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LES PARAMETRES CULTURELS

Dans le document La place de l'identité berbère en France (Page 98-117)

4. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

4.1. LES PARAMETRES CULTURELS

4.1.1. Les événements culturels

Nous avons pu constater que certains événements culturels, constituaient pour les enquêtés, une forme de « trait d’union » avec les éléments traditionnels. Leur fréquence en France, n’est pas aussi importante que celle du pays d’origine comme nous pouvons le remarquer avec les propos de Lamia : « Oui, dès que j'ai l'occasion d'avoir un mariage rif,

un baptême,... je m'y rend car on y retrouve beaucoup les traditions même si elles sont de moins en moins présentes en France par rapport au bled où elles sont fortement présentes ». (Lamia, l.32-34).

Par ailleurs, le fait de pouvoir être le vecteur de ces événements par différents moyens (mariage, baptême…) peut constituer pour l’individu un enjeu essentiel au niveau de la propagation de leur culture. Ainsi, des choix peuvent se poser à eux, afin de déterminer de manière distincte « la culture » qui les constitue. L’enquêté Fatiha, nous confiait : « Pour te dire à quel point je suis rif, je n’ai pas voulu de groupe, parce que tous les groupes sur Bordeaux, personnes ne sait chanter rif. Donc j’ai pris un DJ, pour qu’il me passe de la music RIF ». (Fatiha, l.585-587).

Au sujet du mariage, certaines personnes nous ont expliqué le nombre de différences qu’il pouvait y avoir entre les « arabes » et les « berbères ». Il s’agit pour nous de nombreuses traditions qui peuvent perdurer au niveau de certaines familles. Yamna, nous confiait s’être mariée au Maroc pour pouvoir réaliser un mariage conforme à ces règles. Elle nous expliquait que :

« (…)pour les mariages c’est-à-dire que nous, la mariée, ne met pas de ceinture durant trois jours, c’est une tradition, en fait c’est une tradition, enfin pendant le mariage tu mets une ceinture mais une fois que tu as mis la robe blanche après dès le lendemain du mariage, le lendemain de la nuit de noces, pendant trois jours tu n’as pas de ceinture, et le troisième jour c’est un de tes beaux-frères qui te mets la ceinture ». (Yamna, l.113-117)

Il est intéressant de voir là, la fusion d’éléments culturels, entre le côté occidentalisé (robe blanche) et la perpétuation d’éléments culturels.

Pour certains, la mise en scène culturelle fait écho aux aspects historiques qu’a pu connaître le groupe. Walid, avec une certaine fierté, nous racontait une scène de mariage :

« (…) ils avaient mis la tenue traditionnelle rif quand ils portaient les mariés, ils avaient les sacoches sur le côté et les petits sabres et ils tapaient, tapaient sur un pied comme des guerriers, parce que je te disais tout à l’heure, c’est les rifains qui la font cette danse ». (Walid, l.198-199)

A la vue des résultats obtenus, nous pouvons remarquer que la plupart des enquêtés rifains sont attachés aux éléments culturels du groupe. Ils essaient donc de reproduire à l’identique les moindres étapes comme nous avons pu le voir plus haut avec Yamna.

Ainsi, ils insistent pour ne pas que nous fassions l’amalgame avec les arabes. Nous pouvons le voir, car la plupart du temps, ce sont eux-mêmes qui se comparaient aux arabes. Ils auraient pu se comparer au groupe majoritaire des français, mais cela a moins été le cas. Donc nous pouvons supposer un désir de distanciation vis-à-vis du groupe arabe en France. En effet, Yamna nous expliquait :

« (…) dans un mariage rifain et arabe c’est pas du tout la même chose, comme je te disais nous on est plus traditionnel, il y a des tambours comme on dit c’est plus des femmes qu’il y a, c’est plus les femmes qui chantent qui disent des chansons sur les mariés, des trucs comme ça quoi, tandis que si tu vas dans des mariages arabes, c’est plutôt la sono (…) » (Yamna, l.194-198)

