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1. Les problèmes liés à la monnaie unique

Document n° 31

La construction européenne a privé corrélativement les États d’Europe de certaines de leurs compétences. […] L’harmonisation des règles de finances publiques restreint certaines marges de manœuvre.

www.vie-publique.fr De quelles compétences sont privés les Etats ?

Comment les Etats peuvent-ils intervenir ? Expliquez le passage en vert.

B

Activité 40

L’entrée dans l’UEM et l’adoption de la monnaie unique comportent des in-convénients puisqu’elles limitent les possibilités d’intervention des Etats : – l’euro entraîne des contraintes fortes limitant la possibilité des Etats de faire face à des chocs économiques négatifs : si la croissance écono-mique du pays ralentit, il y a impossibilité de dévaluer la monnaie pour retrouver de la compétitivité.

– Il est difficile en respectant les critères de Maastricht de recourir au déficit budgétaire pour relancer l’économie.

– pour pouvoir satisfaire les critères de Maastricht, de nombreux pays vont devoir s’engager dans des politiques d’austérité, de rigueur d’inspiration libérale qui peuvent être des mesures défavorables en termes de crois-sance économique et d’emploi.

A retenir

2. L’euro renforce les interdépendances

La crise récente et la menace qu’elle fait peser sur la stabilité de la zone euro ont mis en évidence l’interdépendance et la vulnérabilité des États membres, notamment ceux qui ont adopté la monnaie unique.

Document n° 32

« Une défaillance de la Grèce amènerait à une hausse des taux d’intérêt pour toute la zone. »

L’euro est-il menacé par la crise ? Laurent Jeanneau et Guillaume Duval, Alternatives économiques HS n° 84.

www. alternatives économiques.fr Expliquez cette citation.

La crise de solvabilité de pays membres de la zone euro se double d’une crise de liquidité des banques européennes. En effet ces dernières pos-sèdent la majorité de la dette grecque et portugaise. En cas de restructura-tion ou de moratoire annulant tout ou partie de ces dettes, la crise se trans-formerait en crise financière. Les banques évitent alors de se prêter leurs excédents de liquidité, ou le font à très court terme et à des taux élevés de peur que la banque débitrice fasse défaut.

Deux grandes banques françaises (Société Générale et le Crédit Agricole) ont ainsi vu leur note se dégrader (note mise par les agences de notation) en sep-tembre 2011 du fait de la détention d’une grande part de la dette grecque.

A retenir

Activité 41

Document n° 33

Les plans annoncés le 10 avril, le 2 mai et le 10 mai par les Etats euro-péens et la Banque centrale européenne (BCE), avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI), pour mettre un terme à la crise de la dette souveraine n’y on rien fait. Une fois passé l’effet de surprise, l’euro est revenu à chaque fois sur sa tendance baissière, comme si les 110 mil-liards débloqués pour la Grèce et les 750 milmil-liards mobilisés pour les autres pays en difficultés de la zone (Portugal, Espagne, Irlande) ne changeaient pas vraiment les données du problème.

Euro : les raisons de la défiance, Jacques Adda, Alternatives économiques n° 293 juillet-aout 2010

www.alternatives-economiques.frq f

Questions

Pourquoi l’euro se déprécie.

Expliquez l’impact d’une dépréciation de l’euro sur le coût des impor-tations et des exporimpor-tations ?

Pourquoi l’aide apportée par l’Union européenne et le FMI n’ont pas enrayé la baisse de l’euro ?

En cas de crise, l’euro renforce donc les interdépendances entre les pays membres. Cette interdépendance est d’autant plus forte qu’avec la titrisation (voir chap2 séquence1), elle menace aussi les banques et implicitement les Etats qui comme en 2008 se portent implicitement garants d’elles.

Ainsi la prise en compte des finances publiques nationales mais aussi des dettes bancaires (implicitement garanties par les Etats ) incitent les inves-tisseurs à placer leurs fonds hors de la zone euro.

A retenir

3. La zone euro peine à coordonner les politiques économiques de ses membres

L’UEM doit à présent faire face à des enjeux cruciaux : sauver la Grèce menacée de faillite par sa dette astronomique et éviter la contagion qui menace de se propager à d’autres pays tout en réussissant à convaincre les marchés de sa crédibilité afin de garder la confiance des investis-seurs. Cependant cela ne se fait pas sans poser des difficultés, la coordi-nation s’avérant une tâche difficile.

Activité 42

Document n° 34

En construisant l’euro, les européens ont voulu croire qu’une monnaie ne nécessitait pas de pilotage politique et qu’on pouvait s’en remettre à des règles de « bons pères de famille » (avec le pacte de croissance en particulier). Or construire une monnaie sans souveraineté politique en fait une entreprise fragile […]. Les marchés financiers l’ont flairé et ont testé la capacité des dirigeants européens à faire preuve de solidarité.

