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Chapitre 1 Introduction et revue de la littérature

1.11. Ingrédients utilisés en nutrition porcine

1.11.4. Les céréales

Les céréales constituent l’une des classes d’ingrédients les plus importantes en alimentation porcine. Ce sont les principales sources d’énergie et une partie importante de l’apport en protéines dans la ration des porcs. Toutefois, les céréales sont pauvres en lysine, thréonine et en AAs soufrés (Sauer et al., 1977). La DIS des AAs des céréales peut varier considérablement en fonction du stade physiologique des animaux (Nitrayová et al., 2006a), de l’origine botanique des céréales (Cromwell et al., 2000; Cromwell et al., 2003), des laboratoires d’analyse (Sprague et Dudley, 1988; Cromwell et al., 2003) et des méthodes de détermination de la digestibilité (Jansman et al., 2002). Par exemple, la variation du contenu en protéines peut atteindre près de 10 % pour les céréales à paille (Patience, 1996), et des variations de 7 % pour la DIS des AA du maïs sont rapportées (Pedersen et al., 2007).

Le maïs

Le maïs est la principale céréale utilisée en alimentation des porcs dans bien des pays en raison de sa haute teneur en énergie qui s`explique par sa richesse en amidon, par rapport aux autres céréales (le blé et l’orge) (Sauvant et al., 2004; NRC,. 2012). Cette céréale contient moins de protéines que le blé et l’orge (Sauvant et al., 2004), et est particulièrement pauvre en tryptophane. De plus, le profil nutritionnel du maïs varie considérablement en fonction de facteurs tels que l’origine géographique et la variété (Sproule et al., 1988; Schmidt et al., 2002). Par exemple, la variation du contenu en protéines peut atteindre 7 % (Pedersen et al., 2007). La digestibilité des AAs du maïs reste intermédiaire entre le blé et l’orge à l’exception de l’arginine, la leucine, la phénylamine et la valine (Sauvant et al., 2004).

L’avoine

L’avoine n’est pas une céréale très utilisée en alimentation porcine. Cependant, les grains d’avoine sont parfois inclus dans les rations de porcs à des fins de santé. En effet, 10 % d’avoine dans la ration peut aider à minimiser la diarrhée chez les porcelets sevrés. L’avoine peut aussi protéger contre la constipation chez les truies durant la mise bas et des ulcères chez les porcs en croissance (Sullivan et al., 2005). Néanmoins, contrairement aux autres céréales,

teneur en amidon (Sauvant et al., 2004; NRC, 2012). En plus, l’avoine est particulièrement riche en fibres ce qui augmente la viscosité du chyme intestinal, réduisant ainsi la quantité d’AAs digestibles (Dilger et al., 2004). Néanmoins, la sélection génétique a permis l’élaboration de nouvelles variétés d’avoine à grains nus avec de plus faibles teneurs en fibre que l’avoine conventionnelle (Morris, 1990). Cette réduction de la fibre est accompagnée par une teneur plus élevée en matières grasses, en protéines et en AAs par rapport à l’avoine conventionnelle et aux autres céréales (Morris, 1990). En raison de sa haute teneur en protéine, Van Barneveld et al. (1998) ont suggéré que l’avoine à grains nus pourrait remplacer en grande partie des sources traditionnelles de protéine en nutrition porcine. Aujourd’hui, sa production demeure cependant marginale.

Le blé

Le blé est une céréale couramment utilisée en alimentation porcine dans de nombreux pays. L’analyse de la composition chimique du blé révèle des différences considérables dans les contenus en nutriments et en facteurs antinutritionnels, principalement en raison des facteurs génétiques et environnementaux (Kim et al., 2005). La teneur en protéines et la concentration en AAs digestibles sont généralement plus élevées dans le blé que dans le maïs (Sauvant et al., 2004; NRC, 2012), en particulier, la lysine et le tryptophane digestibles (Noblet et al., 2002). L’intérêt de l’utilisation du blé réside dans le fait qu’il permet de réduire le taux d’incorporation d’ingrédients riches en protéines tels que le tourteau de soja. En effet, le blé pourrait satisfaire jusqu’à 60 % des besoins des animaux en AAs (Myrie et al., 2008) et jusqu’à 70 % pour les AAs indispensables (Sauer et al., 1981).

L’orge

L’orge est une bonne source énergétique pour le porc, bien qu’elle soit moins riche en énergie que le blé. Cela peut s’expliquer par une plus faible teneur en amidon et une plus grande concentration en fibres (Sauvant et al., 2004; NRC, 2012). Bien que la teneur en protéine de l’orge varie entre 8,7 et 16,3 % MS (Fan et Sauer, 2003), cette céréale peut fournir une grande proportion de la protéine dans les rations pour les porcs en croissance et en finition (Fan et Sauer, 2003). Par contre, il existe beaucoup de variations dans la digestibilité de la protéine

et des AAs entre les diverses variétés d’orge (Buraczewska et al., 1987; Sauer et Ozimek., 1986; Fan et Sauer, 2002), en raison des différences dans les pertes endogènes en AAs liées à la variation de la concentration en fibres, notamment en NDF (Dilger et al., 2004) et des différentes teneurs en protéines et AAs entre les différents échantillons d’orge (Fan et Sauer, 2002).

Le sorgho

Pour réduire la dépendance et l’utilisation excessive du maïs dans certains pays, l’utilisation du sorgho comme substitut a été proposée (Elkin et al, 1996; Nyannor et al., 2007). En fait, le sorgho a une concentration identique en énergie à celle du maïs (Sauvant et al., 2004; NRC, 2012), mais a une digestibilité des AAs légèrement inférieure à celle du maïs (Sauvant et al., 2004). Cette digestibilité réduite est due en partie à la présence de tannins. Toutefois, l’extrusion et les traitements mécaniques peuvent être utilisés sur la graine de sorgho afin de réduire la taille des particules et améliorer ainsi la digestibilité des AAs et la croissance des porcs alimentés avec cette céréale (Richert et al., 1992; Hancock et al., 1991; Stark et al., 1993; Walker, 1999). La sélection génétique a permis aussi d’obtenir des variétés de sorgho à faible teneur en tannins, ce qui réduit l’impact de ces derniers sur la valeur nutritionnelle des nutriments. Le sorgho à faible teneur en tannins peut être inclus entre 60 à 75 % dans la ration des porcs en croissance, permettant ainsi de réduire le recours systématique aux autres céréales plus coûteuses comme le maïs (Jacquin, 1991).