Nous avons pu constater que l’élément « musique » traditionnel représentait pour certains enquêtés une forme de « bain culturel » où les individus vont pouvoir s’imprégner des bienfaits de leur culture. Bienfait dans la mesure où ils disent « s’amuser » « prendre du plaisir » ou bien encore « se sentir à leur place ». Pour ces personnes, la musique va constituer un élément qui les identifie et que seul les « nous » face aux « eux » pourront comprendre (théories de l’ethnicité). Ci-dessous, quelques réactions :

- « ça me rappelle les traditions. Après dans les mariages je m’amuse plus quand il y a des chikhat et la musique de chez nous ». (Wedira, l.337-338)

- « (…) du coup j’aime bien comment ça se chante, et c’est un style que je retrouve, ça me fait plaisir surtout de retrouver mes racines. C’est différent du marocain, mais la musique rif j’aime bien ». (Fouda, l.89-91)

- « (…) j’ai l’impression de trouver un petit peu ma place, même si je comprends pas que quelques petits mots (…) ». (Fouda, l.102-103)

Hormis lors mariages, la majeure partie des enquêtés trouvent que les soirées à thème culturel manquent, et qu’elles sont essentiellement concentrées en Ile de France. Néanmoins au niveau de l’échantillonnage girondin, certains trouvent que ce type de soirée représente pour les personnes du même groupe, une occasion de se rencontrer ou de se

voir. Sadden nous explique qu’il « trouve qu’ils arrivent à s’organiser, organiser des

soirées ils ont fait venir un chanteur très connu berbère Oumguil, et ils l’ont fait venir et il a fait le concert et il est reparti au Maroc. Et je trouve intéressant qu’ils se réunissent comme ça, (…) » (Sadden, l.168-171)

Afin de nous rendre compte de l’ampleur que ce type de soirée pouvait avoir au niveau de Bordeaux, nous avions rencontré une organisatrice de ce type de soirée. Dans ses explications, nous avons pu voir qu’elle essayait de reproduire à l’identique, les événements pouvant se dérouler au Maroc. C’est comme si, elle déplaçait l’ensemble des dimensions culturelles berbères pour pouvoir les implanter en France. Ci-dessous, les propos explicatifs :

« Même les chanteurs, ils parlent, ils sont berbères, les filles elles font des costumes, des trucs, des trucs traditionnels spécial berbères. On fait, on passe des soirées berbères. (…) il y a ils sont d’ici ils viennent de « Aïn Jam3a », de Kenifra, Azrow, il y a des personnes ici malgré tout ils travaillent, mais ils arrivent, ils habitent sur Bordeaux et ça fait plaisir il y a, de passer la soirée, (…) il prépare le manger spécial de berbère ». (Wahiba, l.24-32)

C’est donc en attachant de l’importance à certains événements culturels, pratiqués à la base dans le pays d’origine des parents, que les enquêtés construisent une image qu’ils ont de leur culture.

A présent, nous allons évoquer les éléments traditionnels berbères ainsi que leur particularité. Comment les individus abordent- ils la sphère traditionnelle ?

4.1.2. Les traditions

Faisant partie d’une des premières cultures du Maghreb, la culture berbère est riche de pratiques ancestrales et de croyances. Ayant remarqué la prise de distance de certains éléments culturels familiaux des personnes interrogées, nous avons voulu en savoir plus et comprendre la position des sujets. Deux aspects importants ont émergé : l’aspect folklorique ainsi que les croyances non religieuses. Effectivement Fatiha nous introduit ces

désobligeances en nous signalant que cela n’est pas spécifique aux Rifs : « Pas qu’à des

rifs, je me suis rendue compte que ce sont des rituels qui existent partout ailleurs quoi. Voilà faire attention aux yeux des gens, j’ai l’impression que c’est maghrébin, ce n’est pas que rif ». Elle nous évoque ici le ressenti, que peuvent avoir des individus à l’égard des

autres, basé sur une malchance. C'est-à-dire que si un malheur arrive à une personne, la probabilité que cela soit dû au regard des autres est renforcé. Fatiha elle, renvoie ce comportement à une pratique maghrébine et non musulmane.

