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Les disparités sectorielles devraient perdurer

Le positionnement de Devoteam, d’un côté, auprès des revendeurs d’équipements télécoms, fortement impactés par la baisse des investissements dans de nouvelles infrastructures, et, de l’autre, auprès des utilisateurs finaux désireux de mettre à profit cette période d’attentisme afin d’optimiser leurs infrastructures, est porteur de fortes disparités. Le poids important du secteur télécoms devrait, cependant, continuer à pénaliser Devoteam, en fin d’année 2009 et en 2010, que cela soit au niveau de sa croissance ou de sa rentabilité.

3.1.1 Le secteur télécoms en question

Le secteur télécoms, considéré par Devoteam comme relativement résistant en fin d’année 2008, est aujourd’hui le talon d’Achille de la société, en raison :

- des difficultés de nombreux équipementiers, tels que Ericsson ou Nokia Siemens Networks, coupant largement dans leurs dépenses en R&D et souhaitant délocaliser certains projets. En effet, l’ensemble des équipementiers télécoms européens, après plusieurs années difficiles, semblaient retrouver des couleurs depuis 2004 mais la crise actuelle, même si elle apparait moins violente de prime abord, implique pour eux un double effet négatif lié à 1/ la baisse du besoin en équipements de la part des opérateurs télécoms et des utilisateurs finaux (Finance, Industrie, etc.) et à 2/ une compétition accrue de la part d’équipementiers basés dans des pays émergents, notamment auprès de opérateurs télécoms désireux de diminuer le coût de leurs investissements. L’équipementier chinois Huawei a

récemment affirmé son positionnement en Europe en gagnant des parts de marché chez des comptes tels que SFR, Bouygues ou Telenor, aux dépens d’équipementiers tels que Ericsson.

- de la constante pression sur les prix exercée par les opérateurs télécoms européens, répercutant ainsi la forte concurrence qu’ils se livrent sur ces marchés matures et la pression exercée par les clients finaux, désireux de réduire leurs frais de fonctionnement.

Les acquisitions réalisées depuis 2007 par Devoteam, opérations visant à compléter son offre à destination du secteur télécoms, se révèlent aujourd’hui particulièrement difficiles à digérer et devraient peser sur la croissance et la rentabilité de la société en 2010. En effet, cette stratégie, justifiée dans un premier temps par la forte croissance des investissements réalisés entre 2004 et 2007 par les équipementiers et les opérateurs télécoms européens, est pour l’instant mise à mal par le retournement de cycle observé sur ce secteur en 2009.

ÉQUIPEMENTIERS TÉLÉCOMS : LA PROBLÉMATIQUE DES CENTRES DE DÉVELOPPEMENT ET D’INTÉGRATION

Les prestations de développement représentaient, en 2008, 60 % du chiffre d’affaires de Devoteam auprès des équipementiers télécoms (soit environ 35 M€). Cette compétence, développée suite à l’acquisition de centre de développement et d’intégration de divers équipementiers, est très spécifique et ne permet que très peu de transferts de ressources vers les autres activités du groupe. Or, depuis plusieurs trimestres, les investissements en R&D de la part des équipementiers télécoms sont en berne et les deux principaux clients de Devoteam dans ce domaine, Nokia Siemens Networks et Ericsson, souhaitent « réinternaliser » ou délocaliser ces activités dans des pays à bas coûts.

- En Belgique : suite à l’acquisition en 2007 du centre de R&D de la société Nokia Siemens Networks à Herentals, Devoteam était épargné par la garantie donnée par l’équipementier de conserver sa charge d’activité à 100 % en 2008.

La possibilité pour Nokia Siemens Networks, désireux de délocaliser ces activités dans des pays à bas coût, de diminuer en 2009 sa charge d’activité à 67 % de la charge initiale, a fortement pesé sur la croissance de l’activité à destination du secteur télécoms en Belgique et sur sa rentabilité opérationnelle, malgré la possibilité de recourir au chômage partiel.

La probable nouvelle baisse d’activité liée à Nokia Siemens Networks en 2010 (pour atteindre, en moyenne sur l’année 2010, 50 % de la charge initiale, soit une activité de 10 M€contre 20 M€initialement, et moins de 30 % de la charge initiale en fin d’année 2010), représente un risque important pour Devoteam, qui dans les conditions actuelles de marché ne pourra pallier que partiellement cette baisse d’activité via de nouveaux contrats ;

- En France : la perte, au 4èmetrimestre 2008, de deux contrats de maintenance sous-traités par Ericsson aurait pu être absorbée en période d’activité normale mais, du fait de la faible demande actuelle, Devoteam a été contraint de réaliser des restructurations et ces contrats perdus ont fortement pesé sur l’activité en France en 2009. Aujourd’hui,

40 Md€

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009e 2010e

Chiffre d'affaires (droite) Dépenses de R&D(gauche)

Chiffres d’affaires et dépenses en R&D cumulés (historiques / prévisionnels) des 3 principaux équipementiers télécoms européens (Alcatel-Lucent, Nokia et Ericsson)

Sources : WVB au 21/12/2009, estimations Genesta (les dépenses en R&D sont estimées en 2010 en conservant le niveau historique de 12,4 % du chiffre d’affaires en moyenne sur les 3 équipementiers)

Hausse attendue des dépenses en R&D mais tendance croissante à la délocalisation

entre 1 M€et 2 M€de contrats sont encore en risque, en raison d’une probable non-reconduction de ces prestations par d’autres donneurs d’ordre du secteur ;

- En Italie : Nokia Siemens Networks, qui représente environ 20 % du chiffre d’affaires de Devoteam dans le pays, menace de délocaliser une part grandissante de sa R&D dans un pays à bas coût, ce qui impliquerait la perte de contrats importants, pour un montant total de 4 M€.

