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B. Résultats de l’enquête par questionnaire

I. Concept fossile : Comment les lycéens définissent-ils l’objet fossile ?

1. Les critères d’identification de l’objet fossile

1.1Question 1 et analyse des réponses

a. Question 1

66 b. Analyse des réponses à la question 1

Le traitement est réalisé par la technique d’analyse des grilles de contenu élaborées à partir des réponses des apprenants. Pour ce, nous avons réparti les réponses des apprenants en quatre catégories :

Remarque : le nombre total de citations est la somme de toutes les réponses de toutes les enquêtés.

Catégorie 1 concerne les réponses évoquant l’origine du « fossile »

La majorité des élèves (55,3%), définit un fossile en se basant sur sa nature (animal, végétal ou minéral) avec une prédominance de la nature animale (50%) en déclarant que les fossiles sont des restes d’animaux ou ce sont des animaux disparus. Nous pensons que cela s’explique par l’influence des illustrations et des exemples des fossiles présentés dans les cours et par les médias. En effet, les cours de paléontologie au secondaire sont illustrés essentiellement par des exemples de fossiles animaux et rarement végétaux ou minéraux. De plus, les médias présentent généralement plus de documents pour ce genre de fossiles (dinosaures, coquilles) au détriment des autres fossiles de nature végétale.

Dans cette même catégorie, d’autres élèves (13.7%) ont évoqué les modes de fossilisation pour identifier un fossile par : empreintes, traces de déplacement des dinosaures, moulage, trous,

Qu’est-ce qu’un fossile ?

………

Indiquez parmi la liste suivante les objets que vous considérez comme fossiles. Expliquez.

Objet Oui Expliquez

Tronc d’arbre silicifié Moulage externe d’oursin Coquille d’ammonite Valves d’huîtres actuelles Moulage interne de Trilobite Bactéries conservées dans les cristaux de sel Traces de déplacements de dinosaures Travertin

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terriers ou traces d’activités d’animaux. Cependant 3.5% d’entre eux assimilent les fossiles à des roches comme origine minérale. Nous pensons que ces conceptions sont le résultat du raisonnement par couple notionnel (Laperrière-Tacussel, 2002), où deux termes sont associés, l'un appelant l'autre. Pour ces apprenants, tout ce qui est dur est une roche comme le moulage externe d’oursin est un fossile parce que c’est une roche sédimentaire ou le tronc d’arbre silicifié est un fossile parce qu’il est induré.

Enfin, certains élèves (3.2%) renvoient à une origine artificielle en affirmant que les fossiles sont sculptés par l’Homme ;

Catégorie 2 réservée pour les réponses évoquant les phénomènes impliqués Celle-ci englobe deux types de réponses (17.6 %) :

 Celles qui mobilisent les processus de fossilisation ou de sédimentation par enfouissement, érosion, dégradation de la matière organique, conservation des parties dures ou transport avec 14.6 %. On note que ces apprenants considèrent qu’un fossile résulte d’un seul phénomène ? : soit la sédimentation, soit l'enfouissement, soit la dégradation de la matière organique et la conservation des parties dures. Ceci dénote la méconnaissance de la succession des différentes étapes de la fossilisation dans le temps, ou encore leur succession dans l’espace par le transport des organismes qui se fossilisent en dehors de leurs milieux de vie. On note aussi une confusion chez certains élèves entre les processus de la sédimentation et ceux de la fossilisation par des expressions telles que les fossiles (ils) résultent de la sédimentation, (les fossiles) se forment à cause de la sédimentation, ou (les fossiles) sont des restes d’êtres vivants formés sous l’effet de la sédimentation ;  Celles (3%) qui considèrent des processus généralistes ou basé sur des convictions

religieuses par l’influence de la nature et la volonté de Dieu : on peut expliquer l'existence des fossiles au sein des roches par les conditions naturelles ; Dieu facilite tous ces phénomènes ; les fossiles sont des restes d’organismes qui ont subi un ensemble de processus naturels. Ce type de réponse représente 3%. Ceci s’explique par la difficulté d’imagination des phénomènes non constatés (non vécus) ;

