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Les huiles essentielles

Dans le document Etude de l'extraction supercritique (Page 31-36)

L’utilisation de traces d’huiles essentielles destinées à rééquilibrer physiquement et psychiquement l’individu remontent à plus de 3000 ans [52]. Toutefois, vers les débuts du

15ème siècle, l’utilisation des huiles essentielles a subi une chute remarquable suite à la

découverte, de la pénicilline [52].

Dans les années 50, l’esthéticienne, biochimiste française Marguerite Maury a

introduit le concept des huiles essentielles en massage en créant les premiers services

d’aromathérapie en Europe. Ainsi, apparaît une nouvelle exigence relative aux choix des végétaux, aux modalités de cueillette et aux techniques d’extraction et de conservation [53].

Finalement, la médecine aromatique introduite par les auteurs Penel et Franschomme. [52]

différents végétaux, pour dresser un tableau assez précis qui sert actuellement de référence assez importante pour les chercheurs [52].

De nos jours, l’aromathérapie s’impose comme l’une des thérapies complémentaires la plus

performante non seulement en matière de santé mais également en matière de beauté et

d’esthétique par les soins naturels qu’elle peut apporter à notre peau et à notre corps.

1.7.1 Définition

Selon la 8ème édition de la pharmacopée française (1965) [54], une huile essentielle appelée également essence est un produit de composition généralement assez complexe renfermant les principes volatils contenus dans les végétaux et plus ou moins modifiés par les

procédés d’extraction.

Selon Naves [54], les huiles essentielles sont des mélanges de divers produits issus

d’une espèce végétale donnée, générés avec une certaine proportion d'eau lors d’une distillation effectuée dans un courant de vapeur d’eau. Cette définition est restrictive car elle

exclut les produits obtenus par les autres techniques.

Selon l’AFNOR [54], les huiles essentielles sont définies comme étant des produits obtenus soit à partir de matières naturelles par distillation à l’eau ou à la vapeur d’eau soit à

partir des fruits de citrus par des procédés mécaniques et qui sont séparés de la phase aqueuse par des procédés physiques. Ces essences sont des concentrés de molécules aromatiques, se trouvant dans certaines cellules sécrétrices des fleurs, des feuilles, des graines, des racines,

ainsi que dans l’écorce ou le bois des arbres.

Ce sont des mélanges complexes de divers principes en proportions variables d’une essence à l’autre. De plus, ces substances non grasses sont solubles dans tous les solvants

organiques,dans l’huile, et très peu solubles dans l’eau. Elles sont principalement liquides, de densité inférieure à celle de l’eau et sont constituées d’un nombre assez élevé de molécules

organiques (300 molécules). Les huiles essentielles sont très volatiles.

1.7.2 Description de Romarin

Le Romarin, Rosmarinus officinalis L, plante commune à l’état sauvage, est, sans doute, l’une des plantes les plus populaires en Algérie, puisqu’on la trouve dans tous les

jardins et les parcs en bordure odorante. Cette plante appartient à la famille des Labiées. Le Romarin peut atteindre jusqu'à 1,50 m de hauteur. Il est facilement reconnaissable en toute saison à ses feuilles persistantes sans pétiole (petit pied), coriaces, beaucoup plus longues que

larges, aux bords légèrement enroulés, vert sombre luisant sur le dessus, blanchâtres en dessous. Leur odeur, très camphrée, évoque aussi l'encens. Le romarin se cultive en des lieux secs et chauds, il se multiplie facilement au printemps ou à l'automne par bouturage, marcottage ou semis.

La floraison commence dès le mois de février (parfois en janvier) et se poursuit jusqu'en avril mai. La couleur des fleurs, qui se présentent en grappes assez semblables à des épis, varie du bleu pâle au violet (on trouve plus rarement la variété à fleurs blanches R. officinalis albiflorus). Leur calice qui joue le rôle de protecteur de la fleur est velu, à dents bordées de blanc. Elles portent deux étamines (l'organe mâle) ayant une petite dent vers leur base. La lèvre inférieure de la corolle est profondément divisée, faisant penser au labelle de certaines orchidées. Comme pour la plupart des lamiacées, le fruit est un tétrakène (de couleur brune).

Perrot [55] a découvert la présence de poils sécréteurs de deux sortes dans le limbe de la feuille de Romarin. Les sécrétions sont les produits du métabolisme végétal qui comprennent les huiles essentielles, les gommes et les mucilages, les tanins, les alcaloïdes, les

nectars, etc. D’autre part, Spiro et Chen [56] rapportent que l’huile essentielle de Romarin est

contenue dans des glandes épidermiques appelées trichomes, divisées essentiellement en deux types principaux (peltate et capitate glands). Le premier type serait le site de stockage le plus

important de l’huile essentielle de romarin. Il faut rappeler que la libération de l’huile n’est

possible que si un facteur externe intervient.

Les principaux constituants de l’huile essentielle de Romarin sont : bornéol,

camphène, camphre, cinéol, acide rosmarinique, diterpènes, rosmaricine

1.7.3 Composition chimique de Romarin

Plusieurs travaux de recherche sur la composition chimique de l’huile essentielle de Romarin ont été effectués. D’après la littérature [57], les principaux composants sont :

1,8-cinéole, α-pinène, camphre, verbénone, bornéol; alors que d’autres, tels que le terpinen-4-ol, α-terpinéol, β-caryophyllène, 3-octanol, acétate de géranyle et acétate de linalyle, sont

considérés comme composants secondaires.

La composition chimique des extraits dépend largement de l’influence des conditions du mode d’extraction sur l’essence contenue dans la plante. Les extraits ainsi que de nombreux

dérivés porteurs de fonctions diverses sont constitués principalement de composés terpéniques.