Après une année 2009 très difficile en matière de prestations à destination des équipementiers télécoms (environ -20 % de décroissance organique), l’année 2010 devrait être à nouveau problématique puisqu’environ 10 M€de projets portent un risque élevé de non renouvellement et leur perte pourrait difficilement être compensée par la conquête de nouveaux contrats.

OPÉRATEURS TÉLÉCOMS : UNE BAISSE D’ACTIVITÉ MOINS STRUCTURELLE

Les perspectives semblent moins sombres concernant les opérateurs télécoms car la demande en volume est encore relativement intéressante, notamment en raison des investissements réalisés dans les pays émergents. Toutefois, la baisse d’activité avec certains opérateurs devrait continuer à peser en 2010 et la pression sur les prix devrait rester particulièrement forte :

- En Allemagne : les prévisions réalisées par le groupe lors de l’acquisition de Danet sont mises à mal par les difficultés actuelles de Deutsche Telekom (1er client de Danet, représentant 50 % de son chiffre d’affaires). L’impact de cette baisse de charges est seulement en partie pallié par la signature de nouveaux contrats, notamment en dehors du secteur télécoms. Cependant, cette possibilité de diversification permet de rester confiant quant aux perspectives de cette société ;

- En Italie : après avoir brusquement réagi à la crise en diminuant les volumes, Telecom Italia montre des signes encourageants de reprise d’activité ;

- En France : Orange, qui est historiquement un client important du groupe, notamment en matière de prestations de Business Consulting, a rapidement réagi à la crise en coupant massivement la sous-traitance et en renégociant les tarifs.

Cependant, à l’image de Telecom Italia, l’opérateur français reprend des couleurs et Devoteam observe, depuis peu, une reprise d’activité sur ce compte.

Après une année 2009 difficile, l’activité réalisée auprès des opérateurs télécoms semble à présent stabilisée et représente un risque de dégradation sur l’année 2010 plus faible que l’activité réalisée auprès des équipementiers. Le mois de janvier 2010 restera cependant déterminant car il permettra de valider ou non la légère reprise d’activité observée en fin d’année 2009.

3.1.2 Au delà du secteur télécoms, un mix d’activités diversifié permettant à Devoteam de maintenir le cap

Le positionnement de Devoteam auprès des utilisateurs finaux, sur des problématiques de gestion de leurs infrastructures IT (administration, sécurité, rationalisation, consolidation, etc.), est particulièrement en phase avec le mode de consommation IT des sociétés, en particulier en période de crise, ce qui permet à Devoteam d’afficher de bonnes performances dans ce domaine et devrait permettre à la société de maintenir le cap en 2010.

LE SECTEUR BANCAIRE EST STABILISÉ MAIS RESTE PEU DYNAMIQUE

Alors qu’il était la principale source de contreperformance pour la société en fin d’année 2008 et en début d’année 2009, le secteur bancaire s’est stabilisé à la fin du 1ersemestre 2009, ce qui a permis d’observer une reprise de l’activité au Pays-Bas, au cours du 3èmetrimestre 2009, et de compenser légèrement les difficultés rencontrées en Belgique au sein du secteur télécoms.

Devoteam n’a cependant pas constaté de rebond significatif du secteur au cours du 3èmetrimestre et reste prudent quant à une reprise marquée de l’activité avant le 2èmesemestre 2010, même si la société devrait être aidée par un effet de base favorable.

L’un des relais de croissance pour Devoteam sur ce secteur pourrait venir sur le plan réglementaire avec la mise en place de nouvelles règles de compliance, mais le caractère incertain de ces réformes et l’inertie liée à ce type d’investissements ne permettent pas de miser sur ce levier à court terme.

L’INDUSTRIE, LES SERVICES ET LE SECTEUR PUBLIC PERMETTENT À DEVOTEAM DE MAINTENIR LE CAP

La bonne performance de l’activité Business Consulting auprès des administrations publiques, notamment en Europe du Nord, en Europe Centrale et au Moyen Orient, a permis au groupe d’amortir une partie du choc observé au sein des secteurs télécoms et finance. En effet, malgré la crise, cette activité est restée dynamique dans l’ensemble des marchés visés avec une performance particulièrement remarquable dans des pays comme l’Autriche ou le Danemark, notamment en raison d’une actualité politique dense. Cependant, la moindre visibilité sur ce secteur pour l’année 2010 et l’effet de base induit par une bonne année 2009 pourrait impliquer une croissance très limitée de cette activité l’année prochaine.

La demande issue des secteurs de l’industrie de l’énergie et des services semble être aujourd’hui un vrai relai de croissance pour l’activité Technology Consulting afin de combler les difficultés éprouvée auprès des équipementiers télécoms. Dans ces secteurs,

la baisse des investissements dans de nouveaux systèmes et réseaux est compensée par la volonté de réduire les coûts liés aux infrastructures existantes et de réaliser des projets de rationalisation, faisant émerger certaines niches technologiques porteuses telles que la virtualisation et l’IT Service Management, sur lesquelles Devoteam dispose d’une réelle expertise.

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