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Les Directives Médicaux Ethiques de l’ASSM :

Dans cette réglementation, il est expliqué quels sont les problèmes éthiques que nous pouvons rencontrer aux soins intensifs. C’est dans cette optique que nous avons choisi de l’introduire dans ce chapitre.

Il s’agit donc de donner des précisions et des informations lorsque une situation de soins implique une décision difficile, face à la mort ou à l’accompagnement de la fin de vie au sein des soins intensifs. Les directives médicaux éthiques sont directement en lien avec les principes éthiques explicités auparavant.

Dans ces directives sont énumérés cinq aspects à prendre en considération : 1. Principes éthiques et légaux.

2. Les droits du patient.

3. Les données spécifiques au patient.

4. Prendre en compte le pronostic défavorable en lien avec la volonté exprimée ou présumée du patient.

5. Le médecin doit informer le patient sur tous les risques afin d’obtenir son accord. (ASSM, 1999, p. 2-3)

51 Cela s’applique donc envers tout patient qui intègre les soins intensifs et a fortiori dans des situations où il s’agit de « renoncer à un traitement (abstention= « withhold ») ainsi que de l’interrompre (retrait= « withdraw ») » (ASSM, 1999, p. 2). Dans la mesure du respect de ces cinq principes et d’une analyse médicale prenant en compte tous les différents axes gravitant autour du patient, la prise en soins en sera optimalisée.

De cette manière, ces principes seront respectés et le corps médical aura analysé les différents axes gravitant autour du patient afin d’optimiser la prise en soins.

Lorsqu’un retrait thérapeutique est envisageable, il y a tout un processus décisionnel qui est en place, c'est-à-dire que si les capacités du patient sont restreintes ou absentes :

« Le personnel médical et paramédical en charge du patient doit avoir la possibilité - pour autant que la situation le permette de s’exprimer et leurs opinions doivent être respectées » (ASSM, 1999, p. 3).

L’application de ce principe permet de trouver un accord correspondant aux attentes de chacun. Accord qui se doit d’être retenu par tous les membres du corps médical et du personnel soignant concerné. L’opinion de la famille peut aussi être prise en compte dans ce processus.

De plus, il est important de souligner que :

« … la décision finale appartient au médecin responsable des soins intensifs. Cette décision doit être consignée par écrit » (ASSM, 1999, p. 3).

En outre, la prise en soins du patient ainsi que de sa famille est maintenue tout au long du processus menant au retrait ou a l’abstention thérapeutique. Lors de cet acte la présence d’un médecin responsable ou d’un médecin compétent est recommandée.

Par ailleurs, « en cas d’abstention ou interruption, un traitement sous forme de mesure propre à soulager la souffrance est justifié, même s’il est susceptible d’abréger la vie » (ASSM, 1999, p. 6).

Après avoir analysé tous les différents codes en lien avec le retrait thérapeutique, nous comprenons que celui-ci est bien explicité et qu’il prend en compte tous ces aspects légaux afin de ne pas être dans un acte illégal.

52 En tant que soignant, le geste de retirer, ou d’arrêter tout traitement est donc protégé par ces lois et ces protocoles. Afin que ce geste se déroule en toute confiance et sécurité, il convient donc d’être informé et renseigné sur les lois qui entourent le retrait thérapeutique.

De part notre rôle infirmier et par les prestations de soins que nous prodiguons, nous sommes constamment confrontées au respect de tous ces aspects. Cela tout en soulignant que nous avons à effectuer un questionnement personnel face à chaque situation de soins et devons privilégier les désirs du patient.

Ces notions permettent tout d’abord de respecter les volontés du patient tout en respectant la loi qui s’y rapporte. De cette manière, l’infirmier en soins intensifs parvient à déterminer si l’acte du retrait thérapeutique est justifié par rapport au patient et aux différentes lois suisses. Dans ce chapitre, nous avons voulu mettre en avant le fait qu’autour du retrait thérapeutique, une réflexion éthique et légale, ainsi que personnel est à privilégier. Afin de promouvoir la santé du personnel infirmier travaillant au sein des soins intensifs, il est nécessaire d’avoir une approche globale du patient, ce qui correspond selon nous à avoir toutes les données du patient et à les comprendre afin d’être en accord avec la décision pluridisciplinaire.

C’est le rôle du soignant de se positionner face à cet acte, il doit également savoir reconnaître ses limites afin de ne pas avoir l’impression de se retrouver face à un acharnement thérapeutique ou à de l’euthanasie. Il s’agit d’évaluer l’acte selon son intention et selon la méthode de Doucet qui implique d’établir la balance décisionnelle entre les différentes notions éthiques.

Après avoir analysé ces aspects une question, selon nous reste en suspens. Qu’en est-il du prendre en soins de l’infirmier qui pratique cet acte induisant la mort ? Il s’agit peut-être de mettre un place un soutien face à ce traumatisme alors que cette unité est spécifique au réanimation.

Certes, face à la fin de vie et au décès, tout un chacun véhicule ses vécus personnels et/ou professionnels, ses craintes, voire ses doutes. Pour ce qui nous concerne, au stade qu’est le nôtre (âge, peu d’expérience hospitalière) nous ajouterions que la mort d’un patient, même si souhaitée, attendue, n’est pas un événement anodin. Dès lors, toujours en fonction de nous, nous souhaiterions une mise en place plus formalisée d’un soutien du soignant, principalement dans un service tel que les soins intensifs.

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3.4 Pratiques infirmières

Dans ce chapitre, nous souhaitons mettre en avant les différentes façons de vivre le soin que l’on prodigue, et comprendre comment le professionnel de la santé s’approprie les soins qu’ils effectuent suivant l’école de pensée ou le paradigme infirmier qui l’habite.