Les terpènes sont très répandus dans la nature et surtout dans les plantes comme constituants des huiles essentielles. Ils sont issus d’une voie métabolique secondaire de

l’acide mévalonique. Suivant le nombre entier d’unités penta carbonés (C5)n ramifiées,

dérivées du 2- méthylbutadiène (isoprène) [58], la nomenclature utilisée a pour base une unité terpénique en (C5H8)n: Hémiterpènes C20H32; Diterpènes (C10H16)n Polyterpènes; C10H16 Monoterpènes ; C30H48 Triterpènes ; C15H24 Sesquiterpènes ; C40H64 Tétraterpènes.

D’une manière globale, il est assez aléatoire d’évaluer la qualité d’un extrait d’après la

composition chimique de celui-ci, où seul un examen organoleptique permettra d’évaluer les

interactions moléculaires induites.

Les différents constituants de l’huile essentielle de romarin sont regroupés dans le tableau 1.4.

Tableau 1.4: Composition de l’huile essentielle de romarin [59]

Acycliques myrcène linalol Monocycliques terpinéol-4 α-terpinéol cinéole limonène Aromatiques p-cymène Monoterpènes Bicycliques α-pinène camphène verbénone camphre bornéol acétate de bornyl Sesquiterpènes caryophylène humulène

En 1995, Lawrence [57] a rapporté les études de l’Afrique du Nord et de l’Europe menées sur la composition chimique de l’huile essentielle de romarin. Il a identifie trois catégories

d'huiles essentielles de romarin suivant le principe actif qui prédomine avec des différences notables correspondant au lieu de culture et le moment de la récolte :

a) Le romarin officinal à camphre : présent en Espagne et même en Algérie, il est moins fortement antiseptique mais agissant d'avantage sur le système neuromusculaire. Le camphre

se trouve relié au bornéol parce qui’ ils appartiennent au même édifice bornane et sont déduits l’un de l’autre par oxydoréduction.

b) Le romarin officinal à cineole : Plus expectorant, se trouvant en Algérie, Tunisie, Maroc et

l’Italie. La biosynthèse dans ce type se dirige essentiellement vers la formation du 1,8-cinéole.

c) Le romarin officinal à verbénone : Il est situé en Espagne, Portugal et dans le sud-ouest ibérique. Il est particulièrement efficace pour les problèmes digestifs, neurotoxiques et abortifs à fortes doses. Le verbénone est relié au-pinène, ces deux composés sont également

déduits l’un de l’autre par oxydoréduction.

1.7.4 Huile essentielle de Romarin Algérien

Le Romarin est relativement riche en l’huile essentielle (1 à 5%). Les organes pouvant renfermé l’huile essentielle sont les fleurs et les feuilles mais la plus haute qualité est obtenue à partir de ces dernières. L’importance de l’huile essentielle de Romarin a été démontrée par le grand nombre d’études publiées décrivant sa composition chimique, ses propriétés

biologiques ainsi que ses applications. L’huile essentielle de romarin d’Algérie a également fait l’objet de quelques études. Ainsi, Dans la région de Bibans (Alger), le composé

majoritaire est le 1,8-cinéole (52.4%), suivi du camphre (12.6%) [60], alors qu’un autre

échantillon montre une grande variabilité quantitative en fonction de l’état de la plante

(1,8-cinéole (41.7-16.0%), camphre (26.0- 9.3%), α-pinène (16.9-2.5%) [61].

Un échantillon provenant de Bordj-Bou-Arreridj ne contient que 7,5% de cineole à côté du

camphre (12,1%), du bornéol (10,1%), de l’α-terpinéol (9,5%) et surtout du

(E)-β-caryophyllène (13,9%) [62].

Comparativement, les romarins marocains présentent une teneur importante en l’un des 3

composés: α-pinène (37,0-40,0%, Rabat), cineole (58,7-63,7%, El Ateuf), camphre

(41,7-53,8%, Taforhalt) [63].

Le romarin de Tunisie est également riche en cineole (40,1-55,1%) et contient aussi les monoterpènes habituels [57].

Le Romarin cultivé dans le Nord Est d’Espagne présente une huile essentielle parmi lesquels le camphre et l’α-pinène sont les constituants majoritaires [64].

Par contre, en Egypte, on trouve deux compositions, l’une dominée classiquement par le camphre, l’α-pinène et le cinéole, l’autre riche en verbénone et en camphre [65]. Enfin, le

romarin de Corse et de Sardaigne contient une huile essentielle riche en verbénone, acétate de

bornyle et α-pinène [66].

1.7.5 Applications des extraits obtenus

L’extrait de romarin contient une partie volatile et une autre partie lourde qui est responsable de l’activité antioxydante de ces extraits. Cette dernière peut être obtenue par élimination de l’arôme de la plante.

a) Partie volatile : Les feuilles de romarin renferment une huile essentielle qui constitue sa partie volatile à la quelle il doit ses propriétés antiseptiques, désinfectantes et bactéricides vis-à-vis des micro-organismes pathogènes. Cette huile connaît également une grande application

dans l’industrie cosmétique (savons, parfums, crèmes...) mais aussi dans l’industrie

alimentaire (boissons alcoolisées, desserts, bombons...).

b) Partie antioxydante : Depuis une quinzaine d’années, la recherche d’antioxydants naturels a

suscité beaucoup d’intérêt. De nombreux composés responsables du pouvoir antioxydant ont

été identifiés ; ce sont surtout des phénols et polyphénols.

1.8 Procédés d’extraction de Romarin

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