Nadia elle, va soulever l’éducation inconsciente qu’elle a pu recevoir de ces croyances étant petite. Elle nous dit : « en fait « chirk53 » c’est quand tu associes quelqu’un à « Allah ». C’est l’associationnisme. Tu sais quand t’es petit, tu l’associes inconsciemment » (Nadia, l.497-498). Nous voyons bien là, le recul pris lorsqu’elle dit

avoir été elle-même dans cette croyance. Farida aussi rejoint les propos précédents, en reconnaissant qu’il s’agit bien là de l’éducation qu’ont reçue leurs parents : « Et c’est vrai

que nos parents ont baigné dans ça tu vois ». Néanmoins, pour elle ces pratiques

varieraient selon les régions : « ma mère n’a pas du tout baigné dans ça, de son côté ils

sont très religieux, ce n’est pas des Tamazight ». Nous notons de sa part une forte

distinction entre les Amazigh qui seraient immergés dans ces pratiques et les autres qui relèveraient plus de la pratique religieuse. En outre, nous remarquons bien de sa part le sentiment qu’elle éprouve de cet ensemble culturel : « c’est totalement détestable. Et je

pense que c’est aussi au niveau religieux parce que les gens ne pratiquent pas l’arabe (…) ils continuent dans la pratique ancestrale d’aller voir la voyante, d’aller voir « Srour54

» pour qu’il te fasse » (Farida, l.287-290). Pour elle ce genre de pratique ne s’accorde pas à

la religion musulmane. En effet celle-ci proscrit, entre autre, tout ce qui relève de la prédiction de l’avenir ainsi que les sorts. Ces derniers sont aussi nommés en berbère sous la forme de « Tihiriya » que nous évoque Salah. Pour lui il est probable que ces initiations ont été mises en œuvre par les berbères. Fatiha parlait précédemment d’une pratique maghrébine. Cela a dû sûrement être démontré mais nous pouvons supposer que les

berbères aient été les précurseurs de ce type de pratiques sachant qu’ils étaient installés au Maghreb avant même d’être convertis à l’islam par les arabes. Salah nous évoque aussi une forme d’identification qu’avaient les femmes : « il y a les tatouages, que les femmes font,

ça veut dire la tribu à laquelle tu appartiens. Pendant une période c’était la mode ».

Mohand ajoute que « les femmes pour se reconnaître elles se mettaient ce tatouage et à

travers ce tatouage tu pouvais savoir si la femme était berbère ou arabe ». (Mohand, l.257-259) En effet nous allons retrouver sur l’ensemble des régions berbères des formes

d’appartenances symboliques à un groupe. Le tatouage en islam est interdit. Toutefois de nombreuses femmes musulmanes et berbères portent les empreintes de cette culture. En effet, ayant baigné dans une transmission orale, nombreux n’ont pas pu s’approprier les écrits religieux. Aujourd’hui, les enfants prennent en compte cela et préfèrent marquer une rupture à cela afin de conserver intacte leur conviction.

C’est aussi dans l’associationnisme de « Saints » au niveau du Maroc, que les personnes interrogées veulent briser certains liens culturels. Nadia et Salah, nous expliquent de façon précise les rites qu’ils ont pu connaître, étant petits durant des périodes de maladies, de problèmes…Salah nous évoque : « Les berbères vont chez les « Saints »

Marabout, Moulay Idriss, Moulay Bousslem, Moulay Hacoub. Là-bas, ils amènent les gens qui sont malades pour avoir la guérison et la bénédiction du Saint qui est dans une tombe » (Salah, l.142-144).C’est donc en suivant des consignes de rituels qu’ils espèrent

