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I.7 L’adobe une technique millénaire :

I.7.9 les essais des identifications des terres :

L’identification correcte est un pas essentiel dans le processus de décision concernant le choix d’une technologie de transformation de la terre en matériau de construction.

Il y a une grande variété d’essais qui peuvent être effectués sur la terre, mais en fait, il n’y a qu’un nombre assez restreint d’essais qui permettent une interprétation directe de l’adéquation de la terre à la construction et qui sont donc utiles.

On distingue des essais de terrain et des essais de laboratoire.

Tous les deux servent à fournir les informations nécessaires à la décision concernant l’utilisation de la terre, mais les essais de terrain peuvent également donner une indication quant à la nécessité de passer par les essais de laboratoire qui sont évidemment plus sophistiqués, plus longs à exécuter et surtout beaucoup plus coûteux [01]. [07]. [21].

I.7.9.1 Essai de l’odeur :

Cet essai consiste à sentir la terre fraîchement extraite. La terre est organique si elle dégage une odeur qui évoque le moisi et qui s’accentue à l’humidification.

I.7.9.2 Essai du toucher :

Cet essai consiste à triturer un échantillon de terre, débarrassée de ses plus grosses particules, à l’état sec, puis humide. La terre est sablonneuse si elle est rugueuse, qu’elle crisse désagréablement sous les doigts.(fig : I.15) la terre est limoneuse si elle est fine, agréable au toucher et collante. Il faut se méfier des terres

limoneuses dans la mesure où une fois sèche, elles ne résistent pas à l‘eau. La terre est argileuse si elle est difficile à rompre, lente à se dissoudre dans l’eau, très collante et fine.

I.7.9.2.A Procédure de l’essai du toucher :

Les visiteurs prennent un peu de terre dans leurs mains et la sentent. Ensuite ils font un petit tas au creux de la main et font couler un fil et d’eau au-dessus. Ils peuvent ainsi voir si la terre accroche ou pas à la peau.

Figure : I. 15 procédure d’éssai toucher [21]

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I.7.9.3 Essai de cohésion ou « test du cigare » : - La terre ne doit pas salir les mains.

- Sur une planche, former un cigare de 3 cm de diamètre et de plus de 20 cm de long.

- Pousser lentement le cigare vers le vide.

- Mesurer la longueur du tronçon qui se détache - Recommencer 3 fois et calculer la moyenne.

Préparer la terre à l’état plastique, et la laisser reposer une heure avant de fabriquer le cigare. Ainsi l’argile a le temps de réagir avec l’eau.

I.7.9.3.A Procédure pour le test du cigare :

Chaque participant forme un boudin avec la terre gros comme un pouce et d’une longueur de 20 cm. Ils poussent ensuite leur cigare dans le vide jusqu’à qu’il se casse. Ils peuvent ensuite comparer le bout cassé à la pige pour voir à quoi correspond leur terre. Figure : I.16

I.7.9.4 Essai de résistance à sec ou test de la pastille :

Cet essai consiste à interpréter la nature de la terre en fonction de sa résistance à sec.

Il s’agit de mouler deux pastilles de terre à l’état plastique à l’aide d’un moule circulaire.

Après séchage :

- Observer les éventuels phénomènes de rétraction.

- Évaluer la résistance de la terre à la rupture et l’écrasement entre le pouce et l’index. Figure : I.17 La terre sera considérée convenable pour produire des briques d’adobe si son retrait est inférieur à 1 mm et qu’elle est difficile à réduire en poudre[07].

I.7.9.5 la préparation de la terre :

Il est parfois nécessaire d’effectuer un travail préparatoire sur la texture et la structure de la terre.

Cette opération peut se faire manuellement ou avec des engins mécaniques.

I.7.9.5.A le criblage :

Cette opération permet d’éliminer les plus gros cailloux. C’est une étape est fastidieuse, c’est pourquoi il n’est pas rare d’employer des cribles mécaniques. Le criblage s’accompagne d’une désagrégation si la terre a tendance à former des mottes.

En général, cette étape se fait dans la zone même de l’extraction ce qui évite des remaniements de la terre supplémentaires.

Figure : I. 16 teste cigare, CRAterre.

Figure : I. 17 Test de la pastille. CRAterre

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I.7.9.5.B le tamisage :

Il s’agit du même principe, à savoir, réduire le diamètre des grains. Pour cette étape on s’intéresse aux grains de diamètre d’environ 1,2 cm. En général, cette étape se fait dans la zone même de l’extraction ce qui évite des remaniements de la terre supplémentaires.

Le tamisage peut être manuel ou mécanisé. Sur un tamis manuel, on jette la terre au sommet du tamis, incliné à environ 50°. En jouant sur son inclinaison, il est possible d’augmenter ou de diminuer le refus. Le tamis peut se suspendre de façon à faciliter le travail. Enfin, dans la gamme du tamisage mécanisé, il existe différentes sortes de désagrégateur, plus ou moins mécanisé figure : I.18 Tamisage mécanisé Tamisage manuel, Expérimentation montrer aux gens l’importance d’un bon tamisage, montrer que la position du tamis peut faire varier la granulométrie [21].

Figure:I. 18 méthode de tamisage,CRAterre, [21].

I.7.9.6 humidification de la terre :

Il est souhaitable d’humidifier le tas de terre tamisée 12 à 24 heures avant son utilisation afin de saturer les argiles en eau et de détruire les petites mottes qui seraient passées à travers le tamis. La résistance des briques en sera meilleure de même que la maîtrise du retrait et donc des fissures.

Les argiles doivent commencer à enrober toute la matière.

I.7.9.6.A mélange à sec :

Il est recommandé de bien mélanger la terre préparée afin de l’homogénéiser. Le mélange doit être effectué sur une surface plane, préalablement détrempée. Une fois que la terre est bien mélangée, on la dresse en un tas dans lequel on creuse un « cratère » qui accueillera l’eau.

I.7.9.6.B Mélange humide :

Cette étape est primordiale et doit par conséquent être parfaitement maîtrisée, le moulage et la résistance des briques en dépendent. Il s’agit d’introduire l’élément cohésif de la terre, à savoir l’eau.

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Les propriétés d’une terre dépendent énormément de sa teneur en eau et en air. Le « test de la colonne » met en évidence le passage de l’état sec à l’état liquide en passant par les états humide et plastique.

Pour la technique de l’adobe, la terre doit être plastique. Elle doit par conséquent contenir suffisamment d’eau, un tiers environ [21].

La quantité d’eau de gâchage étant importante, il est préférable d’installer la zone de production près d’un point d’eau. Figure : I.19

Figure:I. 19 humidification de la terre. CRAterre, Younès BABANEDJAR