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3 Chapitre : concepts et champs disciplinaires infirmiers

3.1.1 Les institutions de soins / Établissements médico-sociaux

soins et particulièrement celui des établissements médico-sociaux pour les personnes âgées en regard de nos concepts mis en avant dans le chapitre précédent.

Les institutions de soins englobent l’ensemble du système hospitalier et des services médicaux annexes. Selon le site du Canton du Jura, les institutions de soins ont pour objectif d’offrir à la population des soins de qualité et sécuritaire dans le domaine pré-hospitalier, hospitalier et post-hospitalier.

En ce qui concerne les établissements médico-sociaux, la première définition que nous mettons en lumière est celle du « Service de la prévoyance sociale de l’état de Fribourg » (2014). Les établissements médico-sociaux pour les personnes âgées sont un lieu de vie qui accueille des personnes pour lesquelles il est requis des soins infirmiers et une surveillance médicale, sociale, psychologique et environnementale soutenue. Ces établissements englobent également divers services comme celui d’hôtellerie et d’animation.

La définition suivante est celle de « l’appui social et médico-social » (Douesneau & Lam, 2013). Les établissements médico-sociaux pour personnes âgées offrent des prestations d’accompagnement dans un lieu de vie en favorisant une offre collective tout en tenant compte des besoins individuels d’une population considérée comme fragile. C’est bien dans ce contexte que nous allons poursuivre ce chapitre en présentant le concept de la démence.

3.1.2 La démence

Le concept de la démence est au centre de notre question de recherche, puisqu’il concerne la population de grand âge étudiée dans notre travail de Bachelor.

Selon l’OMS (2016), la démence est : « un syndrome, généralement chronique ou évolutif, dans lequel on observe une altération de la fonction cognitive (capacité d’effectuer des opérations de pensée), plus importante que celle que l’on pourrait attendre du vieillissement normal. Elle affecte la mémoire, le raisonnement, l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement. La conscience n’est pas touchée. Une détérioration du contrôle émotionnel, du comportement social ou de la motivation accompagne souvent, et parfois précède, les troubles de la fonction cognitive ». Effectivement, une personne atteinte de démence présente un ensemble de symptômes tels que perdre conscience du temps, avoir tendance à oublier, avoir plus de difficulté à communiquer ou encore

présenter des modifications de son comportement, pouvant aller jusqu’à l’agression (OMS, 2016).

Il existe différents types de démences. Tout d’abord, on distingue deux grandes classes de démences, les démences qualifiées de réversibles (non dégénératives) et les démences irréversibles (dégénératives). Les démences réversibles sont partiellement ou totalement guérissables par un traitement adapté. Elles sont dues notamment à une hypothyroïdie ou une carence en vitamine B12, ou causées par des chocs, des drogues, des facteurs tumoraux ou des maladies telles que la maladie de Creutzfeldt-Jacob. (Camicioli, 2006)

Selon une revue canadienne de Richard Camicioli (2006), en ce qui concerne les démences irréversibles, le type le plus fréquent est la maladie d’Alzheimer car elle représente la majorité des cas dans la population âgée. En effet, selon les données épistémologiques de l’OMS (2016), concernant la prévalence, la maladie d’Alzheimer croît chaque année (7,7 millions de nouveaux cas dans le monde). Après 65 ans, la prévalence est de 5%, et de 30% après 85 ans (Dufouil & Amouyel, 2015). En Suisse, il existe plus de 119'000 personnes atteintes de démence. En raison du vieillissement de la population, le nombre des personnes souffrant de démence va augmenter de manière considérable : jusqu’en 2050, ce chiffre pourrait atteindre 300'000 (Alzheimer suisse, 2015). La démence vasculaire arrive au second rang des démences irréversibles les plus courantes. Elle représente 10 à 20% des cas. En effet, les premières

causes de décès dans les pays industrialisés sont les maladies cardiaques, les cancers et les accidents cérébro-vasculaires (Peytavin, 2003).

La prévalence pour les personnes atteintes de maladie de Parkinson pouvant développer une démence est de 20 à 30% (Camicioli, 2006).

La démence à corps de Lewy reste une des formes les plus répandues après la maladie d’Alzheimer. Effectivement, elle représente 10 à 15% des personnes atteintes de démence (Association Alzheimer Suisse, 2013).

La démence fronto-temporale est une forme rare. Les maladies dégénératives affectant les lobes fronto-temporaux font partie de ce type de trouble. Cependant, chez les personnes de moins de 65 ans, cette démence est aussi fréquente que celle de la maladie d’Alzheimer (Association Alzheimer Suisse, 2013).

Pour notre travail de Bachelor nous nous centrons sur les démences dégénératives. Cette dernière est un syndrome fréquent chez la personne âgée. D’après l’OMS, il existe 47.5 millions de personnes atteintes de démence dans le monde (OMS, 2016)

Il est important en tant que soignant de prendre en considération le patient dans sa globalité, c’est-à-dire en tant qu’être humain unique bio-psycho-socio-spirituel. En effet, le personnel soignant pourrait banaliser différents symptômes, des personnes atteintes de démence, tels que la douleur tant somatique que psychique (Pautex & Vogt-Ferrier, 2006).

La personne démente a le droit d’être informée, d’être soignée en tenant compte de l’existence de son « soi » ou encore de participer, d’être intégrée

dans la prise de décision concernant sa vie en prenant en considération ses limites. (OMS, 2016 & Neuromedia, 2005). En effet, si nous valorisons l’empowerment de la personne démente ainsi que les soins centrés sur la personne, la qualité de vie de l’individu en sera améliorée.

En résumé, la prise en compte globale du patient dément et de ses symptômes est nécessaire pour permettre au patient d’augmenter son estime de lui, pour qu’il se sente entendu et respecté ou encore pour ralentir le processus de désadaptation à son environnement et sa composante sociale (Ohnen, 2002).

Suite à nos recherches, nous relevons que l’évolution de cette pathologie est considérée comme globale et persistante (Grosclaude, 1997). Il est donc important pour nous de parvenir à diminuer les différentes atteintes que la démence déclenche sur le plan bio-psycho-social-spirituel et environnemental de l’individu.

La mise en place d’une intervention en fonction du besoin du patient, telle que les thérapies sensorielles, aboutit à une diminution des symptômes comportementaux et psychologiques. Cette démarche est essentielle dans une prise en charge globale et psychothérapeutique du patient.

Nous allons exposer, dans la suite de notre travail de Bachelor, la définition du concept des symptômes comportementaux et psychologiques des personnes démentes (La Revue canadienne de la maladie d’Alzheimer, 2003).

3.1.3 Les Symptômes comportementaux et psychologiques des

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