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Sa jeunesse à Beaujeu

Marius Audin est né le 5 février 1872. Il est le neuvième enfant de Pierre Audin et Antoinette Bost, des vignerons modestes à Beaujeu. Dès l’âge de huit ans, il manifeste un très grand intérêt pour la botanique. L’étude de l’histoire naturelle du pays beaujolais devient une véritable passion pour lui. Une rencontre avec François-Xavier Gillot, médecin et botaniste d’Autun, l’encourage à poursuivre ses études.204 Esprit curieux de tout, il a de multiples passions successives et permanentes. Ce fut d’abord l’histoire naturelle, et toute sa vie il se dit « naturaliste ».205 Son père meurt quand il a 14 ans, il se trouve obligé de travailler. Après avoir servi chez un notaire, il part à Lyon. Il devient commis du greffier du Tribunal de Commerce. A 20 ans, il épouse une fille de Beaujeu et ont 2 enfants, Maurice et Amable.206

Greffier le jour, botaniste la nuit

En 1892, installé à Lyon, il est commis-greffier près du Tribunal de Commerce. Il le restera jusqu’en 1905. Pendant 13 ans il mène une double vie entre son travail « alimentaire » et ses recherches botaniques. Dès son arrivée à Lyon, le docteur Gillot l’avait patronné auprès des membres de la Société botanique de la ville. A partir de 1895, il multiplie ses publications et communications pour la société botanique de Lyon. Ces interventions seront remarquées par le conservateur de la Bibliothèque du Palais Saint Pierre (aujourd’hui le musée des Beaux-Arts de Lyon) également docteur, botaniste et membre de la société : Jean Saint-Lager. En 1901, Marius sera élu Secrétaire Général de la société, poste qu’il occupera pendant deux ans.

Dans ses années, les centres d’intérêt et la carrière de Marius Audin commencent à se déplacer. Ses recherches botaniques se poursuivent, il publie notamment une étude, en collaboration avec le docteur Saint-Lager, sur la production des éthers dans le vin. Ses recherches bibliographiques, concernant son pays natal, donne un premier résultat concret, son Essai de bibliographie beaujolaise sorti en 1906.207

204 MARSHALL A. Impressions de Marius Audin : un imprimeur érudit de l’entre-deux-guerres : [exposition, Lyon, Musée de

l’imprimerie et de la banque, 1995] Lyon : Les Amis du Musée de l’imprimerie et de la Banque, 1995. p10

205 NEYRET R. Les trois Audin. Lyon : Les Amis du Musée de l’imprimerie et de la Banque, 1992.

206 BEGHAIN P ; BENOIT B. ; CORNELOUP G. THEVENON B. Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Editions Stéphane

Bachès, 2009. 1504p p81

207 MARSHALL A. Impressions de Marius Audin : un imprimeur érudit de l’entre-deux-guerres : [exposition, Lyon, Musée de

Premiers pas vers l’imprimerie

La rencontre avec le monde de l’imprimerie

En 1899, Marius Audin rencontre l’imprimeur Alexandre Rey. Rey est désigné président du Tribunal de Commerce par la Chambre syndicale des imprimeurs de Lyon dont il est vice-président. Il vient de créer un journal d’annonces judiciaires : la Gazette Judiciaire, un journal d’annonces légales, avec trois avocats de la cour d’appel, Eugène de Villeneuve, Charles Damiron et Eugène Ruffier. En 1906, l’administrateur de la Gazette quitte le journal et Rey confie sa direction à Marius Audin. 208 Ce dernier sera alors en contact direct avec le monde de l’imprimerie. Ce sera un moment important pour Audin qui reviendra sur sa rencontre avec l’imprimeur dans son ouvrage la Somme typographique, quand il consacre un chapitre sur l’imprimerie A. Rey :

« Pendant les dix années que je passai à ce moment auprès d’Alexandre Rey, j’appris à aimer le livre, et sous ce maitre autoritaire mais parfaitement bienveillant, je m’initiai, sans y toucher, à ce beau métier qu’il savait si bien et dont il semblait qu’il prit plaisir à m’entrouvrir feuillet par feuillet les mystérieux arcanes : si ces quelques lignes peuvent dire assez toute la gratitude que je lui en garde, quel plaisir j’ai à les écrire !»209

A partir de 1909, ses travaux botaniques sont de plus en plus isolés pour être remplacés par des études historiques. Son Essai de bibliographie beaujolaise sera suivi d’une série d’articles, sur le même thème, publiés entre 1906 et 1908 dans le Bulletin de la Société des sciences et arts du Beaujolais. Il s’intéresse progressivement à des sujets plus artistiques. Il rédige en 1909 une Bibliographie iconographique du Lyonnais, puis des articles sur le graveur Claude Séraucourt et les sculpteurs Lamoureux. En 1914, il prépare le catalogue de l’Exposition internationale de Lyon pour la section beaux-arts.

Evolution et indépendance

En 1910, un nouveau changement se produit dans la vie professionnelle de Marius Audin, il quitte la direction de la Gazette judiciaire pour prendre en main son concurrent, les Petites affiches, édité et imprimé par l’imprimerie P. Decléris. A partir de là, il se plongera totalement dans le monde de l’imprimerie jusqu’à la fin de sa vie.210 Malgré sa position stable dans la presse locale, Marius Audin mène des recherches dans les domaines de l’histoire naturelle, de l’histoire locale et de l’histoire des arts graphiques en dehors de sa vie professionnelle. En 1918, ces deux aspects de sa vie fusionnent et Audin devient imprimeur et éditeur. Il lance une revue mensuelle intitulée Les Lectures. La revue ne durera que 14 mois. Cependant, c’est la première fois qu’Audin s’exprime par la voie d’une revue personnelle. Elle lui permet également de constituer un groupe de collaborateurs venus d’horizons très différents autour d’un projet bien à lui.211

208 BEGHAIN P ; BENOIT B. ; CORNELOUP G. THEVENON B. Dictionnaire historique de Lyon, op. cit. p81

209 MARSHALL A. Impressions de Marius Audin : un imprimeur érudit de l’entre-deux-guerres : [exposition, Lyon, Musée de

l’imprimerie et de la banque, 1995] Op. cit.p10

210 Ibid. p11 211 Ibid. p11