• Aucun résultat trouvé

L’architecture de terre aujourd’hui connait une progression remarquable au niveau de monde et commence à retenir son image authentique. Par contre, la situation en Algérie il semble tombé dans un état déplorable et vit un retard et ça à cause de manque de la sensibilisation, qu’entraine à un échec pour la revalorisation de l’architecture de terre. Par conséquent, il est établi une stratégie pour la réhabilitation de l’image de l’architecture de terre en Algérie, présentée sous forme d’un arsenal juridique et des mesures de protection. Dans ce paragraphe, nous allons exposer les lois juridiques et mesures manifestées par l’Etat et les effets de ces mesures. Enfin, nous montrons les actions majeures entreprises par le ministre de la Culture pour la réhabilitation de l’image de l’architecture de terre.

I.6.1 Stratégie algérienne pour la réhabilitation de l’image des architectures de terre : Arsenal juridique : journal officiel de ministre de la Culture n° 44

1. Loi 98-04 des 20 Safar 1419 correspondants au 15 juin 1998 relatifs à la protection du patrimoine culturel.

2. Décret exécutif n° 03-324 du 9 Sha'ban 1424 correspondant au 5 octobre

2003 portantes modalités d’établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS)

3. Décret exécutif n° 03-322 du 9 Sha'ban 1424 correspondant au 5 octobre 2003 portant maîtrise d’œuvre relative aux biens culturels immobiliers protégés.

4. Arrêté du 4 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 13 avril 2005 fixant la composition et le fonctionnement du comité sectoriel de qualification de l’architecte spécialisé des monuments et des sites protégés

5. Arrêté du 4 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 13 avril 2005 fixant les dispositions spécifiques à l’exécution de la maîtrise d’œuvre sur les biens culturels immobiliers protégés

6. Arrêté des 22 Rabie Ethani 1426 correspondant au 31 mai 2005 fixant les contenus des missions de la maîtrise d’œuvre portant sur la restauration des biens culturels immobiliers protégés[11].

I.6.2 Les mesures de protection légale qui concernent les architectures de terre :

- Mesure provisoire (10 ans) qui concerne tous les biens culturels : l’inscription sur la liste de l’inventaire supplémentaire

- Mesure définitive qui concerne les monuments historiques (édifices ou ensembles monumentaux) : le classement.

I Premier Chapitre

- Mesure définitive qui concerne les ensembles urbains ou ruraux : la création d’un secteur sauvegardé[11].

Défaillance des mesures de protection légales : les raisons

Les populations ont parfois de bonnes raisons de vouloir quitter les maisons situées dans les Ksour.

Parce que :

– Les habitations ne répondent pas aux normes modernes de confort et d’habitabilité

– Les infrastructures et services de base sont absents des abords des ksour (cas de Beni Abbas) :

• Routes et transports

• Services et équipements publics

• Commerces.

Mais le plus souvent, ce sont de mauvaises raisons et des idées fausses induites par la dévalorisation de l’image des architectures de terre.

-  Les maisons en terre fondent sous l’action de l’eau et de la pluie. 

- On ne peut pas y introduire le confort moderne.

- On ne peut pas construire en étages avec de la terre.

 - Ce sont des maisons qui nécessitent un entretien fréquent et coûteux.

 - Ce sont des maisons qui ne sont pas durables.

-  Ce sont des maisons de pauvres [11].

I.6.3 la réhabilitation de l’image des architectures de terre :

Actions majeures entreprises par le ministère de la Culture pour la réhabilitation de l’image des architectures de terre :

Création des nouveaux parcs culturels tels que le parc national de l’atlas saharien, parc de Tindouf, parc Adrar.

Exposition « De Terre et d’argile »

Institutionnalisation du festival archi’Terre.

Institutionnalisé par arrêté du 13 juillet 2011 de la ministre de la Culture.

Ateliers pratiques d’initiation aux techniques de construction en terre.

Création du CAPTERRE.

Centre algérien du Patrimoine culturel bâti en Terre (Établissement public à caractère administratif sous tutelle du ministère de la Culture) Décret n° 12-79 du 12 février 2012[11].

I.6.4 Actions du CAPTerre :

• Recherche appliquée pour réacquisition, développement et diffusion savoir-faire (manuels de construction, de réhabilitation et d’entretien) ;

• Assistance technique (projets publics ou privés de réhabilitation ou de construction) ;

I Premier Chapitre

• Organisation de cycles courts de formations qualifiantes (professionnels du bâtiment) ;

• Identification et inventaire du patrimoine culturel bâti en terre et des savoir-faire liés à sa production ;

• Organisation de manifestations culturelles et scientifiques promotion et valorisation.

• Réhabilitation d’une construction bâtie en terre

• Conception ou réalisation d’un édifice contemporain qui utilise le matériau terre

• formation dans le domaine des architectures de terre

• Création ou développement des activités d’une entreprise dans la filière terre

• Accomplissement des études ou recherches sur le patrimoine architectural bâti en terre ou sur la construction en terre

• Développement des projets ou activités dans le cadre de la conservation du patrimoine bâti en terre ou de la promotion des architectures de terre

I.6.5 Actualité de l’architecture de terre en Algérie :

Aujourd’hui, les attitudes ont changé, malgré l’échec de l’opération de Mustafa Ben Brahim. En effet, le BTS est un matériau reconnu officiellement et le Centre National d’étude et de recherche intégrée du Bâtiment (CNERIB) mène ses recherches sur ce sujet depuis plus de vingt ans. Plusieurs projets ont pu voir le jour tel que le montre le tableau qui suit [09] :

Intérêt de l’Algérie pour la construction en terre remonte au début des années 70

Tableau I. 2. Les opérations de construction en terre en Algérie [06]. [09]

Date Technique Nombre Lieu

1969-1970 Terre coulée 02 Zéralda

1971-1973 Terre remplissante Abadla

1972 Pisé 136 Batna

1973–1975 Pisé (R+2) 30/300 Mustafa Ben brahim (Bel Abbes)

1976 Toub 100 Felliache (Biskra)

1980 Bloc de terre comprimée 120 Madher (Boussaâda)

1981 Bloc de terre comprimée 40 Chéraga,

1984 Bloc de terre comprimée 20 Tamanrasset

1984 Bloc de terre comprimée 02 Tamanrasset & Souidania (Alger) 1986 Bloc de terre comprimée 10 Reggane (Adrar)

1993 Bloc de terre comprimée 68 Tamanrasset

1999 Pisé 01 Souidania (Alger)

2007 Bloc de terre comprimée 01 Souidania (Alger)

Total 530

Sur le plan des pratiques traditionnelles, la construction en terre est pratiquée dans de nombreuses régions du pays. Selon le rapport du CNERIB, l’Algérie compte plusieurs techniques se distinguant par leurs procédés de production. Jusque-là, nous n’avons pas encore rencontré d’étude spécifique sur les techniques pratiquées en Algérie. L’ouvrage de P. Odul ne présente que

I Premier Chapitre

quelques exemples et ne s’étale pas sur l’ensemble des procédés traditionnels algériens [09].

I.7 L’adobe une technique millénaire :