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5.1.3.4- Les dysfonctionnements d’accessibilité

CHAPITRE V : LE PLATEAU AYOUF, ZONE EN

V. 5.1.3.4- Les dysfonctionnements d’accessibilité

Deux points critiques méritent d’être mentionnés :

Ø La route A (frères bouketta) est un axe de transit vers les établissements scolaires et universitaires, ainsi que administratifs qui délimitent l’aire d’étude auxquels s’ajoute le flux engendré par une

Ces derniers assurent une desserte complète à la population résidente et provoquent même le déplacement de la population des autres quartiers plus loin. On s’aperçoit donc qu’il existe un flux important qui converge vers Ayouf à travers cette rue ce qui provoque un encombrement causé par les taxis bus…

Planche V-6 : Vues sur la rue des frères bouketta Source : L’auteur. 2007.

Ø Les entrées les plus utilisées pour accéder aux quartiers d’Ayouf sont des Nœuds non aménagés et non travaillés, ce fragment de ville demeure très pauvre en la matière, puisque le citadin dans cette zone ne pouvait pas évoquer des immeubles ou des monuments qui pouvaient marquer son parcours, et où les points de repères sont devenus des constructions à caractères publiques. Donc ces quartiers méritent une réflexion et servent de repère et des éléments ponctuels.

V.5.2-Diagnostic des espaces publics

Les espaces publics qui sont considérés comme des éléments essentiels dans la composition urbaine, et comme les principaux facteurs de la requalification de la ville et de la dynamisation de son image sont totalement délaissés voire inexistants dans le cas du plateau d’Ayouf.

Lors de la réalisation de la Z.H.U.N I, dont font partie les quartiers d’Ayouf et spécialement lors de la construction des grands ensembles (Cité des 400 logts, Cité des 1000 logts etc..), les espaces extérieurs n’ont pas été considérés comme des facteurs intrinsèques de la vie sociale.

CHAPITRE V PRESENTATION ET DIAGNOSTIC DU CHAMP D’INVESTIGATION

Limite de l’aire d’étude Espace public Figure V- 15 : Emplacements des espaces publics au plateau d’Ayouf.

Source : DUC Jijel+ interprétation personnelle. 2007.

Dans la plupart des cas, le traitement de ces espaces a été négligé ou traité au rabais ou parfois même oublié faute de crédits après la réalisation des logements si bien même que plusieurs opérations successives de réaménagement ou de restructuration menées depuis la fin des années 80, n’ont pu répondre aux attentes des habitants . Ces réaménagements sommaires, et dessinés à priori, se sont souvent révélés en décalage par rapport à la réalité des pratiques quotidiennes des riverains. Le vieillissement et l’entretien insuffisant aidant, ils sont apparus de plus en plus comme fournissant un cadre de vie ingrat, pauvrement fonctionnel, avec de nombreux facteurs d’inconfort, si ce n’est de tension et d’insécurité.

En effet, on peut estimer aujourd’hui que ces espaces publics sont « au stade zéro » du fait qu’ils se reconnaissent par leurs accès directs depuis la voirie jusqu’à l’escalier du bâtiment, par le stationnement des voitures sur le pas de la porte rejetant les autres équipements là où il reste de la place, et par les enfants qui jouent dans les parkings et les entrées d’immeuble. La pauvreté de leur conception face aux attentes des citadins, leurs inadaptations aux besoins des habitants, impliquent que nous possédons des espaces publics fabriqués au quotidien. L’inadaptation des espaces est ressentie sciemment par la population et traduite généralement par des phénomènes, plus ou moins, immédiats et spectaculaires (conflits entre les différents types d’habitat, superposition d’activités, insécurité, etc.)

Les nombreuses interventions complémentaires, menées sur les quartiers d’Ayouf, tout le long des vingt dernières années, et qui ont cherché au départ à remédier aux dysfonctionnements de ces aménagements trop sommaires ont abouti en réalité à des résultats intangibles. Elles sont restées insuffisantes pour que ces espaces redeviennent les supports d’une véritable qualité de vie collective, et puissent renvoyer, aux citadins et résidents, une image de lieux de la ville vivants et animés.

Plus récemment, les dernières opérations systématiques initiées dans le cadre de la " politique de l’amélioration urbaine" ( réhabilitation des immeubles en parallèle avec la restructuration des quartiers par l’aménagement de pieds d’immeuble, l’amélioration ponctuelle des espaces de vie quotidienne en concertation avec les habitants, l’insertion d’équipements sportifs de proximité, la viabilité et la création de parkings, de placettes ou de squares), aboutiront aux même résultats tant qu’une gestion urbaine claire des espaces publics n’a pas été mise en place (entretien des espaces verts, occupation des espaces résiduels, responsabilisation des habitants etc.)

En dépit du fait qu’il constitue un élément important dans le paysage urbain et un élément de repérage dans l’espace public, l’élément vert (arbres, jardins publics, espaces de verdure etc.) est totalement absent à l’échelle des quartiers d’Ayouf que se soit au niveau des immeubles collectifs, des habitations individuelles et surtout au niveau des espaces résiduels et tout le long des voies de circulation. Cette grave lacune des différents aménagements opérés, a poussé quelques habitants des immeubles collectifs à créer devant les entrées principales des logements de semblants espaces de verdure pour améliorer leur quotidien. De même, l’absence de véritables aires de jeux et de lieux de rencontre appropriés aux différentes catégories des âges, est constatée dans les différents quartiers d’habitat à l’exception de quelques rares espaces à l’intérieur des quartiers de logements collectifs qui ont été appropriés comme aires de jeux par les jeunes et qui sont devenu des lieux d’animation par excellence. Pour le cas des quartiers d’habitat individuel aucun espace de jeux n’existe. La rue constitue de ce fait le terrain de jeux éphémère.