Première illustration de cette carence de la dimension politique : les eu-ropéens n’avaient pas voulu prévoir de dispositif pour aider un Etat qui rencontrerait des difficultés à lever des fonds auprès des marchés. Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) exclut, dans son article 125, toute intervention des Etats ou de l’Union pour soulager la dette d’un Etat, et dans son article 123, toute action de la BCE en ce sens. L’article 123 prévoit certes l’octroi de crédits pour aider un pays présentant des difficultés de balance de paiements…, mais en interdit le bénéfice aux pays de la zone euro !

Devant l’ampleur des tensions sur les marchés obligataires, les européens ont su, dans l’urgence, adopter une interprétation souple des traités pour aider la Grèce au premier semestre 2010 (pour un montant de 110 milliards d’euros), puis l’Irlande fin novembre (pour un montant de 85 milliards). […].

De son côté, la BCE a acheté des titres de dette des Etats attaqués par la spéculation pour limiter la hausse des taux d’intérêts qu’ils subissaient. […]

Enfin (et, peut-être, surtout), la zone euro n’a pas réussi à mettre en place une véritable coordination des politiques économiques natio-nales. Au lieu de se rapprocher, les trajectoires des pays européens ont plutôt divergé. Certains (l’Espagne et l’Irlande) avaient fait reposer leur croissance sur l’endettement et l’immobilier, tandis que d’autres (l’Alle-magne et les Pays Bas)veillaient davantage à leur compétitivité. D’où des performances à l’exportation très différentes. […]

Pour surmonter ses divergences de compétitivité et ses problèmes bud-gétaires, l’Europe veut renforcer les sanctions dans le cadre de la surveil-lance multilatérale, notamment du pacte de stabilité et de croissance.

Une fois de plus, elle s’en remet à des règles. Sans doute faudrait-il in-jecter davantage de politique et de coordination.

Olivier Lacoste, Faudrait-il renoncer à l’Euro ? L’État de l’économie 2011, Alternatives Économiques HS n° 88, 2ème trimestre 2011, www.alternatives-economiques.frq f

Questions

Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas de pilotage politique de la zone euro ? Expliquez la phrase en vert.

Document n° 35

Le budget européen ne dépasse pas 1 % du PIB communautaire [….]. Le fait qu’une majorité d’Etats soient aux prises avec de sérieuses

difficul-Activité 43

tés financières pourrait favoriser la mise en commun de certaines dé-penses. Par ailleurs, les dépenses d’investissement, comme les grandes infrastructures ou la recherche, pourraient légitimement être financées, en partie au moins, par emprunt au niveau européen. Ce serait un moyen d’alléger les charges des Etats tout en sauvegardant des dépenses d’ave-nir. […] À défaut de budget commun, les pays membres parient une fois de plus sur la coordination des politiques économiques. Une expression derrière laquelle tous les Européens ne mettent pas le même sens, au-deçà de l’accord de façade qu’ils s’efforcent de préserver.

Pour les Allemands, la coordination passe essentiellement par une meil-leure surveillance budgétaire, assortie de sanctions plus sévères pour les mauvais élèves. Une coordination efficace devrait cependant s’étendre, au-delà des équilibres budgétaires, à l’ensemble des grands équilibres macro-économiques (solde de la balance commerciale, coût du travail, dynamique de l’endettement privé, etc. L’expérience de la crise a montré que la gence dans le domaine budgétaire ne suffisait pas. Il faut aussi une conver-gence accrue en matière d’évolution des prix et des salaires notamment, si on veut éviter que les pays ne perdent durablement en compétitivité, très difficile à rattraper ensuite vu l’impossibilité de dévaluer. […]

Bref, il ne suffira pas, à l’avenir, de tancer les Etats trop laxistes. Il faudra aussi convaincre les pays trop rigoureux de participer davantage à la de-mande communautaire. Cette symétrie de traitement serait une grande nouveauté pour la zone euro.

Sandra Moatti, Alternatives économiques n° 292, juin 2010, www.alternatives-economiques.frq f

Questions

Pourquoi un budget européen conséquent serait utile pour lutter contre des difficultés ?

Pourquoi la coordination est-elle difficile à mener ?

L’adoption de l’euro, d’une monnaie unique est l’aboutissement de l’in-tégration européenne. Cette expérience est inédite et face à la crise est critiquée. Ainsi, la question de sortir de l’euro émerge dans le débat mé-diatique. Si cette alternative ne semble pas la voie choisie, c’est parce que l’euro présente malgré tout de nombreux avantages. Néanmoins, la crise de 2008 et la crise grecque montent l’urgence de remédier aux dé-fauts de l’Union européenne. Ulrich Beck (sociologue allemand), dans un entretien au magazine alternatives économiques du mois d’avril 2011 mettait notamment l’accent sur la nécessité :

– de sauver les Etats (la Grèce).

– de mettre en œuvre une réelle solidarité européenne (en émettant par exemple des bons du Trésor européens=titre de dette euro-péenne).

– de créer un véritable budget européen qui serait financé par un im-pôt européen et non plus uniquement des contributions des Etats membres.

Activité 44

Conclusion

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