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Le Zonage antagoniste de la mixité urbaine

CHAPITRE III : NAPPE POLITIQUE DE L’HABITAT EN

III. 3.2- Objectifs

III.5- Le Zonage antagoniste de la mixité urbaine

Les idées édictées par la Chartes d’Athènes ont servi de justification à une organisation limpide de l’espace urbain, fondée sur les principes de la division de l’espace ou zoning . Ces principes de zonage encore en vigueur aujourd’hui, et dont certains disent que c’est une fatalité historique ; en parlant de la reconstruction en Europe après la 2éme Guerre ou du relogement des masses venues de la compagne, se sont substitué à une recherche de mixité fonctionnelle et sociale, susceptible d'endiguer les besoins croissants de mobilité et les processus de ségrégation socio-spatiale.

Le zonage qui se décline comme la séparation des fonctions de l’espace urbain, était au départ une tentative pour réguler le désordre urbain de l’ère industrielle et de répondre à la vieille question de la promiscuité entre l’usine et le logement. Il est critiqué vivement dans les années 70-80, et vu comme l’agent essentiel de l’accélération de la ségrégation socio-spatiale dans les villes.

Les objectifs du zonage peuvent être mis en œuvre à l'échelle infra-urbaine (quartiers, îlots) mais constitue un défi redoutable à l'échelle des agglomérations ; la ville est juxtaposée et non imbriquée. Or la ville ne peut se contenter de juxtapositions, elle décline concrètement le principe de mixité dans des bassins de vie souvent mono-fonctionnels, affichant des objectifs en matière de fonctions et de formes urbaines très limitatifs et exclusifs où la mixité urbaine se comprend confusément comme une sorte "d'antidote" au zonage monofonctionnel.

CHAPITRE III NAPPE POLITIQUE DE L’HABITAT EN ALGERIE ET MIXITE URBAINE

Mettre en oeuvre dans notre pays une politique efficace de l'aménagement du territoire fondée sur une planification en matière d'affectation du sol qui s'inscrit dans les orientations du développement durable passe aujourd’hui par l’encouragement de la mixité fonctionnelle dans les villes pour diminuer les distances de déplacement et favoriser l’interactivité sociale.

Il est temps d’adopté ces principes dans l’aménagement de nos villes en introduisant la mixité fonctionnelle (à l’échelle de l’édifice et à l’échelle du quartier) en posant la question de la conception de ces espaces pour rendre compatible dans les quartiers l’atmosphère résidentielle (zones calmes d’habitat) et l’intensité urbaine (commerces, services, loisirs.…….), afin de créer une nouvelle dynamique urbaine qui ne peut être qu’encouragée et soutenue où l’habitat et les services diversifiés seront les fondement de la mixité urbaine.

Conclusion

Le cadre institutionnel et les outils de la planification peuvent être analysés d'une part sous l'angle d'une retranscription des volontés politiques de maîtrise des espaces, d'autre part en terme de pertinence entre les objectifs initiaux affectés et leur mise en oeuvre sur le territoire.

Pour le cas de notre pays, depuis l’indépendance, l’urbanisme par ses moyens d’élaboration et d’action n’a pas pu agir sur les systèmes urbains de manière à préserver et développer des formes urbaines cohérentes ouvrant le chemin à un processus d’urbanisation problématique et souvent déstructurant des villes. Malgré les différents instruments qui régissent l’acte urbain en Algérie, la ville a bifurqué d’un processus d’urbanité recherché vers un processus biaisé ayant ses propres règles et fondements. Dans cette démarche le bâti et non bâti qui doivent coexister en parfaite harmonie et n’ont pas concouru à une réponse urbaine qui se veut au service de l’homme tant sur le plan de la qualité que sur le plan de la quantité.

Avant les années 1990, l’urbanisation en Algérie se faisait à coup de programmes économiques et d’habitat et non sur la base de plans d’urbanisme tenant compte de la dimension spatiale, de l’utilisation rationnelle des sols urbains et de l’échelle mineure. Cet état des choses qui privilégie forcément l’expansion urbaine démesurée s’est répercuté notamment sur les centres urbains qui ne disposaient d’aucun instrument d’intervention spécifique.

Les Z.H.U.N qui ne sont pas en soi des instruments d’urbanisme, livrées dans la précipitation, n’ont jamais été réellement achevées, elles gardent toujours l’aspect d’éternel chantier, offrant aux sites de la ville, un paysage monotone et dégradant.

Malgré la satisfaction d’une partie de la demande, le résultat obtenu est médiocre: un gaspillage des terres agricoles, du foncier urbain et périurbain ; des déséquilibres régionaux persistants ; des déséquilibres entre les centres anciens et les nouvelles cités d’habitation ; la désintégration systématique des espaces d’urbanité qui sont dédifférenciés, monofonctionnels et monotones ; les difficultés de gestion et l’insuffisance des infrastructures, des équipements, de mixité urbaine et des espaces de convivialité.

Les P.D.A.U et autres P.O.S qui considèrent comme une nécessite la participation du citoyen à la décision de leur établissement, le marginalise dans la réalité et les choses se passent autrement. Au fait, l’acte urbain passe par un fractionnement d’opérations dans le temps et dans l’espace. La composition urbaine s’effectue d’une manière mécanique ou chaque instrument fixe ses limites d’intervention qui seront fonction du contexte.