CHAPITRE V PRESENTATION ET DIAGNOSTIC DU CHAMP D’INVESTIGATION Les quartiers d’Ayouf sont en définitive, des entités pauvres en espaces réellement publics, leur définition comme simples résidus des espaces privés continue à prévaloir en la matière. Dans le cas d’espace, les statuts que ce soit des espaces collectifs, des espaces communautaires, des espaces semi collectifs, des espaces extérieurs ou de celui des espace intermédiaires sont totalement aléatoires. Leurs dénominations reflètent souvent la rupture de l’habitat et le rabattement de la vie sociale sur les territoires communautaires plus ou moins disjoints et morcelés de la scène urbaine.

Le terme « espace public » qui recouvre en théorie des types et des statuts d’espace très distincts dont certains correspondent à des morphologies et à des pratiques n’a pas, dans notre cas d’étude, d'incarnation réelle sur le terrain.

Conclusion

L’analyse des aspects urbanistiques, sociaux et économiques du plateau d’Ayouf , en tant qu’unité urbaine à part entière, nous a permis d’établir un diagnostic peu reluisant de la situation et des conditions déplorables dans lesquelles les ensembles urbains qui le forment ont évolué.

En conclusion Ayouf s’est développé d’une façon désordonnée et sans aucune perspective de développement aux échéanciers moyen et long terme.

Si les tissus urbains de l’ancienne ville de Jijel, dont le plateau d’Ayouf constitue le prolongement naturel, reposaient sur le principe de l’équilibre et de la cohérence dans leur conception; il n’en n’est pas de même pour les quartiers formant notre aire d’étude. En effet, on a assisté tout le long des 30 dernières années, à des juxtapositions d’entités urbaines destinées exclusivement à l’habitat individuel et collectif, ce qui a favorisé une hétérogénéité du tissu urbain du plateau, créant de facto une série de ruptures morphologiques et fonctionnelles flagrantes compromettant à cet effet toute gestion urbaine raisonnée de ses quartiers.

On s’est contenté de construire sans se rendre compte des problèmes que peut engendrer une projection inadaptée d’opérations d’aménagement (grands ensembles collectifs et lotissements) au niveau de l’espace urbain quant à leur lisibilité, leur harmonie et leur ajustement aux besoins des habitants, à savoir la juxtaposition des constructions de hauteurs différentes, la mauvaise intégration des ensembles d’habitat vis à vis de leur environnement et des tissus avoisinants auxquels il viennent se greffer. Dans la plupart des cas, ces opérations viennent composer une armature hétérogène avec le tissu déjà existant.

Il est indéniable que le processus d’extension de la ville de Jijel vers sa périphérie Sud (plateau d’Ayouf), sous l’effet de la démographie, de l’exode rural ainsi que de facteurs endogènes et exogènes, s’est caractérisé par une faiblesse manifeste dans sa maîtrise.

L’absence de la mise en œuvre d’une stratégie de création de nouveaux quartiers au cours de l’évolution naturelle de la cité, a provoqué des incohérences et des trivialités qui font que la ville d’aujourd’hui ne répond à aucune norme des villes modernes en terme de caractéristiques.

L’agglomération du fait de ces insuffisances incontestables, vit dans un chaos, que les politiques actuelles en matière de réaménagement n’arrivent pas à redresser. La politique volontariste des dernières années dans le domaine de l’amélioration urbaine, visant à réduire les multiples dysfonctionnements et dichotomies morphologiques qui rendent aujourd’hui la vie du citoyen dans ces quartiers plus difficile, a permis il est vrai, d’atténuer la pression qui s’exerce sur les habitants , mais demeure hélas, insuffisante au vu qu’elle ne constitue au fait qu’un ensemble d’opérations de replâtrage momentanées qui ne répondent pas aux problèmes de fond.

La multiplication de petites entités urbaines composées d’habitat collectif clairsemé et d’habitat individuel auto construit inachevé, a complètement déstructuré le paysage urbain du plateau d’Ayouf qui a atteint un seuil de saturation évident suite aux différentes opérations de densification. Le processus d’urbanisation de ces quartiers n’a pas été accompagné par les voiries et les réseaux nécessaires. Toutes études établies dans ce domaine ont conclu que l'aboutissement des opérations de ZHUN est loin de satisfaire les objectifs escomptés en matière de planification et de gestion urbaines. A des structures urbaines coloniales relativement simples et lisibles ont succédé des configurations fragmentées, avec des espaces suburbains et périurbains qui offrent l'aspect d'un patchwork encore inachevé. C’est le cas aussi pour le plateau d’Ayouf. On peut conclure, sur le plan urbanistique, que les quartiers d’Ayouf ont connu au cours de quelques décennies une triple transformation :

Une densification accrue des tissus urbains (collectif et individuel) . Une prolifération rapide de l'habitat non réglementé ou illicite. Une grande couverture en matière d’équipements et de commerce.