Catégorie 3 regroupe les réponses évoquant le facteur temps seulement Elle regroupe des réponses (4.7 %) avec différentes facettes du facteur temps :

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ancienneté des fossiles en faisant allusion à l’échelle temporelle, c’est au cours du

temps géologique que les fossiles peuvent se former au sein des roches, tout organisme peut se transformer au cours du temps géologique en un fossile, ousans faire allusion à l’échelle temporelle par des organismes anciens ou des organismes qui ont vécu dans le passé ; outils de datation relative : les fossiles servent à la datation des roches sédimentaires ou peuvent nous renseigner sur l’âge des roches ;

temps comme seul facteur à l’origine de la formation des fossiles par grâce au temps.

Catégorie 4 regroupe les réponses évoquant le facteur espace seulement.

En effet une minorité d’apprenants avec 2 % a mobilisé des conceptions renvoyant à l’espace soit :

en termes de localisation des fossiles en disant que les fossiles sont des objets qui se trouvent dansle sous-sol, à l’intérieur des strates, dans les roches, dans les bassins sédimentaires ou dans le milieu marin ;

en termes de transport (changement de milieu) par les fossiles se transportent d’un milieu à un autre, puis ils se sédimentent.

Le nombre de citations et le pourcentage des réponses par catégorie sont regroupés sur le tableau 9 ci-dessous :

Tableau 9 : Grille d’analyse des réponses par catégories de la question 1 Catégories Nombres de citations

sur 1487 Fréquences Catégorie 1 1125 75,7% Catégorie 2 262 17,6% Catégorie 3 70 4,7% Catégorie 4 30 2% Total 296 100%

Enfin, nous constatons que ces lycéens éprouvent un ensemble d'obstacles vis-à-vis de l'identification et/ou de la définition d’un ̏ fossile ̋. La majorité (70%) d'entre eux attribue aux fossiles une origine animale sans noter la possibilité d'une autre origine. D'autres, leurs attribuent une origine minérale (3.5%) ou les considèrent comme artificiels (3.2%). Certains sujets (17.6%) ont donné des réponses mobilisant soit des processus de fossilisation et/ou de sédimentation, soit des interprétations (explications) généralistes.

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Á noter que les élèves qui ont mobilisé les facteurs ̏ temps ̋ et ̏ espace ̋ constituent seulement une minorité (6.7%).

1.2 Question 2 et analyse des réponses

a. Question 2

C’est une question ouverte qui vise à mettre en relief les critères que les apprenants mobilisent pour distinguer les fossiles.

b. Analyse des réponses à la question 2

Nous avons remarqué qu’une partie considérable des apprenants (22,6%) n’a pas répondu à cette question.

Le traitement des résultats nous a permis de classer les réponses en trois catégories selon une grille d’analyse (Tableau 10) :

Catégorie 1 : regroupe les réponses (48,60%) mobilisant l’intérêt des fossiles : fossiles stratigraphiques (critère temporel) et fossiles de faciès (critère spatial) ;

Catégorie 2 : englobe les réponses (29,10%) mobilisant le paléo- environnement des fossiles (critère spatio-temporel) : « des fossiles marins anciens / des fossiles aquatiques » ; « des fossiles terrestres / aériens » ;

Catégorie 3 : sélectionne les réponses (22,30%) mobilisant les modes de la fossilisation (empreintes, moule interne, moule externe, trace de locomotion, terriers).

Tableau 10 : Nombres de citations enregistrés, par catégorie de la question 2 Catégories Nombre de citations Fréquences

Catégorie 1 85 48,60%

Catégorie 2 51 29,10%

Catégorie 3 39 22,30%

Total 175 100%

Les résultats obtenus semblent montrer que les apprenants distinguent les fossiles en se basant sur trois critères principaux : leurs intérêts (critère spatio-temporel), leurs paléo- environnement (critère spatio-temporel) et leurs modes de la fossilisation. Nous remarquons

Quels sont les grands types de fossiles ?

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donc qu’une grande partie des apprenants (70,9 %) mobilise en même temps dans leurs leur classification le facteur espace et le facteur temps. Cependant dans leurs définitions (la question 1) ces deux facteurs sont rarement mobilisables ensemble.