(surtout leurs parents) aboutir à une future guérison. Nadia nous dit à ce sujet : « Quand on

te dit de te tremper trois fois, tu vas te tremper dans cette espèce de puits, tu vois, tu te dis qu’est ce qui se passe ? » (Nadia, l.498-500). Nous voyons bien l’influence que peuvent

avoir les parents au niveau de la socialisation primaire malgré l’incompréhension des enfants. En effet, c’est bien plus tard, à l’âge adulte qu’ils comprennent et répondent à leur propre questionnement. Salah aussi nous explique de façon détaillée l’initiation à accomplir en vue d’une future guérison : « Il faut sacrifier des animaux, on leur demande

de faire des rituels pour avoir la guérison. Par exemple quand tu rentres, il te demande de faire trois fois le tour, sacrifier un poulet, laisser des vêtements » (Salah, l.144-146). Nous

voyons bien là que ces rites sont chargés de symbolique : à la fois d’interprétation religieuse (sacrifier un animal) et traditionnel comme laisser un vêtement55.

Les autres éléments soulevés par les personnes interrogées, sont les aspects folkloriques de la culture berbère porteuse de messages. Il nous a été souvent rapporté, de façon ironique, la non compréhension de « chikhat » pour les personnes interrogées. Bien souvent leurs parents sont adeptes de ce type de représentation. C’est plus tard qu’elles ont pu découvrir les messages cachés de ces chants. Visuellement il s’agit de femmes, vêtues de tenues traditionnelles qui chantent de façon assez rythmique. Ce groupe de femmes va souvent être présent lors de mariage (au Maroc) et aujourd’hui au niveau de clip vidéo. Nous pouvons supposer que ce support permet aussi de dépasser les frontières et donc être accessible aux immigrés berbères d’Europe.

Les chikhat56 « sont des chanteuses professionnelles qui animent des fêtes familiales et les « Moussem57 ». Elles racontent des histoires, des histoires d’amour, d’amitié, de trahison. Tout cela, dans un langage populaire, où le texte, cède la place à une musique envoûtante ». Il est intéressant de souligner la place que peuvent avoir ces groupes dans la vie de certaines familles berbères, tandis que les sujets y sont tabous. Nous avons pu, entre autre, le mettre en évidence avec le témoignage de Ouarda : « je ne le

comprends pas toujours, je demande à mon père et c’est un peu des chansons d’amours, un peu parfois, très érotiques, genre, même, description d’une beauté sans voile, je ne demande pas (rires »). En effet, l’image folklorique véhiculée par ce type de groupe

(Moussem ou chikhat), c'est-à-dire : position debout en ligne, pas de danse basique, etc, ne traduisent pas forcément l’émotion des paroles des chansons. D’autre part la pratique des chikhat ne se limite pas seulement aux performances vocales. Farida nous apporte une autre vision, plutôt ensevelie : « C’est le côté folklore et derrière t’as le côté prostitution et

ça c’est détestable aussi. On est connu pour ça. Quand tu dis je suis berbère de nananana,

55

Nora, Chahiri, La transmission de la culture berbère en France, auprès des jeunes français nés ou socialisés en France et dont au moins un des deux parents est d’origine berbère du Maroc, mémoire de master, université de Bordeaux Segalen, 2011, p. 92-94.

56 Source : http://www.fespub.net/modules/news/article.php?storyid=886 57 Mariages traditionnels berbères, en plein air sur fond bucolique.

tout de suite les gens ils pensent à ça au chikhat ». En effet, les parents ne vont pas

évoquer ce qu’englobe la pratique de chikhat dans son ensemble. Ce qui est intéressant de souligner est le fait que ce qui est tabou, soit évoqué de façon informelle auprès des enfants. A ce sujet, Farida nous raconte un souvenir d’enfance : « Ouais les traductions

quand j’étais petite j’essayais de demander à mon père mais vu que ce sont des histoires d’amour et tout je me suis vite fait recaler par ma daronne (rires) elle me disait chût, tais toi et tout et du coup je ne demandais plus ». Nous pouvons voir là, par son envie

d’apprendre la langue, les barrières culturelles qui pouvaient se présenter à elle. C’est donc avec une certaine prise de recul que plus grande elle comprend le sens même de certaines paroles, et ainsi le comportement de ses parents. Inconsciemment, il se peut qu’ils aient éloigné leurs enfants de la transmission linguistique en ne leur permettant pas de pouvoir y accéder.

