraphénylènediamine (PPD), connue au Maroc sous le nom de « Takaout roumia ». C’est un produit chimique toxique, ayant des caractéristiques cosmétiques semblables et moins coûteux. C’est un ingrédient clé de nombreuses teintures capillaires de synthèse, il est connu pour déclencher des éruptions cutanées allergiques chez de nombreuses personnes. Il provoque aussi la dermatite autour des lèvres, des rougeurs et un gonflement du cuir chevelu et du visage. Absorbée par voie orale, la PPD a une toxicité systémique considérable même à très faible dose [156]. Pour la différencier de la « Takaout beldia », la « Takaout roumia » est disponible en vente libre chez les herboristes marocains, sous forme d’un produit d’aspect minéral qui lui a valu le nom de “roche”. [157]

Figure 59 : Tamaris orientalis. [157] Figure 60 : Takaout beldia. [159]

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 Quant à l’akar l’fassi, qui veut dire : le rouge à lèvres de Fès, c’est un mélange de poudre de coquelicots et d’écorce de grenadine séché. Il est proposé sur une coquille en terre cuite ou en poudre. C’est un cosmétique naturel étonnant par sa polyvalence. Il est à la fois rouge à lèvres, fard, blush, teinture capillaire, fond de teint, soin de

visage… Les femmes marocaines l’utilisent pour rehausser leur beauté. [189] En soin capillaire, l’akar l’fassi est utilisé contre la chute des cheveux et aussi pour

donner des reflets cuivrés à la chevelure. On le mélange à du henné et à l’eau et on l’applique comme masque.

Figure 62 : Akar l’fassi. [160]

En phytothérapie, il y a plusieurs modes de préparation des plantes selon l'usage que l'on veut en faire. Afin de mieux les utiliser, ci-dessous les modes de préparation les plus courants.

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1.1) L'infusion

On obtient une infusion, en plongeant une plante pendant une durée de 5 à 15 minutes (selon la plante) dans de l'eau bouillante dans un récipient couvert. Pour les fleurs, les mettre dans le fond d'un pot, et versez l'eau bouillante dessus. Avant d'être utilisée, l'infusion doit être filtrée.

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1.2) La décoction

On obtient une décoction, en faisant bouillir de façon prolongée, et à feu doux, une plante (avec un couvercle sur la casserole). Il faut la mettre dans l'eau encore froide, puis la faire bouillir entre 2 à 15 minutes (sachant que les écorces et les racines doivent bouillir plus longtemps que les feuilles et les tiges). Ensuite on filtre la décoction, avant de l'utiliser.

1.3) La macération

On obtient une macération, en laissant une plante dans un solvant (eau, alcool ou huile) à froid pendant un temps assez long (de quelques heures à plusieurs jours, voire plusieurs

semaines). La macération doit se faire dans un récipient à l'abri de l'air et de la lumière. Une fois le temps écoulé, il suffit de filtrer le mélange à travers un filtre papier, ou du coton

hydrophile non tissé, et de stocker la macération obtenue dans un récipient bien bouché.

1.4) Les extraits

Il existe différents types d'extraits. L'extrait fluide s'obtient en plongeant une plante dans une masse d'eau ou d'alcool égale à plusieurs fois la masse de plantes, puis en laissant s'évaporer jusqu'à ce que le poids du liquide soit égal à celui de la masse de plante initiale. L'extrait mou, est basé sur le même principe, sauf que l'on pousse l'évaporation jusqu'à ce que le produit ait la consistance du miel. Les autres intermédiaires entre ces deux niveaux d'évaporation sont appelés simplement extraits.

1.5) L'alcoolat et l'alcoolature

On obtient une alcoolature en plongeant une plante fraîche, pendant un temps assez long (généralement 8 jours), dans une masse d'alcool à 90 ou 95 ° égale à celle de la plante. Pour des plantes très absorbantes, qui ne s'humectent pas bien avec l'alcool, il faudra augmenter la

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proportion d'alcool à 3 part d'alcool pour 2 de plantes, voire même pour certaines plantes 4 parts d'alcool pour 2 de plantes (soit deux fois plus d'alcool que de plantes). Dans ce cas, il faut faire attention à ce que la posologie soit modifiée. Le mélange doit être remué de temps en temps, puis passer et filtrer. L'alcoolature doit ensuite être stockée dans un flacon hermétique. L'alcoolature se conserve peu de temps, et que 50 gouttes d'alcoolature correspondent à peu près à 1 g.

On obtient l'alcoolat en distillant de l'alcool sur une ou plusieurs plantes.

1.6) La teinture alcoolique ou alcoolé

On obtient une teinture alcoolique en faisant macérer dans l'alcool à 60° une plante, à raison de 5 parts d'alcool pour une part de plante.

1.7) La teinture

On obtient la teinture en laissant macérer des plantes dans de l'eau, de l'alcool à 60° ou de l'éther.

1.8) L'huile

On obtient l'huile en laissant macérer à température douce (voire tiède) pendant 3 semaines, la moitié d'un bocal rempli de plantes fraîches ou sèches ou de racines broyées, dans de l'huile remplissant le reste du bocal. On remue de temps en temps le mélange, puis on décante le tout, et on met l'huile dans un flacon. L'huile rancit vite, il faut donc en faire peu à la fois, et en refaire souvent.

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1.9) La poudre

La poudre s'obtient en pulvérisant une plante, soit au moulin à café, soit au mortier et au pilon, avec du gros sucre en guise de meule (attention de retirer la masse de sucre pour le calcul des doses). On peut aussi faciliter la pulvérisation en passant la plante au four à feu très doux pendant quelques instants.

En annexe 7, j’ai pu sélectionner les plantes les plus courantes qui font parti du secret de beauté des cheveux des femmes Marocaines, ainsi que leurs propriétés et leurs indications. Ces plantes peuvent être utilisées séparément ou mélangées les unes aux autres en fonction de l’effet recherché.