Concrètement, l’insuffisance est manifeste dans la somme et la conjugaison des divers instruments par le manque de considération dans l’aspect social et environnemental dans tout acte urbain. Cette carence trouve son expression dans la conception et dans la tendance qui se révèle à travers les perceptions d’usages tacites des citoyens.

Le Schéma Directeur affiche néanmoins des priorités communes et l’espace est souvent celui de la juxtaposition de populations et de produits urbains très différents et sans liens. Les POS y appliquent également des zonages et des règlements très divers et souvent mono-fonctionnels, affichant des objectifs en matière de fonctions et de formes urbaines très limitatifs et exclusifs où la mixité urbaine est totalement absente. De ce fait, l’urbanisme mis en oeuvre depuis l’indépendance, à travers une multitude d’instruments, doit être aujourd’hui revu et corrigé pour refléter les réalités vécues.

L'objectif du Schéma Directeur doit renforcer la qualité de ces espaces, de les décloisonner, de créer un lien entre les populations, les espaces et les formes urbaines. Il ne s'agit pas de nier les caractéristiques différentes de chaque lieu, mais d'en faire le point de départ vers une plus grande diversité et richesse urbaine en favorisant la mixité fonctionnelle et sociale et l'optimisation du mode d'occupation des espaces.

Le volet "logement " des schémas directeurs doit viser à redonner de la cohérence aux politiques urbaines, au développement des villes, à insuffler plus de mixité urbaine en matière d'habitat et à engager le renouvellement urbain. En fait, il s'agit beaucoup plus, aujourd'hui, pour nos urbanistes, de trouver les meilleurs moyens qui peuvent atténuer les dysfonctionnements urbains et tendre vers une mixité urbaine dans nos villes.

CHAPITRE III NAPPE POLITIQUE DE L’HABITAT EN ALGERIE ET MIXITE URBAINE

La réussite de cette ambition dépendra essentiellement des efforts et des investissements réalisés sur les projets locaux et donc de l'implication des collectivités. Les POS ne devront donc pas figer et limiter les réflexions par des zonages et des règlements trop restrictifs. Ils devront au contraire offrir de la souplesse et des règles plus qualitatives. Mais ils devront surtout proposer des objectifs clairs et des visions ambitieuses, s'appuyer sur des réflexions préalables de projets urbains débattus avec les populations et les acteurs du territoire pour qu’ils soient de vrais instruments de planification et non de régularisation.

Enfin, la ville est un espace partagé et il faudrait qu'elle redevienne un espace du partage ; ce partage ne concerne pas seulement l'existant, mais un avenir, et doit se faire à partir d'un projet qui ne peut plus être celui des seuls politiques, ou des seuls techniciens mais un projet commun aux citoyens, aux politiques, aux experts……qui doivent persévérer dans leurs efforts de prévision et proposer des alternatives pour promouvoir la mixité urbaine. Il est donc primordial de réviser les textes législatifs et réglementaires quant au contenu des PDAU et des POS, en en faisant des outils non pas d'aménagement spatial, mais de développement durable urbain à l'instar du PADD (Plan d'aménagement et de développement durable) français, ou de l'USDP (Urban Sustainable

Development Plan) en Grande Bretagne2

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2

- Site Internet : « Le développement durable à l’échelle des opérations d’urbanisme ». www.urcaue-paysdelaloire.com..

CHAPITRE IV

PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE DE JIJEL

Introduction

La ville est une production spatiale historique des périodes successives où l’expression des pratiques sociales, économiques et cultuelles s’entremêlent. Elle constitue l’espace de manifestation des interactions sociales et des relations d’un ensemble d’habitants s’exprimant en un espace bâti et un autre non bâti.

L’étude de la lecture de cette même ville nous conduit nécessairement par la lecture de l’espace construit à relever l’importance majeure du cadre bâti résidentiel lequel constitue la traduction première à toute stabilisation sociale avec tout ce que le contexte bâti environnant peut offrir comme espace publics communs, définis par édifices aux fonctions particulières d’une part, et ceux aux fonctions générales telles que les voiries ainsi que les différent réseaux.

De part sa situation géographique avec son ouverture sur le bassin méditerranéen et sa position dans l’armature urbaine actuelle , la ville de Jijel jouit d’une position favorable à son épanouissement économique.

La présentation de la ville de Jijel et l’analyse des aspects historiques, socio-économiques et urbains nous permettra de mettre en avant ses atouts, ses spécificités locales et par la suite l’identification des facteurs ayant concouru à la genèse de la structuration de son tissu urbain actuel et de dégager les carences et les dysfonctionnements qui caractérisent ce dernier.

Cette analyse permettra aussi de situer sur un axe spatio temporel la succession des différents intervenants et les diverses orientations officielles données au développement de la ville et à sa périphérie .

Les éléments structurants de l’actuelle ville sont d’abord naturels et relèvent de la topographie du site, la forme que prend la vielle ville épouse la fonction du port , les extensions faites par la suite suivirent la même logique, les quartiers surplombant le port de la ville répondent à un tracé plus ou moins orthogonal inspiré du tracé colonial.

CHAPITRE IV PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE DE JIJEL

Figure IV-1: La ville pré-coloniale (la citadelle). Figure IV-2 : Vue sur les fortifications de la citadelle. Source: site Internet. www.jijel.info. Mars 2007.