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Bilan lésionnel Traitements

4. Prévention et éducation

4.2. Les mesures préventives

La prévention consiste en des mesures générales et d’autres plus spécifiques. Les mesures générales de prévention sont:

-

L’obtention d'un équilibre glycémique optimal, qui est le seul moyen validé de

prévenir l'apparition d'une neuropathie ou d'en ralentir l’évolution136.

-

La lutte contre les facteurs de risque cardio-vasculaire (tabac, dyslipidémie, HTA), qui

Les mesures de prévention spécifiques comprennent:

-

Un suivi régulier des pieds

-

Une identification des pieds à risque

-

Un programme d’éducation thérapeutique

-

Un chaussage adapté

-

Des soins podologiques

-

Un appareillage préventif (orthoplasties d’orteils, orthèses plantaires, chaussures

orthopédiques).

-

La restauration d'un état circulatoire satisfaisant grâce aux techniques de

revascularisation.

4.2.1. Messages préventifs à délivrer aux patient de grade 01,132

Chez les patients de grade 0, la sensibilité et les signaux d’alarme de la douleur sont présents. Leur risque podologique n’est pas supérieur à celui d’un individu non diabétique. Le but de la prévention chez ces patients est d’éviter l’apparition des complications du diabète (neuropathie, artériopathie). Les recommandations sont donc centrées sur l’éducation thérapeutique du patient, sur l’apprentissage à l’auto-surveillance glycémique, et sur les règles hygiéno-diététiques (Annexe 3). Concernant les soins des pieds, les conseils d’hygiène habituelle sont préconisés, à savoir: se laver les pieds quotidiennement; bien se sécher entre les orteils; en cas de sécheresse cutanée, utiliser une crème hydratante, sauf entre les orteils.

En outre une consultation annuelle avec un bilan de dépistage du risque podologique est recommandée chez les patients de grade 0.

4.2.2. Messages préventifs à délivrer aux patients de grade 1, 2 et 31,132,137,138

4.2.2.1. Conseils d’hygiène138 Les conseils d’hygiène sont les suivants:

-

Se laver les pieds quotidiennement avec un gant de toilette doux et un savon non

irritant, sans oublier les espaces interdigitaux.

-

Contrôler la température de l’eau avec un thermomètre (max. 36°C).

-

Les bains de pieds supérieurs à 5 minutes sont à proscrire, du fait du ramollissement

-

Essuyer soigneusement avec une serviette douce et ne pas oublier les espaces interdigitaux.

-

Appliquer une crème hydratante sur les zones sèches et hyperkératosiques des pieds.

L’application de crème entre les orteils est à éviter.

-

Ne pas utiliser d’objets coupants mais une lime en carton pour les ongles en

arrondissant les angles et ne pas les couper trop courts.

-

Faire régulièrement entretenir vos ongles par un pédicure ou un podologue.

-

Changer de bas ou de chaussettes chaque jour.

-

Porter toujours des bas ou des chaussettes dans ses chaussures. Utiliser de préférence

des bas ou des chaussettes en coton ou en laine.

-

Porter des chaussettes qui ne serrent pas trop, sans grosses coutures, sans plis et sans

trous.

-

Porter ses chaussettes et bas à l’envers pour mettre les coutures à l’extérieur.

4.2.2.2. Chaussage

Le chaussage est une partie indissociable de l’acte thérapeutique et est prescrit en lien avec l’histoire clinique du patient. 20 à 50% des ulcères du pied chez le diabétique sont dus à

des traumatismes liés aux chaussures139. Le but d'un chaussage adapté est de réduire les zones

d'hyperpression, de diminuer la formation des callosités, la survenue d'ulcères et de protéger

le pied des traumatismes extérieurs132.

Lors du choix des chaussures, il est conseillé de s’orienter vers des chaussures fermées en cuir car elles s'adaptent mieux à la forme du pied. Les chaussures à bout pointu sont à proscrire car elles compriment les bords de l'avant-pied et facilitent le chevauchement des

orteils1. La hauteur du talon doit être de 3-4 cm maximum, afin d’éviter que le pied ne se

déplace vers l'avant, entraînant des pressions excessives sur les têtes métatarsiennes et sur la pulpe des orteils. Enfin, les pieds étant plus volumineux en fin de journée, l’achat des

chaussures doit se faire à ce moment132.

Chez les patients de grade 1, les chaussures de ville de série peuvent être conservée. Toutefois les chaussures thérapeutiques de série (CHUP: Chaussure thérapeutique à Usage

Prolongé), dont l’habillage intérieur soigné permet d’éviter toute agression cutanée, peuvent

Pour les patients de grade 2, sont indiquées: les CHUP140 ou les chaussures semi-

industrielles141. Ces dernières sont fabriquées en série, mais sont disponibles sous forme semi-

finie, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de lit plantaire. Celui-ci est fabriqué sur mesure et monté individuellement par le podologue. Les chaussures semi-industrielles sont également utilisé chez les patients avec un risque podologique de grade 3. Certaines études montrent que les chaussures semi-industrielles permettent de réduire de façon significative la récidive de l’ulcère142.


Pour les patients de grade 2 ayant une déformation significative et les patients de grade 3 non amputés, le choix sera orienté vers des chaussures orthopédiques. Par ailleurs,

pour ces patients, une semelle est pratiquement toujours indiquée141.

En cas d’amputation, les chaussures en podo-orthèse sont indispensables140.

4.2.2.3. Auto-examen des pieds1,132

Il est recommandé de s’inspecter les pieds, à la recherche de cors, ampoules, crevasses, hématomes, de zones de pression ou plaies. Il faut être attentif à tout changement de coloration (rougeur, bleuissement, pâleur), aux gonflements ou aux changements de température. Il est conseillé d’attendre environ 20 minutes après avoir enlevé ses chaussures avant d’examiner ses pieds, pour vérifier les points de pression.

En cas de détection de problème, l’auto-soin n’est pas recommandée, il faut consulter un soignant (médecin, podologue). Concernant la conduite à tenir en cas de plaie, il faut consulter un médecin ou un centre de prise en charge multidisciplinaire dans les 24 à 48

heures, et ceux même si la plaie n’est pas douloureuse143. Ces centres sont référencés par

région sur le site de l’ANCRED (Association Nationale de Coordination des Réseaux

Diabète)144.

Pour les patients de grade 1, la fréquence de l’auto-surveillance est de plusieurs fois par semaine; chez les patients de grade 2 et 3, l’idéal serait que l’inspection soit quotidienne.


25% des patients diabétiques avec un pied à haut risque podologique (grade 2 et 3) présentent un déficit visuel, et 20,9% une incapacité motrice limitant leur aptitude à surveiller

leurs pieds145. Il faut repérer ces patients et leur conseiller de demander à un proche de les

IV. Enquête auprès des patients diabétiques et cas