Par ailleurs, nous pouvons voir qu’à travers ce genre de pratiques artistiques, certains enfants vont émettre un rejet face à l’ensemble des éléments culturels berbères affectionnés par leurs parents. Ainsi, les enfants vont avoir un intérêt plus renforcé de part leur identité religieuse : « (…) Moi je trouve ça vraiment malsain et le surtout le fait que,

c’est fait comme ça surtout du côté où on les voit pas. Et ce moment-là surtout pour avoir des billets, surtout dans un pays musulman moi je trouve que c’est trop abusé. (…) Mon père il a toujours été fasciné mais bon je trouve ça malsain ». (Onessa, l.307-316)

Autre groupe traditionnel berbère est le « Ahidouss » qui est : « une danse

traditionnelle pratiquée par les tribus berbères du moyen Atlas du Maroc dans laquelle hommes et femmes, coude à coude, forment des rondes souples et ondulantes, accompagnées de chants rythmés par le bendir58. (…) Cette danse se pratique aussi : « à l’occasion des moindres fêtes et même l’été, après la moisson presque tous les soirs dans les villages ». Les chansons évoquées, sont aussi des chansons d’amours et d’amour de

Dieu. Il s’agit là du côté folklorique plus « soft », à certains groupes de berbères. Farida nous décrit cela comme faisant partie de sa culture : « Ahidouss, c’est typiquement, si tu

veux t’as des femmes qui se mettent en ligne et les hommes ils se mettent en ligne et puis ils chantent. Les hommes chantent quelque chose et les femmes leurs répondent, ils s’avancent l’un vers l’autre en dansant, en chantant en se répondant etc. » (Faria, l.470- 472). Il est intéressant de souligner que nous ne retrouvons pas là, la proximité homme

femmes qui peut exister auprès de certaines familles Rif. En effet, Fatiha rifaine, nous avait évoqué l’importance de la séparation entre homme et femme pour son mariage. Au niveau de Farida, qui est chleuh, la mixité fait partie de leur quotidien sur le plan culturel, comme nous avons pu le voir ci-dessus. Dounia et Ouarda, définissent l’Ahidouss comme une « marque » distinctive des berbères dans la mesure où la seule langue utilisée sera le berbère. « Ce sont des chants traditionnels qui sont beaucoup des métaphores. Avec des

danses traditionnelles appelées « Ahidouss ». Dans une soirée berbère il y a forcément cette danse c’est comme une marque. Et souvent les gens utilisent des instruments de musique traditionnels qu’ils ont appris à utiliser eux même et reprennent quelques coutumes pour mettre de l’ambiance à la soirée ». (Dounia, l.33-37)

En outre, le « Moussem » nous est évoqué par Ouarda. Il s’agit à la base d’un événement religieux qui invite tous les marocains à venir prier et célébrer un saint. Avec le temps, un des plus connus a été le Moussem d’Imilchil qui est l’occasion pour les célibataires désirant se marier, de rencontrer leurs futurs fiancés. Fort de son succès, cet événement marque un retour en arrière pour les personnes en manque de repères traditionnels. Habitant dans cette région Ouarda nous dit ; « Après dans notre région il y a

des « Moussem » dans lesquels les gens peuvent se marier enfin des « Moussem » d’Imilchil où il y a des jeunes mariés, c’est très beau avec les roseaux, c’est plus romantique ». (Ouarda, l.202-204)

Ainsi l’ensemble de ces éléments traditionnels, nous amène à en aborder un, qui est de toutes les générations et qui traverse le temps. Il a été abordé par une majorité d’enquêtés comme élément de passation de l’histoire. Il s’agit de la « cuisine » que nous avons voulu évoquer. Nous souhaitions découvrir, comment, ces nouvelles générations s’approprient cet élément.

4.1.3. La cuisine

D’autre part, la cuisine peut prendre une place essentielle au niveau du quotidien de certaines des personnes. En effet, comme l’expose Claude Lévi-Strauss : « le système

culinaire (…) défini comme « un langage dans lequel chaque société code des messages qui lui permettent de signifier au moins une partie de ce qu’elle est59

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